samedi 31 janvier 2009

Le Zimbabwe s'enfonce dans le choléra


Depuis août, la maladie qui se transmet par les eaux usées ne cesse de progresser et les organisations internationales ont du mal à répondre aux besoins croissants de la population. Plus de 20 000 cas suspects on été diagnostiqués. L'épidémie pourrait encore empirer avec l'arrivée de la saison des pluies dans un pays où les infrastructures de distribution d'eau potable et d'égouts sont dans un état déplorable. Mais selon les organisations humanitaires, ces statistiques ne reflètent qu'une partie de la situation et les malades et les décès sont certainement plus nombreux. Dans le pire des scénarios, jusqu'à 60.000 personnes sont menacées de contracter la maladie, alertent l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef), deux organisations qui pilotent les opérations onusiennes contre l'épidémie. "C'est l'épidémie la plus grave que le Zimbabwe ait connue", expliquait au point.fr la coordinatrice générale pour Médecins du monde au Zimbabwe , Joanna Heil. Ces chiffres sont désormais presque atteints : l'OMS a fait état mardi dernier de plus de 57000 cas détectés, et près de 3000 morts.
Depuis quelques semaines, le gouvernement du Zimbabwe a multiplié les déclarations contradictoires sur l'épidémie de choléra. Il a, dans un premier temps, décrété l'"urgence nationale" et appelé à l'aide avant de se rétracter quelques jours plus tard, affirmant que l'épidémie était "sous contrôle", alors qu'elle ne cesse de se propager, selon des organisations internationales. Le chef de l'État Robert Mugabe a aussi fait savoir la fin de l'épidémie, provoquant un tollé au sein de la communauté internationale. Dernier coup d'éclat en date : le Zimbabwe a rejeté sur l'ancienne puissance coloniale britannique la responsabilité de l'épidémie de choléra, l'accusant de mener une "attaque génocidaire" par le biais de cette maladie.
L'ampleur de l'épidémie révèle dans ce pays l’obsolescence du système de santé et des réseaux d'eau et d'assainissement, lié à l'effondrement de l'économie. Depuis huit ans, l'ancien grenier à céréales de la région s'enfonce dans un marasme économique sans précédent qui se caractérise, aujourd'hui, par une hyperinflation délirante à 231 millions pour cent et par une production au point mort, conduisant des millions de Zimbabwéens au bord de la famine. Cette crise se double d'une paralysie politique depuis la réélection contestée fin juin de Mugabe , à la tête de l'État depuis l'indépendance de l'ex-Rhodésie du Sud en 1980. Le régime et l'opposition échouent à s'entendre sur la formation d'un gouvernement d'union, malgré un accord conclu en septembre et de nombreuses tentatives de médiation.

vendredi 30 janvier 2009

La mer à la montagne au lac Titicaca


Le lac navigable le plus haut du monde est essoufflant et époustouflant. Des hauteurs de Puno à l'île Amantini, en passant par les îles flottantes, on baigne dans un paysage de mer intérieure. Une mer pas comme les autres. Une mer à la montagne. Le nom du lac Titicaca amuse petits et grands. Lac Titicaca se traduit littéralement en français par «lac du Puma gris». De langue aymara, le nom à l'origine est Titiqaqa, à l'époque préinca. Titi pour «gato montes», en référence au félin qui habite les hauteurs ceinturant le lac. Et Qaqa pour «pardo, gris», en référence à la couleur du puma des andes. D'où Titiqaqa, «gato montes pardo», le puma de couleur grise. Les conquistadors espagnols ont ensuite changé son orthographe pour en faciliter la prononciation. Ils l'ont alors écrit Titikaka. Sur bon nombre de cartes péruviennes, il est orthographié ainsi. Dans le langage courant international, il est écrit Titicaca.

Sans le lac Titicaca, la vie animale dans la région serait quasiment impossible à cette altitude de 3809 mètres. Il n'y aurait pas la moindre activité agricole.

Sa superficie de 8560 km2 et sa profondeur maximale de 274 mètres confèrent un volume d'eau impressionnant qui agit comme un puissant régulateur thermique. L'eau du lac se refroidit et se réchauffe plus lentement que les terres environnantes, réduisant ainsi les importants écarts de températures entre le jour et la nuit. Cela permet aux habitants des îles et du bord du lac de cultiver des espèces végétales, comme le maïs ou la pomme de terre, qui ne poussent pas normalement à cette altitude.

Le lac ne gèle pas en hiver. La température moyenne à la surface varie dans l'année entre 8 °C. et 14 °C. En hiver, la température à Puno, en bordure du lac, descend rarement sous les -5 °C. Aux plus beaux jours, le thermomètre monte à 20 °C l'été. Ou plutôt au printemps. Car pour les habitants de la région, il n'y a que deux saisons : l'hiver, d'avril à août, et le printemps, de septembre à mars. Différentes îles se trouvent sur le lac.

Les îles flottantes du peuple Uros

En mettant les pieds sur l'une des 48 îles flottantes du lac Titicaca, on sent le sol bouger sous nos pas. On marche sur l'eau, on flotte sur cette surface spongieuse.

Après avoir vécu sur de grands bateaux de roseaux, les indiens Uros ont construit ces îles artificielles et leur habitat dès le XIVe siècle. Pour échapper successivement aux Aymaras, aux Incas et aux conquistadors espagnols.

Les couches de roseaux, appelé tortora, reposent sur des blocs de terreau et de racines qui flottent naturellement. Tous les mois, les hommes s'affairent à rajouter une couche pour remplacer celle qui pourrit au contact de l'eau. Également faites de roseaux, les huttes et les embarcations ont une durée de vie limitée.

Aujourd'hui, seulement la moitié de la population vit en permanence dans ces îles. Il n'y a plus aucun Uros de souche. La langue a disparu. Le site est exploité touristiquement de manière choquante. Il faut remonter plus au nord, vers la péninsule de Capachica, à une heure et demie de bateau, pour trouver trace de vie plus primaire, plus pauvre, plus isolée. Ceux qui vivent ici sur les roseaux reçoivent très peu de visite. Ils n'en veulent pas. Ils sont uniques. Tout comme les îles. Uniques au monde.

L'île Amantani

Sur les hauteurs de l'île Amantani, le lac Titicaca s'étend presque à perte de vue. De l'eau, de l'eau et encore de l'eau. Un semblant d'océan. Et pourtant, nous sommes presque à 4000 mètres d'altitude. Sur une île!

Sur ce caillou qui culmine à 4130 mètres, une dizaine de communautés vivent de l'agriculture, de l'élevage, de la pêche. D'un peu d'artisanat et de plus en plus du tourisme. Les vanniers disparaissent petit à petit. Certains jours, des familles attendent en haut du quai du pueblo les quelques touristes qui débarquent pour la nuit. Des femmes lavent le linge dans les eaux du lac ou au bord d'un ruisseau. Des hommes font paître des moutons et des chèvres sur des pentes balayées par les vents.

Tous les mercredis, en provenance de la péninsule voisine, des bateaux ravitaillent l'île.

Il n'y a pas de routes, pas de véhicules. L'électricité est produite à partir de quelques panneaux solaires et de groupes électrogènes.

L'homme s'est installé ici durant le premier millénaire avant notre ère. À la recherche de très bonnes terres qui bénéficient d'un microclimat. Les traditions n'ont pas beaucoup changé depuis. Les conditions de vie se sont améliorées. Le tourisme a produit quelques effets, même si Amantani est l'une des îles péruviennes les moins visitées.

Amantani, c'est un autre monde sur l'un des toits de la planète.

L'île Taquile

À la du bateau, on se retrouve dans un tableau de Millet. Sur une des terrasses cultivées, deux boeufs tirent une herse en bois sous la conduite d'un homme. Dans son sillage, quatre femmes sèment du maïs à la main. Un peu plus loin, un homme bêche avec une chakitaclla pour semer des patates.

En montant vers le coeur du village, à travers les terrasses agrippées à flanc de colline, l'île Taquile se dévoile petit à petit. Et ses 3000 habitants également. Les gens de Taquile ont toujours de la coca sur eux, fourrée dans leur sac en bandoulière, la chuspa. Les hommes mariés portent un bonnet andin rouge. Les célibataires, fiancés ou veufs portent le bonnet blanc et rouge. Le tourisme est l'activité la plus importante sur cette terre de 6 km2. Mais on y préserve farouchement son identité et son mode de vie.

jeudi 29 janvier 2009

L'eau des exoplanètes

Cette fois, c’est sûr, affirment les chercheurs : il y a bien de la vapeur d’eau dans l’atmosphère de la géante gazeuse dénommée HD189733b, l’une des exoplanètes les plus faciles à observer par la méthode du transit. Cette méthode permet d’analyser le spectre de la lumière renvoyée par l’atmosphère et ainsi de détecter la présence de composants comme le dioxyde de carbone, le méthane ou la vapeur d’eau, qui entrent dans la recette de la vie organique.
Jusqu’à présent, les observations de HD189733b n’avaient pas apporté de preuves totalement concluantes. Carl Grillmair (Caltech, USA) et ses collègues se sont entêtés : ils ont multiplié les observations pour calculer une moyenne à partir de dix éclipses secondaires. En effet, la lumière de HD189733b peut être observée lorsqu’elle passe devant son étoile. Les chercheurs captent ensuite la lumière de l’étoile lorsque la planète est derrière. La différence entre les deux éclipses donne le spectre de la seule planète.
Ces travaux, publiés aujourd’hui par Grillmair dans la revue Nature, indiquent la présence «indiscutable» de la vapeur d’eau dans l’atmosphère de cette planète, commente un autre astrophysicien, Drake Deming (Goddard Space Flight Center, Nasa).
Si les observations précédentes n’avaient pas abouti aux mêmes conclusions, c’est peut-être parce qu’une météo agitée dans les hautes couches de l’atmosphère de HD189733b cachaient ceux qui, plus bas, contiennent de la vapeur d’eau, suggère Grillmair. Une hypothèse qui doit être validée.
Cette quête de vapeur d’eau sur des planètes extrasolaires répond bien évidemment à l’envie brûlante de découvrir un monde capable d’abriter la vie. Bien que du CO2 et du méthane aient également été trouvés dans l’atmosphère de HD189733b, les astrophysiciens savent bien que sur ce Jupiter chaud la température est bien trop élevée pour que la vie s’y développe.
Cependant, une fois que ces techniques de détection des ingrédients de la vie seront bien rôdées, elles pourront être appliquées aux exoplanètes plus petites, rocheuses ou glacées. La chasse aux «super-Terre» a déjà commencé autour d’étoiles plus petites et plus froides, des naines blanches en cours de refroidissement (ou naines rouges), qui n’hébergent pas de géantes gazeuses.

mercredi 28 janvier 2009

Le Barrage des Trois Gorges en Chine est une source de glissements de terrain


L’augmentation du niveau d’eau dans le gigantesque Barrage des Trois Gorges en Chine a entraîné des douzaines de glissements de terrain au cours des derniers mois, endommageant des maisons, des terres et des infrastructures et occasionnant plusieurs millions de dollars de dégâts.
Le barrage des Trois Gorges est un barrage hydroélectrique situé sur le Yangtsé en Chine. Il s’agit du plus long barrage hydroélectrique du monde, puisqu’il s’étend sur 2 305 mètres. De plus, il devrait devenir lorsqu’il fonctionnera à plein régime, le plus important en termes de capacité de production électrique, avec 18 200 mégawatts prévus en 2009.
L’office de gestion du réservoir a ouvert les vannes en septembre pour faire passer le niveau d’eau à 175 mètres de haut. Mais depuis lors, l’augmentation du niveau d’eau « a eu un effet géologique néfaste comprenant des glissements de terrain et l’effondrement des rives du réservoir » d’après ce qu’a déclaré un porte-parole du gouvernement de Chongqing, Wen Tianping.
« Cela a fait des dégâts ou créé une menace latente pour l’infrastructure, la terre et les habitations dans les régions du barrage qui se trouvent au-dessus de la ligne d’évacuation ».

Il a ajouté que 93 points de « menaces de surface » avaient été identifiées dans douze régions et comtés autour du barrage, ce qui a généré des coûts de 360 millions de yuans (soit 53 millions de dollars), sans toutefois faire de blessés ou de victimes humaines.
Il a cependant indiqué que les problèmes avaient été anticipés pendant l’étude de faisabilité du barrage et qu’il n’y avait aucune raison de s’inquiéter.
Les responsables avaient déclaré l’an dernier que 12 milliards de yuans (1,75 milliards de dollars) avaient été dépensés pour des réparations autour du barrage massif et qu’ils étaient persuadés que leurs efforts porteraient leurs fruits.
Mais en avril, un glissement de terrain considérable a frappé un village dans la région de Gaoyang près du barrage des Trois Gorges, balayant la cour de récréation d’une école. Un glissement de terrain à proximité avait déjà tué 35 personnes l’année dernière.
Terminé en 2003, le niveau d’eau du barrage est augmenté par paliers afin d’atteindre sa capacité finale l’an prochain.

lundi 26 janvier 2009

Préparation du forum mondial de l'eau à Istanbul

Des délégués de plus de 60 pays se sont réunis à Rome du 21 au 23 janvier pour poursuivre les négociations en vue d'un plan d'action mondial pour l'eau.
Cette réunion s'inscrit dans le cadre de la préparation du 5ème Forum mondial de l'eau qui se tiendra du 16 au 22 mars 2009 à Istanbul, en Turquie. Le Forum est le principal événement dans le monde ayant trait à l'eau.
"L'eau est aujourd'hui menacée sur plusieurs fronts", affirme Ger Bergkamp, directeur général du Conseil mondial de l'eau, organisation internationale chargée d'organiser, tous les trois ans, le Forum mondial de l'eau en collaboration avec un pays hôte.
"L'accroissement démographique et l'expansion des villes exercent une pression accrue sur les approvisionnements en eau", ajoute M. Bergkamp.
Le développement industriel nécessitera des quantités accrues d'eau alors que les pays, soucieux de renforcer leur potentiel énergétique, détourneront de plus en plus d'eau pour la production hydroélectrique.
La pollution des lacs, des fleuves et des nappes phréatiques réduit les approvisionnements en eau propre. Le changement climatique apporte une variable supplémentaire à une équation déjà instable.
"L'agriculture absorbe environ 90% de la consommation d'eau douce. Elle est de loin le plus gros utilisateur d'eau", indique Alexander Müller, sous-directeur général de la FAO responsable du Département de la gestion des ressources naturelles et de l'environnement.
"La population mondiale passera de quelque 6,5 milliards à plus de 9 milliards de personnes en 2050. Cette augmentation posera un défi de taille à l'agriculture mondiale: il faudra produire davantage pour nourrir une population croissante tout en utilisant plus efficacement des ressources en eau limitées", dit- il.
Il souligne que de nouveaux concepts et une forte volonté politique seront nécessaires pour résoudre les problèmes de l'eau au niveau mondial.
Pour la FAO, il serait possible d'économiser des quantités notables d'eau au profit d'autres secteurs si l'on parvenait à augmenter la productivité de l' eau en agriculture. En obtenant les mêmes rendements agricoles avec une réduction d'un pour cent de la consommation d'eau, on accroîtrait de 10 pour cent les disponibilités d'eau pour d' autres secteurs.
"Nous devons modifier radicalement nos idées sur la relation entre l'alimentation, l'eau et l' environnement si nous voulons nous attaquer au problème de la pénurie d'eau et atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement", affirme Pasquale Steduto, chef du service de dé veloppement et de gestion de l'eau à la FAO et président de UN-Water, mécanisme interagences de l 'ONU pour la coordination des initiatives de UN-Water.
"Le Forum mondial de l'eau, en rassemblant des responsables gouvernementaux de différents secteurs, la société civile, le secteur privé, les associations de consommateurs et les universités, offre une chance formidable de voir l'agenda international relatif à la gestion de l'eau refléter cette nouvelle façon d'appréhender le problème", selon Steduto.

dimanche 25 janvier 2009

Le bassin du Rio Grande, zone d’études stratégiques pour les économies d'eau

Un groupe de chercheurs formé par Manuel Pulido-Velazquez, de l’université de Valence (Espagne) et par Frank A. Ward, de l’université de Las Cruces (Mexique), vient de remettre en cause certaines idées reçues sur la gestion et l'économie de l'eau.

Pulido-Velazquez est hydrologue, Ward spécialiste de l’économie agricole: ils sont les auteurs d'une étude sur le système hydraulico-agricole du bassin du haut Rio Grande, depuis sa source dans le Colorado jusqu’à El Paso (Texas) en traversant le Nouveau-Mexique.

Le bassin est stratégique pour au moins deux raisons. D’une part, la région étant moins célèbre pour son humidité que la pointe bretonne, la moindre goutte d’eau y est avidement convoitée par les agriculteurs, les citadins et les industriels. D’autre part, le Rio Grande constitue la frontière américano-mexicaine à partir d’El Paso jusqu’au golfe du Mexique. Le partage de l’eau fait donc l’objet de négociations permanentes entre les deux nations: tout ce qui est pompé avant la frontière est perdu pour les Mexicains.

La mode écologique actuelle encourage l’humanité à restreindre ses dépenses en eau. Excellente idée. Toute modération est bonne à prendre, surtout pour l’agriculture qui est la plus grosse utilisatrice de la planète -autour de 50% de la consommation totale, dont une bonne partie en pure perte.

L'arrosage tous azimuts n'est pas seul en cause : il y a aussi l’évapotranspiration, c’est-à-dire la perte d’eau par les plantes elles-mêmes. On estime qu’une plante transpire par ses stomates 30 à 50% de l’eau qu’on lui apporte.

Nos deux chercheurs s'intéressent à l'optimisation actuelle de la gestion agricole de l'eau qui cherche à maximiser l'efficacité de l'irrigation : généraliser le goutte-à-goutte, par un réseau de tuyaux percés au pied des plantes, faisant couler l’eau qui est alors immédiatement pompée par les racines. Grâce à ce circuit court, aucune goutte n’est perdue dans l’air, sur les feuilles ou les zones entourant la culture. Mais le système coûte cher à installer et à entretenir... et ne serait pas si efficace.

D’après nos deux chercheurs, le goutte-à-goutte est en fait pire que le jet d’eau! Avec ce dernier, on perd une partie de l’eau par évapotranspiration et une autre par infiltration, mais l’infiltration permet quand même à l’eau de rejoindre le circuit local. Avec le goutte-à-goutte en revanche, l’eau est entièrement absorbée par les racines… puis entièrement évaporée! Et plus rien ne s’infiltre en profondeur.

Le mieux serait finalement de renoncer à faire pousser des plantes gourmandes en eau dans des endroits secs (par exemple le maïs), et d'arrêter d'arroser en plein soleil... comme le savent tous les bons jardiniers.



vendredi 23 janvier 2009

Le Partage de l'eau en Afrique

La population d’Afrique, qui compte 967 millions d’habitants, dont 53% ont moins de vingt ans, devrait atteindre les 2 milliards d’individus en 2050. C'est dire l'importance de la mise en place d'une gestion intégrée des ressources, qui aujourd'hui fait largement défaut. S'agissant de leur potentiel hydrique, les Etats d’Afrique manquent globalement de ressources pour s’adapter seuls au changement climatique et doivent mieux partager l’eau disponible pour nourrir leurs populations en pleine croissance.

L’Afrique, le continent le plus pauvre du monde, ne parvient pas toujours à nourrir une population à croissance rapide à cause d’un sous investissement, d’une mauvaise gestion agricole, et des sécheresses et des inondations de plus en plus fréquentes, la rendant dépendante des importations de nourriture.

Le coût de ces importations a augmenté fortement ces dernières années, passant de 10,5 milliards de dollars en 2005 à 49,4 milliards de dollars en 2008 à cause de l’augmentation des prix mondiaux des produits alimentaires, selon l’Organisation pour l’Agriculture et la Nourriture, la FAO des Nations Unies (Food and Agriculture Organization).

Cette augmentation exerce une pression considérable sur les budgets des Etats africains, dans des pays qui subventionnent les importations pour les rendre accessibles en termes de prix aux habitants.

Des 36 pays en proie à une crise alimentaire dans le monde, 21 se trouvent en Afrique. Le Programme Alimentaire Mondial (World Food Program) estime qu’environ un sixième de la population mondiale, soit environ un milliard d’individus, manque de nourriture.

La conférence des responsables d’Afrique qui s’est déroulée sur trois jours dans la ville libyenne de Syrte a recommandé aux gouvernements de renouveler une promesse déjà prise en 2003, de consacrer 10% du budget national à l’encouragement de la production agricole, telle que le souligne la déclaration finale de cette conférence.

Les sécheresses et les inondations étant de plus en plus communes, les représentants des états d’Afrique ont recommandé l’utilisation de systèmes d’irrigation plus modernes, qui stockent l’eau et la conduisent là où elle est nécessaire, lorsque c’est nécessaire.

Ils se sont aussi mis d’accord pour conclure des accords à une échelle plus importante que l’échelle régionale pour partager l’eau stockée dans les fleuves, les lacs et les nappes souterraines. La coopération au niveau continental devra être renforcée sur ces questions de gestion de l’eau.

Ce sera aussi le cas pour les prévisions météorologiques. Des systèmes d’avertissement devront être mis en place pour minimiser l’impact des sécheresses, de la désertification, des inondations et des invasions de vermine.

« Ensemble, nous devons trouver des mesures concrètes et efficaces pour répondre à la question de l’eau en Afrique, dans un esprit de responsabilité partagée » a déclaré Jacques Diouf, directeur général de la FAO. Les ministres d’Afrique ont également décidé d’établir des systèmes d’information à l’échelle du continent pour mieux coordonner la production agricole et rendre le commerce de biens plus efficient.

Les talents et les ressources permettant de rendre l’Afrique autonome existeront seulement si les gouvernements coopèrent pour gérer leur eau, d’après ce qu’ont déclaré les délégués.

« Il y a des pays qui ont progressé dans le domaine de la technologie et des ressources humaines mais ont un déficit dans le domaine des ressources naturelles tandis que d’autres ont des ressources naturelles abondantes et manquent de technologie et de ressources humaines » a déclaré Wafaa Sahli, directeur du développement urbain à la Communauté des Etats sahélo-sahariens.

Wafaa Sahli a également souligné que se n’est qu’en rassemblant ces ressources que l’Afrique pourra mettre un terme à une crise alimentaire persistante.



jeudi 22 janvier 2009

De l'eau sur mars !

Des gisements de carbonate, constitués dans une eau neutre ou alcaline et donc en mesure d'abriter de la vie, ont été découverts à la surface de Mars par la sonde de la Nasa Mars Reconnaissance Orbiter, ont rapporté en décembre des scientifiques. Le carbonate se forme lorsque l'eau et le dioxyde de carbone se mêlent au calcium, au fer ou au magnésium. Il se dissout rapidement dans l'acide, aussi cette découverte va-t-elle à l'encontre de la théorie voulant que toute l'eau qui se serait trouvée sur Mars fut jadis acide.

Cette découverte "est très stimulante", a expliqué John Mustard, l'un des scientifiques qui ont évoqué cette découverte lors d'une réunion de l'Union géophysique américaine, à San Francisco. Sur Terre, les carbonates comme la craie ou le calcaire préservent parfois des éléments organiques, mais les scientifiques n'ont pas découvert de telles preuves sur Mars.

Le carbonate, formé voici 3,6 milliards d'années, a été localisé dans un soubassement en limite d'un cratère de 1.490 km de diamètre. Jusqu'à présent, le carbonate n'avait été découvert sur Mars que dans des proportions infinitésimales, dans des échantillons de sol prélevés par l'atterrisseur Phoenix Mars Lander. C'est la première fois que des scientifiques découvrent un site où le carbonate s'est formé. Ces gisements, de la taille, approximativement, d'un stade de football, sont blancs et donc nettement visibles sur les photos prises par Mars Reconnaissance Orbiter.



lundi 19 janvier 2009

Un cosmétique à l'eau...

On se demande souvent s'il y a autre chose que « de la flotte » dans les crèmes miracles que l'industrie cosmétique propose à prix d'or à la concupiscence de la gent féminine. Une marque, dont l'hygiène-beauté n'est pas l'élément d'origine, vient de mettre les pieds dans le plat : forte de son succès dans le monde de la mode et dans celui des parfums, Issey Miyake a décidé de se lancer sur le terrain des crèmes de soin. Fidèle à son amour pour l’eau, la première crème de la marque s’appellera La Crème de l’Eau by Issey Miyake, qui doit sortir le 16 mars 2009. Elle contiendra de l’eau de source précieuse de Kirishima, une eau si pure, que selon la légende, elle guérit un samouraï de ses blessures au XVIIème siècle. Inspiré par ce mythe Issey Miyake s’est associé aux laboratoires Shiseido pour percer le mystère de cette eau riche en minéraux volcaniques. Véritable rencontre entre la tradition et la science, La Crème de l’Eau illuminerait le teint, raffermirait la peau, réduirat rides et ridules tout en apportant une hydratation longue durée. Le tout pour la modique somme de... 220€. A ce prix-là, on se demande si une banale émulsion d'eau du robinet ne serait quand même pas une meilleure affaire !!!



vendredi 16 janvier 2009

De l'eau dans l'univers des origines

Grâce au radiotélescope Effelsberg, des astronomes ont détecté la présence d’eau à plus de 11 milliards d’années lumière de la terre. Un record riche en enseignements sur les débuts de l’Univers.
De la vapeur d’eau a été repérée au coeur du quasar MG J0414 situé à 11.1 milliards d’années lumière de la Terre ce qui correspond à une époque où l’univers n’avait qu’un cinquième de son âge actuel. Les quasars sont des galaxies lointaines dont le noyau est extrêmement lumineux et énergétique.
La vapeur d’eau se trouve, selon les astrophysiciens, dans le nuage de poussières et de gaz qui alimente le trou noir supermassif logé au centre du quasar. Elle n’a pu être détectée qu’en raison de conditions d’observations exceptionnelles. Une galaxie plus proche, située dans le même axe, a en effet servi de lentille gravitationnelle et facilité l’observation du quasar.
Ce phénomène de lentille gravitationnelle, se produit lorsqu’un objet très massif (une galaxie ou un trou noir) se trouve entre un observateur et une source « lumineuse » lointaine. La masse de l’objet crée un fort champ gravitationnel, qui aura comme effet de faire dévier et d’amplifier les rayons lumineux qui passeront près de lui.
Dans le cas de MG J0414, les astronomes ont ainsi disposé de quatre images distinctes du quasar. Sans cette lentille, au lieu des quatorze heures d’observation nécessaires à cette découverte, il aurait fallu réaliser 580 jours d’observation continue pour obtenir le même résultat. Le compte-rendu de ces travaux est publié dans l’édition du 18 décembre de la revue Nature.
C’est la première fois qu’un tel nuage de gaz dense est observé dans les premiers instants de l'Univers. Cela prouve que les conditions nécessaires à la formation de molécules d’eau existaient 2.5 milliards d’années après le Big-Bang.

mardi 13 janvier 2009

Près de 35 000 "cas suspects" de choléra au Zimbabwe

Alors que le gouvernement zimbabwéen continue à affirmer que la situation est sous contrôle, les rapports sont de plus en plus dramatique sur les chiffres de l'épidémie de choléra qui sévit dans la région. Le choléra a fait au moins 1.732 morts au Zimbabwe depuis le mois d'août, selon un bilan publié la semaine dernière par le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA).Un total de 34.306 cas suspects auraient été diagnostiqués.

Les agences humanitaires de l'ONU se préparent depuis plusieurs semaines à un scénario catastrophe qui compterait 60.000 personnes atteintes. Les craintes sont d'autant plus vives que la saison des pluies, propice à une propagation de la maladie qui se transmet par les eaux usées, commence à peine au Zimbabwe, sur fond de crise générale dans un pays économiquement ruiné et paralysé politiquement.

La totalité des dix provinces du pays sont touchées, selon les statistiques de l'ONU qui ne dispose cependant pas de données complètes en raison de la pénurie de personnel médical local et de problèmes de communication. L'épidémie commençe à toucher également l'Afrique du sud.

vendredi 9 janvier 2009

Les sociétés d’eau et d’assainissement d’Afrique tentées par les marchés financiers

En quête de ressources financières que les Etats ne peuvent leur accorder, les sociétés d’eau d’Afrique veulent s’introduire sur les places financières. Elles ont, pour ce faire, demandé à un cabinet privé de notation de les évaluer. Ces sociétés se sont réunies en décembre, à Dakar au Sénégal, sous l’égide de l’Association africaine de l’Eau (Afwa), pour se pencher sur les questions de « notation financière, benchmarking et l’accès des sociétés d’eaux aux marchés financiers », rapporte Le Quotidien.

mercredi 7 janvier 2009

L'OCDE appelle à investir dans l'assainissement


Les pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ont appelé le 2 décembre à plus d'investissements dans l'eau et l'assainissement, à l'occasion du Forum global sur l’eau de l’OCDE qui s'est tenu à Paris.

«
Plus de 4.000 enfants de moins de 5 ans meurent chaque jour de diarrhées liées à l’absence d’assainissement et d’un manque d’hygiène », a rappelé dans un communiqué, le Prince Willem-Alexandre des Pays-Bas (photo), président du bureau de conseil des Nations unies sur l’eau et l’assainissement.

2,6 milliards de personnes, soit 40% de la population mondiale- dont 980 millions d'enfants, vivent sans toilettes.


Fournir un accès à l’eau et à l’assainissement ne relève pas seulement d’un enjeu de santé publique mais est également crucial pour réduire la pauvreté, promouvoir l'éducation et l'égalité des sexes et protéger les écosystèmes, a déclaré le Prince Willem-Alexandre des Pays-Bas

Les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) visent notamment à réduire de moitié d'ici 2015 le pourcentage de la population qui n'a pas accès ''de façon durable'' à un approvisionnement en eau salubre et à un assainissement de base.

Selon l'OCDE, de nombreux pays, en particulier d’Afrique sub-saharienne n'atteindront pas les Objectifs du Millénaire pour le Développement. Les aides pour le secteur de l’eau ont décliné en Afrique sub-saharienne, passant de 22 à 17% entre 2001 et 2006.



dimanche 4 janvier 2009

Programme de surveillance de la qualité de l'eau du fleuve de Songhuajiang (Chine) dans le cadre d'un traité international

Des experts chinois ont commencé à surveiller la qualité de l'eau du fleuve de Songhuajiang, qui s'écoule vers la Russie, en accord avec un traité international sur la sécurité environnementale et la santé publique. Le projet, lancé officiellement courant décembre dans la province du Heilongjiang dans le nord-est de la Chine s’étalera jusqu’en juillet 2009, consiste à détecter la présence de 12 polluants organiques persistants (POP) afin de déterminer les sources de pollution et l'impact humain et environnemental, a déclaré l'administration provinciale de la protection de l'environnement.

Les résultats permettront aux autorités locales et centrales d'avoir une meilleure connaissance de la situation des POP et de prendre des mesures adéquates, a indiqué Yu Lifeng, un responsable du ministère de la Protection environnementale. Les experts mèneront une étude sur les principaux affluents du fleuve Songhua ainsi que sur plus de 6 000 lacs et réservoirs le long de la vallée, qui s'étend sur une superficie de plus de 800 000 hectares, selon l'administration.

Les 12 POP, pour la plupart des pesticides dangereux et des substances chimiques industrielles tels que l'aldrine, le DDT, l'hexachlorobenzène et les dioxines, peuvent endommager les systèmes nerveux et immunitaire, et provoquer des cancers et autres pathologies. Il faut des années à ces substances pour se dégrader. Selon le Programme des Nations Unies pour l'environnement, chaque individu sur Terre a des traces de POP dans le sang.

Le programme du fleuve de Songhuajiang est le premier projet chinois d'élimination des POP dans une importante vallée fluviale depuis la mise en application de la Convention de Stockholm sur les POP en 2004. La convention compte 151 signataires.

La Chine a élaboré un projet visant à supprimer les POP d'ici 2016, pour un coût estimé à 34 milliards de yuans (4,97 milliards de dollars). Le fleuve de Songhuajiang, le plus grand affluent du fleuve Heilongjiang, a notamment été contaminé en 2005 par le déversement de près de 100 tonnes de benzène suite à l'explosion d'une usine chimique. Des traces de la substance chimique toxique pourraient encore être présentes dans l'eau du fleuve.



jeudi 1 janvier 2009

Erik Orsenna, rappellons-le, est allé tremper ses moustaches dans les ruisseaux les moins clairs, les mares les plus odorantes du monde. Sa nouvelle obsession : l'eau. Après s'être intéressé au coton voilà deux ans, il publie le deuxième épisode de son « petit précis de mondialisation ». Orsenna digresse avec sa verve habituelle. Qui sait qu'un coeur humain est composé à 79 % d'eau ? Qui connaît le secret de la formule H2O ? Qui a lu ce que l'islam et l'hindouisme en disent ?

La leçon fleuve d'Orsenna passe par l'Australie, et son lac George, qui apparaît et disparaît par enchantement, par Singapour et ses réserves secrètes, par le Tchad et ses « vaches flottantes ». Le prof disserte sur les destins comparés du Gange et du Brahmapoutre ; nous apprend que le Bangladesh diminuera un jour de moitié si les barrages sur ces deux géants « tombés » de l'Himalaya voient le jour. A Chongqing, en Chine, il s'interroge : « Quelle est la vraie couleur du fleuve Bleu ? J'ai vu s'y déverser de l'orange, du verdâtre, du rouge vif, de longues traînées sépia, j'ai humé du puant, du franchement suffocant, je me suis cru poursuivi par des bulles monstrueuses, des mousses grisâtres hautes d'un bon mètre. » Evidemment, tout cela se solde par un sermon écologiste et social bien dans l'air du temps. Mieux vaut ne pas attendre de politiquement incorrect de ce traité. Au moins Orsenna aura résisté à l'une des modes de l'époque, celle des buveurs d'eau forcenés : « Il faut plaindre les potomanes » , observe l'auteur, navré du « flux amazonien de tous ces pissous inutiles. »

Le Figaro organise le Mardi 13 Janvier 2009 à 20h à l'Hotel Lutetia (Paris 6ème) avec Erik Orsenna, auteur de « L'avenir de l'eau, petit précis de mondialisation II » (Fayard), un dîner débat sur ce thème, autour des questions : "Dans dix ans, dans vingt ans, aurons-nous assez d'eau? Assez d'eau pour boire? Assez d'eau pour faire pousser des plantes? Assez d'eau pour éviter qu'à toutes les raisons de faire la guerre s'ajoute celle du manque d'eau?" Le débat sera animé par Etienne Montety, directeur du Figaro Littéraire et des pages Débats et Opinions et Sara Yalda, animatrice des Grandes Conférences du Figaro. Inscriptions sur le site du journal.

Nous recommandons par ailleurs la lecture de la discussion très riche entre Orsenna et Jean-Louis Chaussade, PDG de Suez, publiée par Les Echos.



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