samedi 30 août 2008

L'eau que nous buvons et l'air que nous respirons...

La question de la délégation du service public de l’eau ou de la gestion directe par la collectivité de ce service déchaîne, comme on l'a vu encore dernièrement à Paris, des passions surprenantes et des discours frisant parfois l'irrationnel, symptômes d'enjeux symboliques forts et rarement nommés. L'eau, que l'usage associe souvent à l'air comme un autre élément nécessaire à la vie, est par là-même investie d'une trompeuse image d'abondance et de gratuité, comme s'il nous restait de lointains et bien fictifs ancêtres la nostalgie d'un état de nature où toutes les ressources auraient été immédiatement et largement disponibles : notre imaginaire n'a pas intégré que le transport de l'eau, son conditionnement pour l'usage humain, l'assainissement de nos rejets nécessitent une infrastructure considérable, génèrent des coûts, et que la ressource se raréfiant, il faudra à terme mettre en oeuvre des procédés de traitement de plus en plus complexes. Pour l'heure, il est encore possible, avec beaucoup d'irréalisme, de se réfugier dans des mythes collectivistes et d'attribuer les difficultés à quelques boucs émissaires (le Grand Capital, le Chinois, le Réchauffement, voire la collusion maligne des trois...) Mais l'heure vient où il faudra, selon un vocable cher aux apôtres de la socialisation tous azimuts, « faire l'analyse concrète de la situation concrète » (Lénine). Il n'est pas à exclure qu'une telle prise de conscience, à laquelle certains de nos compatriotes répugnent violemment, suscite des réactions dont les paniques ayant suivi les chocs pétroliers dans les années 70 ne donnent qu'une faible idée. Quelques repères me semblent alors devoir être gardés à l'esprit lorsqu'on aborde la question de l'eau, tant d'un point de vue quantitatif que qualitatif :

- Les tensions, du plan international au niveau local, proviennent principalement d'une raréfaction attendue de la ressource ; d'un point de vue macro-économique, si l'on admet le rapport basique de corrélation inverse entre le facteur prix et la consommation, c'est la hausse du prix de l'eau qui est la plus à même d'en garantir la préservation et la disponibilité. Partant, l'augmentation substantielle de la facture des usagers, contre laquelle se cristallisent pourtant nombre de revendications, apparaît comme la nécessité première d'une gestion éco-responsable (nous attendons toujours de voir un mouvement écologiste réclamer le passage à un tarif de 5 euros le mètre-cube, comme ce fut le cas pour le litre d'essence). Bien entendu, tout un système de solidarité entre les usagers démunis et les usagers aisés reste à penser pour que ce tarif reste socialement acceptable : là-dessus, l'exemple de nombreux pays en voie de développement, qui ont mis en place une politique de tarification favorable aux petits consommateurs, pourrait être suivi. Reste qu'une eau chère (qui n'est pas, contrairement à l'idée reçue, l'apanage d'un système de délégation de service public plus que d'une régie) devient pour tous ce qu'elle doit être, ce qu'elle est dans la nature, c'est-à-dire un bien précieux.

- La qualité de l'eau doit être, partout, la priorité non négociable de toute organisation régissant l'accès à la ressource. La question politique n'est donc pas de savoir s'il faut remettre les clés de la gestion de l'eau à des entreprises privées, ou s'il faut collectiviser telle ou telle partie de l'activité. L'enjeu est de mettre en place un système de gouvernance permettant la transparence et l'audit extérieur nécessaires à une gestion parfaitement fiable, ce qui implique la distinction entre l'opérateur et le contrôleur d'une part, la possibilité de mettre en concurrence l'opérateur d'autre part.

Nous ne sommes pas, on l'aura compris, de ceux qui promeuvent une gestion purement libérale de l'eau (il y aurait d'ailleurs à dire sur le mésusage du terme de privatisation, qui ne correspond à aucune réalité dans la distribution d'eau en France) : en tant que cette question s'articule aux préoccupations de santé publique, elle demeure ordonnée de plein droit au politique. Mais il importe de reconnaître, au sein d'un débat dépassionné, les avantages objectifs des différents modèles économiques, en renonçant à agiter les fantoches éculés d'une extrême gauche qui se cherchent de nouveaux spéculateurs empoisonneurs, et à motiver des comportements de consommation irresponsables.

jeudi 28 août 2008

Peut-on parler de crise mondiale de l'eau ?

C'est bien l'option choisie par The International Center qui publie un article dans lequel il affirme que « 40% de la population mondiale fait déjà face à des problèmes de rareté de l’eau » ce qui représente « une des plus graves crises que le monde ait connu. »
L’article lie cette crise de l’eau au « changement climatique », à la « crise alimentaire qui se développe dans différentes régions de la planète » et à « l’apparition répétée de maladies issues de la contamination de l’eau. » L’Afrique serait le continent le plus touché par ces différents phénomènes. L’eau ne pouvant être fabriquée, l’auteur préconise comme solution de « recycler et réutiliser les eaux usées. »

mardi 26 août 2008

L'eau des JO

Aqueduc consacre un article à la « crise de l’eau » qui touche la Chine et sa capitale Pékin, une « réalité hydraulique » qui, à l’occasion des Jeux Olympiques, « ne sera que peu visible pour les visiteurs. »
D’après l’ONG canadienne Probe International, Pékin « est en train de devenir l’une des mégapoles les plus sèches de la planète : 25 années de sécheresse et de pollution des ressources hydriques de la ville ont provoqué une diminution constante des réserves d’eau disponibles. » Selon Aqueduc, « les experts les plus pessimistes prévoient qu’au rythme actuel de ses prélèvements, de ses pollutions agricoles et de ses rejets industriels, la Chine aura dans un quart de siècle épuisé l’essentiel de ses ressources hydriques. »

lundi 25 août 2008

Où l'on s'interroge de plus en plus sur l'eau en bouteille...

Le site Alternet.org considère dans un article du 6 août dernier, que le fait de « consommer de l’eau en bouteille atteint des sommets de stupidité » car elle est de « 300 à 3.000 fois plus chère que l’eau du robinet sans être, souvent, de meilleure qualité. »

Afin d’inciter le recyclage des bouteilles d’eau, l’article suggère d’instaurer un « système de consigne comme c’est déjà le cas aux Etats-Unis pour les canettes en aluminium. »

Dans le même temps, Alternet rapporte qu’une étude menée par Swiss Gas et une association de l’eau - traçant le déroulement entier du cycle de l’eau de son extraction à son arrivée dans les verres - démontre que l’eau du robinet provoque moins d’1% des impacts écologiques engendrés par l’eau en bouteille non réfrigérée.

Selon cette étude même si l’eau du robinet est réfrigérée son impact revient à un quart de celui de l’eau en bouteille.

Cette problématique prend une acuité toute particulière dans les pays où de lourds investissements doivent être envisagés pour mettre en place des infrastructures permetttant de traiter les ressources disponibles: «Avec le prix exigé actuellement du consommateur pour l’achat d’un litre et demi d’eau minérale, nous pourrions dessaler près de deux mètres cubes d’eau » explique le docteur Avi Gafni, coordinateur de recherche et ingénieur hydrologue au sein du Fond National Juif (Keren Kayemeth Léisrael ou KKL). On sait combien la rareté de l'eau est inscrite dans la tension géopolique en Israel : Catholic News Service revient dans un article sur les conflits liés à la pénurie d’eau qui opposent les populations palestiniennes et israéliennes, au moment où « Israël vit son quatrième été consécutif de sécheresse. »

Parallèlement, Marc E. Babej et Tim Pollak, associés chez Raison - firme de consultants en stratégie marketing - publient un article dans Forbes Magazine dans lequel ils démontrent que les industries d’eau en bouteille développent des campagnes d’image de « préservation de l’environnement » dans le but de « faire oublier les impacts écologiques de leur secteur.»

dimanche 24 août 2008

Raréfaction de l'eau au Maroc

La sécheresse est un problème dramatique pour l'agriculture marocaine, particulièrement touchée en raison de ses méthodes archaïques et de ses faibles moyens d'irrigation. Le capital eau marocain est actuellement inférieur à 1 000 m3 par an et par habitant... Sachant que selon les normes retenues par la Banque Mondiale, tout pays en dessous du seuil de 1 000 m3/hab/an est en situation dite de "stress hydrique". A l'horizon 2020, ce capital pourrait descendre à 750 m3/hab/an et placer le royaume en situation technique de pénurie. Sans parler de l'aggravation possible du réchauffement climatique...

vendredi 22 août 2008

Au Rwanda, l'eau potable apaise les vieilles tensions

Dans l'est du Rwanda l’adduction d'eau potable limite le nombre de maladies et dissipe les soupçons. Les villageois, qui buvaient l'eau des marais, impropre à la consommation, puis accusaient leurs voisins de les empoisonner, gèrent désormais ensemble cette eau qu'ils qualifient de "perle blanche".

Dans le district de Rwamagana, à l'est du Rwanda, les tensions qui régnaient, surtout entre rescapés et les familles de présumés génocidaires, commencent à diminuer grâce à l'adduction d'eau potable qui alimente plus de 2 500 ménages. "Les travaux de construction nous ont rapprochés les uns des autres. Nous nous entraidions sans arrière-pensées. Cette eau va renforcer nos liens", se félicite Bernardin Mulindahabi, chef de zone Rubona-Mwulire. "Les gens découvrent petit à petit que nombre de morts et de maladies étaient dûes à la consommation et à l'utilisation des eaux impropres des fossés et des marais", note un habitant d'Umudugudu.
De son côté, un médecin souligne que la population des plateaux du centre du district de Rwamagana connaît depuis longtemps des maladies diarrhéiques ou des déshydrations récurrentes par manque d'eau potable. Une version à laquelle les villageois ont tardé à adhérer... "Depuis longtemps, chaque camp touché par des maladies des mains sales (vers intestinaux, choléra ou diarrhées) soupçonnait l'autre de l'empoisonner", témoigne un villageois de Mwulire. La méfiance s'est développée au lendemain du génocide de 1994. "Avec mon voisin, notre long conflit a commencé quand je lui ai refusé les quelques litres d'eau qu'il me demandait. Il n'a pas voulu comprendre que je n'en avais pas assez", témoigne un habitant de Bicumbi. "Nous ne nous affrontons pas à la borne-fontaine comme nous le faisions au ruisseau quand quelqu'un venait à s'imposer pour puiser le premier. Nous sommes très liés pour l'entretien de notre eau", se félicite-t-il.

jeudi 21 août 2008

Du nouveu pour la propreté des plages !

La question de la qualité de l’eau de baignade est à la mode. Nathalie Kociusko-Morizet, Secrétaire d’Etat à l’Ecologie, s’est rendu le 1er août sur la plage de Trestaou à Perros-Guirec dans les Côtes-d’Armor pour lancer « la nouvelle certification qui permettra aux sites de baignade de se mettre en conformité avec les nouvelles exigences de la directive » européenne de 2006 qui doit être appliquée d’ici 2015. Selon deux rapports récents, l’application de cette directive sans de nouveaux critères conduirait à la fermeture d’un certain nombre de plages. Un rapport de l’Agence Française de la Sécurité Sanitaire de l’environnement et du Travail (AFSSET) sur la pollution des plages estimait qu’on fermerait de 4 à 7 % des plages, tandis que la Surfrider Foundation l’évalue à près de 10 %. En effet, les critères européens sont plus stricts : ils n’acceptent que 500 bactéries pour 100 ml d'eau, contre 2 000 en France jusqu’à présent.

La nouvelle certification porte sur quatre points : des facteurs de classement comme le rejet de l’eau fluvial ou les réseaux d’assainissement, l’abaissement des seuils de tolérance des facteurs microbiologiques (notamment concernant les entérocoques et escherichia coli), l’actualisation des analyses et le renforcement du suivi de la qualité et un dispositif de transparence et d’information auprès du public. En effet, « la certification qui entre dans le système Iso 14000, sera décentralisée: elle sera réalisée à l’initiative des communes et les frais seront à leur charge. Un bureau d’étude privé servira d’organisme certificateur. L’Etat continuera d’assumer les contrôles des DDASS. Dès cet été, une quinzaine de communes parmi lesquelles Perros-Guirec, Les Sables-d’Olonne, Saint-Gilles-Croix-de-Vie se lancent dans cette certification et pourront s’en prévaloir dès 2009. »

Pour les passionnés d’informatique, le site internet Water Watch-Eye on the Earth, développé par Microsoft et l’Agence Européenne pour l’Environnement, permet aux vacanciers de vérifier si les plages qu’ils comptent fréquenter sont propres ou polluées.

Les internautes peuvent juger de la qualité de la plage et poster un commentaire. Ce genre de dispositif permettrait à terme, associé avec les nouveaux critères, de suivre en temps réel la qualité des eaux de baignade.

mercredi 20 août 2008

L’inventeur de l’eau virtuelle primé à Stockholm

Le Professeur Anthony John Allan recevra le Prix de l’eau demain à l’occasion de la Semaine mondiale de l'eau - qui a lieu en ce moment à Stockholm - pour son concept d’ « eau virtuelle » - une quantification de la ressource utilisée dans la conception de produits de consommation -. Le Professeur enseigne au du King’s College de Londres et de l’Institut des Etudes Orientales et Africaines.

Selon Courrier International, « l'expression "eau virtuelle" a été créée au milieu des années 80 par des économistes israéliens qui s'étaient aperçus que l'exportation de l'eau - rare - israélienne était totalement absurde du point de vue économique. Pourtant, c'était bien ce qui se passait, affirmaient-ils, chaque fois que leur pays semi-aride exportait des oranges ou des avocats, dont la culture demande beaucoup d'eau. L'idée fut développée par l'économiste Tony Allan, de l'Ecole d'études orientales et africaines de l'université de Londres. Elle est définie comme "l'eau contenue dans les marchandises" mais, selon les propres mots du chercheur, l'idée "n'avait pas attiré l'attention des spécialistes de la gestion de l'eau". »

L’idée est extrêmement simple. Il faut de l’eau pour des aliments tels que les céréales, les légumes, la viande et les produits laitiers. L'eau virtuelle est ce volume d'eau utilisé pour produire ces aliments. On la dit « virtuelle », car elle n’est plus présente en tant que telle dans le produit. Ceci explique pourquoi la production de nourriture utilise environ 70% de l’eau et que le régime alimentaire est un élément essentiel.

Mais le concept est encore plus intéressant, dans un monde globalisé, car il permet d’analyser l’empreinte en eau de toutes les marchandises.

Selon le Conseil mondial de l’eau, qui a établi un rapport téléchargeable ici, les grandes zones exportatrices d’eau virtuelle sont l’Amérique et l’Océanie.

Ce genre de calcul des matériaux inscrits ou rejetés dans une marchandise ou un service sont vraiment dans l’air du temps. On connaît par exemple l’empreinte CO2 de WWF, qui permet de calculer les émissions de CO2 de chaque individu. Les grands supermarchés (Casino, Leclerc, Les Mousquetaires) sont en train de lancer des étiquettes pour connaître le poids carbone des produits vendus en grande surface.

Bref, l’eau virtuelle est un concept dans l’air du temps, qui pourrait être particulièrement utile pour maîtriser la crise de l’eau actuelle et à venir.




Pénurie inquiétante au Moyen-Orient

Le blog Water For The Ages rapporte que plusieurs pays du Moyen Orient subissent une « une diminution des stocks d’eau d’irrigation. »

Pour le blog, « la Syrie, Israël et la Jordanie sont les pays les plus sérieusement et durablement touchés » alors que l’Iraq et Chypre viennent de se déclarer « en état de sécheresse. »

La situation est particulièrement préoccupante en Israël, où le lac de Tibériade, qui fournit un tiers de la consommation nationale, a atteint sa ligne rouge (213 mètres au-dessous du niveau de la mer). A l'automne, il pourrait atteindre la ligne noire au-dessous de laquelle ce grand réservoir serait en péril en raison des risques de salinisation et d'apparition d'algues toxiques. Le niveau de l'ensemble des bassins aquifères n'a jamais été aussi bas. Le bassin de la côte a déjà atteint la ligne noire, ce qui signifie qu'il y a déjà eu des infiltrations d'eau de mer et que "des dégâts peut-être irréversibles ont été causés", a souligné pour Le Monde Uri Shani, qui dirige la Water Authority à Mekorot.

Les prochaines années risquent d'être pires. Une série de mesures ont été et vont être prises. L'arrosage public pourrait être interdit dès l'an prochain. "Israël deviendra jaune et il faudra apprendre à nager dans des piscines vides", a prévenu Uri Shani. Les quantités d'eau utilisées par l'agriculture seront réduites d'un tiers. Une campagne nationale a été lancée pour inciter la population à économiser l'eau. Son prix va augmenter. Depuis quatre ans, il pleut de moins en moins. Pour l'année 2008, le déficit prévu sera de 350 millions de mètres cubes. Et la consommation domestique augmente de 4 % par an.

Le manque de pluie frappe aussi durement la Cisjordanie. Un tiers en moins au cours du dernier hiver. "2008 a été déclarée année de sécheresse. La situation au sud et à l'est d'Hébron, à Bethléem, à Jénine est préoccupante", dit Ayman Rabie, responsable de l'organisation non gouvernementale (ONG) Palestinian Hydrology Group. L'approvisionnement venant d'Israël a été réduit de 20 à 30 %, affirme l'Office de coordination pour les affaires humanitaires de l'ONU (OCHA). Il y a désormais des coupures d'eau. Des camions-citernes pallient les manques, mais l'eau est quatre fois plus chère.

A Gaza, "c'est catastrophique", raconte M. Al-Attili, qui explique que la nappe phréatique est à un niveau critique, qu'elle est totalement polluée par l'eau de la mer et par les rejets des eaux usées qui ne sont pas traitées. "Seuls ceux qui ont les moyens peuvent s'acheter un appareil pour purifier l'eau. On va au-devant d'une catastrophe sanitaire", s'alarme Ayman Rabie.

L'eau est un enjeu majeur des négociations entre Palestiniens et Israéliens pour la création d'un Etat palestinien. Le processus d'Oslo avait laissé cette question capitale de côté. Les Israéliens consomment 3,5 fois plus d'eau que les Palestiniens et contrôlent complètement les ressources en eau de la Cisjordanie.

mardi 19 août 2008

L’eau en bouteille de plus en plus en difficulté

Des statistiques britanniques et françaises montrent que les consommateurs semblent de plus en plus privilégier l’eau du robinet à l’eau en bouteille.

Ainsi, selon une étude du magazine britannique Which ?, un quart des personnes interrogées aurait déclaré avoir une moindre consommation d’eau en bouteille que l’année passée et 84% pensent que l’eau du robinet est plus écologique. L’étude affirme aussi que les ventes de bouteilles d’eau ont chuté de 9%, chiffre contesté par l’Association de Boisson Britannique, déclarant que les consommations ont en fait augmenté depuis l’année dernière.

De même, la France, « une des capitales mondiale de l’eau en bouteille, maison des leaders Evian, Volvic et Vittel », se détournerait de la consommation de l’eau en bouteille en faveur de l’eau du robinet, « moins chère et plus respectueuse de l’environnement. » Selon The Guardian, les ventes en supermarché d’eau en bouteille auraient chuté de 6,7% en 2007 et « plus des deux tiers des Français déclarent consommer régulièrement l’eau du robinet alors qu’ils étaient 59% il y a cinq ans. » Le quotidien estime aussi qu’un produit a véritablement impacté dans le changement de comportement des Français : « la machine qui transforme l’eau du robinet en eau pétillante » : selon lui, elle « provoque une sorte de renaissance dans le pays. » Il ne s’agit pas de la première étude qui révèle ce déclin, puisque nous en avions déjà parlé il y a quelques mois ici.

D’où vient ce déclin relatif de l’eau en bouteille ?

Un documentaire a été diffusé sur la chaîne France 5, le 29 juillet dernier, intitulé« De l’Or en Bouteille », réalisé par Laurence Jourdan qui analyse le « succès croissant » de cette industrie dans le monde. La journaliste s’est intéressée à définir la raison pour laquelle la bouteille d’eau suscitait un tel engouement. « Il en ressort que le primat de l'eau en bouteille repose sur la méfiance des consommateurs vis-à-vis de l'eau du robinet. Une peur qui viendrait essentiellement d'un manque d'information face aux lourdes campagnes de publicités des marchands d'eau en bouteille de toutes sortes. »

Or, de plus en plus de sites internet et blogs diffusent des informations relatives à l’eau, qui effectivement viennent remettre en cause l’eau en bouteille. Par exemple, le blog Kiria nous rappelle les chiffres suivants, en faveur de l’eau du robinet :

L'eau du robinet est l'aliment le plus surveillé en France par les autorités sanitaires ;

C'est un geste écologique : 140 litres d’eau en bouteille sont consommés par an et par habitant et seules 4 bouteilles sur 10 sont triées ;

C'est économique : L’eau en bouteille est 100 à 200 fois plus chère que l’eau du robinet. Nous payons l’emballage, le traitement, le transport et la publicité de l’eau en bouteille alors que l’eau du robinet est livrée à domicile. Pour 2 l/jour eau du robinet = 1 à 3 €/an ; eau de source = 120 à 140 €/an ; eau minérale= 340 à 360 €/an ;

Nous consommons en moyenne 120 litres d’eau potable par jour, dont 3 à 5 litres pour notre alimentation.



lundi 18 août 2008

Tous mobilisés pour un meilleur accès à l’eau

Un blog dédié aux relations publiques revient sur la carrière et les activités militantes du chanteur de rap américain Jay Z, et notamment son intérêt pour la question de l’eau. En 2006, il avait rencontré l’ex secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, afin de « discuter du besoin de prise de conscience et de lutte contre la pénurie d’eau globale » et a réalisé un documentaire pour MTV en partenariat avec l’organisation des Nations unies intitulé « Water for life. »


dimanche 17 août 2008

La gestion de l'eau de Madagascar confiée à unministère dédié

A Madagascar, le chef de l’Etat Marc Ravalomanana a, dès son retour du Sommet de l’Union Africaine, nommé Jean Donné Rasolofoniaina Ministre de l’Eau afin qu’il prenne en charge tous les projets de l’eau à Madagascar. Le président a ainsi décidé de mettre en place un département indépendant pour gérer le secteur de l’eau et de l’assainissement.

Selon le journal Allafrica, « la tâche du nouveau Ministre de l’Eau ne sera pas facile » car seulement « 66% des habitants en milieu urbain ont accès à l’eau potable et 14% en milieu rural. »



L’Association Internationale de l’Eau (IWA) et l’Institut International de l’Eau de Stockholm (SIWI) ont formalisé un accord afin de développer et de

Les deux organisations vont intensifier leur coopération en partageant leurs expériences, idées et informations dans le développement de sciences, pratiques et politiques de gestion de l’eau et de l’assainissement.

Pour ceux qui ne connaîtraient pas, l’IWA rassemble environ 10000 professionnels de l’eau (scientifiques, chercheurs, professeurs, praticien, etc.) et 400 sociétés dans 130 pays.

Le SIWI (Stockholm International Water Institute) est un think tank installé à Stockholm qui entend « trouver des solutions durables pour la crise de l’eau croissante. » Il est une plateforme de partage de savoir et de réseau entre les scientifiques, les entreprises, les dirigeants politiques et les membres de la société civile.

Le rapprochement de ces expertises donnera certainement lieu à des réflexions et échanges prometteurs en faveur d’une meilleure gestion de l’eau dans le monde.

samedi 16 août 2008

Difficulté de sécuriser les réservoirs d'eau en Arabie Saoudite

En Arabie Saoudite, d’après le site d’actualités Zawya.com, la pénurie d’eau qui affecte la ville de Djeddah a conduit les habitants de la ville à stocker l’eau dans des réservoirs que des experts de la santé ne considèrent pas comme sûrs et hygiéniques car ouverts au soleil et aux moustiques porteurs de la dengue.
Pour améliorer la situation, la Municipalité a distribué il y a quelques semaines des réservoirs d’eau spéciaux empêchant l’intrusion des moustiques que nombre de résidents ont d’ores et déjà vendus, d’où un risque de contamination toujours présent.
Cette situation illustre malheureusement les problèmes que l'on rencontre dans des pays où les moyens, même assez rudimentaires, mis à disposition de la population pour assurer une eau potable représentent une richesse vite détournée de sa vocation...

jeudi 14 août 2008

L'eau manque à Chypre

Un bateau venu de Grèce contenant de l’eau potable a été bloqué dans le port de Limassol, au Sud de l’île, du fait de travaux d’infrastructures ce qui empêche la municipalité de distribuer l’eau à ses habitants. D’après le Département National de l’Eau, le pays fait face à une pénurie d’eau majeure et le « réservoir de Limassol contient une quantité d’eau suffisante pour satisfaire les besoins de la population pour seulement vingt jours. » Cette attente se fait alors même que les chypriotes connaissent « l’une des pires sécheresses de leur histoire contemporaine », selon le site internet Aqueduc. En effet, l’aqueduc qui devait relier les tankers grecs approvisionnant l’île s’est révélé trop court, empêchant la livraison de 50 000 litres d’eau potable. Et les 15 jours d’attente du premier cargo au large des côtes ont rendu l’eau impropre à la consommation. Une situation critique pour Chypre, qui devra certainement se pencher sur les solutions adoptées par d'autres îles connaissant des problèmes de ressources en eau (outre le dessalement, voir notre post du 12 août concernant la situation de Singapour et l'innovation Newater).

mardi 12 août 2008

L'eau plus chère que le pétrole ?

Une internaute de Singapour pose le problème du prix de l’eau et du pétrole en lien avec leur rareté respective. Elle estime que l’eau ne coutera jamais le prix du pétrole dans la mesure où elle sera toujours disponible et que ses traitements et techniques de recyclages sont toujours plus performants.

Elle mentionne des démarches américaines et australiennes de recyclage des eaux d’égouts et l’initiative singapourienne NEWater, une eau recyclée par des technologies de pointes par les autorités publiques : ce traitement comprend la micro filtration suivie d'une osmose inverse et une désinfection à l'Ultra Violet. NEWater est devenue une importante part de la stratégie du gouvernement de Singapour pour doubler les sources d'eau potable du pays en réduisant sa dépendance d'importation d'eau depuis la Malaisie. D'après les prévisions, les usines de NEWater pourront satisfaire 15 à 20 % des besoins de Singapour vers 2010. NEWater est moins chère que le dessalement, avec un coût d'investissement diminué de moitié et le quart de la consommation énergétique.


lundi 11 août 2008

L'équipement se poursuit en Algérie

Le président Abdelaziz Bouteflika a inauguré le 27 juillet dernier plusieurs infrastructures hydrauliques à Bouira, notamment le barrage Tilesdit et une station de traitement qui assurera une alimentation régulière en eau potable des 12 communes de la wilaya concernées par le projet. Il a également posé la première pierre d’un projet de transfert d’eau à partir du barrage de Koudiet Aserdoune.

Le barrage Tilesdit permettra l’approvisionnement de 12 communes et l’irrigation de 7 000 hectares de terres. La station de traitement est elle d’une capacité de 74 000 litres/jour. Quant à la mise en service du projet de transfert d’eau, elle permettra de mettre fin aux difficultés d’approvisionnement en eau potable d’une population de 4 millions d’habitants.

dimanche 10 août 2008

Les voyageurs de l'eau s'intéressent au dessalement

Le déssalement : une technologie peut-être pas miraculeuse, mais à coup sûr d’avenir. Nos camarades du blog Les voyageurs de l’eau, deux ingénieurs français qui voyagent autour du monde, ont produit un excellent papier sur le dessalement de l’eau de mer le 18 juillet dernier. Selon eux, cette technique rencontre incontestablement « du succès » grâce à « son image de solution miracle. » L’article mentionne le fait que « plusieurs dizaines d’usines de dessalement sont en cours de construction », et que la technologie devrait rendre de grands services à de nombreux pays, notamment sur tout le pourtour de la méditerranée. Les auteurs précisent cependant cette idée de bon sens, que le « dessalement ne doit pas se faire au détriment d’une meilleure gestion de l’eau ». Le dessalement ne prétend pas être une technologie miracle, mais les auteurs pointent qu’il serait intéressant de « coupler les énergies renouvelables et la technique d’osmose inverse », notamment en permettant à cette technologie, gourmande en énergie, d’être alimentée par de l’énergie solaire.

vendredi 8 août 2008

La terrible menace de l'eau non traitée

Le International Herald Tribune rapporte dans un article du 6 août dernier que, dans la province de Sultan Kudarat aux Philippines, 21 personnes sont décédées et 50 autres sont dans un « état préoccupant » du fait d’une « probable épidémie de choléra » causée par le « faible approvisionnement en eau potable et un assainissement inadéquat. »

jeudi 7 août 2008

Investissements records pour l'esau

Bonne nouvelle : l’investissement dans le secteur de l’eau ne cesse de croître. La Private Participation in Infrastructure Project Database (PPIAF), organisme partenaire de la Banque Mondiale, vient d’annoncer que les investissements privés dans le secteur de l’eau ont atteint un nouveau record pour l’année 2007. Ils représentent aujourd’hui plus de 3,2 milliards de dollars. Ces investissements sont géographiquement très concentrés. La Chine et la Géorgie ont ainsi reçu 63% de ces investissements. Nous avons vu dans ce blog à quel point la crise de l’eau est grave en Chine. Dommage que davantage d’investissements ne soient pas consacrés à l’Afrique, qui reste la zone oubliée de l’investissement dans le secteur de l’eau. Autres éléments pointés par le PFIAF : les projets concernent majoritairement les infrastructures de traitement, qui représentent 40 des 62 projets, soit 47% des investissements du secteur. De plus, les contrats de construction dans le cadre des projets en Build Operate Transfer (BOT) sont les plus courants. L’annonce de la croissance de l’investissement est un bonne nouvelle, au moment même ou la banque d’investissement Goldman Sachs estime que le secteur de l’eau est touché par une crise « malthusianiste », c’est-à-dire selon elle une « vision conservatrice caractérisée par une opposition à l’investissement ». Elle estime aussi que « le manque global d’eau pourrait s’avérer être une plus grande menace pour l’humanité que celle de l’augmentation des prix des denrées alimentaires ou l’épuisement des ressources énergétiques. » Nous la suivons malheureusement sur ce point.

mardi 5 août 2008

Les ressources du bassin du Nil au coeur d'une réflexion politique

Le 16ème Conseil des ministres du Bassin du Nil (IBN) s'est tenu fin juillet dernier à Kinshasa, dans la République Démocratique du Congo, avec pour but de « renforcer les capacités institutionnelles de l’IBN dans l’identification, la préparation et la mobilisation des fonds nécessaires pour les projets d’investissements dans le bassin du Nil. »

Les Ministres des pays membres ont notamment réfléchi à une « utilisation et un partage équitable des ressources en eau commune du Bassin » et au « renforcement de la coopération à travers la consolidation des bénéfices provenant des ressources en eau du Bassin du Nil. »

On ne peut que se féliciter d'une telle démarche, qui peut à moyen terme éviter de nombreux conflits dans la zone.

lundi 4 août 2008

L'eau en bouteille toujours dans la ligne de mire

Aux Etats-Unis, une vaste offensive hostile à la consommation d'eau en bouteille a été lancée à l'initiative de plusieurs municipalités, dont celle de New York

Dernière instituion à s'être prononcée sur la question, l'un des conservatoires de Pittsburg (le Phipps Conservatory and Botanical Gardens) a tout simplement interdit la vente d'eau embouteillée sur l'ensemble de ses sites. Des coupes biodégradables à base de maïs sont rpoposées aux visiteurs en lieu et place des bouteilles en plastique.

Ces nombreuses intitatives locales s'inscrivent dans un mouvement de plus vaste ampleur, initié par ces mouvements environementalistes américains, qui défendent l'utilisation de l'eau du robinet car celle-ci évite les couts de transports et les émissions de carbones correspondantes, ainsi que l'utilisation de bouteilles en plastique produites à base de pétrole.

dimanche 3 août 2008

Appel au traitement d`eau avec les nouvelles techniques de purification

On évoque beaucoup les techniques de dessalement de l’eau en ce moment, mais les besoins en traitement d’eau restent encore mal satisfaits dans de nombres de pays.
Nous relayons cet appel du chimiste Tana Lukeba Kanda, qui appelle a privilégier les techniques susceptibles d’être adoptées par des pays aux faibles revenus :

Appel au traitement d`eau avec les nouvelles techniques de purification
Luanda, 10/07 – Le chimiste angolais, Tana Lukeba Kanda, a lancé mercredi, à Luanda, un appel aux institutions de traitement d`eau dans le pays à s`engager en techniques efficaces et moins onéreux, en vue de permettre à la population de consommer ce liquide avec des meilleures qualités.

Tana Kanda a fait cette déclaration quand il dissertait dans une conférence sur “La désinfection solaire de l`eau, une alternative pour assurer l`accès à l`eau saine”, dans le cadre du colloque sur la Recherche Scientifique et l`Université.

Pour lui, il y a des formes de traitement d`eau, comme celles faites à travers le chlore ou l`ébullition, ce qui ne favorise pas les habitants de zones rurales vivant avec peu de revenus.

Il a affirmé que les études récentes démontrent que la méthode SODIS, utilisé au Ghana, Kenya et Nigéria, donnent des résultats étonnants dans la lutte contre certaines maladies infectieuses, pouvant être appliqués en Angola.

Ce scientifique a expliqué que le processus SODIS est utilisé pour désinfecter l`eau à travers le chauffage solaire durant six heures, afin d`y tuer tous les micro-organismes.

vendredi 1 août 2008

Le baromètre santé-environnement met en lumière le rapport des français à l'eau du robinet

Dans le cadre du Plan National Santé environnement, l’INPES (institut national de prévention et d'éducation pour la santé) a publié son premier baromètre Santé environnement.
Il apparait que les comportements face à la consommation d’eau sont assez marqués par les différences régionales, et même par les différentes communes. Ainsi, les buveurs d’eau en bouteille (1/3 des français) avancent à plus de 50% que la raison de cette consommation tient au fait qu’ils ne font pas confiance à l’eau de leur commune, ou la jugent trop calcaire.
Pourtant, plus de 60 % des français jugent que l’eau du robinet fait courir un risque nul ou très faible à la santé, ce qui reflète une confiance dans l’eau du robinet en accord avec de nombreux autres sondages sur le sujet.

6.007 personnes ont participé à l'enquête téléphonique nationale. Des «suréchantillons» ont également été constitués dans sept régions (Aquitaine, Bretagne, Champagne-Ardenne, Ile-de-France, Pays de la Loire, Picardie et Provence-Alpes-Côte d’Azur) afin de réaliser des comparaisons.
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