jeudi 30 avril 2009

Le barrage Nam Theun 2 relance l’économie du Laos


Un ingénieur français en rêvait déjà en 1927 ! Dans L'Eveil économique de l'Indochine, on s'enthousiasmait pour le potentiel hydroélectrique du plateau du Nakaï, au Laos, et de la rivière Nam Theun qui serpente entre le Mékong et la chaîne Annamitique. Quatre-vingt-deux ans ont passé et le rêve se réalise. Au profit d'EDF, constructeur de Nam Theun 2 (NT2), mais aussi du pays : exemple de ce que des investissements dans les infrastructures hydroliques parviennent à initier un cercle vertueux en matière économique.

Le barrage (1 070 mégawatts), bâti avec le soutien de la Banque mondiale, commencera à produire ses premiers kilowattheures fin 2009. L'Etat laotien touchera alors les premiers dividendes d'un projet qui doit lui rapporter 2 milliards de dollars (1,5 milliard d'euros) jusqu'en 2035, quand la Nam Theun Power Company (NTPC) lui cédera l'ouvrage. "La première fois que je suis venu sur le site, c'était en 1984. Pour moi, c'est l'aboutissement de vingt-cinq ans de travail", a raconté au Monde Soulivong Daravong, ministre de l'énergie et des mines, en contemplant le toit en forme de pagode de la centrale électrique.
Il n'y avait pas encore de route d'accès au Mékong et les habitants vivaient une partie de l'année de cueillette et de chasse, une fois épuisée la récolte du riz cultivé sur brûlis après une désastreuse déforestation. "NT2, souligne-t-il, est important pour l'éradication de la pauvreté." Le Laos, qui figure parmi les 42 pays les moins avancés (PMA) recensés par les Nations unies, a peu de ressources : des bois précieux, de l'or, du cuivre... Et une hydrographie qui a réveillé, à Vientiane - la capitale -, le rêve de faire de cette petite nation "la pile électrique" du Sud-Est asiatique.
NT2 est le plus gros investissement étranger jamais réalisé dans le pays. "C'est un projet de 1,5 milliard de dollars, un chantier qui a nécessité 70 millions d'heures de travail et employé 9 000 personnes au plus fort des travaux, dont 80 % de Laotiens", résume Jean-Christophe Philbe, patron d'EDF pour l'Asie du Sud-Est. Il a mobilisé plus de 100 millions de dollars pour prévenir les conséquences humaines et écologiques, qui ont souvent été le prix payé par les populations pour ces grands ouvrages. La Banque mondiale y avait renoncé dans les années 1990 sous la pression des organisations non gouvernementales (ONG) : les gains économiques ne compensaient pas les dégâts sociaux. En 2005, elle a donné son blanc-seing à NT2. A condition que ses promoteurs s'engagent à ce que les populations en sortent gagnantes.
Le barrage devra d'abord bénéficier aux 6 200 habitants du plateau et aux 80 000 personnes affectées pas le rejet des eaux en aval. NTPC veut doubler le revenu annuel par famille d'ici à 2013 pour qu'il atteigne 800 dollars et rejoigne le niveau de vie moyen du paysan lao. "Nous n'avons pas voulu indemniser les 6 200 personnes déplacées, mais leur donner les moyens de développer de nouvelles activités", explique M. Philbe : un bateau de pêche pour deux familles, une scierie pour exploiter la forêt communautaire donnée en concession, un lopin de terre de 0,66 hectare par foyer, un système de microcrédit pour soutenir le commerce...
A Sop On, un des quinze villages reconstruits au bord du réservoir, les maisons sur pilotis dotées de l'électricité, alignées le long des rues poussiéreuses, ont remplacé des masures de bambou tressé. Au milieu des cours trône souvent une grande antenne parabolique. Khamsi, responsable de l'association des femmes lao, a fait ses comptes : "J'ai augmenté mes revenus, ma vie s'est améliorée, c'est sûr ! Pour rien au monde je ne reviendrais à ma vie d'avant." Seules une soixantaine de familles n'ont pas pu s'adapter.
NT2 doit aussi être un levier de développement pour l'ensemble du pays - sous le contrôle de la Banque mondiale. Cette dernière a exigé que les 80 millions de dollars que l'Etat tirera chaque année de la vente de l'électricité (95 % à la Thaïlande) soient consacrés à des activités économiques et des projets sociaux (santé, éducation...). Ces rentrées représentent une hausse de 6 % de la richesse nationale. Et davantage quand l'Etat, devenu propriétaire de l'ouvrage, engrangera 250 millions de dollars.
Que restera-t-il alors d'un projet dont EDF veut faire sa "carte de visite" et la Banque mondiale "une référence" ? "En aidant à son retour, nous avons fait pour le développement de l'hydraulique dans le monde", se félicite Jean-François Astolfi, directeur de cette division chez EDF. "Ici, la politique de la Banque mondiale rejoint celle du Laos", renchérit le ministre de l'énergie. Pourtant associées au déroulement du projet à travers forums et visites, les ONG restent hostiles. Elles s'inquiètent de la dégradation de la qualité de l'eau du réservoir, de la faculté d'adaptation des populations et de la capacité du gouvernement à bien gérer l'ouvrage après le départ des concessionnaires.

mercredi 29 avril 2009

L’Atlas mondial de l’eau : un ouvrage synthétique et pratique


Pour tous ceux que l’eau intéresse ou passionne, le géographe David Blanchon, professeur à Paris X- Nanterre, et la cartographe Aurélie Boissière viennent de publier l’Atlas mondial de l’eau aux Editions Autrement. 
David Blanchon a par ailleurs participé à la rédaction de l’Atlas des développements durables paru également aux éditions Autrement. L’eau n’est pas un sujet nouveau pour ce géographe puisque la thèse qu’il a soutenu en 2004 (avec Jean-Paul Bravard et Alain Dubresson), portait sur Le Partage des eaux. Une étude de l’espace hydraulique sud-africain. Notons qu’il a d’ailleurs obtenu le prix de la thèse de géographie décerné par le Comité national français de géographie. La société d’édition Karthala devrait publier cette thèse cette anné. 
On connait les atlas de cette collection, richement illustrés et dotés de textes précis. Celui-ci ne fait pas exception…
Tous les thèmes essentiels à une bonne connaissance et compréhension des enjeux de l’eau y sont abordés : présentation de la ressource, de la façon dont l’homme l’utilise, des risques qui la menace, des enjeux sociaux qu’elle pose et des défis que représente sa gestion pour l’avenir…
On trouvera un bon résumé de l’ouvrage sur Clionaute, mais voici quelques éléments glanés de ci de là dans son ouvrage, qu’il nous semble important de souligner, avant de courir acheter le livre :
• Cette citation de Nelson Mandela, dans l’introduction : « Parmi tout ce que j’ai appris en tant que dirigeant politique, il y a le rôle central de l’eau dans les domaines sociaux, politiques et économiques de notre pays, de ce continent et du monde » (Ouverture du Sommet mondial pour le développement durable de Johannesburg, le 28 août 2002).
• Le rappel que « le problème de l’eau sur notre planète n’est pas tant celui de la quantité globale disponible que son inégale répartition géographique et sociale ». Mais « la richesse en eau ne fait pas la richesse des nations : certains Etats qui sont parmi les mieux dotés naturellement figurent parmi les plus pauvres. D’autres régions, pourtant peu dotées, sont au contraire des économies florissantes. »
• Le fait que les prélèvements et la consommation d’eau ont été multipliés par cinq au XXe siècle.
• La crise de l’eau ou la dégradation de sa qualité ne sont pas inéluctables. La gestion de la ressource est la principale responsable, comme le montrent les exemples de la mer d’Aral ou du Colorado. La salinité, excessive, des eaux destinées au Mexique aurait sans doute été à l’origine d’atteintes environnementales similaires à celles qu’a connues la mer d’Aral. L’aménagement d’une usine de désalinisation à la frontière américano-mexicaine a permis d’éviter un tel scénario.
• En ce qui concerne les guerres de l’eau, en réalité l’eau est plutôt un révélateur qu’une cause des guerres. Elle est essentiellement instrumentalisée dans les négociations internationales.
• « La transposition de principes généraux en actions politiques est menée par des organismes internationaux traitant des diverses facettes des politiques de l’eau. Certains sont des institutions internationales, comme la Banque mondiale, active dans l’évaluation économique et le financement des projets hydrauliques, ou lr Programme hydrologique international de l’UNESCO, qui organise des conférences traditionnellement centrées sur l’hydraulique, mais aussi actuellement sur la gestion de l’eau. »
• Dans les pays en développement, la difficulté est de concilier l’investissement dans les services d’eau et l’accès aux plus pauvres : le principe de « l’eau paye l’eau » est du coup difficilement réalisable. L’auteur présente une solution, celle de Johannesburg, ou a été mise en place une « gestion sociale de l’eau ». L’eau est gratuite jusqu’à 6 litres par personne et par jour, et son prix augmente ensuite avec la quantité utilisée.
• Il faut s’attendre dans le futur à une « révolution bleue » grâce aux progrès de l’agriculture. Mais il faudra investir, promouvoir de nouvelles cultures et changer les méthodes agricoles ainsi que l’Inde semble t-il a su le faire
• « La consommation d’eau dans les villes européennes devrait continuer à baisser pour atteindre environ 60 m3 par habitant et par an. Dans le même temps, celle de grandes villes africaines comme Nairobi, partant certes d’un niveau très bas, pourrait doubler ». Parmi les solutions innovantes pour réduire « l’empreinte hydrologique » des grandes villes, l’auteur cite les solutions d’avenir, comme la réutilisation des eaux usées.

mardi 28 avril 2009

L’eau des Etats-Unis sous la pression des biocarburants


Faisant l'objet d'importantes subventions de la part de l'état fédéral, la filière biocarburant (1ère génération) a été encouragée par les instances gouvernementales américaines afin de diversifier les sources d'énergies et de diminuer la dépendance énergétique vis-à-vis des pays exportateurs d'énergies fossiles. Leader sur la scène internationale dans la production de biocarburants, les Etats-Unis espèrent atteindre le seuil des 57 milliards de litres de bioéthanol d'ici 2015. Cette production croissante d'énergie d'origine biomasse soulève cependant un certain nombre de problématiques, résultant notamment de l'impact environnemental d'une telle industrie.

En effet, selon une étude publiée en février 2009 par le journal "Environmental Science and Technology", la production de bioéthanol consommerait trois fois plus d'eau que ce qui avait été initialement estimé.

D'après l'EPA (Environmental Protection Agency), plus de 95% des biocarburants américains sont produits à partir de grains de maïs. Si les études antérieures estimaient la consommation de 263 à 784 litres d'eau pour la production d'un litre de bioéthanol à partir du maïs, les chercheurs Y. Chiu, B. Walseth et S. Suh du département "Bioproducts and Biosystems Engineering" de l'université du Minnesota, ont mis en évidence qu'il s'agirait en réalité d'une consommation variant pour les différents états de 5 (Ohio) à 2 138 (Californie) litres d'eau pour chaque litre d'éthanol. Se basant sur des données récoltées en 2007 pour 41 états, la quantité d'eau totale nécessaire à la production de bioéthanol aux Etats-Unis s'élèverait ainsi à 3 260 milliards de litres. La consommation d'eau aurait alors augmenté de 246% entre 2005 et 2008 (passant de 1 900 à 6 100 milliards de litres) pour une hausse de la production de bioéthanol de 133% (passant de 15 à 34 milliards de litres sur la même période).

Cette étude met, comme on l'a dit, en évidence une disparité régionale importante, 12 états du Midwest consommant moins de 100 litres d'eau par litre d'éthanol produit. Cette disparité est principalement le résultat de pratiques agricoles différentes (absence d'irrigation, drainage des cultures...). Toutefois, la majorité des états enregistre une consommation d'eau élevée, celle-ci pouvant avoir des répercussions régionales sur la gestion de l'eau et le rechargement des aquifères. A titre d'exemple, les états recouvrant la nappe souterraine d'Ogalla, puisaient 68% de leur consommation en eau pour la production d'éthanol en 2007. Selon les données de l' "U.S. Geologigal Survey", cette exploitation forcenée de l'aquifère serait à l'origine de 18% de la réduction de la taille de cette nappe souterraine.

L'étude confirme ainsi les résultats des recherches du "National Research Council", publiés en 2006 et soulevant la question de l'impact environnementale d'une production à grande échelle de biocarburants à base de maïs. Par ailleurs, ces récents travaux soulignent aussi l'importance de tenir compte des disparités régionales en privilégiant l'implantation de bio-raffineries près de sites ne nécessitant pas d'irrigation intensive et n'utilisant qu'en apport mineur les réserves d'eau souterraines. En effet, sachant que 36 états connaîtront dans le court terme des pénuries en eau de plus ou moins grande échelle (données de l' Office Fédéral "U.S. General Accounting"), l'expansion d'une telle industrie ne pourra qu'aggraver l'épuisement des réserves souterraines.

lundi 27 avril 2009

Vers des conflits pour l’eau en Asie ?

On parle généralement du Moyen-Orient lorsqu’on évoque des tensions géopolitiques liées à la répartition des ressources en eau. Mais sous l’effet de la pression démographique, ce pourrait être en Asie que naitraient les premiers conflits. L'eau y représente déjà un enjeu important, puisqu’on estime qu'une personne sur cinq - soit 700 millions de personnes - n'a pas accès à l'eau potable et que la moitié de la population du continent n'a pas accès à des conditions d'hygiène élémentaires, selon le dernier rapport de l’Asia Society, un groupe d'experts basé à New York.
L'urbanisation galopante et le réchauffement climatique devraient aggraver cette situation, met en garde le rapport intitulé « Asia’s next challenge : Securing the region’s water futrue »(Le prochain défi de l'Asie: préserver l'avenir de l'eau dans la région).
Des tensions pourraient voir le jour entre l'Inde et le Pakistan ainsi que le long du Mékong, fleuve qui arrose la Chine, la Birmanie, le Laos, la Thaïlande, le Cambodge et le Viêtnam.
"Les possibilités de conflits provoqués par les impacts directs et indirects de l'approvisionnement en eau ne devraient pas être sous-estimés, particulièrement en raison de l'inquiétude croissante à propos du réchauffement climatique", peut-on lire dans le rapport.
"Peu importe la manière dont on aborde le problème des ressources en eau - que ce soit du point de vue qualitatif ou quantitatif - l'hydropolitique devrait peser de plus en plus fortement sur la sécurité asiatique."
Alors que l'Asie héberge la moitié de la population mondiale, elle est aussi le continent qui compte le moins d'eau potable par habitant. Or, la population asiatique devrait encore croître de 500 millions de personnes au cours des dix prochaines années.
"La majorité des problèmes d'eau en Asie ne sont pas imputables aujourd'hui à une pénurie mais sont plutôt le résultat d'une mauvaise gouvernance", ajoute le rapport.
"Ils peuvent être résolus avec une gouvernance plus efficace et une meilleure gestion."
Les auteurs du rapport font dix recommandations aux gouvernements asiatiques: ils appellent notamment à une meilleure coopération régionale et à une augmentation des investissements, privés et publics, pour améliorer les infrastructures.

dimanche 26 avril 2009

L’eau du robinet rencontre l’engouement des français

L'eau du robinet, après avoir été longtemps critiquée, fait aujourd'hui l'objet d'une attention particulière dans l'esprit des français: sa qualité est enfin reconnue.
Selon un récent sondage de la Sofres, les Français seraient de plus en plus nombreux à boire de l'eau du robinet plutôt que de l'eau en bouteille, une tendance qui ne fait que s'accentuer depuis 2008.D'après l'étude, 71% des Français déclarent boire de l'eau du robinet au moins une fois par semaine, contre 67% en 2008. Et seulement 52% affirment consommer au moins une fois par semaine de l'eau en bouteille, soit 4 points de moins qu'en 2008 (56%). De plus, trois Français sur quatre (77%) se disent « satisfaits » de la qualité de l'eau du robinet, tandis que 22% se déclarent « insatisfaits », pas de changement depuis 2008.

Ce sondage indique également que l'eau du robinet est jugée « sûre » par 83% des Français, un chiffre qui croît de 2 points par rapport à 2008, le meilleur résultat jamais obtenu depuis la mise en place de ce baromètre.
L'édition 2009 de cette étude a été effectuée lors d'entretiens en face à face, du 2 au 23 décembre, auprès d'un échantillon représentatif de 1967 individus de 18 ans et plus.

samedi 25 avril 2009

Le CICR lutte au Zimbabwe pour améliorer l’accès à l’eau

Au Zimbabwe, la qualité de l’eau distribuée ainsi que sa quantité ont baissé ces dernières années, en raison de la situation économique difficile et d’autres problèmes auxquels le pays doit faire face. À cause du manque de pièces de rechange essentielles, d’outils, de matériel et de compétences techniques pour assurer son entretien, le réseau d’approvisionnement en eau est en très mauvais état. L’absence d’accès à l’eau potable est en grande partie responsable de l’épidémie de choléra dont nous avons parlé fréquemment et demeure une composante essentielle dans la lutte contre la propagation de la maladie.

C’est dans ce contexte qu’en novembre 2007, le CICR a débuté une collaboration avec la Zimbabwe national water authority (service national des eaux) pour remettre en état la station de traitement de l’eau de Harare. Jusqu’à une date récente, ce service était responsable de la station de traitement de l’eau Morton Jaffray – la principale station de pompage d’eau de Harare, située à environ 40 km de la ville – et de la gestion des systèmes de distribution d’eau et des réseaux d’égouts du pays. Ces tâches relèvent désormais du conseil municipal de Harare.

Le soutien du CICR est centré sur la station Morton Jaffray, qui approvisionne en eau quelque 2,5 millions d’habitants de Harare et des environs. L’année dernière, il a fait don de pompes à eau essentielles, de matériel destiné à vérifier la qualité de l’eau et d’outils. Elle fournit un appui et un savoir-faire techniques à l’atelier d’entretien auquel font appel la station et le système central de distribution d’eau.

Le rôle de l’institution est de concourir à leur remise en état par une aide matérielle et technique. Pour l’instant, seul le point principal de traitement de l’eau bénéficie de cet appui. À terme, le réseau de distribution nécessitera une révision complète, afin de rétablir un approvisionnement en eau suffisant, sur le plan de la qualité et de la quantité, pour les habitants de la ville et des régions avoisinantes.

Paul-Henri Bourlon, un ingénieur « eau et habitat » du CICR, affirme : « Cette initiative donne une forte impulsion aux efforts que déploient les autorités pour remettre en état la station de pompage centrale de Harare. » Un agent de l’État partage cet avis : « La coopération avec le CICR a permis à la station de continuer à fonctionner et pourrait, à l’avenir, changer la vie de centaines de familles. »

La remise en état de la station Morton Jaffray est une tâche colossale pour les autorités du Zimbabwe. Il faudra du temps avant que la contribution du CICR n’ait des retombées dans les foyers.

En apportant son concours à l’amélioration de l’approvisionnement en eau du Zimbabwe, le CICR contribue, entre autres, à freiner la propagation du choléra. L’institution lutte aussi directement contre la maladie. Elle coordonne ses activités avec la Croix-Rouge du Zimbabwe, la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et les unités d'intervention d'urgence des Sociétés nationales de la Croix-Rouge pour aider les autorités sanitaires à prêter assistance aux personnes touchées dans différentes régions du pays.

vendredi 24 avril 2009

Développement de la desalinisation en Israël


Avec un objectif d’accroissement de la quantité d’eau potable produite par dessalement de 25% par an, soit 57 millions de mètres cubes supplémentaires, Israël veut passer le cap des 300 millions de m³ d’eau potable dessalée d’ici à la fin 2010.
Un accord vient d’être signé avec les trois sociétés de dessalement qui opèrent en Israël: Veolia, Maris et H2ID.
Veolia a construit et exploite l’usine de dessalement d’Ashkelon; il s’agit de la plus grande usine au monde de dessalement d’eau de mer utilisant la technologie membranaire d’osmose inverse. Sa capacité de production actuelle est de 108 millions de m3 d’eau potable par an.
Maris, qui a construit l’usine de Palmahim, et le consortium israélien H2ID, qui a fabriqué et qui exploite les installations de désalinisation de Hédéra, se sont aussi engagés à accroître leur production d’eau potable de 25% d’ici à l’année prochaine.
Parallèlement à l’accroissement de la production des installations existantes, le Ministère israélien des Finances a lancé un appel d’offres pour la construction d’une nouvelle usine de dessalement à Sorek, d’une capacité annuelle de 150 millions de m³. Plus que jamais, Israël mise sur cette technologie pour solutionner la crise de l’eau auquel il est confronté, sur fond de tensions géopolitiques liées aux partage de la resource avec les palestiniens et les états voisins. De quoi justifier que le pays vient d’être reconnu leader mondial du traitement de l’eau recyclée lors de la Conférence internationale de l’Eau à Istanbul.

jeudi 23 avril 2009

Accès à l’eau en RDC : objectif 40%

Le gouvernement de la République démocratique du Congo veut porter à 40% en 2012, contre 26% en 2008, le taux de desserte de la population en eau potable, a déclaré mardi le ministre du Plan, Olivier Kamitatu, à l'ouverture d'une session de trois jours sur l'eau à Kinshasa.
"Les programmes d'investissements et de réformes, dont le financement est assuré pour un total de 500 millions USD, vont relancer le développement du secteur et permettre d'étendre l'accès à l'eau potable à plus de 40% de notre population d'ici 2012", a affirmé M. Kamitatu, également président du Comité national d'action de l'eau et de l'assainissement (CNAEA).
Le CNAEA a pour mission d'optimiser les actions de coordination dans le secteur de l'eau et de l'assainissement en RDC où en 2008, le taux de desserte en eau potable était de 26%.
Mais cette eau distribuée par la Régie des eaux (Régideso) n'est pas toujours potable, en raison notamment d'un défaut d'utilisation de chlore pour l'assainir. Pour plus de sureté, les consommateurs la font souvent bouillir.
M. Kamitatu a salué la contribution, dans ce domaine, des partenaires extérieurs notamment la Banque mondiale (285 millions USD), la Banque africaine de développement (110 millions USD) et la coopération allemande (45 millions d'euros soit environ 60 millions USD).
"Dans les régions forestières où l'eau est abondante, il s'agit avant tout de sécuriser la qualité en protégeant les ressources', a-t-il précisé.
La RDC possède un important réseau hydrographique, constitué de nombreux fleuves et lacs.

Source AFP

mardi 21 avril 2009

Le Crédit Mutuel distingue deux lycéennes pour un projet de traitement de l'eau au Sénégal

La banque Crédit Mutuel a organisé au niveau national, une opération intitulée “un coup de pouce du Crédit Mutuel pour faire germer vos projets”. Il s’agissait, pour les élèves d'établissements agricoles de présenter un projet réalisé dans le cadre de leurs études.

C’est l’institut Sandar, lycée d’enseignement Général et d’Agrotechnologie situé à Limonest (Rhône-Alpes) qui se verra verser les 1000 euros réservés au projet vainqueur. Faustine Chilliet et Sylvie Clappier, classe de BTSA Gestion et maîtrise de l’eau 2 ème année, ont été récompensées pour leur action d'étude, et de réalisation d'un projet nommé KADABIO, d'épuration de l'eau dans un village du Sénégal.

 “Dans le cadre du Projet d’Information et de Communication (PIC) à réaliser en deuxième année de BTS Agricole en Gestion et Maîtrise de l’eau, nous sommes deux étudiantes à nous être intéressées à la demande émanant de l’école du village de Kabadio en Casamance, au Sénégal : sensibiliser des jeunes élèves aux problèmes d’hygiène liés à l’eau et aux différentes maladies transmissibles par cette dernière. Ce projet, nous l’avons élaboré avec l’association IEFR (Il Etait une Fois une Rencontre) basée à Villefranche-sur-Saône" ont expliqué les deux lycéennes.

Après s’être intéressées à la partie théorique du projet, les lycéennes ont  pris l’initiative de concrétiser leur action en installant deux systèmes d’épuration d’eau (Miniwata) destinés à l’hygiène quotidienne, l’un pour l’école, l’autre pour la maternité.

Un grand brav-eau aux lauréates !

dimanche 19 avril 2009

Pollutions sauvages : il faut punir !


C’est une affaire comme il en arrive malheureusement toutes les semaines dans nos campagnes ; un acte de vandalisme écologique, passé presque inaperçu, dont les auteurs ne seront jamais retrouvés. Dans la région d’Epernay, la propriété de la famille Splingart est traversée par le Sourdon, un ruisseau qui prend sa source au-dessus de Saint-Martin-d'Ablois et qui court à travers le village avant de rejoindre le Cubry.
Depuis plusieurs années, cette famille élève des poissons, dans les étangs et bassins creusés sur son terrain et alimentés par le Sourdon. Le fils, Olivier, vend des truites pour les concours de pêche. Ce sont ses parents qui s'occupent des poissons pendant ses déplacements professionnels.
« Mardi dernier, comme tous les soirs, j'ai sorti les chiens et j'en ai profité pour enlever les choses qui bouchent la grille, là où l'eau du ruisseau part dans la pêcherie », raconte M. Splingart. « J'ai vu un poisson qui sautait et se retournait à la surface. Je me suis tout de suite dit, il y a quelque chose de mauvais dans l'eau. » Il se dirige vers la pêcherie, où toutes les grosses truites sont en train de flotter, à l'agonie. Le lendemain, il repêche avec son épouse, près de 200 kilogrammes de truites mortes. À cinq euros le kilo de truite, le préjudice est de 1.000 euros pour l'entreprise familiale. « Il n'y a aucune assurance pour ce genre de dommages, c'est perdu », explique le couple, avec amertume.
Un produit chimique de nettoyage ou de jardinage, versé dans le ruisseau en amont de la pisciculture est sûrement à l'origine de cette perte.
Un gros manque à gagner
Si elles meurent avant d'être pêchées, les truites sont évidemment invendables. « Les poissons sont morts la gueule ouverte, le polluant est sûrement une substance qui raréfie l'oxygène dans l'eau, suppose M. Splingart. Les plus petites truites ont survécu. La personne responsable a dû déverser un tel produit en grande quantité, pour que, malgré la dilution, il y ait autant de poissons morts. »
La gendarmerie s'est rendue sur les lieux le lendemain mais il était déjà trop tard pour effectuer des prélèvements et analyser l'eau.
Personne n'a le moindre indice sur le produit qui aurait pu tuer les truites et ni sur son origine.
« Il y a des gens qui prennent le ruisseau pour une poubelle », s'insurge Mme Splingart. « C'est honteux. »
« On y retrouve des cannettes de bière, des sacs en plastique, des bouteilles… On a même vu une tête de veau ! Les gens devraient davantage respecter la nature », ajoute son époux.
D'où est venu le produit polluant, les Splingart ne le savent pas, mais ils aimeraient faire savoir qu'il y a une pisciculture en aval du village, qui récolte tout ce qu'on jette dans la rivière.
La même mésaventure en septembre dernier
« C'est arrivé dans la nuit, à 22 heures, ce n'est pas un accident, quelqu'un a volontairement versé quelque chose dans l'eau, en toute discrétion. Ce n'est pas malveillant, nos truites n'étaient sûrement pas visées. ». « Cette fois-là, le polluant était visible, l'eau était devenue bleu verte », se rappelle M. Splingart.
Mais là encore la gendarmerie n'avait rien pu faire.
« Il faut que ça cesse, affirme Mme Splingard. Ce n'est pas seulement une perte économique pour l'entreprise, c'est révoltant d'un point de vue écologique. En plus, nos chiens boivent dans le ruisseau aussi. »

Le caractère anecdotique de cette triste histoire ne doit pas cacher une incongruité judiciaire choquante : en France, l’incendie de forêt volontaire, en l’absence de victime, est puni de 20 ans de réclusion et 200 000 euros d’amende (article 322-6 du code pénal). La pollution d’un cours d’eau n’expose qu’à une contravention de 5ème classe de 1500 euros au plus.

jeudi 16 avril 2009

Lancement de l’étude de l’Afssa sur les polychlorobiphényles (PCB)

L'étude dite « d'imprégnation » de l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa), en partenariat avec l'Institut de veille sanitaire (InVS) vise à savoir si les consommateurs de poissons de rivière ont été plus exposés aux PolyChloroBiphényles (PCB) que l'ensemble de la population. Alors qu'elle devait débuter en novembre dernier et livrer ses premiers résultats en juillet 2010, elle n'aura finalement démarré qu'en avril. Cette enquête implique 900 foyers de pêcheurs amateurs sur 6 zones de pêche contaminées ou non par les PCB , commentent dans un communiqué l'Afssa et InVS.

Les deux organismes ont été chargés, dans le cadre du plan national d'actions sur les PCB lancé par les ministères chargés de l'Ecologie, de l'Agriculture et de la Santé, de réaliser une étude sur l'exposition et l'imprégnation par les PCB des consommateurs adultes, de poissons de rivière, principalement les pêcheurs et leurs conjoints. L'objectif : mesurer l'imprégnation des consommateurs de poissons de rivière dans des secteurs où une pollution a été identifiée et à les comparer à l'imprégnation de populations non exposées. Réalisée sur 4 sites présentant différents niveaux de contamination aux abords de certaines portions de la Somme, du Rhône, de la Moselle, du Rhin et de la Seine ainsi que sur deux sites témoins non contaminés des bords de la Loire et de la Garonne, l'étude porte sur 900 personnes qui ont été sélectionnées de manière aléatoire à partir des listes des adhérents des Associations agréées de pêche et de protection du milieu aquatique (AAPPMA).
Les teneurs sanguines en PCB et les habitudes de consommation alimentaire des participants, consommateurs et des non consommateurs de poissons de rivière, vont être analysées. En parallèle, le niveau de contamination des poissons de ces zones sera mesuré. Les collectes et analyses des données devraient durer plusieurs mois et permettront d'aboutir à des recommandations quant aux fréquences de consommation sans danger pour l'Homme. Celles-ci seront définies selon les espèces de poisson et par population cible et seront disponibles en février 2011, précise l'Afssa.

Rappelons qu'en réponse à la mise en évidence en 2005 d'une pollution de grande ampleur du Rhône par les PCB, la commission des affaires économiques, de l'environnement et du territoire de l'Assemblée nationale avait confié à Philippe Meunier, député du Rhône, le soin de faire le point sur la portée de la crise et l'ampleur de ses répercussions sanitaires, économiques, sociales et écologiques. Présenté le 25 juin dernier à l'Assemblée nationale, le rapport d'information mettait en relief l'inadaptation des structures administratives à la gestion de crise. Eu égard au précédent épisode de pollution des années 1980, force est de constater que l'administration s'est quelque peu laissée surprendre par la crise survenue à compter de 2005, pouvait-on lire dans le rapport. De manière à faire réagir les pouvoirs publics face aux risques sanitaires liés à cette pollution, le WWF et l'Association Santé-Environnement Provence (ASEP), constituée de 300 médecins de la région avaient lancé leur propre étude sur l'impact de la pollution aux PCB dans le Rhône.

Les PCB n'existent pas à l'état naturel. Ils ont été produits par l'Homme dans les années 30 en raison de leur grande stabilité thermique et leurs caractéristiques électriques avant d'être interdits progressivement dans les années 80 au regard de leurs impacts néfastes sur l'environnement et la santé. Peu solubles dans l'eau, peu biodégradables et bioaccumulables, les PCB rejetés dans l'environnement se fixent dans le temps sur les matières en suspension et les sédiments des cours d'eau. Ils contaminent ensuite par ingestion la chaîne alimentaire, des crustacés aux poissons dans lesquels ils s'accumulent via les tissus graisseux. L'homme risque alors d’être contaminé à son tour par l'ingestion de produits pollués. L'homme est exposé aux PCB essentiellement par la consommation de produits gras d'origine animale : poissons, viandes et produits laitiers , explique l'InVS. 
Si une exposition accidentelle de courte durée aux PCB n'a pas de conséquence grave, une exposition chronique même à faible dose présente divers effets néfastes chez l'animal, notamment des effets cancérogènes. Ils ont d'ailleurs été classés en tant que substances probablement cancérogènes pour l'homme. Les effets chroniques des PCB peuvent être également des dommages du foie, des effets sur la reproduction et sur la croissance.

Les techniques de dépollution étant encore au stade de la recherche, la dépollution n'est pas encore au programme. Plusieurs travaux de recherche sur les eaux douces et les eaux marines sont en cours au sein de différents établissements privés ou publics. Le pôle de compétitivité Axelera a obtenu notamment un budget de 12 millions d'euros pour étudier cinq des technologies de dépollution : le dragage et le criblage pour identifier la fraction concernée par la pollution aux PCB, le confinement sur site, les méthodes d'absorption, le traitement thermique et les approches biologiques. Ces dernières consistent à mettre au point un réacteur permettant de développer des bactéries spécifiques mais également de déterminer comment sélectionner des champignons ou des bactéries dans le milieu pour activer la dégradation des polluants. L'ensemble des techniques sera testé sur deux plates-formes expérimentales : l'Institut National des Sciences Appliquées (INSA) de Lyon et une seconde pouvant accueillir de gros volumes de sédiments sera mise en place dans le sud de Lyon. Ce programme de recherche doit durer trois ans et aboutir à la définition de 13 nouvelles technologies de traitement et 14 outils et méthodes pour maîtriser les PCB et autres polluants aquatiques.

lundi 13 avril 2009

Le poisson-robot qui détecte la pollution des fleuves

Des scientifiques britanniques travaillent sur un modèle de poisson-robot capable de se déplacer de façon autonome pour détecter les sources de pollution en milieu aquatique, a indiqué jeudi la société qui pilote le projet.

Le poisson, long d'environ 1,5 mètre et qui ressemble à une carpe, sera équipé de détecteurs chimiques pouvant identifier des sources de pollutions, telles que des fuites de carburant provenant de navires ou des produits chimiques dilués dans l'eau, selon la société de conseil BMT Group Ltd.

Le poisson-robot, conçu par des chercheurs de l'Université d'Essex (est de l'Angleterre) n'est pas télécommandé mais dispose de ses propres capacités de navigation. Il doit retourner à son port d'attache toutes les huit heures, quand il a épuisé ses batteries.

Cinq poissons-robots de ce modèle doivent être mis à l'eau dans le port de Gijon, dans le nord de l'Espagne, dans le cadre d'un projet de recherche piloté par la Commission européenne.

Conçu par l'équipe du professeur Huosheng Hu de l'université d'Essex, le poisson-robot, d'un coût de 20.000 livres, peut se déplacer à une vitesse maximum d'un mètre par seconde.

"Nous concevons ces poissons de façon à ce qu'ils soient capables de détecter des changements dans l'environnement d'un port et de reconnaître des signes précoces de dispersion de la pollution, par exemple pour détecter une petite fuite dans un bateau", a relevé Huosheng Hu qui prévoit que ces robots seront opérationnels à la fin 2010.

"L'espoir est que cela puisse prévenir des rejets potentiellement dangereux dans la mer, avant que des fuites non détectées ne s'aggravent avec le temps", a souligné M. Hu.

"Si utiliser des bancs de poissons-robots pour détecter la pollution dans les ports semble sortir tout droit de la science-fiction, il y a des raisons très pratiques pour choisir cette forme", a souligné Rory Doyle, directeur de recherche scientifique chez BMT Group.

"Avec des poissons-robots, on copie un modèle créé par des millions d'années d'évolution qui est incroyablement efficace", a-t-il déclaré.


Source : AFP


vendredi 10 avril 2009

Le cercle infernal de l’instabilité politique en Guinée-Bissau

80% de l’eau de Bissau, la capitale bissau-guinéenne, est contaminée par des bactéries nocives. Les habitants sont habitués aux épidémies de choléra et autres maladies diarrhéiques mortelles, et les bailleurs ne peuvent financer d’importants projets de construction d’infrastructures tant que la stabilité du pays ne peut être garantie.

La dernière épidémie de choléra, qui a couru de novembre 2008 à février 2009, a fait au moins 225 morts et touché quelque 14 000 personnes, la plupart dans la capitale. Si la gravité des dernières épidémies a incité certains bailleurs à investir davantage malgré l’incertitude politique qui subsiste, la plupart d’entre eux restent réticents. L’instabilité politique, marquée par les coups et contre-coups d’Etat et les assassinats politiques, contribuent à empêcher l’Etat de pouvoir assurer les services les plus essentiels, dans l’ensemble du pays.

" Le pays est touché par une instabilité continuelle ", a déclaré Silvia Luciani, directrice du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) en Guinée-Bissau. " Cela ne permet pas de mettre en place des systèmes d’infrastructures à grande échelle. Pour attirer les gros bailleurs, il faut pouvoir garantir une longue période de stabilité… On ne peut pas installer des canalisations d’eau en un mois ". Les maladies diarrhéiques comptent parmi les principales causes de mortalité et de morbidité infantiles en Guinée-Bissau, pays qui affiche le cinquième taux de mortalité infantile le plus élevé du monde, puisque près d’un enfant sur cinq y meurt avant l’âge de cinq ans. La plupart des familles de la capitale puisent leur eau dans des puits de surface qu’elles creusent elles-mêmes, souvent dangereusement près des latrines, et la croissance démographique observée dans la capitale ne fait qu’aggraver cette situation, a expliqué Mme Luciani à IRIN.

A cela s’ajoute l’impossibilité de rentabiliser les investissements : des systèmes de facturation de l’eau et de l’électricité ont été mis en place, mais ils ne fonctionnent pas correctement, selon Cesario Sa, directeur des Services d’eau et d’électricité (EAGB) de Bissau, car les ressources pour rentabiliser ces investissements manquent en amont : " Dans bien des cas, nous ne sommes pas en mesure de percevoir les recettes de l’approvisionnement en eau, faute de ressources financières ou de capacités ".

La Commission européenne vient d’approuver un projet d’un budget de 3,9 millions de dollars, visant à renforcer les capacités du ministère de l’Energie et des ressources naturelles dans le domaine de la gestion de l’eau, ainsi que l’octroi de la somme de 3,9 millions de dollars, pour continuer d’aider à la bonne gestion de l’eau en milieu rural. La Banque mondiale est sur le point de commencer à construire des réservoirs d’eau à Bissau, et d’installer 24 kilomètres de canalisations d’eau, pour un coût de près de six millions de dollars.

" Il y a une volonté d’améliorer l’eau et l’assainissement ", se félicite Mme Luciani de l’UNICEF. " Si la situation reste calme, d’autres interventions de ce type pourront être entreprises ". Pour Jose Antonio Borges, un habitant de Bissau, la population ne peut plus se permettre d’attendre. " La Guinée-Bissau est confrontée à une crise électrique depuis 1998. Mais cette année, c’est la crise hydrique qui est la plus grave car elle touche tout le monde dans le pays… On peut accepter la crise énergétique, mais sans eau, on ne peut pas vivre ".


lundi 6 avril 2009

Pollution acide industrielle en Nouvelle Calédonie



Des centaines de poissons et de crustacés sont morts en Nouvelle-Calédonie, suite à une fuite d'acide sulfurique à l'usine de traitement de nickel du Brésilien Vale Inco, en phase de tests, ont indiqué vendredi les autorités locales.

"L'évaluation précise de l'impact de cette fuite est en cours. Mais il est certain que le creeks (rivières) du sud sont l'habitat d'un grand nombre d'espèces endémiques et protégées", a déclaré Christophe Obled, directeur de l'Environnement de la Province sud.

Après l'incident, un PH2, témoin d'une très forte acidité, a été relevé en plusieurs points du cours d'eau.

Plusieurs centaines de poissons et de crustacés ont été retrouvés morts à la surface de l'eau et sont en cours d'identification. Selon le comité autochtone Rheebu Nuu, la fuite est allée jusqu'à la mer où des mulets morts ont été découverts.

L'usine d'une capacité de 60.000 tonnes de nickel doit être inaugurée en milieu d'année et se situe en bordure d'une baie à la biodiversité exceptionnelle et fragile

Mercredi, un joint défectueux a entraîné une importante fuite à l'unité de production d'acide sulfurique, qui doit servir au traitement chimique du nickel.

Selon l'industriel, entre 1.000 et 5.000 litres se seraient déversés mais certaines sources, citées par le journal Les Nouvelles Calédoniennes, font état d'une quantité "vingt à trente fois supérieure".

Mécontent d'avoir été tardivement averti de cet incident, Philippe Gomes, président de la Province sud, a en outre révélé vendredi qu'un bassin de rétention était en réparation.

"La province condamne la poursuite des essais de l'usine d'acide au moment même où les dispositifs de sécurité étaient en réfection", a indiqué M.Gomés

La collectivité entend obtenir des sanctions pénales et des réparations "pour les dommages sur le patrimoine environnemental".

Vale Inco, troisième groupe minier mondial, a arrêté l'unité d'acide "jusqu'à nouvel ordre".

Le WWF (Fonds mondial pour la nature) a de son côté demandé le retrait de l'autorisation d'exploitation accordée à l'industriel.

Tout le chantier de ce site industriel a été émaillé de multiples polémiques avec les populations locales, en raison de ses risques pour l'environnement.

En septembre dernier, le climat s'était apaisé après la conclusion d'un pacte, prévoyant le versement sur 30 ans d'environ 85 millions d'euros par Vale Inco, pour le développement durable.

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