dimanche 28 février 2010

Pollution du fleuve Pô : une nouvelle forme de criminalité écologique ?

Dans la nuit de mardi, les vannes de plusieurs cuves d’une ancienne raffinerie de la Lombarda Petroli, à Villasanta , sont ouvertes provoquant le déversement de plusieurs milliers de m3 de pétrole dans le Lambro (en latin son nom signifie clair, c'est-à-dire «fleuve aux eaux limpides»), un des effluents du fleuve Pô*. En quelques heures les efforts consentis depuis plusieurs années pour rétablir la qualité des eaux de cet effluent ont été réduit à néant et la dérive de la nappe de pétrole sur plusieurs centaines de kilomètres laisse craindre le pire pour les cours d’eau italiens.
La raffinerie transformée en dépôt de carburant, classée SEVESO jusqu’en 2009 ne semble pas avoir bénéficiée de toutes les attentions nécessaires à sa neutralisation environnementale. Ce site quasiment à l'abandon, devait être réhabilité dans le cadre d'une opération immobilière, mais n'aurait normalement pas dû abriter de telles quantités de pétrole sans une surveillance adaptée. Est-il utile de rappeler que sont dénommés SEVESO les sites industriels représentant un certain niveau de risque. Si cet évènement n’était pas aussi affligeant et grave d’aucun pourraient certainement trouver « drôle » le fait qu’à nouveau ce soit la région de Lombardie qui est touchée par cette catastrophe environnementale. En effet, le qualificatif commun de SEVESO résulte des mesures réglementaires qui ont été prises pour la sécurisation des sites industriels à risque suite à la catastrophe qui avait touché la ville de SEVESO en Lombardie en juillet 1976 provoquant une catastrophe environnementale…Malheureusement la mémoire se perd et dès que l’événement se tasse on oublie…
Mais qui pourrait avoir la prétention de dire qu’il fallait le prévoir, qui de normalement constituer peut penser que l’on peut volontairement commettre un acte de cette nature ? Acte volontaire, cela semble indéniable d’après les éléments d’enquête déjà recueillis, cependant les auteurs ont ils mesurer l’ampleur de leur acte et si c’est le cas sommes nous face à une nouvelle forme de criminalité, le crime écologique ?
Cependant, l’Italie n’en est pas encore au stade du bilan et des conclusions. Aujourd’hui, elle concentre ses efforts sur les actions qui permettront de « limiter » l’ampleur de cette pollution. En effet, les prévisions montrent que si les mesures misent en œuvre ne sont pas suffisamment efficaces, la nappe de pétrole qui dérive actuellement sur le Pô, après avoir parcouru le cours du Lambro atteindra l’Adriatique d’ici 3 ou 4 jours causant sur son passage de terribles dégâts à la faune et la flore. D’après les associations environnementales ce sont déjà des centaines d’oiseaux (hérons, canards, cormorans) et des milliers de poissons (anguilles, mulets…) qui se sont trouvés piégés par cette pollution.
Selon Romano Pagnotta, directeur du Conseil national de la Recherche « il faudra des années avant que le Lambro puisse retrouver les conditions initiales d’un point de vue biologique ». De plus, comme le souligne R. Pagnotta « en plus des éléments qui flottent et peuvent être prélevés, il y a des parties qui se solidifient et qui vont aller se déposer au fond de l’eau et se sédimenter ».
Jeudi après-midi, alors que la nappe se trouvait à mi-chemin entre Crémone et Mantoue, à la hauteur de Parme, après avoir parcouru environ 200 km.De son côté, le chef de la protection civile italienne, Guido Bertolaso, assurait que dans les prochaines 24 heures la plus grande partie de la nappe devrait être récupérée et que les pompiers et les techniciens mobilisées seraient en mesure de récupérer tout le reste avant que la nappe n’arrive à la hauteur de Ferrare et donc au delta du Pô.
"Les interventions les plus lourdes sont prévues dans la zone de Piacenza, où l'on espère que la partie la plus concentrée et épaisse de la nappe pourra être arrêtée avant qu'elle n'atteigne notre territoire", grâce à l'installation de barrières rigides, a expliqué M. Ferrari. Des barrières du même type ont été installées au niveau de l'île de Serafini, près de Crémone.
De son côté, la Vénétie, située plus en aval, s'est préparée à l'arrivée de la marée noire en postant deux embarcations en travers du fleuve pour tenter de récupérer un maximum de pétrole.
"Nous devons faire le maximum pour prévenir et limiter les dommages à l'environnement, mais aussi les éventuelles retombées sur les activités économiques et touristiques dans le delta du Pô, sur la mer Adriatique, une zone unique pour sa beauté et ses délicats équilibres" écologiques, a déclaré le responsable pour la pêche en Vénétie, Isi Coppola.
Le quotidien des italiens est d’ores et déjà affecté par cette catastrophe puisque bien que les autorités aient assuré que l'eau restait potable dans la région, plusieurs provinces ont pris des décrets interdisant la pêche et la navigation sur les parties affectées du fleuve. Dans le même temps, la dérive de la nappe dans la province de Parme, laissant craindre un risque de contamination de l'eau dans la première région agricole d'Italie.
L'organisation agricole « Coldiretti » a toutefois assuré que la sécurité de la chaîne alimentaire n'était pas menacée par cette fuite d'hydrocarbures car la production agricole est faible à cette période de l'année. De plus, les fortes pluies sur la région de Parme dernièrement garantissent que l'eau du Pô ne sera pas nécessaire pour assurer l'irrigation des terres. L'organisation ajoute que les pluies prévues dans les prochains jours vont contribuer à diluer la pollution et disperser les résidus. Pourtant cette dilution pourrait être plus inquiétante que rassurante puisque l’augmentation du niveau des eaux du Pô peut également signifier que les hydrocarbures risquent de se propager à d'autres affluents et rivières, provoquant des dégâts plus étendus.
* Le Pô (en italien Po, en latin Padus) est le plus important fleuve italien tant par sa longueur, 652 km, que par son bassin hydrographique qui couvre 71 057 km², soit 1/4 du territoire national de l'Italie. Il traverse notamment les villes de Turin, Crémone et Plaisance. Il prend sa source à Pian del Re à 2 022 m d'altitude, dans les Alpes occidentales, et se jette dans l’Adriatique, en formant un vaste delta de 380 km² débutant à proximité de Ferrare, où le Pô se divise en trois branches: Le Pô principale (au nord de Ferrare), depuis Ferrare en Pô de Volano et Pô di Primaro, pour former le Delto du Pô. Le Pô principal se subdivise alors en cinq bras secondaires : le Pô de Maestra, le Pô de la Pila, le Pô des Tolle, le Pô de Gnocca et le Pô de Goro. Actuellement le Pô est navigable sur 389 km depuis le débouché du Tessin jusqu'à la mer.
Pour aller plus loin : lire l'article du 3 janvier 2010 : Faits et chiffres sur le bassin de la rivière Pô

samedi 27 février 2010

L’eau du fleuve Uruguay donne des boutons à Montevideo…

La baignade a été interdite dans la station balnéaire argentine de Nandubaysal, située sur le fleuve Uruguay en face d'une uisne de cellulose controversée, à la suite d'un épisode d'éruptions cutanées chez 90 personnes, ont annoncé les autorités sanitaires. L'Uruguay a annoncé en début de semaine qu'il analysait les eaux autour de l’usine controversée tout en relevant que côté uruguayen, aucun cas d’éruption cutanée n'a été enregistré.
"Nous surveillons de façon permanente" le fleuve dans la zone où se trouve l'usine du papetier finlandais UMP (ex-Botnia), pomme de discorde entre l'Argentine et l'Uruguay depuis plus de quatre ans, a dit Alicia Torres, à la tête de la direction nationale de l'Environnement (Dinama).
Les analyses, qui ont lieu normalement tous les deux mois pour détecter d'éventuelles contaminations environnementales, ont été "avancées" à ce week-end, a-t-elle précisé.
Mme Torres a toutefois souligné que la crue du fleuve Uruguay provoquée par de fortes pluies entraîne avec elle "d'autres matériaux, comme des algues", qui pourraient être à l'origine des problèmes dermatologiques dénoncés.
Dimanche, les autorités sanitaires argentines ont interdit la baignade dans la station balnéaire de Nandubaysal, située sur le fleuve Uruguay en face de l'usine, après l'apparition de 90 cas d'éruptions cutanées.
Nandubaysal est fréquentée par de nombreux habitants de Gualeguaychu -une localité située à 230 km au nord de Buenos Aires-, en pointe des protestations contre l'usine, en raison des risques environnementaux supposés.
L'Argentine a porté plainte le 4 mai 2006 contre l'Uruguay auprès de la Cour internationale de justice (CIJ) à La Haye, reprochant à son petit voisin d'avoir autorisé "unilatéralement" la construction de cette usine.

vendredi 26 février 2010

L’île de Wright en voie de disparition ?

Après l’hiver brutal que nous venons de vivre, on ne peut nier que le changement climatique est une réalité. Pendant les prochaines décennies, nous allons devoir faire face aux conséquences de ce changement climatique.
Bien que les débats soient toujours brûlants quant à savoir si le changement climatique vient de l'homme ou est le résultat de variations naturelles du climat de la Terre, il existe un large consensus parmi les scientifiques pour dire que le niveau des mers devrait s’élever considérablement. On parle même d'un mètre dans le Solent (bras de mer séparant l’île de Wright de l’Angleterre) d’ici une centaine d’années.
L’Agence de l'Environnement de l’île de Wright a récemment averti que si les défenses côtières actuelles ne sont pas maintenues, plus de 480 habitations et entreprises dans les zones basses ont un risque sur 200 d’être inondées dans l’année. Et avec le niveau des mers qui augmente, ce nombre pourrait passer à 730 foyers et entreprises au cours des 100 prochaines années. L'agence a récemment fait des propositions au Conseil de l’île concernant la lutte contre la menace d'inondation et d'érosion côtière.
Si l’on en croit les projections de l'Agence de l'Environnement, toute l'étendue du littoral entre Yarmouth et Ryde est menacée par des inondations.

Ces cartes sont un exemple de ce que deviendront les villes de Ryde et Yarmouth si aucune mesure n’est prise pour consolider les défenses contre les inondations.

John O ' Flynn, gestionnaire du Solent, estime que le budget, uniquement pour assurer le maintien de défenses contre les inondations de l'île se situe entre £ 80.000 et £ 120.000 par an. En effet, de nombreux moyens de protection ont d’ores et déjà été mis en place : des pont-de-marée, des pompes, un mur de mer sans compter les travaux entrepris pour réparer les dégâts dus à l'érosion.
Cependant, il est très difficile d’évaluer le coût de nouvelles infrastructures qui protègeraient l'île si le niveau de la mer venait à augmenter au cours du prochain siècle. Comme il le déclare : «Tout dépend de la rapidité avec laquelle la mer montera et de la résistance des défenses installées».
A savoir maintenant si les décisions politiques qui seront prises au cours des prochaines années accepteront de prendre en charge des coûts si important.
Il semble que les communautés, le gouvernement central, et les développeurs vont tous à avoir à assumer les coûts des travaux de prévention des inondations s’ils ne veulent pas voir l’île se dissoudre lentement, comme une pastille d’aspirine…
Source : County press

Espagne: un célèbre marais, à sec depuis 2005, retrouve les eaux

Le parc national marécageux "Tablas de Daimiel"* (sud de l'Espagne), à sec depuis 2005 en raison de l'irrigation agricole et d’une sécheresse persistante, est depuis quelques semaines à nouveau sous les eaux grâce aux pluies diluviennes qui se sont abattues sur la région au mois de janvier.
Ce parc protégé par l'Unesco, était pourtant considéré comme "mort" il y a encore quelques semaines, la faune et la flore typiques du marais ayant totalement déserté la zone.
Mais grâce à des trombes d'eau, tombées en quelques jours depuis le début de l'année, on peut espérer le retour des hérons, des grues et des poules d'eau pour le printemps prochain,
Les eaux recouvrent désormais plus de 1.200 hectares atteignant un niveau inconnu depuis 1997, contre seulement 67 hectares le 7 janvier.
Le gouvernement espagnol avait fait construire d'urgence ces derniers mois, une conduite pour amener de l'eau depuis le Tage afin de tenter de sauver le parc, mais l'ouvrage qui a commencé à fonctionner en début d'année, a eu peu d'effet face à la puissance des pluies.
"Le parc a vécu une situation critique et dramatique à cause d'un cycle de sécheresse épouvantable" a résumé Josep Puxeu, secrétaire d'Etat espagnol en charge de l'eau.
Des organisations écologistes avaient demandé en 2007 à l'Unesco que ce site figurant sur ses listes, soit déclassé afin de forcer le gouvernement espagnol à intervenir pour sauver le parc. L'Unesco avait alors donné trois ans pour une remise en état du marais.
L'Espagne, pays le plus sec d'Europe, est menacé par une "africanisation" de son climat et jusqu'à un tiers de son territoire risque "de manière sévère" une désertification, selon le ministère de l'Environnement.

* Déclaré Parc National depuis le 28 juin 1973. Situé á 606 mètres d’altitude, dans la grande plaine de la Mancha, dans la province de Ciudad Real, le parc Tablas de Daimiel est le dernier représentant d’un écosystème dénommé plans fluviaux, caractéristique de la Mancha jusqu’á la fin des années 60, qui se formèrent á cause des débordements des rivières, dans leurs cours moyens favorisés par des phénomènes de semi endoréisme et par le manque de pente du terrain.

jeudi 25 février 2010

LE RADI pour un égal accès des femmes à l’eau

Dans les pays du Sahel – Sénégal, Mauritanie et Niger – le droit des femmes reste limité et notamment par rapport à leur accès à l’eau à usage agricole.
Cependant, il apparaît de plus en plus nettement que leur rôle dans le système de production agricole est primordial.
C’est pourquoi le RADI (Réseau Africain pour le développement intégré) vient de proposer un grand projet visant à améliorer l’accès de l’eau destinée à l’agriculture pour les femmes en lançant une «méthodologie du projet de recherche-action sur l’effectivité des droits économiques des femmes au Sahel : cas du droit à l’eau à usage agricole en Mauritanie, au Niger et au Sénégal». Cette action, en lien avec le Centre de recherche pour le développement intégré a pour but de réfléchir sur ce sujet, encore très peu exploré, ce qui permettrait de lutter contre la pauvreté.
Le président du RADI, Abdou Mazide Ndiaye, déclare en effet que «les disparités de genre dans l’accès aux ressources hydriques à usage agricole, obstacles juridiques et culturels à l’accès des femmes à l’eau à usage agricole ne sont pas suffisamment élucidés». Il précise de plus que toute la réflexion liée à cette question de l’accès à l’eau à usage productif et agricole pour les femmes serait le moyen de promouvoir le droit économique, la justice sociale, l’égalité des sexes et la citoyenneté des femmes.

La pollution de l’eau dans le Delta du Niger

Au sud du Nigeria, dans le delta du Niger, la pollution de l’eau est telle que, selon les responsables de santé publique, elle serait responsable de plus de 80 % des les maladies et d’un tiers des les décès.
Dans cette région, les sources d'eau naturelles ont été polluées par les activités pétrolières ce qui les rend de plus en plus dangereuses pour la population.
Durant l’administration Olusegun Obasanjo, le gouvernement fédéral aurait investi 10.6 billiards de Nairas (environ 50 millions d’euros) pour la mise en place de plus de 1330 nouveaux systèmes de d'approvisionnement de l’eau, avec l'intention de donner accès à l’eau potable à plus de 8,14 millions de personnes à travers le pays. Et depuis 2000, sur les 800 projets mis en œuvres par la Commission du développement du delta du Niger (NDDC), environ 120 sont consacrés à l’amélioration de l’accès à l’eau.
Malheureusement, parmi ces projets, nombreux sont ceux qui n’aboutissent pas et pour ceux qui sont menés à terme, il n’est pas rare qu’ils ne fonctionnent pas correctement.
Dernièrement, le coordonnateur du Stakeholder Democracy Network (SDN), Gaia Sprocati, a déclaré qu’un grand projet eau-solaire conçu autour d'un forage profond avec une capacité de pomper 44000 litres d'eau par jour venait d’être terminé.
«Ce projet est destiné à détruire un certain nombre de préjugés, tels que l'affirmation que les régions à faible couverture nuageuse ne sont pas adaptés pour le solaire», a déclaré M. Sprocati.
M. Sprocati poursuit en disant que l'impulsion pour ce projet se trouve dans les centaines d’autres qui ont échoués, comme, par exemple les moteurs diesel qui parsèment la région et qui ont généralement fonctionné pendant un an avant l'échec et l'abandon. Toutefois, ces défis ont permis de mieux évaluer la situation et de permettre ainsi de concevoir des systèmes techniquement durables pour la région.
Un ingénieur de l'eau de l'Etat de Rivers, s'exprimant sous le couvert de l'anonymat, a déclaré que la croissance démographique est plus rapide que le développement d'approvisionnement en eau, ce qui entraîne une difficulté à assurer ce service de façon efficace. D’après lui, le système existant ne pourra être amélioré si des modifications au niveau structurelles et institutionnelles ne sont pas apportées, ce qui est rendu d’autant plus difficile à cause des restrictions budgétaires.

Source : Next

mercredi 24 février 2010

Pénurie d’eau : la Côte d’Ivoire évitera t-elle le pire ?

La Cote d’Ivoire est confrontée à une situation de pénurie d’eau potable. La seule ville d`Abidjan qui représente 70% de la consommation d`eau potable, connaît des perturbations importantes dans l`alimentation en eau potable. Il en est de même pour certaines grandes villes de l`intérieur du pays. Le pire aurait pu se produire n’eût été l’appui de la Commission Européenne.
Plus de 8 millions de personnes (43 % de la population de Côte d’Ivoire) manquent d`installations sanitaires de base et plus de 4 millions de personnes boivent encore de l`eau provenant de sources non améliorées, particulièrement en milieu rural. Ainsi chaque jour de nombreux enfants meurent de maladies diarrhéiques et d’autres maladies transmises par l’eau, ou causées par un manque d’eau salubre, d`assainissement et d`hygiène. Le manque d`eau salubre et d`assainissement a de nombreuses autres graves répercussions sur la santé des populations. Les enfants et en particulier les filles, sont privés de leur droit à l`éducation parce qu`ils doivent passer du temps à aller chercher de l`eau ou ne vont pas à l`école du fait du manque d`installations sanitaires adéquates et séparées. Les femmes doivent passer une partie importante de leur journée à aller chercher de l`eau (85,9 % des femmes de Côte d’Ivoire sont chargées d’approvisionner leur famille en eau). Les agriculteurs et les salariés peu fortunés sont moins productifs du fait de leurs problèmes de santé, et les économies nationales en pâtissent.
Sans eau salubre et assainissement adéquat, le développement durable est impossible. C’est pour cette raison que l’approvisionnement en eau potable des populations sur l`étendue du territoire national ivoirien a constitué donc l’une des priorités de l’Union Européenne. Ainsi, les appuis de la Commission européenne dans les secteurs de l’eau ont eu pour objet d’apporter aux populations affectées par la crise, un meilleur accès aux services sociaux de base et à des conditions de salubrité satisfaisantes. L’appui à la société gestionnaire du réseau d’au potable (SODECI), à hauteur de 2947,5 millions de francs CFA, à la continuité de l’approvisionnement en eau potable des centres urbains, en zone Centre, Nord et Ouest, à la réhabilitation d’installations de production, de traitement, de distribution et les interventions en milieu rural ont été les soutiens de la Commission européenne dans le domaine de l’eau. En effet, depuis le déclenchement de la crise en Côte d’Ivoire, la pression exercée sur les finances publiques a considérablement fragilisé l’équilibre du secteur de l’eau, affectant notamment la trésorerie de l’opérateur gestionnaire. En fin 2002, les impayés de l’Etat envers la SODECI se sont accumulés et la facturation dans les zones ex-assiégées n’a repris que très timidement. L’appui apporté pour apurer une partie de ces arriérés de factures de consommation a ciblé la diminution des arriérés intérieurs de l’Etat, l’amélioration de la trésorerie de la SODECI pour le financement des coûts de production réels qu’elle a engagés, l’alimentation du Fonds de Développement de l’Eau (qui finance notamment les branchements sociaux), l’alimentation du Fonds national de l’Eau, les travaux de renforcement et de renouvellement des installations, ainsi que des travaux d’extension du réseau (développement de l’hydraulique périurbaine). S’agissant de l’appui à la continuité de l’approvisionnement des zones CNO, la Commission a participé au redéploiement des agents de l’administration.
Le renforcement de la production d’eau potable et l’extension de réseaux d’alimentation dans les principaux centres urbains, les réhabilitations d’urgence, la création de nouveaux points d’eau et de réseaux d’adduction d’eau potable, ont aussi été des actions de la Commission pour éviter à la Côte d’Ivoire une grave pénurie d’eau. En somme, les Ivoiriens et les autres habitants de la Côte d’Ivoire, qui ont encore de l’eau potable, le doivent à l’Union Européenne qui, par son partenariat avec le pays pour la sortie de crise, a apporté son appui au secteur de l’eau.

Source : Le Mandat

La pollution des eaux aux nitrates diminue en Europe

Selon un rapport de la Commission européenne sur l'application de la directive sur les nitrates publié début février, les taux de nitrates relevés dans les eaux de l'Union européenne ont tendance à se stabiliser ou à diminuer. Entre 2004 et 2007, les concentrations dans les eaux de surface (y compris les rivières, les lacs et les canaux) sont restées stables ou ont baissé dans 70% des sites de surveillance. Dans 66% des sites, la qualité des eaux souterraines est stable ou en voie d'amélioration.
Malgré ces tendances encourageantes, le rapport cite un certain nombre de régions dans lesquelles les taux de nitrates sont jugés "préoccupants". De fortes concentrations sont enregistrées dans les eaux souterraines en Estonie, dans le sud-est des Pays-Bas, en Belgique (Flandres), au Royaume-Uni (Angleterre), dans "plusieurs régions de France", en Italie du Nord, dans le nord-est de l'Espagne, dans le sud-est de la Slovaquie, en Roumanie méridionale, à Malte et à Chypre. Les concentrations sont particulièrement élevées dans les eaux de surface à Malte, au Royaume-Uni (Angleterre), en Belgique (Flandres) et en France (Bretagne). D'après le rapport, environ 15% des stations de surveillance des eaux souterraines et 3% des stations de surveillance des eaux de surface ont enregistré des concentrations de nitrates largement supérieures à la norme de qualité de l'eau fixée à 50 mg/l.
La Commission estime nécessaire que les agriculteurs continuent « d'adopter des pratiques plus durables ». Elle a recensé plus de 300 programmes d'action actuellement mis en œuvre dans l'UE dont "la qualité s'améliore", selon elle. Les mesures qui sont prises comprennent des périodes d'interdiction de la fertilisation, un stockage minimal pour les effluents d'élevage et des règles limitant l'épandage d'engrais à proximité de l'eau ou sur des pentes afin de réduire le risque de pollution. Si certains Etats membres ont décidé d'appliquer des programmes d'action spécifiques sur des territoires jugés particulièrement exposés à la pollution par les nitrates, d'autres ont choisi de mettre en œuvre ces programmes sur la totalité de leur territoire afin d'assurer le même niveau de protection partout, relève la Commission. C'est le cas de l'Autriche, du Danemark, de la Finlande, de l'Allemagne, de l'Irlande, de la Lituanie, du Luxembourg, de Malte, des Pays-Bas et de la Slovénie.
La France ne fait en tout cas pas partie des meilleurs élèves de la classe européenne. Le rapport ne manque pas d'évoquer les condamnations dont elle a fait l'objet devant la Cour de justice des communautés européennes pour pollution aux nitrates.

Source : Localtis infos

mardi 23 février 2010

L’association internationale de développement* a achevé ses 1ers projets de sécurisation des barrages et de l’irrigation en Arménie

L'Arménie est un petit pays enclavé de 3 millions d'habitants dont le revenu annuel moyen par personne est d'environ 2 600 dollars, un niveau inférieur à la moyenne des États voisins d'Europe et d'Asie centrale. L'agriculture représente 18 % du produit intérieur brut et emploie environ 46 % de la population active. La majeure partie des terres sont irriguées mais avant 1999, environ 90% des terres irriguées ne l'étaient pas de manière régulière et fiable. Cet état de fait résultait d'une mauvaise surveillance et du manque d’entretien de 87 barrages. Le risque de rupture des barrages était élevé et les conséquences en aval auraient pu être dramatiques. Pour cette raison, 360 000 personnes et 680 km2 de terres étaient considérées comme vulnérables.
Le Projet de sécurisation des barrages financé par l'IDA a été lancé en 1999 dans le but de relever ce défi en réhabilitant immédiatement les 20 barrages considérés comme les plus dangereux. Plusieurs mesures de sécurité ont été mises en place, comme l'installation d'outils de contrôle, de systèmes d'alerte précoce et de télécommunication. Ce premier projet, une fois approuvé, a permis de passer à un deuxième Projet de sécurisation des barrages en 2004, qui a étendu le programme à tout le pays, inclus d'autres barrages à risque et renforcé les mesures de sécurisation.
Aujourd’hui, plus de 500 000 personnes - soit plus de 15 % de la population totale du pays - vivant en aval des barrages réhabilités sont désormais en sécurité. De même, les infrastructures arméniennes situées dans ces zones ne sont plus considérées comme à risque.

Les principales réalisations :
- Couverture importante du projet avec 73 barrages réhabilités sur les 87 barrages dangereux que comptait le pays. Sécurisation des lieux à risque situés en aval des barrages, comprenant de nombreuses infrastructures,

- Capacité de préparation aux situations d'urgence renforcée. Plans de préparation aux situations d'urgence mis en place pour tous les sites. Systèmes d'alerte installés dans 175 villages.

- Capacités de gestion renforcées. Renforcement de l'Agence de gestion des situations d'urgence (actuellement Département des services de secours placé sous l'autorité du nouveau ministère des Situations d'urgence) qui mène désormais des campagnes de proximité efficaces.

- Restauration de l'irrigation. Sécurisation d'une source d'approvisionnement en eau fiable pour les fermiers

L'aide de l'IDA s'est prolongée de 1999 à 2009. Elle a contribué à hauteur de 26,6 millions de dollars au projet de sécurisation des barrages et de l'irrigation et à hauteur de 6,75 millions de dollars au Projet de sécurisation des barrages et de l'irrigation II, lancé en 2004. L'implication de l'IDA n'a pas uniquement permis de réhabiliter les infrastructures et de protéger la vie des habitants, mais a également aidé à améliorer la gouvernance et les services publics. Elle a en particulier participé au développement des Plans de préparation aux situations d'urgence et a fourni une formation au personnel travaillant sur les barrages
Une réforme institutionnelle du sous-secteur de l'irrigation est actuellement en cours en Arménie et pourrait avoir des effets sur le système de barrages du pays. Il est important que le gouvernement continue à fournir les ressources nécessaires à la gestion et à l'entretien de ses barrages. La gestion des plus petits barrages devrait être progressivement transférée aux fédérations et associations locales, dès que celles-ci disposeront des capacités financières et techniques requises.

*L’Association internationale de développement (IDA) est l’institution de la Banque mondiale qui aide les pays les plus pauvres de la planète. Créée en 1960, l’IDA vise à réduire la pauvreté en accordant des dons et des prêts sans intérêt destinés à financer des programmes de nature à stimuler la croissance économique, à atténuer les inégalités et à améliorer les conditions de vie des populations

Au Cameroun, l’accès à l’eau reste un réel problème

Au Cameroun, la situation concernant l’accès à l’eau est devenue extrêmement problématique. Les grandes villes sont les premières à en payer le prix. Ainsi, à Yaoundé et Douala, les deux plus grandes agglomérations du pays, le robinet ne fournit de l’eau que vers 2h du matin et ce pour un temps incertain, souvent pas plus d’1/2h…
La crise est devenue "criarde depuis le début de cette année", selon M.Kamgaing président de la ligue camerounaise des consommateurs (LCC). Cette pénurie se traduit "par des coupures d'eau qui durent plusieurs jours" dans certains quartiers dans les deux villes, a-t-il ajouté.
Dans certains quartiers, l’eau qui s’écoule a une couleur douteuse et, avant d’en faire la moindre chose, il faut la laisser décanter.
C'est difficile à imaginer pour nous qui sommes habitués à bénéficier d’une distribution d’eau de qualité en quantité non limitée. Là-bas, l’eau est distribuée à la population par des camions citernes qui sillonnent la ville. Il faut voir les habitants se précipiter vers eux munis de récipients de toute sorte et faire des heures de queue pour quémander un peu d’eau. Et ce d’autant plus que nul ne sait où et quand passera le prochain camion. Il faut parfois attendre plusieurs jours…
"Le volume de production d'eau a énormément chuté après le tarissement du fleuve Nyong (centre) où nous captons l'eau pour alimenter la ville de Yaoundé", explique sous couvert d'anonymat une source de la Camerounaise des Eaux (CDE), la compagnie de production et de commercialisation de l'eau courante*.
De nombreuses voix se sont élevées pour défendre les populations demandant une organisation plus efficace et un rationnement de l’eau dans les villes les plus affectées.
Une telle situation est principalement due, outre à la sécheresse qui s’abat depuis ces deux dernières années sur le pays, à une infrastructure de distribution des plus vétustes. Les travaux d’entretien et d’extension qui auraient été nécessaires n’ont pas été réalisés. Face à cette situation, de grandes mesures devraient être prises sous peu notamment pour la réfection du réseau. Espérons que les 66 milliards empruntés à cette fin à l’Agence française de développement et à la Banque européenne d’investissement permettent au Cameroun de surmonter la situation à laquelle le pays est confronté aujourd’hui

* en octobre 2008, l'Office marocain des eaux potables a été constitué en société de droit camerounais "la Camerounaise des eaux".

lundi 22 février 2010

Un nouveau procédé permet de traiter l'eau contaminée à l'arsenic

Soixante-dix millions de personnes boivent une eau contaminée par de l'arsenic en Inde et au Bangladesh. Une méthode découverte par des chercheurs indiens et européens, relance l'espoir de traiter le poison. L'arsenic provoque des lésions cutanées et, à long terme, des cancers.
Présent naturellement dans les sédiments du delta du Gange et du Bhramapoutre sous forme solide, il s'est insinué dans l'eau après le creusement de millions de pompes et le développement de l'agriculture irriguée dans les années 1970.
La technique mise au point par l'équipe du chimiste indien Bhaskar Sengupta, de la Queen's University de Belfast (Royaume-Uni), consiste à extraire l'eau contaminée du sous-sol par un système d'aspersion puis à l'exposer à l'oxygène de l'air, avant d'en renvoyer une partie dans la nappe. "En maintenant le contact entre l'eau et l'air pendant assez longtemps, on change la microbiologie de l'aquifère, ce qui permet à l'arsenic de précipiter et de retourner à sa forme solide", explique M. Sengupta.
Six sites pilotes implantés dans l'Etat du Bengale-Occidental en Inde ont démontré l'efficacité de la technologie. D'autres modes de traitement existent, comme les filtres. Mais ils ne permettent de traiter que de petites quantités d'eau et produisent des déchets. "Une de nos unités peut alimenter en eau 5 000 familles pendant vingt ans", affirme M. Sengupta.
La technologie est en libre accès, les pièces nécessaires à la construction sont disponibles localement, et son coût d'entretien est modeste. L'installation, en revanche, revient à 2 500 euros, un prix comparable au creusement d'un forage profond (les roches souterraines profondes sont exemptes d'arsenic). Cela reste élevé pour les pays concernés.
Bien que la pollution ait été découverte en 1993, une grande partie de la population reste encore exposée, faute de moyens mais aussi, selon certains observateurs, de volonté politique.
Dans 8 000 villages bangladais, presque la totalité des puits est empoisonnée. Pour alerter des risques, le gouvernement a fait peindre les sources d'eau contaminée en rouge mais la population renonce difficilement à une eau dont l'arrivée avait été considérée comme un bienfait dans les années 1970.
Le creusement des puits lancé par l'Unicef visait à éradiquer les maladies liées à la consommation d'eaux de surface polluées, qui provoquaient 250 000 morts par an.
Si elle n'est pas traitée, la pollution à l'arsenic pourrait aussi causer la mort de centaines de milliers de personnes.

Source : Le Monde

Assainissement et accès à l’eau potable : Le Pepam va désaltérer la Casamance

«L’eau, c’est la vie», a-t-on coutume de dire. Pourtant au Sénégal, les conditions d’approvisionnement en eau potable ne sont pas les meilleures, entraînant une forte prévalence des maladies diarrhéiques, qui sont la deuxième cause de mortalité chez les enfants de moins de cinq ans. Cette situation est aggravée par les mauvaises conditions d’assainissement, dont le taux d’accès en milieu rural reste, d’après M. Adama Sall, le ministre de l’Assainissement et de l’Hygiène publique, en dessous de 30%, au moment où le taux de défécation à l’air libre atteint presque 40% dans ces zones. C’est pourquoi, le Programme d’eau potable et d’assainissement pour le millénaire (Pepam) vient de lancer son sous-programme dénommé Usaid / Pepam.
Il s’agit, selon M. Kevin Mullaly, le directeur de l’Usaid au Sénégal, d’un programme d’un montant de près de 10 milliards de francs Cfa, par lequel son institution appuie les initiatives du gouvernement dans le domaine de l’approvisionnement en eau, en milieu rural. Ce programme cherche à faciliter l’accès à l’eau potable à 179 000 personnes, tout en permettant à 93 000 autres d’accéder à l’assainissement amélioré. Le ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat, de la Construction et de l’Hydraulique justifie l’accent mis sur le milieu rural par «la nécessité de lutter contre la pauvreté et l’exode rural».
Le Pepam, a été défini par le gouvernement du Sénégal pour recherche de financements lui permettant d’atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement (Omd) dans le domaine de l’accès à l’eau potable et l’assainissement. La première phase de ce sous-programme, va être mise en œuvre dans les trois régions de la Casamance. Les populations les plus défavorisées de Ziguinchor, Kolda et Sédhiou, vont ainsi disposer des services améliorés d’eau potable et d’assainissement. M. Sall explique : «L’option d’intervenir dans les régions de Ziguinchor, Kolda et Sédhiou, témoigne d’une option résolue de s’engager avec le gouvernement dans l’effort de reconstruction et de relance dans la zone sud.»
Aussi M. Mullally, voit en ce projet l’occasion d’atténuer certaines contraintes imposées aux femmes et aux filles en raison de leurs responsabilités dans l’approvisionnement en eau. Depuis sa création en 2005, le Pepam a contribué à l’accroissement du taux d’accès à l’eau potable en milieu rural, qui est passé de 64% en 2004 à 75,5% en 2008, soit une population additionnelle de 1 470 000 personnes. Par ailleurs, Adama Sall a signalé que le Conseil d’administration de la Banque mondiale a approuvé, il y a deux jours, un crédit de 26 milliards de francs Cfa pour le financement d’un sous-programme du Pepam dans les régions de Saint-Louis, Matam et dans le département de Bakel.
Toutefois, le Pepam a des défis majeurs à relever, tels que son coût, estimé à 617 milliards de francs Cfa, son délai d’exécution et la pérennisation des infrastructures. Sur ce dernier point, son coordonnateur assure que des efforts de sensibilisation à l’endroit des populations seront faits. Ce qui explique d’ailleurs, selon lui, la création et la formation des associations d’usagers des forages pour la gestion des ressources. Cela permettrait à la population d’ici la fin du programme, prévue en 2015, de disposer d’assez de ressources pour ne plus dépendre des partenaires et encore moins du gouvernement.

Source : Le Quotidien sénégalais

dimanche 21 février 2010

Syrie : l’exode de la sécheresse

La sécheresse dans l’est et le nord-est de la Syrie ont poussé quelque 300 000 familles à s’installer dans des agglomérations telles qu'Alep, Damas et Deir ez Zor pour chercher du travail. Il s’agit de l'un des plus importants déplacements internes des dernières années au Moyen-Orient.
Le secteur agricole du pays, qui, jusqu'à une période récente, employait 40 pour cent de la main-d'oeuvre syrienne et représentait 25 pour cent du produit intérieur brut, a été durement touché, mais les fermiers eux-mêmes sont les plus éprouvés, selon de hauts responsables humanitaires.
Dans certains villages, jusqu'à 50 pour cent de la population a migré vers les villes des alentours.

« Les agriculteurs qui dépendent d'une seule culture sont en difficulté. Ils n'ont rien d'autre pour les aider et ils doivent partir », a dit Abdulla Bin Yehia, représentant de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) à Damas.

Ceux qui possèdent du bétail ont vu le prix du fourrage augmenter de 75 pour cent, selon la FAO, ce qui a conduit à la mort de jusqu'à 80 pour cent du cheptel des petites et moyennes exploitations agricoles.

Plus d'un million de personnes, qui se trouvaient déjà près du seuil de pauvreté à cause de leurs faibles revenus, ont été touchées par la sécheresse. Selon des experts, les méthodes d'irrigation archaïques et peu économiques des agriculteurs contribuent également au problème.

Aggravation de la situation
En Syrie, les pénuries d'eau se sont aggravées année après année. En 2006, les régions du nord-est comme Hasakeh et Qamishli ont été les premières à ressentir les effets du manque de précipitations. Depuis lors, les agriculteurs et les cultivateurs du sud et du sud-est – à l'est et à l'ouest de Deir ez Zor et au sud de Damas, dans la région de Sweida – souffrent d'une diminution importante des précipitations.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) et le gouvernement syrien ont abordé la question le 15 février lors d’une séance de formation dans la ville de Deir ez Zor, dans l'est de la Syrie, pour faciliter la distribution de nourriture d'urgence.

Lors d'une des réunions de la Société économique syrienne à Damas, en janvier, de hauts fonctionnaires ont révélé pour la première fois l'étendue de la sécheresse dans l'est de la Syrie. Selon Khader al-Muhaisen, qui s'est exprimé au nom de l'Union des paysans syriens, près de 60 000 familles possédant un cheptel de 100 têtes ou moins ont perdu la moitié de leur bétail et le niveau de pauvreté atteint 80 pour cent.

Lutter contre la sécheresse
Un certain nombre d'initiatives ont été présentées pour réduire les conséquences de la sécheresse dans les communautés rurales syriennes. Entre autres, un programme fait appel à l'Organisme général syrien de l'eau potable et du drainage des eaux usées, à la FAO et à la Direction suisse du développement et de la coopération (DDC) et espère mener à terme un projet de 40 millions de dollars pour fournir de l'eau potable à 130 000 personnes dans la région d'Hasakeh d'ici à la fin 2010.
En outre, le ministère de l'Agriculture et de la Réforme agraire et la FAO ont signé en janvier un document visant à renforcer la capacité des systèmes d'alerte précoce en collaboration avec la DDC, qui apportera un financement de 476 000 dollars et une assistance technique.
Des centaines de milliers de personnes ont quitté leurs fermes et leurs communautés. Les précipitations de cette année pourraient donc tomber en pure perte, car personne n'est présent pour travailler la terre ni pour faire pousser et cultiver les plantes.
M. Bin Yehia, de la FAO, a dit que son organisation encourageait les habitants à retourner dans leurs villages en offrant gratuitement du blé et d'autres semences aux agriculteurs. Mais il a dit à IRIN : « leur retour dans leurs communautés est entièrement volontaire, mais ces incitations sont importantes pour leur donner espoir et foi en leur terre et leur avenir ».

Obstacle financier
Cependant, le principal obstacle à l'aide aux communautés de l'est et du nord-est de la Syrie reste le financement. En août dernier, 48 millions de dollars d'aide internationale ont été promis pour mettre en œuvre le plan de réponse à la sécheresse en Syrie. Fin janvier, seule une petite partie de cet argent avait été reçue, selon les informations parues dans les médias locaux.

« Nous sommes actuellement dans une période de l'année cruciale pour les agriculteurs. Nous avons eu assez de pluie pour que les graines germent, mais deux situations peuvent encore survenir. S'il n'y a pas davantage de précipitations dans les régions touchées par la sécheresse au cours des six ou sept prochaines semaines, nous pourrions ne pas avoir de récoltes du tout. Et si ces régions connaissent une période de gel, les cultures seront détruites et les agriculteurs n’auront plus rien pendant encore un an », a dit M. Bin Yehia, de la FAO.

Jusqu'à présent, les précipitations enregistrées dans l'ensemble du pays pour cet hiver ont été plus importantes que les années précédentes et beaucoup espèrent que cela continue en mars, lorsque les cultures ont le plus besoin d'eau.

Mais les responsables font preuve de prudence : « Ce n'est qu'à la fin mars ou au début du mois d’avril que nous pourrons dire si les récoltes de cette année seront bonnes ou non. Pour l'instant, nous pouvons seulement dire “jusqu'ici tout va bien” », a dit M. Bin Yehia.

Source : IRIN News

samedi 20 février 2010

Venezuela : Le prix de l’eau arme anti gaspillage

Le gouvernement d’Hugo Chavez a décider d’augmenter drastiquement les tarifs, voire de couper l'approvisionnement des consommateurs qui gaspillent de l'eau, afin de faire face à une sécheresse prolongée.
"Chaque mètre cube en surplus fera l'objet d'une majoration tarifaire", déclare Alejandro Hitcher , ministre de l’Environnement dans les colonnes du quotidien Ultimas Dias.
"Et si ça ne dérange pas ces personnes de payer le supplément et qu'elles continuent à gaspiller de l'eau, on leur coupera le service", a-t-il ajouté.
A Caracas, un consommateur qui dépassera le seuil limite de 40 mètres cubes d'eau par mois (soit plus de 1.330 litres par jour en moyenne) devra payer chaque mètre cube supplémentaire trois fois et demie à cinq fois plus cher, précise-t-il.
La capitale vénézuélienne est déjà soumise à de fortes restrictions d'eau depuis novembre, en raison de la sécheresse qui sévit dans ce pays tropical disposant pourtant d'importantes ressources hydriques.
Des coupures d'eau sont organisées par quartiers et peuvent durer jusqu'à 48 heures par semaine.
La saison des pluies n'est pas attendue avant le mois de mai.
La sécheresse a également plongé le pays dans une grave crise énergétique, en provoquant une forte baisse des réserves d'eau du complexe hydro-électrique de Guri, qui fournit normalement 70% de l'énergie du pays. L'opposition dénonce le manque d'investissements et d'entretien des équipements du secteur.
La semaine dernière, le président Hugo Chavez a décrété l'état d'urgence électrique pour les deux mois à venir. Le dispositif inclut des sanctions pour les personnes "gaspillant" l'électricité et des coupures de courant dans l'intérieur du pays depuis le début de l'année.

Source : AFP

vendredi 19 février 2010

Cristaline « noyée » avec sa pub par le Jury de déontologie publicitaire*

Le Jury de déontologie publicitaire, organisme dépendant de l’autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP), a, dans une décision du 17 février donner raison à la Fédération des associations de protection de la nature et de l’environnement (FNE) qui avait déposé une plainte en décembre 2009 contre la Société Neptune, productrice de l’eau en bouteille Cristaline pour communication manipulatrice.

En effet, la FNE avait saisi le Jury de la déontologie publicitaire afin qu’il se prononce sur la conformité aux règles déontologiques en vigueur, d’une part, d’un texte diffusé sur le site Internet de la société Neptune Distribution, d’autre part, d’un jeu de cartes des 7 familles et enfin, d’un jeu disponible sur internet qui présentait sous forme de questions-réponses les soi-disant caractéristiques de l’eau du robinet. Ces publicités comportaient des allégations selon lesquelles l’eau du robinet serait différente de l’eau Cristaline car elle provient d’eau de surface, ou qu’elle contiendrait des traces de pollution, ou que l’eau du robinet filtrée ne serait pas stable ni constante, ou encore que l’eau du robinet proviendrait parfois indirectement d’eaux usées.

Le Jury a donc estimé que : « les allégations relevées par l’association France Nature Environnement dans les documents publicitaires édités par la société Neptune Distribution qui s’adressent, avec une visée prétendument pédagogique, plutôt à un public de jeunes, voire d’enfants, procèdent par des affirmations qui, si elles ne sont pas littéralement inexactes, sont incomplètes, tendancieuses ou tronquées, et ne sont pas étayées par la citation de sources précises.
Elles donnent ainsi une image déformée de la réalité et mettent systématiquement en cause de manière non justifiée la qualité et la potabilité de l’eau du robinet. En ce sens, elles méconnaissent les articles 3 et 5 précités du Code de la Chambre de Commerce Internationale relatifs à la loyauté et à la véracité. Elles discréditent, de surcroît, les messages des autorités en charge de l’environnement en ce qui concerne la sensibilisation des publics à la nécessité de réduire les déchets qui recommandent, dans le cadre de campagnes nationales, de boire l’eau du robinet. »

* Le Jury de la déontologie publicitaire est l’instance qui a pour mission de statuer sur les plaintes du public à l’encontre des publicités.

Les Foggaras algériens, un système de distribution de l’eau, efficace et original.

Certaines régions du Sahara sont riches en eaux souterraines, ce qui a encouragé vers le 1er siècle, le percement d’un extraordinaire système de captage et d’adduction d’eau. Pour couvrir les besoins en eau et lutter contre l’aridité importante de la terre sans laisser prise à l’évaporation, parfois considérable dans le Sahara, un moyen d’irrigation adapté a été développé:
C'est le système des " foggaras " (ou "foguagir" au pluriel arabe maghrébin) qui "semble être originaire de la Perse et remonter à une antiquité reculée. On en trouve déjà la mention au V° siècle av.J.-C., dans Hérodote (Melpomène 120) […]. On possède également, grâce aux narrations de Polybe (X-23.25), des renseignements détaillés sur les foggaras de la Perse du III° et du II° siècle av. J.-C. "(J.M.Solignac).
Une foggara est une canalisation souterraine construite pour alimenter les jardins dans les palmeraies, lorsqu’il n’est pas possible de creuser des puits. Elle peut avoir un développement de 2 à 10, voire 15 kilomètres. Les canalisations suivent une pente légère (quelques millimètres de dénivelé par mètre) et courent à environ 5 ou 10 mètres sous la surface du sol. La foggara proprement dite a un diamètre suffisant (1 m à 1,20 m) pour permettre le déplacement d’un homme courbé, travailleur progressant d'aval en amont au moment du percement, et ouvrier circulant pour effectuer des travaux d’entretien.
En surface, les cônes de déblais (sorte de regards) ou les ouvrages maçonnés jalonnent le trajet de la foggara (et de l’eau) entre la nappe et le bassin de réception. Construits tous les 12 à 15 mètres, ces cônes protègent l’orifice en même temps qu’ils permettent de surveiller l’écoulement et, au besoin, de descendre dans la foggara pour déblayer le point précis de la galerie qui viendrait à être obstrué. Au débouché de chaque canalisation l’eau est reçue dans un bassin.
Son débit sera soigneusement mesuré avant qu’elle ne reparte pour être parcimonieusement redistribuée entre les jardins. A la sortie du bassin de réception, l’eau passe alors par une "chebka" (= grille), qui est une plaque de cuivre - ou de terre cuite - percée de trous, le "kassis" ou "kesra" (= peigne), dispositif répartiteur, qui permettra la redistribution de l’eau de la foggara calculée en doigts ou en demi-doigts, selon le cas; elle peut alors s’en aller par de minuscules rigoles ( "seguia ") qui parcourent la palmeraie et la conduisent vers les jardins.
L’ingéniosité du procédé réside dans sa conception et son adaptation aux conditions de la vie et du climat sahariens : il supprimait les corvées d’eau épuisantes, qui prenaient l’essentiel du temps des habitants, et assurait un approvisionnement à débit constant, sans risque de tarir la nappe d’eau et en limitant l’évaporation au minimum.

Pas d’eau sans électricité …

La Côte d’Ivoire vient d’annoncer qu’elle programmait des coupures d’électricité dans certaines parties du pays, et sans surprise ces coupures d’électricité sont accompagnées de coupures d’eau … Parce que voilà, l’eau ne peut être acheminée sans d’électricité ! Toute la programmation du système d’approvisionnement en eau potable en est dépendante. C’est ainsi que les habitants ont soudainement vu la pression de l’eau diminuer fortement voire disparaître complètement.
La Côte d’Ivoire n’a vraiment pas besoin de ça. De nombreux endroits connaissaient déjà une très grande difficulté pour avoir accès à l’eau. Les temps s’annoncent donc encore plus ardus. De nombreuses sonnettes d’alarmes avaient déjà été tirées par des villes de l’intérieur du pays, mais il faut croire que cela n’ait pas suffit.
Source : info soir

jeudi 18 février 2010

Maxiprojets de transfert d’eau en Algérie

Le ministre Algérien des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, qui effectuait une visite de deux jours dans la wilaya d’Adrar, a évoqué le mégaprojet de transfert de l’eau de In Salah vers Tamanrasset, deux villes distantes de 750 km, qui seront reliées par un système de double voie de canalisation d’eau longue de plus d’un millier de kilomètres (1258 km). Il a aussi fait part d’une étude en voie d’achèvement pour la réalisation, en 2010, de projets similaires.
Ces projets concernent l’adduction de 600 millions de m3 d’eau à partir du nord d’El Menéa (Ghardaïa), vers la région de Djelfa sur une longueur importante de pas moins de 470 km environ.
Cette adduction devra également atteindre le sud des wilayas de Tiaret et de M’sila. Ces deux points sont éloignés de Menéa, respectivement sur une distance d’environ 550 km et 720 km. Ce grandiose projet devrait aider à développer l’agriculture dans ces régions qui connaissent un déficit hydrique. Le premier responsable du département des ressources en eau a signalé aussi le lancement d’une étude de projet de transfert partiel des eaux de Oued Namous (Béchar) vers Naâma et Aïn Sefra.
Le ministre a cité une autre étude préliminaire en cours d’un 3e projet de transfert d’eau à partir de Ouargla vers Biskra, distantes de 400 km environ, et le sud de Batna sur un kilométrage tout aussi important. Ces deux projets sont conçus dans le cadre du développement de l’agriculture dans les Hauts-Plateaux.
Toujours dans la même wilaya, M. Sellal a informé aussi de son programme de consolidation du système des foggaras* (irrigation traditionnelle) par la réalisation de forages qui seront reliés à des galeries souterraines, à l’instar du système de foggaras de Ouled Kennou, dans la commune de Anzedjemir situées dans wilaya de Adrar.
Le ministre a indiqué qu’outre «la préservation de ce système (foggara), qui fait partie du patrimoine culturel, des efforts sont déployés pour la protection des oasis en contribuant au développement du créneau touristique dans les régions du Sud».
Le ministre a saisi jeudi l’opportunité de sa visite, pour insister sur la nécessaire préservation des abondantes et précieuses ressources hydriques enfouies dans le sud du pays. «La question se pose moins en termes de disponibilité qu’elle ne l’est en ce qui concerne les voies de gestion et de préservation de cette source vitale», a-t-il estimé.
Sellal a fait également état d’une étude, à lancer prochainement, d’un projet d’alimentation en eau douce à partir de la région d’Ougrout distante de 70 km de Cherouine où le taux de salinité est élevé.
Un projet de forage profond est prévu aussi à Timiaouine, proche des frontières avec le Mali, pour remédier au déficit de la région en eau potable, a ajouté le ministre en citant aussi un projet d’un barrage «inféro-flux», une technique destinée à capter les eaux d’oueds, au bénéfice de la commune.
Sellal a signalé, par ailleurs, une série d’opérations retenues au titre du prochain quinquennat en vue de renforcer le réseau d’alimentation en eau potable (AEP).
Il a rappelé que «les régions du Sud renferment d’importantes capacités hydriques souterraines non renouvelables, qui seront exploitées de manière efficiente. L’Algérie recèle, a-t-il dit, une nappe hydrique de 900.000 km² s’étendant sur les régions de Ouargla, Ghardaïa, Adrar, In Salah». Cette nappe, l’albienne, est «partagée également avec la Libye et la Tunisie». Sellal a précisé qu’«un plan a été mis au point en concertation avec les pays concernés, pour son exploitation».

Source : http://www.lexpressiondz.com/article/2/2010-02-13/72993.html

La paix sauvera l’eau du réchauffement climatique

Alors que le réchauffement climatique occupe tous les esprits, il semble que l’eau soit la grande absente des réflexions sur les conséquences de ce réchauffement.
De nombreux experts des Nations-Unies ont voulu tirer la sonnette d’alarme. En effet, la pénurie des réserves d’eau, la désertification, les maladies comme le cholera, les canicules, la fonte des glaciers, telles vont être les conséquences directes de ce phénomène.
Alors que faire, sans tomber dans l’alarmisme, puisque même certaines mesures pour combattre le réchauffement – les biocarburants, l’hydro-électricité – sont extrêmement gourmandes en eau…?
Zafar Adeel, président du groupe ONU-Eau qui coordonne le travail sur l’eau réalisé par 26 agences des Nations-Unies, appelle les populations et les gouvernements à la collaboration pour éviter des conflits potentiels liés à l’eau. Par le passé, des collaborations de ce genre ont été de vraies réussites. Citons par exemple le travail du Laos, de la Thaïlande, du Vietnam et du Cambodge qui se sont unis ponctuellement à l’occasion d’un travail commun autour du fleuve Mékong.
On remarque que les endroits qui vont être le plus touchés par ces problèmes d’eau sont également les lieux de notre planète où le risque de conflit est majeur : l’Asie Centrale, le Proche-Orient et l’Afrique.
Et si, en plus de contribuer à la sauvegarde de l’eau, la coopération entre Etats frontaliers pouvait favoriser le dialogue et la réconciliation ?
Source : actualités news environnement

mercredi 17 février 2010

Elévation du niveau des mers : des prévisions à la réalité

Selon des scientifiques européens, le niveau des mers devrait augmenter d'un mètre au cours du siècle prochain. L’étude sur le sujet, publiée dans la revue Climate Dynamics, il y a quelques mois, suggère que même si la température n'augmente que de 2 degrés Celsius sur les 100 prochaines années (ce qui constitue un scénario relativement optimiste), le niveau des mers augmenterait de 80cm.
«Au fond, nous devons tout simplement nous adapter à l'augmentation du niveau des mers», explique le Dr Aslak Grinsted, un géophysicien de l'université de Copenhague, au Danemark. «La réduction des émissions de CO2 permettra d'améliorer la situation mais nous sommes déjà certains de subir une augmentation du niveau des mers. L'inertie du système est trop importante pour empêcher l'élévation.»
Dans cette dernière étude, les scientifiques ont utilisé une autre approche, en remontant dans le temps en vue d'examiner la relation entre la température et l'élévation du niveau de la mer sur les 2000 années passées.

«Au lieu de tenter de calculer l'impact de la fonte des calottes glaciaires, nous avons basé nos calculs sur ce qui est survenu dans le passé», explique le Dr Grinsted. Les données sur les températures du passé ont été obtenues à partir de carottes de glace ainsi que grâce aux anneaux de croissance des arbres. Le niveau des mers a été mesuré directement à divers endroits dans le monde entier depuis 300 ans, et des informations complémentaires, plus anciennes, sont également disponibles.

Selon les estimations et les calculs de l'équipe de recherche, si la température augmente de 3 degrés Celsius au cours des 100 prochaines années, le niveau des mers augmentera de 0,9 à 1,3 mètre. Un scénario plus optimiste, qui implique une augmentation de la température de 2 degrés, conduira à une augmentation d'environ 80 cm. Par contre, dans le cas d'un scénario pessimiste où la température augmenterait de 4,5 degrés Celsius, l'élévation du niveau des mers serait d'environ 1,35 mètre.
«Même si nous arrêtons l'augmentation de la température, le niveau de la mer augmentera de 20 à 40 cm», explique le Dr Grinsted. «Afin d'éviter que le niveau des eaux de la mer augmente, nous devrions diminuer la température de 0,6 degré Celsius.»

Les chercheurs font remarquer que l'élévation du niveau de la mer devrait être plus rapide au cours du 21e siècle que pendant les 2000 années précédents. Néanmoins, de tels changements sur le niveau de la mer ne sont pas sans précédent ; à la fin de la dernière époque glaciaire, il y a plus de 11700 ans, la couche de glace a fondu si rapidement que le niveau de la mer s'est élevé de 11 millimètres par an, ce qui équivaut à un mètre en un siècle.

En Inde, l’élévation du niveau de la mer est anormalelement élevée depuis 2004
Selon le Dr Navak, Secrétaire au Ministère des Sciences de la Terre Indien il y a actuellement une élévation préoccupante du niveau de la mer sur les côtes indiennes; ce phénomène aurait débuté en 2004.

Au cours d'un discours pour l'Indian Science Congress le Dr. Nayak a annoncé qu'entre 2004 et 2008 l’élévation du niveau de la mer aurait atteint 9 mm alors que l'élévation moyenne jusque là observée était d'1,08 mm par an entre 1961 et 2003 ; depuis 2003 celle-ci atteindrait 3.1 mm. Il a affirmé que la température moyenne des océans aurait augmenté contribuant à cette hausse. Cependant cette hausse des températures seules ne peut expliquer cette hausse du niveau des océans; elle est à lier à la fonte des glaciers et à la fonte des couches neigeuses. Il a aussi annoncé que cette hausse du niveau des océans n'était pas identique à la surface du globe et certaines zones sont plus touchées; c'est le cas de la région de l'estuaire de la Hooghly.

L'érosion des Iles Laquedives pourrait être liée à cette hausse des océans mais selon lui il n'y a aucune certitude. Un projet pilote doit être mis en place pour étudier ce phénomène sur la côte de Chennai. Au cours de ce discours il a annoncé que des variations des températures extrêmes avaient pu être observées sur les 50 dernières années. Le nombre de jours et de nuits froids est devenu moins important tandis que les périodes de canicules sont devenues plus régulières.

La fréquence des fortes précipitations pluvieuses à elle aussi augmentée sur la plupart du territoire et a contrario de fortes et intenses sécheresses ont pu être observées sur de vastes zones depuis les années 70 et ceci plus particulièrement dans les régions tropicales à subtropicales. Selon lui l'Inde doit augmenter la surveillance de ces régions et comprendre l'impact de cette évolution sur le système des moussons.

mardi 16 février 2010

Pas d’âge pour comprendre les enjeux de l’eau …

Il convient de saluer la belle initiative d’une association des Cévennes cherchant à sensibiliser les jeunes aux enjeux de l’eau. Sous l’impulsion de ‘Jeunesse florentine’ a été créé le conseil ‘eau-terre’ qui s’est réuni il y a quelques jours. Ce conseil se compose d’élus et d’enfants de 9 à 14 ans qui, sous la houlette de plusieurs animateurs, se sont venus discuter, réfléchir aux problématiques liées à l’eau pour monter un projet d’envergure.
Lors de cette première rencontre, beaucoup de sujets, tels le gaspillage, la gestion, le circuit et l’acheminement de l’eau, ont été évoqués avec des professionnels venus pour l’occasion. Ces jeunes aquaphiles ont ainsi pu découvrir à travers l’intervention d’Evelyne Lacombe, chargée d’études à l’agence de l’eau Rhône Méditerranée et Corse, la gestion des nappes phréatiques. La présentation du Sage (schéma d’aménagement et de gestion de l’eau) a permis de mieux comprendre les moyens mis en œuvre pour satisfaire les besoins en eau tout en respectant l’environnement d’où elle provient. Après qu’un enfant a proposé l’organisation d’un groupe qui irait nettoyer le bord des rivières, les échanges ont été riches et de nombreuses questions autour de la récupération d’eau de pluie, le pompage et l’arrosage, les pesticides, les stations d’épuration, les gestes pour économiser l’eau au quotidien ont été évoquées.
Après cette première étape de réflexion, le conseil envisage une action plus concrète à travers la réalisation d’un documentaire sur l’eau à l’occasion de la journée mondiale de l’eau qui aura lieu le 22 mars.

Source : Midi Libre.

lundi 15 février 2010

Entreprises : la bonbonne délaissée au profit du robinet

Crise et écologie obligent, nombre d’entreprises suppriment les bonbonnes d’eau minérale aux quatre coins des bureaux. Ou les remplacent par des fontaines d’où coule l’eau du robinet.
Crise oblige, les fontaines d’eau minérale ne suscitent plus le même engouement que dans les années 90.

2009 a marqué une stagnation des installations de fontaines d'eau de source. Quand il s’agit de réduire les frais généraux, on choisit ce qui n’est pas essentiel à la marche de l’entreprise. Mais d'autres facteurs entrent en jeu : le stockage des bonbonnes mobilise de la place, leur manipulation n’est pas aisée et cela prend du temps.
Suppression, mais surtout développement des fontaines réseau: les stratégies varient. Cette dernière option constitue désormais le choix le plus fréquent. Ecologie oblige, on abandonne la bonbonne pour l’eau du robinet avec des fontaines branchées sur le réseau. Les économies sont aussi substantielles : le prix d’achat des nouvelles fontaines réseaux est couvert par le coût annuel dérisoire par rapport à celui de l’eau en bonbonne.

Source : 24 heures (presse suisse)

L’eau, enjeu géopolitique

Alors que les discussions et recherches sur le réchauffement climatique engendrent une prise de conscience de la population et une mobilisation pour le respect de l’environnement, les portées géopolitiques qu’il implique sont beaucoup moins mises en avant. Les surfaces en eau douce tendant à fortement diminuer, vont faire apparaître, outre un phénomène de réfugiés climatiques, de fortes tensions internationales.
La manière de gérer l’eau devient donc – dès aujourd’hui – un enjeu stratégique majeur.

Sur ce point là, la manière d’envisager la situation diverge. Par exemple, alors que l’Arabie Saoudite utilise une quantité considérable d’eau pour ses besoins de développement en terme d’aménagement et d’infrastructure, Israël, confronté à la même problématique de pénurie, gère cette ressource différemment, mettant en place depuis plusieurs années, un énorme système à la pointe de la technologie lui garantissant son autonomie en eau et lui permettant également d’exporter sa technique.

L’importance capitale que représente l’accès à l’eau est nettement perceptible par le moyen de pression énorme qu’il peut générer. Ainsi en est-il de l’ascendance de la Turquie sur ses pays voisins, l’Irak et la Syrie, grâce au Tigre et à l’Euphrate. De même, de tout temps, le partage des eaux a été une source de conflit importante et plus encore actuellement, d’autant plus que le droit international reste encore très flou sur ces questions.
Un exemple flagrant se déroule actuellement sous nos yeux à travers les relations entre la Chine et l’Inde. Pour faire face à la répartition inégale de l’eau sur son territoire, Pékin est en train d’engager de vastes travaux de détournement de ses principaux fleuves. Cette situation ne cesse d’inquiéter le gouvernement indien qui craint de lourdes conséquences sur cette ressource en eau qui provient des mêmes fleuves prenant leur source dans l’Himalaya. Le contrôle du Tibet, extrêmement riche en eau, devient par là-même, d’une importance capitale.

dimanche 14 février 2010

Conférences sur l'eau dans le monde

L'Unesco propose un agenda intégrant la plupart des manifestations scientifiques et/ou technique concernant l'eau dans le monde. La plupart d'entre elles auront lieu en anglais.

19-20 janvier 2010 - Pretoria, Afrique du Sud
1ère Conférence régionale des jeunes professionnels de l’eau sud africains.
For the first time the International water Association (IWA) Young Water Professionals Programme (YWP) provides a platform for young professionals and postgraduate researchers from Southern Africa to present their work related to advances in urban water supply and sanitation. The technical programme of the Conference will include both platform and posters. The conference programme also accommodates facilitated discussion and a series of networking and professional development activities.

1-24 février 2010 - Auckland, Nouvelle-Zélande
17eme Congrès de la division Asie et Pacifique, de l’association internationale d’ingénierie et de recherches hydrauliques (IAHR-APD 2010)
IAHR-APD 2010 incorporates the 7th International Urban Watershed Management Conference. The Congress will be a forum that welcomes new research findings and practitioner innovations addressing the many water related challenges of the Asia-Pacific area. Alongside IAHR members, other researchers, practitioners, and students are also welcome to contribute abstracts for consideration.

6-10 mars 2010 - Alexandrie, Egypt
Conférence internationale sur la gestion des zones côtières des deltas de rivière et des cotes de basses terres
The main objective of the conference is to bring engineers, scientists, managers, government agencies and officials world wide to exchange information and address the outstanding problems associated with coastal erosion / accretion / subsidence occurring on shorelines of river deltas and low land areas being increasingly influenced by man-made interference. Another objective is to propose sustainable solutions to minimize and adapt to the adverse impacts of climate change in the framework of Integrated Coastal Zone Management.

11-13 octobre 2010 - San Diego
This major international conference will target the developing interdisciplinary science themes in the interface between hydrology and other scientific disciplines, including climate change, biology, chemistry and social sciences. These subjects are of particular relevance as population increases and a changing climate bring new pressures on hydrological systems around the world.

Revivez sur Géoportail la grande crue de la Seine de 1910

Sur le site Géoportail, quelques clics de souris peuvent faire ressortir la Seine de son lit, comme elle l'a fait il y a exactement un siècle, provoquant des dégâts considérables. L'étalement des eaux peut être visualisé sur les cartes d'époque mais aussi sur celles d'aujourd'hui, démontrant combien une telle crue serait autrement plus catastrophique : voir à ce sujet notre article du 21 janvier ici : http://infos-eau.blogspot.com/2010/01/paris-se-protege-contre-les-inondations.html

Source :

samedi 13 février 2010

La Mer d'Aral, moins d’eau et plus de sel

Située au milieu d’une zone désertique, la mer d’Aral devait son existence à la confluence de deux fleuves, l’un venant de l’est, le Syr-Daria, l’autre du sud, l’Amou-Daria. Ces deux fleuves alimentaient une mer grande, à l’origine, comme deux fois la Belgique.
Le niveau a commencé à baisser dans les années 1960, avec la mise en place de grands plans d’irrigation visant à développer la culture du riz au Kazakhstan et du coton en Ouzbékistan. Les planificateurs soviétiques ont décidé en 1959 de cultiver 2,5 millions d’hectares de terres vierges supplémentaires. Il leur a fallu prélever 60 % du débit des deux fleuves alimentant la mer d’Aral.
À l’époque, les Soviétiques ont imaginé de détourner les fleuves de Sibérie vers l’Asie centrale pour compenser cette perte en eau. Mais le projet a été abandonné en 1986, à la demande de Mikhaïl Gorbatchev. La mer d’Aral s’est trouvée avec un déficit d’approvisionnement. D’autant que les canaux d’irrigation ne sont pas étanches et perdent jusqu’à 50 % de l’eau qu’ils transportent. En 1960, la mer d’Aral recevait de 50 à 120 milliards de mètres cubes d’eau par an. Aujourd’hui, elle n’en reçoit plus que cinq à dix milliards.
La baisse du niveau de l’eau a transformé la région. Une lagune est apparue, coupant quasiment la mer en deux, et créant la « Grande » et la « Petite Aral ». Les cartes de la région continuent à indiquer la présence de la mer dans des zones qui ne sont plus que du sable. Le climat est devenu plus sec. L’emploi massif d’engrais pour les cultures a entraîné une pollution des eaux au phosphate. Les habitants, qui consomment cette eau, sont victimes de maladies rénales et de cancers. La mortalité infantile, dans la région, est quatre fois plus élevée que dans le reste de l’Asie centrale.
Les poissons ont quasi disparu dans cette mer polluée et devenue trop salée. De plus, le vent disperse le sel apparu à la surface des nouvelles terres émergées. Cela a provoqué la diminution des aires de pâturage. Les habitants qui le peuvent ont choisi de partir, tandis que le désert gagne du terrain.
La mer est à cheval sur deux pays : le Kazakhstan et l’Ouzbékistan. La frontière passe au milieu des eaux. Un plan de sauvetage global exigerait la coopération des deux pays, or les relations entre les deux gouvernements sont difficiles.
Pour augmenter le débit de l’eau remplissant l’Aral, il faudrait assurer l’étanchéité des canaux d’irrigation et diminuer les surfaces cultivées. L’Ouzbékistan, moins riche en pétrole et en gaz que ne l’est le Kazakhstan, n’est pas prêt à renoncer à la culture du coton, qui fait vivre des régions entières.
Aujourd’hui, plus personne ne croit à la possibilité de revenir à la situation des années 1960. La partie basse de la mer, la « Grande Aral », semble condamnée. Le Kazakhstan concentre ses efforts sur la « Petite Aral », qui se trouve entièrement sur son territoire. C’est ici seulement que de grands travaux ont permis d’enrayer le processus de désertification.
Le plan de sauvetage a consisté à fermer, par une digue de 30 mètres de large, la partie nord de la mer, de façon à retenir les eaux du Syr-Daria. Ainsi, le niveau de l’eau a pu monter de 12 mètres dans la « Petite Aral ». Une nouvelle digue doit permettre de monter, un peu plus au nord, le niveau de quatre mètres supplémentaires. Il faudra aussi construire un canal pour alimenter cette partie de la mer. On aura ainsi une mer d’Aral à trois niveaux, séparés par des écluses, afin de permettre la circulation des bateaux.
Les travaux entrepris par le Kazakhstan ont permis de ramener l’eau dans des zones où elle avait disparu depuis vingt ans. Cela permet, au final, de sauver une partie qui correspond à 15 % de l’ancienne surface de la mer d’Aral. Mais cela ne doit pas faire oublier que, dans le même temps, tout le reste de l’ancienne mer d’Aral, soit 85 % de la surface, reste en danger, menacé de disparition totale. Et les populations qui y vivent ont ainsi une épée de Damoclès au-dessus de la tête...
source : http://www.la-croix.com/Une-mer-fermee-victime-d-un-amenagement-mal-reflechi/article/2406953/55401

La brique d'eau ne trouve pas son public

Boire de l’eau dans une bouteille en papier. Surprenante au premier abord, l’idée a de quoi emballer le consommateur qui chasse le plastique de ses achats. Le concept existe bel et bien. Son nom ? L’Aquapax, une brique de 50 cl réalisée en Tetra Prisma, l’un des emballages écolos proposés par l’entreprise Tetra Pak. A l’origine de cette nouvelle eau minérale, lancée en France en février 2009, un duo composé du créateur britannique de la brique d’eau, Neil Tomlinson, anti-plastique convaincu, et d’Alexis Vaillant, fondateur de la société Drinkyz.
« On voulait mettre sur le marché des produits naturels pour limiter l’abondance d’emballages polluants », explique Alexis Vaillant. Il faut dire que la petite brique d’eau présente des mensurations à faire rougir ses consœurs en plastique qui dominent le rayon dédié aux eaux minérales depuis une quarantaine d’années. Pour la rigidité : 75 % de carton, matériau renouvelable issu des forêts nordiques ; pour l’étanchéité : 20 % de polyéthylène ; et contre la lumière et l’air : 5 % d’aluminium. S’il n’existe pas encore d’analyse de cycle de vie de l’Aquapax, il est toutefois possible de se baser sur une étude réalisée en 2008 par le cabinet Bio Intelligence Service sur les jus de fruits Tetra Pak. Les chiffres sont là : l’empreinte carbone d’une brique de 25 cl en Tetra Prisma est de 26 g d’équivalent CO2 contre 97 g pour du PET – polyéthylène téréphtalate –, plastique utilisé pour les bouteilles classiques.
Cependant, l’idée prometteuse ne fait pas encore un carton. Au départ, l’Aquapax était seulement vendue dans un réseau de distribution parisien sélectif – Colette, Cité des Sciences de la Villette. A 2 euros la bouteille, il s’en est vendu 100 000 jusqu’à aujourd’hui. Mais le compteur pourrait décoller en 2010 puisqu’elle s’affiche maintenant dans certains Monoprix à 1 euro. Un sacrifice pour une marque encore loin d’être rentable. « Aucun minéralier français n’empaquette aujourd’hui de l’eau en carton car il faut changer tout le système de production et c’est plus cher que de souffler des bouteilles en plastique », justifie le patron de Drinkyz, qui produit l’Aquapax en Allemagne. Et au-delà de son prix, la brique d’eau en carton se heurte à un obstacle de taille : son opacité. « Le consommateur a l’habitude des bouteilles transparentes qu’il associe à une eau pure », explique Sylvain Pasquier, ingénieur chargé des déchets à l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie).
Une autre bouteille d’eau écolo est également confrontée à ces contraintes : la Paper Water Bottle. Cette dernière va encore plus loin que l’Aquapax, car elle propose un emballage exclusivement en papier, à base de feuilles de bambou et de palmier, qui encapsule un film micro-fin de PLA (un bioplastique renouvelable d’origine végétale) afin d’isoler la bouteille.
Problème : depuis l’élaboration d’un prototype en novembre 2008 par l’agence de design Brandimage, aucune bouteille n’a encore été produite. « Des centaines d’organismes sont intéressés, comme des restaurants ou des compagnies aériennes, mais nous sommes encore en négociation pour trouver un industriel qui produise et commercialise la bouteille », explique son créateur, l’Américain Jim Warner. Une fois la question de la faisabilité résolue, l’intérêt écologique reste à démontrer, prévient Sylvain Pasquier de l’Ademe. « L’origine renouvelable du papier n’est pas, en soi, la garantie d’un emballage plus écologique, explique l’expert. Il faut analyser d’autres facteurs comme son poids, son transport ou encore l’impact énergétique de sa production. » Ces études n’existent pas pour l’instant. Et si le mieux finalement, ce n’était pas la bonne vieille eau du robinet ? —

source : terra-economica

vendredi 12 février 2010

Des planètes composées d'eau

Les astronomes ont fait d'importantes découvertes, remettant en cause ces derniers mois la vision d'un univers aride dans son ensemble. En effet, il ressort des dernières investigations menées sur des galaxies voisines, et la nôtre, que le nombre de planètes serait beaucoup plus élevé qu'on ne l'avait cru jusqu'ici, et même supérieur au nombre d'étoiles. En particulier, une planète grande comme 2,7 fois la terre, mais d'une masse dépassant 6 fois celle de notre planète, fait l'objet de toutes les attentions : car il se pourrait que ce nouvel astre soit presque entièrement recouvert d'eau.
A seulement une quarantaine d'années-lumière de la terre, cette planète présenterait des conditions de pression telles que l'eau y atteindrait les 150 degrés, jaillissant par endroits en torrents rouges et brûlants...
Quelle poésie dans ces découvertes hydrologiques spatiales !
Source : http://www.shortnews.de/start.cfm?id=805630

Eau, Environnement, Alimentation, Climat : une nouvelle alliance des acteurs clés de la recherche

Douze acteurs de la recherche scientifique* se regroupent pour créer l'Alliance nationale de recherche pour l'Environnement AllEnvi. Quatrième alliance de recherche après les alliances pour la santé (Aviesan), l'énergie (Ancre) et le numérique (Allistene). AllEnvi a pour principale mission d'organiser, en métropole et en outre-mer, une meilleure synergie des acteurs de la recherche sur les problématiques scientifiques liées à l'alimentation, à l'eau, au climat et aux territoires.
Le récent sommet de Copenhague a placé la question du changement global et de la croissance verte au coeur des défis économiques, des préoccupations sociétales et des relations internationales. Le changement global affecte non seulement le climat, mais aussi l'environnement, l'accès à l'eau, l'alimentation et l'agriculture durables. L'existence d'une recherche forte et coordonnée sur ces questions environnementales est déterminante pour apporter une réponse à la hauteur des enjeux. La France a considérablement augmenté son effort de recherche, puisque le projet de loi « Grenelle I » affecte un milliard d'euros de fonds publics à la recherche environnementale, qui figure également parmi les axes prioritaires de la stratégie nationale pour la recherche et l'innovation (SNRI).
En réunissant les douze acteurs d'une recherche "particulièrement morcelée", l'Alliance "AllEnvi" doit leur permettre de "dépasser les frontières administratives" pour aboutir à "une programmation conjointe", a déclaré la ministre de la Recherche Valérie Pécresse.
Face au "droit au développement réclamé par les pays du Sud" lors du sommet sur le climat à Copenhague, il faut "proposer des alternatives crédibles", selon la ministre qui a souligné le rôle que pourra jouer la nouvelle alliance en matière de coopération internationale.
Il faut "inventer un nouveau modèle de croissance verte", a résumé Roger Genet, directeur général du Cemagref (Institut de recherche en sciences et technologies pour l'environnement), qui préside l'AllEnvi.
"Concevoir des plantes plus résistantes au manque d'eau", pourrait être un des objectifs, selon Marion Guillou, présidente de l'Institut national de recherche agronomique (Inra).
Pour le président de l'Ifremer Jean-Yves Perrot, la "métamorphose" doit aussi concerner le monde marin, "milieu naturel d'un intérêt considérable".

(*) BRGM, CEA, Cemagref, Cirad, CNRS, CPU, Ifremer, Inra, IRD, LCPC, Météo France et MNHN

jeudi 11 février 2010

La mer Baltique : une eau en danger

L’ouverture aujourd'hui du sommet d’Helsinki rassemblant les 9 pays riverains de la mer baltique nous donne l’occasion de porter notre attention sur cette mer en péril. Le constat de la forte vulnérabilité de cette petite mer n’est pas nouveau et pourtant peut-on véritablement parler de progrès ?

La mer Baltique est une petite mer contiguë à l’Océan Atlantique. C’est une mer semi-fermée très peu profonde La Baltique recouvre avec le Kattegat une superficie totale d’environ 450 000 kilomètres carrés, avec un volume aquatique de 21 700 km³. Considérant ces caractéristiques certains la considère plus comme un grand Lac que comme une mer.

Ainsi, alors que l'océan Atlantique bénéficie d'un brassage perpétuel de ces eaux, les mers telles que la mer Baltique ou la mer Méditerranée sont cernées de côtes surpeuplées et polluantes. Si la mer Méditerranée échappe à ce phénomène d’étouffement grâce à un volume d'eau important lié à sa profondeur (1000 mètres), la mer Baltique avec une profondeur moyenne de 56 mètres peut être considérée d’avantage comme un lac et certains experts estiment à presque 30 ans le temps nécessaire pour renouveler la totalité de ces masses d'eau. De plus, en raison des conditions physiques particulières qui y règnent (salinité et oxygénation), l'écosystème marin de la Baltique est très vulnérable. Les eaux peu profondes, enclavées et saumâtres de la Baltique sont particulièrement vulnérables à la pollution car elles mettent beaucoup plus longtemps que les autres mers pour éliminer les substances toxiques. Ainsi, toute perturbation de l'environnement due aux activités humaines à des effets gravement préjudiciables. Les activités des 85 millions de riverains qui peuplent son bassin versant, qui s’étend sur des Etats fortement industrialisés qui au demeurant pratiquent l’agriculture intensive, représentent un risque majeur pour cet écosystème marin.

Le président et le Premier ministre finlandais Tarja Halonen et Matti Vanhanen ont donc convoqué un nouveau Sommet pour tenter de débloquer la situation entre les neuf pays riverains : Russie, Finlande, Suède, Danemark, Estonie, Lettonie, Lituanie, Pologne et Allemagne. Ont également été invités la Norvège en tant que voisin et contributeur aux efforts d'assainissement de la Baltique, le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, des responsables de milieux d'affaires, ainsi que des ONG. Au total, ce sont environ 400 personnes qui sont attendues à Helsinki. Le Premier ministre russe Vladimir Poutine a annoncé sa participation, ainsi que ses homologues estonien, norvégien et danois. La Lettonie et la Lituanie seront représentées par leur président et la Suède le sera plus symboliquement par son roi Carl XVI Gustaf.
Après l'échec du sommet de Copenhague sur le climat, le sommet de la Baltique veut "se concentrer sur la mise en œuvre et l'action", plutôt que d'être une plate-forme de négociation, ou d'accoucher d'une simple déclaration, a affirmé Jari Luoto, l'ambassadeur finlandais pour la Baltique.

En août 1970, conscients que les mesures nationales ne suffiraient pas à protéger ce milieu marin des représentants de tous les États riverains de la Baltique se sont réunis pour la première fois dans le cadre d’une conférence traitant de la lutte contre la pollution de cette mer par les produits pétroliers. À la suite de la conclusion de la «Convention de Gdansk sur la pêche et la conservation des ressources vivantes de la mer Baltique» en octobre 1973, la capture des principales espèces de poissons de la Baltique a été réglementée au niveau international par la Commission internationale de la pêche en mer Baltique, créée entre-temps et dont le siège est à Varsovie. Elle utilise comme fondement scientifique les données du Conseil international pour l’exploration de la mer (CIEM) provenant d’estimations effectuées sur certains stocks de poissons de la Baltique. Les Etats de la Baltique ont adopté, sur la base d’un projet finlandais, en 1974 la Convention d'Helsinki (Convention sur la protection de l'environnement marin de la zone de la mer Baltique), entrée en vigueur en 1980 et renforcée en 1992. Ce programme commun d'action globale en faveur de l'environnement de la mer Baltique a répertorié 132 sites et zones particulièrement polluants dans le bassin. Sur la liste figurent de nombreuses sources de pollution à la fois urbaine et industrielle, notamment plusieurs grandes villes, qui contaminent la mer Baltique par l'intermédiaire de leurs cours d'eau. Si la situation s’est quelque peu améliorée, le nombre de sites critiques étant passés de 132 à 89, grâce à d’importants investissements, le constat demeure cependant inquiétant.

La Commission d’Helsinki pour la protection de la mer Baltique (HELCOM) établit tous les cinq ans des comptes-rendus périodiques sur l’état de la mer Baltique. Les Etats riverains de la Baltique et l'UE, sont certes parvenus à un consensus sur leur volonté d’assainir la mer d'ici 2021, mais malgré cette volonté harmonieuse peine cependant à se concrétiser.

De par sa structure la mer baltique est sujette à la stratification thermique des masses d'eau. Ce phénomène, observé le plus souvent dans les lacs, limite le mélange des eaux froides profondes et des eaux plus chaudes de surface. Cette stratification créée des conditions favorables pour l'accumulation du phosphore en profondeur. Pour les chercheurs, un rétablissement plus permanent de la situation est possible seulement si les charges de phosphore et d'azote sont sensiblement réduites dans la mer Baltique entière ce qui sous-entend de limiter encore plus fortement les rejets polluants des activités côtières.
Ainsi, selon le spécialiste de biologie marine de l'Université de Gdansk, le professeur Maciej Wolowicz, le plus grand danger est probablement un processus biologique complexe privant la Baltique de son oxygène, l'eutrophisation. "C'est comme une désertification du fond de la Baltique et c'est assez répandu", commente M. Wolowicz.

L'eutrophisation, qui provoque l'appauvrissement en oxygène des eaux profondes constitue un des principaux problèmes de cette mer quasi-fermée. Un excès de substances nutritives dans l'eau de mer tels que l'azote et le phosphore provoque la prolifération d'algues et d'autres végétaux qui appauvrissent le milieu en oxygène. Ces substances sont introduites par les eaux usées urbaines, l'agriculture littorale, la pollution industrielle et les dépôts atmosphériques.

Une étude océanographique menée en 2006 par l'Institut finlandais de recherche marine et l'Institut finlandais de l'environnement témoigne d'une raréfaction de la faune dans le Golfe de Finlande. Les mesures physico-chimiques font état d'une concentration en oxygène très faible dans les eaux profondes. Le mélange vertical des eaux est très limité ce qui provoque une raréfaction de l'oxygène en profondeur au profit d'autres gaz comme le sulfure d'hydrogène. Les concentrations en phosphore ont également augmenté et provoqué la multiplication des algues. Les concentrations en phosphore mesurées cette année étaient dans la plupart des cas plus hautes que celles mesurées l'été passé.
En outre la surveillance biologique de la faune profonde a donné les plus mauvais résultats observés jusqu'à présent. Une faune abondante et diversifiée n'a été trouvée qu'en 4 points d'observation sur les 47 étudiés. Pas moins de 37 points de mesure étaient entièrement exempts d'animaux. Sachant que la faune profonde est un bon indicateur de l'état à long terme du fond de mer et particulièrement des changements du régime de l'oxygène, ces résultats sont inquiétants.

"Il y a un siècle il y avait environ 100.000 phoques gris dans la Baltique. Dans les années 1980 leur population était tombée à 2.000-3.000", explique Iwona Pawliczka, biologiste à la station maritime de recherche de l'Université de Gdansk sur la presqu'île de Hel.

"Nous ne connaissons pas toutes les raisons pour lesquelles les phoques ont disparu de la côte polonaise de la Baltique", dit-elle ajoutant que les pollutions chimiques, qui ont rendu les femelles stériles, ainsi que la chasse ont contribué à décimer ces mammifères.
Près de la Suède, dans le nord de la Baltique, on compte à présent environ 20.000 individus mais au sud, sur la côte polonaise, il n'en reste que quelques dizaines, précise Mme Pawliczka.

La situation du marsouin commun, petit cétacé autrefois répandu dans toute la Baltique, est encore plus précaire. La chasse, les filets de pêche, les produits chimiques et la pollution sonore l'ont pratiquement exterminé. Les experts en ayant répertorié moins de 250 dans les eaux de la Baltique, ils sont considérés comme une espèce en grand danger.

Au risque majeur identifié de l’eutrophisation, il faut ajouter une surexploitation piscicole, les menaces liées aux substances dangereuses et les risques liés au trafic maritime en expansion, ainsi que les rejets pétroliers ou chimiques. Ainsi, pas plus tard que cette semaine, un navire finlandais a perdu quatre conteneurs dans la mer Baltique, dont l’un est rempli de matières dangereuses à savoir des tonnes de substances inflammables et nocives pour l’environnement marin, sans compter d’autres produits polluants.
L’accident s’est produit ce dimanche 7 février dans les eaux internationales, au sud de l‘île suédoise de Gotland. Parti de Rotterdam, le cargo se rendait à Saint-Pétersbourg en Russie.
Embarqués à bord d’un avion et armés de radars et de caméras, des garde-côtes suédois ont tenté toute la matinée de repérer les conteneurs égarés. Sans succès.
Pour l’heure, on ne sait donc pas quelle quantité de déchets toxiques s’est répandue dans la mer.
Quant aux causes de l’accident, les autorités finlandaises devraient ouvrir une enquête dans les jours à venir.

Dans un registre identique, les possibles impacts environnementaux du projet de construction entre la Russie et l'Allemagne du gazoduc NordStream sur le fond maritime ont créé des controverses entre pays riverains.

"Les lois et réglementations sont essentielles mais si les gens n'ont pas conscience des effets de leurs actions sur l'environnement, les réglementations resteront inefficaces", insiste le professeur Maciej Wolowicz.

La directrice du centre de recherche marine auprès de l'Institut finlandais de l'environnement (SYKE), Mari Walls, conserve cependant une part d’optimisme et reconnaît que la mer propose paradoxalement des solutions écologiques innovantes. Les innovations dans les domaines par exemple du recyclage des eaux usées ou de la sécurité maritime mais également l’utilisation des algues issues de l’eutrophisation seront ainsi au cœur des discussions des quelque 400 délégués -leaders politiques, entrepreneurs, chercheurs et membres de la société civile- attendus à Helsinki.
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