Dans certains pays, comme cela a été le cas en France et un peu partout d’ailleurs cette année, l’hiver est très rigoureux et le principal moyen utilisé pour lutter contre le gel et la neige sur les routes, c’est le sel.
Pour rendre les routes praticables et empêcher la paralysie totale des artères de circulation, le réflexe est de saler abondamment afin de redonner au bitume son adhérence. Seulement le problème qui émerge de plus en plus, c’est que l’énorme quantité de sel utilisée le porte au rang des substances polluantes et particulièrement pour les ressources en eau et les terres…
En effet, après avoir rempli sa fonction, le sel accompagne la neige dans sa fonte et s’accumule petit à petit dans le sol nuisant à l’écosystème.
Des universitaires de Toronto ont récemment publié dans la revue ‘Sedimentay Geology’ le résultat de leurs recherches sur ce sujet. Ils révèlent une dégradation progressive de toute la baie de Frenchman qui dessert le lac Ontario. A certains endroits, on note une concentration de chlorure deux fois supérieure à celle des Grands Lacs. Sans compter que, en plus du sel, d’autres polluants automobiles viennent se rajouter. C’est tout l’écosystème qui est touché et on a déjà commencé à constater la disparition de certains poissons, sans compter que l’eau potable de la région provient directement de ce lac.
Nick Eyles, un des chercheurs déclare : « Nos découvertes sont plutôt dramatiques, et les effets se font sentir tout au long de l’année. Ce sont de vraiment mauvaises nouvelles avec de sinistres implications bien au-delà de la lagune elle-même. Nous savons maintenant que 3.600 tonnes de sel routier finissent dans cette petite lagune tous les hivers, directement par le biais des ruisseaux, et l’empoisonnent le reste de l’année. L'avenir de la baie de Frenchman pourrait aussi affecter les Grands Lacs. »
Mais il ne suffit pas de constater les problèmes, encore faut-il tenter de trouver des alternatives. Actuellement le sel représente 98 % des moyens pour faire fondre la neige et le gel. Rien qu’en France, qui est concernée par ce problème mais de façon moins systématique, c’est plus d’un million de tonnes de sel qui sont déversées sur les routes. Une autre solution est parfois utilisée : le sable. Il ne s’agit plus de faire fondre la neige, mais plutôt d’augmenter l’adhérence à la route. Néanmoins, ce procédé est plus coûteux (il nécessite 3 fois plus d’énergie) et a également un impact sur l’environnement.
Que reste-t-il ? Peut-être un système de dégivrage où l’énergie géothermique est utilisée pour faire fondre la neige. C’est ce procédé qui est installé dans les aéroports, et, on l’imagine, son coût est exorbitant et l’on imagine difficilement comment il serait possible de le décliner à l’échelle de l’ensemble du réseau routier d’un pays ….
Donc, en l’état actuel des choses, le mieux ne serait-il pas de ‘mieux saler pour moins saler’ en s’appuyant plus sur les prévisions météo ce qui permettrait de prévenir en amont en répandant de la saumure (bouillie de sel) ?
Source : futura-sciences
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