vendredi 27 mars 2009

Coca cola s’engage pour l’accès à l’eau



Dans le cadre de son initiative RAIN (Replenish Africa Initiative), Coca-Cola a annoncé son engagement à investir 30 millions de dollars au cours des six prochaines années pour garantir l'accès à l'eau potable aux communautés africaines.

Instaurée par la Fondation Coca-Cola pour l'Afrique, RAIN permettra de forunir de l'eau potable et de mettre à disposition des infrastructures d'assainissement pour au moins 2 millions d'Africains d'ici 2015.

Muhtar Kent, président-directeur général de Coca-Cola, déclare : « La crise de l'eau en Afrique menace la santé de sa population et ses perspectives de croissance économique. Aider les communautés africaines à s'attaquer aux problèmes d'eau auxquels elles font face est une priorité importante pour notre société et pour nos partenaires de l'industrie ; c'est un domaine dans lequel nous pouvons laisser un impact positif et durable. »

William Asiko, président de la Fondation Coca-Cola pour l'Afrique, explique : « Aucune organisation ne peut résoudre les problèmes de développement de l'Afrique mais en collaboration avec la société civile, les ONG et les gouvernements, nous pouvons améliorer la vie des personnes qui forment nos communautés, »

Les projets sur l’eau de la fondation sont mis en place dans le cadre de partenariats avec les communautés locales de chaque pays. Ils contribuent aussi à l'objectif ambitieux de responsabilité de l'eau, que s'est fixé Coca-Cola, consistant « à retourner aux communautés et à la nature une quantité d'eau équivalente à ce qu'elle utilise pour ses boissons et leur production. »

La fondation vise à l'autonomisation de communautés saines et prospères en investissant dans les domaines prioritaires fondamentaux que sont l'eau, l'entrepreneuriat, l'éducation et la santé.

La vision de la Fondation Coca-Cola pour l'Afrique est « d'établir une base solide favorable à la croissance économique et sociale à long terme du continent, permettant d'atteindre dans les temps les Objectifs de développement pour le millénaire des Nations Unies. »

jeudi 26 mars 2009

Intervention d’Yves Lacoste aux Rencontres parlementaires de l’eau

Mardi 24 mars, à la Maison de la Chimie à Paris, se tenaient les troisièmes rencontres parlementaires de l’eau sur le thème « Prix et qualité de l’eau : quels outils de gestion d’une ressource vitale ? ».. C’est dans ce cadre qu’est intervenu le géographe Yves Lacoste comme grand témoin « les problèmes de l’eau dans le monde ». Cette intervention a permis de brosser les contours d’une problématique trop souvent abordée sous l’angle de l’actualité, voire dans une simple perspective idéologique. Face à l’intérêt de cette intervention nous allons tenter de rendre compte de façon succincte de son propos.


Le géographe a tout d’abord rappelé que le problème de l’eau se pose à de très nombreuses échelles :

l’échelle de la dizaine de milliers de km, c'est-à-dire l’échelle mondiale (tour de la terre = 40 000 km)

l’échelle du millier de km (celle d’un grand fleuve, transfrontalier)

l’échelle de la centaine de km (celle du bassin versant en France par exemple)

l’échelle de la dizaine de km, du km

et même de la centaine de mètres (gestion d’un quartier)

Evidemment toutes ces échelles doivent s’articuler entre elles et les acteurs connaître les actions qu’ils peuvent et doivent effectuer chacun à leur niveau. C’est ce qui rend le problème très compliqué. Dire que le problème de l’eau est un problème local est une manière de ne rien résoudre d’embrouiller un peu plus la situation. Mais en même temps, une solution internationale pertinente doit être capable de subsumer l’ensemble des particularismes locaux.


Sur la question du changement climatique, M. Lacoste a expliqué que l’effet de serre va globalement augmenter les températures à la surface du globe, mais va avoir des conséquences différentes sur le domaine de l’eau en fonction des parties du Monde.

On peut distinguer une première zone, qui correspond au Nord de l’Afrique, au Moyen-Orient et à une partie de l’Europe occidentale, dans laquelle on va constater une augmentation de l’aridité (ceci ayant par ailleurs peu de conséquences sur une zone comme le Sahara par exemple, qui est déjà très aride). Cela sera le cas notamment en France. Cela aura des effets sur la durée de la saison des pluies, ainsi que sur sa position dans l’année (possibilité d’effet retard).

Ailleurs, on va constater dans certains endroits, au contraire, une augmentation importante des précipitations. C’est le cas dans le sud de la Chine, une partie de l’Asie du Sud-Est et une partie de l’Inde. Les fleuves qui descendent de l’Himalaya coulent sur un remblai d’alluvions arraché à la montagne, dont le niveau est supérieur au niveau de la plaine ; les digues construites pour protéger le milieu environnant cèdent de plus en plus souvent devant le débit des eaux. Au Vietnam, le fleuve rouge coule au niveau du delta, 20 mètres au dessus du niveau de la plaine, enserré dans des digues. A certains endroits de son parcours, ces digues peuvent atteindre 40 mètres de haut et c’est dans les méandres qu’elles risquent le plus de se rompre en cas de crue.



S’agissant des actions à entreprendre, le géographe a condamné les discours politiques simplistes – de bonne ou de mauvaise foi – qui conduisent à décider d’abandonner le terrain, sur un raisonnement du type : on ne peut plus vivre ici, il faut aller ailleurs (que ce soit pour des raisons de manque ou d’excès d’eau).

Selon lui, nous avons le temps de décider la réalisation de toute une série d’ouvrages qui vont permettre de stocker de l’eau. De très bons exemples d’ouvrages de ce type ont été déjà réalisés par le passé : le barrage d’Assouan, en Egypte, a été réalisé alors que l’Egypte comptait 25 millions d’habitants. Elle en compte aujourd’hui 70 millions et on ne voit pas comment elle aurait été capable de les alimenter si elle n’avait pas construit ce barrage, qui a pourtant soulevé beaucoup d’opposition. Autre exemple, les barrages construits par la Turquie pour stocker l’eau dans la zone du Taurus, et qui font « couiner » (sic) la Syrie et l’Iraq. Ces barrages pourraient même permettre d’amener de l’eau au Proche Orient.

Ces ouvrages sont souvent considérés par les écologistes comme une atteinte à l’environnement. Ceux-ci on par exemple obtenu que la Banque Mondiale cesse tout financement de ce type d’ouvrage. C’est pour M. Lacoste une erreur, car il faut savoir sacrifier une petite partie de notre environnement (c’est toujours un effet très local), pour permettre une gestion anticipative de la ressource.



mercredi 25 mars 2009

Le projet pharaonique de la Lybie


La Libye est un pays aride, principalement désertique, dans lequel l'eau potable est perpétuellement rare. Les pluies sont minimales, seuls 5 % du pays reçoivent plus de 100 mm de pluies chaque année. La Libye s'est longtemps appuyée sur ses réserves souterraines pour s'approvisionner en eau mais la consommation a déjà réduit les sources et de nombreux aquifères souterrains de la côte sont devenus saumâtres suite à une infiltration d'eau de mer.

Au milieu des années 50, la recherche du pétrole dans le désert dans la partie Sud du pays a révélé l'existence d'une précieuse source et d'une apparente solution : une nappe d'eau fossile.

Profondément enfouie sous les sables du Sahara, d'anciens aquifères contiennent une eau pure vieille de plus de 40 000 ans.

Cette nappe s'est formée sous les climats d'autres ères et a été emprisonnée suite à des bouleversements géologiques. Comme les carburants fossiles créés sous des conditions qui n'existent plus depuis longtemps, cette «eau fossile» est une source d'un énorme potentiel mais non renouvelable.

Pour amener cette eau ancienne à la surface et la distribuer à la population, le gouvernement libyen a lancé le projet de la Grande rivière artificielle, projet d'une envergure enorme. Il s'agit d'un réseau de canalisations et réservoirs amenant l'eau des nappes souterraines du désert à la région côtière surpeuplée, pour un coût total estimé à 30 milliards de dollars US.

Financé par les revenus du pétrole, ce projet a commencé en 1984. La construction se poursuit aujourd'hui encore, mais la Grande rivière artificielle a déjà eu un impact important sur les nombreuses villes de la côte vivant actuellement de cette eau puisée des plus anciennes réserves du pays. Le principe est de puiser l'eau de 1300 puits dans le désert et à déplacer chaque jour 6,5 millions de mètres cube. L'eau est amenée aux robinets libyens par 4000 km de tuyaux d'un diamètre de 4 m.

Le projet est censé durer 50 ans, mais sa durée actuelle dépendra du rythme de pompage. En fait, personne ne sait combien d'eau les nappes phréatiques contiennent encore et cette source n'est pas renouvelable – quand elle sera épuisée ce sera pour toujours. Après un investissement si important, la Libye doit porter au maximum l'efficacité de l'emploi de cette eau goutte à goutte.

lundi 23 mars 2009

Déclaration finale du forum mondial de l’eau et premier bilan


Le premier constat à tirer de cet événement de première importance est un constat de frustration : peut-être à cause de la crise financière, le forum mondial a insuffisamment pu attirer l’intérêt du grand public, et créer « l’onde de choc » que nous espérions, en vue d’une prise de conscience des problématiques liées à l’eau. La secrétaire d'Etat à l'Ecologie, Chantal Jouanno, a jugé dimanche "choquant" ce manque de mobilisation politique au niveau international sur la question de l'eau. On ne peut que la rejoindre : "il est choquant de voir que, pour la première cause de mortalité dans le monde, il n'y a pas plus de mobilisation politique", a-t-elle déclaré à l'AFP de retour du 5e Forum mondial de l'eau, qui s'est achevé dimanche à Istanbul. "Il faudrait que les politiques s'impliquent beaucoup plus sur le sujet", a-t-elle ajouté, tout en se félicitant que la France se soit "particulièrement mobilisée" à Istanbul.
Mme Jouanno et le ministre de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo, ont participé aux débats de ce Forum, qui a rassemblé plus de 25.000 personnes. Il s'est achevé dimanche sur une déclaration affirmant notamment la nécessité d'améliorer l'accès à l'eau et à l'assainissement à travers le monde, mais ne retenant pas la notion de "droit à l'accès à l'eau", réclamée par nombre d'ONG et plusieurs pays, dont la France. A ce sujet, le sénateur français Jean-François Legrand, qui animait à Istanbul un collège d'environ 300 parlementaires originaires de près de 90 pays, a jugé la déclaration ministérielle "incolore, inodore et sans saveur". Le Partenariat français pour l’eau a aussi « déploré » que la notion de droit à l’eau ne figure pas dans la déclaration finale, ce qui montre le soutien large que l’idée obtenait, puisque le Partenariat rassemble 33 membres, parmi lesquels des ONG (Action contre la faim, Secours catholique, Coalition Eau des ONG…), des entreprises (Veolia et Suez par l’intermédiaire de la FP2E – Fédération des entreprises professionnelles de l’eau…), les organisation représentantes des collectivités territoriales, les agences de l’eau, etc.
En ce qui concerne la "diplomatie de l'eau", la déclaration est aussi décevante. Or, compte tenu de l’accroissement prévu du stress hydrique, il faut s’attendre à une concurrence pour cette ressource vitale dans le futur. Comme le notait le rapport de l’ONU présenté lors du lancement du forum, "les conflits liés à l'eau peuvent survenir à tous les niveaux (…). Des conflits locaux liés à l'irrigation sont fréquents [...], des conflits se produisent aussi au niveau des cours d'eau transfrontalier". Sur ce point, la France est mobilisée : elle avait annoncé avant le forum sa volonté de voir ratifier la convention des Nations Unies sur les cours d'eau transfrontaliers. Adoptée en 1997, elle n'est à ce jour pas entrée en vigueur, faute d'avoir atteint la barre des 35 ratifications nécessaires. On peut la lire ici.
La déclaration ministérielle finale, non contraignante, énumère un certain nombre d'engagements : faire des économies d'eau, en particulier dans le domaine agricole, lutter contre la pollution, des cours d'eau comme des nappes phréatiques. Elle affirme en outre la nécessité de collecter et de traiter les eaux usées, au-delà de l'indispensable accès aux toilettes.

dimanche 22 mars 2009

Vers la création d’un fonds d’investissement international ?

300 parlementaires présents au Forum mondial de l’eau se sont réunis mercredi pour partager leurs positions sur l'impact des changements climatiques, l'accès à l’eau potable et à l’assainissement, les investissements, la géopolitique… Au terme du dialogue animé par Jean-François Le Grand, Sénateur de la Manche et représentant officiel de la France, les parlementaires ont établi leurs recommandations en la matière.
Ils appellent ainsi à la création d’une instance de régulation internationale : le Parlement Mondial de l'Eau (World Water Parliament) et d’un fonds d’investissement. Ce dernier serait alimenté par les budgets nationaux des pays développés à hauteur d’1 % du budget eau et destiné aux pays en voie de développement. En effet, bien que centrale à de nombreux secteurs, l'eau n'est qu'une question parmi d'autres pour ces pays. Résultat, le pourcentage du budget consacré par les gouvernements et l'aide publique à ce domaine ne représente que près de 5% du flux total de l'aide. La priorité doit être donnée à des investissements, publics comme privés, permettant la réalisation d’infrastructures durables, précisent les parlementaires.
Mais cette aide financière ne sera pas suffisante : les parlementaires considèrent en effet comme prioritaire d’établir des programmes de coopération dépassant la simple aide financière et incluant une aide technique des pays développés.

Ils conseillent par ailleurs d’encourager la décentralisation de la gestion de l’eau au niveau des autorités locales, d’affirmer le rôle des femmes dans la société civile afin qu’elles puissent s’impliquer dans la gestion des ressources en eau ou encore de mettre en place une législation reconnaissant le droit à l’eau et à l’assainissement.

En résumé, le forum pourrait se conclure par des avancées en direction d'une augmentation des investissements dans le secteur de l'eau, ce qui pourrait être un résultat non négligeable. On sera cependant encore loin de la résolution du problème mondial de l'eau.

La France a été active sur ce dernier point. Elle a pour cela installé pendant le Forum un bureau d’aide pour les pays qui n’ont pas de législation sur l’eau afin d’apporter l’expertise française en la matière.

vendredi 20 mars 2009

Le Forum mondial de l’eau s’attaque à la corruption

Pour la première fois, le 19 mars, une session officielle du Forum mondial de l'eau a été consacrée à la question de la corruption dans le monde de l’eau. La corruption absorbe au moins 30 % des budgets publics consacrés à l'eau dans les pays en voie de développement. De plus, sa présence ralentit considérablement les volontés d’investissement dans le secteur.

Pour optimiser l’effort international, "récupérer l'argent détourné serait déjà un grand progrès", affirme M. Tropp, président du Réseau pour l'intégrité dans l'eau. Ce qui rend le secteur très sujet aux détournements, est que les intervenants y sont nombreux.

La corruption s’exerce ainsi à tous les échelons d’une longue chaîne : des structures administratives et collectivités locales chargées de la gestion de l'eau, jusqu’aux employés chargés du contact avec le consommateur. "On paie pour obtenir un raccordement, la réparation d'une fuite, ou pour que l'employé du service d'eau ne vienne pas relever votre compteur ou oublie d'envoyer votre facture", explique Donal O'Leary, de l'association Transparency International.

La corruption est aussi liée à la détérioration du milieu naturel : des dessous de table sont versés pour "couvrir" une pollution industrielle, pomper sans contrôle dans un fleuve ou une nappe, etc. "Il ne faut pas se mettre la tête dans le sable : personne ne peut dire qu'il n'a jamais connu cela et ne le connaîtra jamais, affirme Antoine Frérot, le PDG de Veolia Eau. Mais les entreprises peuvent mettre en place des procédures pour empêcher la corruption, ou au moins la rendre plus difficile."

Une volonté qui devra introduire de profonds changements dans les modes d’aministration et les mentalités des pays en voie de développement.

Initiatives Océanes

Du 19 au 22 mars, l'association Surfrider organise sa 14ème opération internationale « Initiatives Océanes ».

Il s'agit de réunir le plus grand nombre de volontaires à travers le monde pour nettoyer les plages.

La nouvelle opération « Initiatives Océanes » se tiendra, comme tous les ans, le premier week-end du printemps. L'association appelle le public à « unir ses forces pour débarrasser les plages du monde entier des déchets accumulés durant l'hiver. »

L’association précise : « Le succès de l'opération se confirme d'année en année. Une participation record de plus de 15.000 bénévoles, dont 3.500 scolaires, a été enregistrée l'an dernier. En 2007, 10.000 personnes avaient participé à l'opération contre 6.400 personnes en 2006. 335 sites avaient été nettoyés dans 15 pays.

Elle rappelle que selon l’ONU, « chaque kilomètre d'océan contiendrait 120.000 morceaux de plastique flottants et que certains endroits de nos océans concentrent six fois plus de plastique que de plancton ».

Selon Surfrider Foundation, 6.400.000 tonnes de déchets sont déversés chaque année dans les mers et océans. « Ces déchets, présents dans les eaux maritimes, représentent un danger pour la faune aquatique qui les ingurgite. Leur présence perdure aussi de nombreuses années. Le plastique met 400 ans à se dégrader dans le milieu marin. »


jeudi 19 mars 2009

Aidez-nous à suivre le forum mondial de l’eau !

Vous trouvez sur Infos-eau, du 16 au 22 mars, toutes les actus à chaud de la vie du forum ; vous pouvez nous envoyer vos contributions en commentant nos articles ou à mon adresse : julia.yster@gmail.com


A Istanbul, le lien entre réchauffement climatique et gestion de l’eau au coeur de la réflexion

Soyons objectifs : jusqu'à présent, la lutte contre le réchauffement à travers la réduction des émissions de gaz à effet de serre s'est taillé la part du lion dans les medias, les politiques nationales et internationales. Ce fut d’ailleurs un des elements qui nous a decide à nous lancer dans l’aventure de créer un blog sur l’eau. Mais à Istanbul, le monde prend conscience qu’il faut aussi, dès maintenant, nous adapter aux effets du réchauffement effets, avec pour premier enjeu : garantir la sécurité hydrique de tous, ce qui est loin d’être acquis.
"Lutter contre le réchauffement, c'est assez simple, il suffit de réduire les émissions, relève Marloes Bakker, du Programme coopératif sur l'eau et le climat, citée par Le Monde. S'adapter à un climat changeant, c'est beaucoup plus compliqué."

Certaines pistes font l'unanimité, comme l'urgence d'améliorer la connaissance scientifique des régimes hydrologiques, insuffisante dans de nombreux pays, notamment en Afrique. D'autres sont très débattues, en particulier la multiplication de nouvelles retenues d'eau. Celles-ci présentent, selon leurs promoteurs, l'avantage de remplir de multiples usages : production hydroélectrique, stockage d'eau pour l'irrigation et l'approvisionnement en eau potable, prévention des inondations... "En Afrique du Sud, nous ne connaissons pas de pénurie, grâce à nos barrages et nos interconnexions entre les fleuves", plaide Mike Muller, professeur à l'université de Johannesburg et ancien responsable de la gestion de l'eau en Afrique du Sud. Au contraire, les opposants aux retenues d'eau contestent leur coût écologique et économique élevé, pour une efficacité incertaine. "Les barrages australiens sont vides, faute de pluie", rappelle Jamie Pittock, du Fonds mondial pour la nature (WWF).
Mais il existe aussi des "solutions douces". "On peut construire des retenues à petite échelle, des tanks, comme cela se fait en Inde", affirme Roberto Lenton. La recharge des nappes souterraines peut être artificiellement accélérée par l'homme. Elle peut aussi être facilitée par des plantations d'arbres et de végétaux, qui freinent le ruissellement de l'eau sur les sols.
La piste du "stockage virtuel" par le biais d'assurances sur le climat permettant de couvrir les pertes économiques des années sèches, est également explorée. Cette piste, qui tend à traiter la ressource-eau sur le même plan que des matières premières, nous semble un levier decisive pour l’harmonisation des politiques à l’échelle mondiale.

mercredi 18 mars 2009

Propositions françaises pour le forum mondial de l’eau

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Jean-Louis Borloo, Chantal Jouanno et le Partenariat français pour l’eau (PFE) ont présenté à la presse, le 9 mars, les propositions de la France pour le prochain Forum mondial de l’eau qui se tiend à Istanbul, en Turquie, du 16 au 22 mars 2009. Elles porteront tout particulièrement sur :


- l’assainissement dans les mégapoles ;

- l’accès à l’eau potable et à l’assainissement pour tous ;

- la gestion de l’eau par bassin : la réponse aux enjeux géopolitiques de l’eau ;

- les crises de l’eau : une priorité de l’agenda climatique.

Le Partenariat Français pour l’Eau - PFE a été créé le 22 mars 2007, à l’occasion de la Journée mondiale de l’eau et suite au 4ème Forum Mondial de l’Eau de Mexico en 2006, pour contribuer à relever les défis mondiaux de l’eau et de l’assainissement pour tous au 21ème siècle. Le PFE est présent sur la scène internationale avec ses partenaires des autres pays pour proposer des solutions concrètes et inciter à leur prise en compte effective dans les politiques de l’eau.

Le PFE rassemble les acteurs français de l’eau intervenant à l’international : ministères, ONG, entreprises, collectivités territoriales, organismes de bassin et organisations scientifiques et techniques. Il a été créé par 33 membres fondateurs et compte actuellement une soixantaine de membres. C’est un forum d’échanges sur la gouvernance et la gestion des ressources en eau qui contribue à mettre l’eau à l’ordre du jour de l’agenda international et à maintenir l’attention des décideurs politiques sur les défis de l’eau, notamment les Objectifs du Millénaire pour le Développement.

Rappelons qu’en 2000, la communauté internationale s’est engagée à atteindre les huit Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) afin de réduire de moitié la pauvreté d’ici à 2015. Le 7e objectif intitulé "Assurer un environnement durable" vise à réduire de moitié la population sans accès à l’eau potable et à un assainissement de base.

A l’occasion de cette conférence de presse, le ministre de l’écologie à otamment annoncé que la France allait ratifier la convention de l’ONU sur les cours d’eau transfrotaliers. En effet, bien qu’adopté en 1997, cette conventio n’est toujours pas entré en vigueur.


"La France a décidé de ratifier la Convention", a déclaré M. Borloo.

"Nous allons mobiliser tous nos amis, européens en particulier mais pas seulement, pour arriver à une ratification de ce texte", a-t-il expliqué.

La "Convention sur le droit relatif aux utilisations des cours d'eau internationaux à des fins autres que la navigation" a été adoptée par l'assemblée générale des Nations unies en mai 1997. Pour entrer en vigueur, ce texte doit être ratifié par 35 Etats. Seuls 16 l'ont fait à ce jour.

Il prévoit en particulier que les Etats utilisent les cours d'eau internationaux de manière "équitable et raisonnable".

mardi 17 mars 2009

Vers une certification de la provenance de l’eau

Deuxième jour du forum mondial de l’eau, et une idée novatrice qui a été mise sur la table : celle de labeliser l’eau utilisée pour produire des biens de consommation alimentaires. Un nouveau logo pourrait faire son apparition sur la bière, le riz, les cereals, certifiant l'origine de l'eau utilisée pour leur fabrication.
Ce projets'inspire directement du mécanisme mis en place sur la filière du bois pour lutter contre l'exploitation illégale des forêts. Le Forest Stewardship Council (FSC), organisme qui établit des normes internationales de bonne gestion forestière, a ainsi certifié à ce jour plus de 100 millions d'hectares.
Les sociétés qui obtiennent la certification peuvent utiliser le logo FSC, qui peut devenir un argument commercial de poids, et peut-être demain, pour les acteurs de l’eau en bouteille, un début de réponse à la crise qu’ils traversent faute d’une crédibilité écologique.
"Le FSC est mécanisme qui permet de certifier le bois, le système Fair Trade permet aux consommateurs de choisir des produits qui aident les communautés locales, mais aucun programme de ce type n'existe pour l'eau", explique Jonathan Kaplan, de Nature Conservancy.
Cette ONG américaine fait partie, avec notamment WWF, des six organisations environnementales qui participent à cette initiative.
L'objectif affiché est d'élaborer, dans les mois qui viennent, un ensemble de critères applicables dans le monde entier qui seraient complétés par des critères locaux.

Les agences de l’eau

Les agences de l’eau se définissent comme « des établissements publics administratifs, dotés de la personnalité civile et de l'autonomie financière. Elles sont placées sous la tutelle du ministère chargé de l'environnement et sous celle du ministère chargé des finances. » Elles ont été instituées en 1968, en application de la loi sur l’eau de 1964 qui fixait la première politique du gouvernement français en matière d’eau. Cette loi visait essentiellement à lutter contre la pollution de l’eau.

Il existe six Agences de l’eau en France, gérant chacune une partie du territoire : Adour-Garonne, Artois-Picardie, Loire-Bretagne, Rhine-Meuse, Rhône-Méditerranée et Corse, et Seine-Normandie. Ce découpage en bassins hydrographiques suit la ligne de partage des eaux.


La répartition des Agences de l’eau selon les bassins hydrographiques.

Leur mission consiste à participer à des actions de préservation des ressources aquatiques, de lutte contre la pollution, et à attribuer des subventions à des projets d’intérêt commun.

Elles travaillent en collaboration avec le Ministère chargé de l’environnement, la Mission Interministérielle de l’eau, les organismes consultatifs (Comité National de l’eau), les Directions Régionales de l’environnement, les Directions départementales des affaires sanitaires et sociales… Une agence de l’eau participe à la mise en œuvre de la politique de l’eau définie par le Comité de Bassin, selon un programme d’intervention. Le programme actuel (le 9ème) concerne la période 2007-2012.

Le SDAGE (schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux) fixe les orientations de la gestion des eaux dans chaque bassin ; il s’agit d’un plan pour dix à quinze ans. Les Agences de l’eau publient tous les deux ans des rapports de suivi de sa mise en œuvre.

La dernière loi sur l’eau (la troisième) a été votée en décembre 2006. Elle soutient la gestion de l’eau par bassins et répond à de nouveaux enjeux : objectif de bon état des eaux écologiques et de surface d’ici 2015, prise en compte des questions de santé publique, de développement des territoires ruraux, du droit à l’eau pour tous…

Les agences de l’eau perçoivent des redevances qui sont prélevées auprès des usagers dans leur facture d’eau.. Il existe plusieurs types de redevances perçues par les Agences de l’eau : redevance prélèvement, redevance pour la modernisation des réseaux de collecte et la redevance pour pollution de l’eau d’origine domestique.

La redevance prélèvement est payée par le service public de l’eau, en fonction du volume prélevé directement dans la ressource, du type de ressource (souterraine ou surface) et de la localisation du point de prélèvement. La redevance est ensuite répercutée par le service à ses abonnées via la facture d’eau.

La redevance pour la modernisation des réseaux de collecte et la redevance pour pollution de l’eau d’origine domestique sont payés par les ménage. La redevance pour pollution est perçue sur les volumes d’eau potable distribués et la redevance pour la modernisation des réseaux est perçue sur les volumes soumis à la redevance assainissement. Les exploitants (régies ou délégataires) des services factures ces redevances et reversent ensuite aux agences de l’eau les sommes perçues en leurs noms. La redevance pour la modernisation des réseaux de collecte est uniquement payée par les ménages qui sont raccordés à un réseau collectif de collecte des eaux usées, alors que la redevance pour pollution de l’eau d’origine domestique ne dépend pas du raccordement à un réseau de collecte, et est payée par tous les ménages.

Enfin, il faut noter que les taux de redevances sont calculés en fonction des besoins d’investissement nécessaires à la préservation des milieux aquatiques : stations de traitement d’eau potable, création de réseaux de distribution et de collecte des eaux usées… Plus les taux d’aides seront élevés, plus les sommes nécessaires seront importantes, et ainsi plus les redevances seront conséquentes. Par conséquent, les taux de redevances varient entre Agences de l’eau en raison de taux d’aide différents, mais ils peuvent aussi variés sur le territoire d’une même Agence, où les montants de redevances peuvent varier en fonction du raccordement ou non de l’abonné à un réseau de collecte des eaux usées ou bien en fonction de la localisation du service et de la pression exercée par les prélèvements ou les rejets des eaux usées traitées sur le milieu aquatique.


L’eau dans un monde qui change, le nouveau Rapport mondial des Nations Unies : idées principales

Le rapport opportunément publié au moment du lancement du forum mondial de l’eau insiste sur quelques idées phares.

Les lecteurs de ce blog ne seront pas surpris par le constat, qui n’est pas extrêmement optimiste. Si le manque d’eau est aujourd’hui grave, il va aller croissant. Entre causes, le changement climatique, la désertification, l’urbanisation, la démographie, etc. On connaît tout ceci par cœur. 
Tout d’abord, on estime à plus de cinq milliards (67% de la population mondiale) le nombre de personnes qui ne disposeront pas d'un accès à des installations sanitaires décentes en 2030. Parallèlement, la demande pour l'eau n'a jamais été aussi forte. Les prélèvements d'eau douce ont en effet triplé depuis 50 ans et les zones irriguées ont doublé pendant la même période. En outre, la communauté scientifique s'accorde à prévoir une intensification et une accélération du cycle hydrologique à l'échelle de la planète liées au réchauffement de la planète.

Mais le rapport prend position sur plusieurs thèmes intéressants :
Les politiques de gestion de l’eau, indispensables, sont insuffisantes si elles ne sont pas accompagnées d’une réflexion sur les modèles de développement dans les secteurs de l’agriculture, de l’énergie et de la finance. Repenser le fonctionnement des secteurs industriels gros consommateurs d’eau permet de travailler à l’échelle des causes et pas seulement des conséquences.

Il est nécessaire de conclure des partenariats entre les gouvernements, le secteur privé et la société civile, afin de développer des politiques cohérentes. A la fois en amont, afin de permettre l’investissement dans le secteur, et en aval, pour optimiser la consommation d’eau. 

L’investissement sera la clé, et l’investissement en eau est l’un des éléments cruciaux pour la réussite des politiques économiques et sociales.

Afin de mettre en place ces politiques globales, certains pays ont déjà commencé à intégrer leur stratégie de gestion des ressources en eau à leur plan de développement. C'est notamment le cas de la Zambie. Suite à cette intégration de l'eau dans le plan de développement national, de nombreux donateurs ont incorporé des investissements relatifs à l'eau dans l'aide qu'ils accordent à ce pays.

Pour consulter le rapport, cliquez ici

lundi 16 mars 2009

Ouverture du forum mondial de l’eau à Istanbul

On espère que les résultats seront à la hauteur de la taille de l’événement : des dizaines de milliers d’experts, plus de 180 pays sont presents à Istanbul pour traiter du dossier brûlant de l’eau dans le monde. 
Dans un contexte de crise mondiale qui rend plus difficile le financement des grands projets d'infrastructure, l’urgence est de convaincre les politiques de continuer à investir dans l'accès à l'eau, mais aussi de l'importance du traitement des eaux usées et de l'accès à des toilettes pour les populations des pays en développement. Au total, 2 milliards de personnes n'ont pas de latrines correctes proches de chez elles. La moitié de la population mondiale vit en ville et 85 % des eaux usées dues aux activités humaines sont évacuées dans la nature sans épuration. Cette situation, comme on ne cesse de le marteler sur ce blog, a des conséquences sanitaires effroyables, scandaleuses. Dans les pays en développement, 80 % des maladies sont liées à l'eau, et 3 millions de personnes en meurent toujours.
Sous l'égide des Nations unies, vingt-six agences de l'ONU ont rédigé et rendu public la semaine dernière le troisième rapport mondial sur les ressources en eau. Il montre qu'il faudrait entre 90 et 150 milliards de dollars, chaque année dans le monde, pour construire et entretenir les systèmes d'adduction, d'évacuation et d'irrigation performants. Sur le continent africain, le manque d'accès à une eau de qualité et à des infrastructures sanitaires de base engendre des pertes estimées 28,4 milliards de dollars par an, soit près de 5 % du PIB. Des chiffres qui restent ridicules face aux enjeux humanitaires.
Dans son discours d'ouverture, le président du Conseil mondial de l'eau, le Français Loïc Fauchon, a lancé une mise en garde contre le gaspillage dans le contexte actuel du réchauffement climatique et de la crise économique.
« Nous sommes responsables des agressions commises contre l'eau, responsables de ces évolutions du climat qui viennent s'ajouter aux changements globaux, responsables des tensions qui réduisent la disponibilité des masses d'eau douce indispensables à la survie de l'humanité », a-t-il déclaré.

dimanche 15 mars 2009

Vers un plan Marshall pour l’eau

« Faire la paix avec l’Eau » devait être la priorité du Forum politique mondial et du Parlement européen. L’accès à l’eau est apparu crucial pour prévenir les conflits et garantir le développement durable: un mémorandum, issu de cette conférence internationale, le rappelle. Ces travaux ont été présidés par le prix Nobel de la paix et ancien président soviétique Mikhail Gorbatchev, patron du Forum. Son crédo: l’eau est un catalyseur économique. “Les projets à grande échelle concernant l’eau pourraient devenir un moteur pour faire repartir l‘économie mondiale sur de nouvelles bases et c’est une chose que nous aurons besoin de faire.”

Le mémorandum propose un Protocole mondial de l’Eau, un texte qui sera présenté en décembre prochain au sommet de Copenhague dans la perspective de l’après-Kyoto. Une sorte de plan Marshall pour l’eau qui fait de cette ressource, un élément-clé dans la lutte contre les changements climatiques.

samedi 14 mars 2009

Augmentation de la pression sur la ressource au niveau mondial

L’augmentation de la demande, liée notamment à la croissance et à la mobilité de la population, à l’évolution des modes de consommation et aux besoins accrus en énergie, ainsi que les effets déjà perceptibles du changement climatique font peser sur les ressources en eau une pression toujours plus grande. C’est ce qui ressort de la troisième édition du Rapport mondial des Nations Unies sur la mise en valeur des ressources en eau, qui sera rendu public à l’occasion du 5ème Forum mondial de l’eau organisé à Istanbul (Turquie) du 16 au 22 mars. Intitulé L’eau dans un monde qui change, ce rapport sera présenté le 12 mars lors d’un point presse organisé au siège des Nations Unies, à New York, en présence de William Cosgrove, Coordinateur du contenu du rapport.

Rapport mondial des Nations-Unies sur les ressources en eau : une pression inedite

La demande en eau n’a jamais été aussi forte. En cause : la croissance démographique, l’évolution des modes de consommation alimentaire ou encore les besoins accrus en énergie. C’est ce que souligne la troisième édition du Rapport mondial des Nations Unies sur l’évaluation des ressources en eau, présenté le 12 mars à la presse, en amont du 5ème Forum mondial de l’eau qui se tient à Istanbul (Turquie) du 16 au 22 mars.

Le rapport, qui est publié tous les trois ans, présente une évaluation complète des resources en eau douce de la planète. Cette nouvelle édition, intitulée "L’eau dans un monde qui change", insiste notamment sur le rôle joué par l’eau dans le développement et la croissance économique.

« Dans un contexte marqué par des pénuries croissantes, une bonne gouvernance est plus que jamais essentielle à la gestion de l’eau. La lutte contre la pauvreté dépend aussi de notre capacité à investir dans cette ressource », a déclaré le Directeur général, Koïchiro Matsuura, qui présentera officiellement le rapport au nom des Nations Unies le 16 mars à Istanbul.

Alors que la demande augmente, certains pays atteignent déjà les limites de leurs ressources en eau. Les effets attendus du changement climatiquedevraient encore accentuer ce phénomène. Une compétition pour l’eau se dessine – entre les pays, entre les zones urbaines et rurales, mais aussi entre les différents secteurs d’activité - qui risque de se traduire à l’avenir par une politisation plus marquée des questions relatives à l’eau.

Des politiques existent pourtant qui permettent de réduire les déperditions, d’améliorer la gestion de l’eau ou de réduire la demande. De fait, de nombreux pays ont déjà pris des mesures légales pour protéger leurs ressources en eau. Mais, constate le rapport, les réformes n’ont guère porté leurs fruits jusqu’ici car les actions menées restent trop souvent cantonnées au seul secteur de l’eau. Or, pour être efficaces, celles-ci doivent aussi impliquer les décideurs dans des domaines tels que l’agriculture, l’énergie, le commerce ou la finance, qui ont un impact déterminant sur la gestion de l’eau. Le rapport met aussi l’accent sur l’importance des partenariats entre les gouvernements, le secteur privé et la société civile.

Ouverture le 16 mars du 5ème forum mondial de l’eau


Le 5ème Forum mondial de l’eau, le plus grand évènement au monde du secteur de l’eau, se tiendra à Istanbul, en Turquie, du 16 au 22 mars 2009. Il mettra en avant la crise de l’eau sur la scène politique internationale. Organisé tous les trois ans, le Forum rassemble des parties prenantes de tous horizons dans le but de trouver des solutions durables aux défis mondiaux de l’eau. Cette année, avec plus de 3 000 organisations présentes et plus de 20 000 participants, le Forum rassemblera des chefs d’état internationaux, des représentants des Nations Unies, des ministres, des parlementaires, des représentants de collectivités locales et de gouvernements, ainsi que des professionnels de l’eau, des activistes et d’autres parties prenantes. Au cours du Forum de cette année, le Rapport mondial des Nations Unies sur la mise en valeur des ressources en eau sera publié et donnera un état des ressources en eau douce.


Selon le Programme des Nations Unies pour l’environnement, les deux-tiers de la planète se trouveront dans une situation de stress hydrique d’ici à 2025 si la consommation d’eau continue au même rythme. « L’objectif du 5ème Forum mondial de l’eau Istanbul 2009 est de définir des mesures pour améliorer la gestion mondiale des ressources en eau », explique le Professeur Dr. Oktay Tabasaran, le Secrétaire général du Forum. « Ce qui ne peut être possible que grâce à une prise de conscience plus grande sur l’importance des questions liées à l’eau. Cependant, la prise de conscience mondiale doit être accompagnée d’actions telles que des règlementations et des financements, actions qui sont encouragées par le Forum. »


Cette année, à travers son Initiative pour un Forum écologique, le Forum mondial de l’eau plantera un arbre pour chaque participant. En outre, le Pacte d’Istanbul pour l’eau a nommé des « Villes championnes » unies dans leur engagement dans la gestion des ressources en eau urbaine face aux changements mondiaux. Les Villes championnes comprennent Brisbane, en Australie ; Stuttgart, en Allemagne ; Vienne, en Autriche ; Paris et Strasbourg, en France ; Rotterdam, aux Pays-Bas ; Buenos Aires, en Argentine ; Lausanne, en Suisse et Istanbul, en Turquie.


Cette année, la Turquie est le lieu idéal pour le Forum en raison de sa situation au carrefour entre plusieurs continents, régions, cultures et civilisations : elle est en harmonie avec le thème du Forum, « Bridging Divides for Water » (établir des passerelles entre nos divergences).


vendredi 13 mars 2009

Vient de paraître : L’empreinte écologique par Natacha GONDRAN et Aurélien BOUTAUD



Depuis plusieurs décennies, la multiplication et l’aggravation des atteintes à l’environnement ont amené l’humanité à s’interroger. Ne sommes-nous pas tout simplement en train de solliciter la nature au-delà de ses capacités de régénération ? Ne sommes-nous pas sur le point de dégrader irrémédiablement le capital naturel qui sert de support à toutes nos activités ? C’est pour apporter une réponse argumentée et chiffrée à ces questions que le concept d’empreinte écologique est apparu au cours des années 1990. En démontrant que l’économie mondiale mobilisait chaque année davantage de ressources que la biosphère est capable d’en régénérer, cet indicateur a permis de populariser l’idée de « déficit écologique ». Pour mieux comprendre et interpréter ses résultats, les auteurs nous invitent à plonger au cœur du système comptable de l’empreinte écologique. Détaillant ses fondements, sa finalité exacte, ses limites, mais aussi ses avantages indéniables, ils apportent un éclairage inédit sur un outil qui occupe désormais une place centrale dans les débats sur le développement soutenable. Malgré quelques réserves sur les presupposés idéologiques soutenant leur réflexion, nous recommandons leur ouvrage à tous nos lecteurs soucieux d’environnement !

mardi 10 mars 2009

Un nouveau site sur l’eau

On signale le blog de Frédéric Séguret, animateur du réseau "gestion et protection de l’eau" de l’enseignement agricole. Si vous ne trouvez pas un renseignement sur Infos-eau… ;-)

samedi 7 mars 2009

Cycle de conférences sur l’eau

L’Académie de l’Eau consacre une part importante de ses réflexions et débats à la dimension culturelle de l’eau, en vue d’une meilleure prise en compte de cette aspect dans la gestion des ressources et des usages de l’eau. Le thème « Eau et Culture » constitue ainsi l’un des axes majeurs de ses activités. C’est dans le cadre du travail de l’Académie sur les sujets culturels liés à l’eau qui s’inscrit sa participation à un Cycle de Conférences sur le thème des « Arts et Civilisations de l’Asie » organisé par le Musée Guimet de Paris en collaboration avec l’Association française des amis de l’Orient.

Parmi les différentes cycles de conférences, l’Académie de l’Eau a été particulièrement impliquée dans l’organisation du Cycle N° 5, intitulé « L’Eau, à l’origine des civilisations… un défi pour l’avenir ». Trois de ses experts, membres de l’Académie, interviendront dans le cadre de ce cycle, qui prévoit 6 cours-conférences qui auront lieu entre le mois de mars et le mois d’avril 2009 dans les lieux du Musée Guimet. Les sujets et les dates de leurs interventions sont les suivants : - L’eau en Mésopotamie : enjeux hydro-politiques dans le bassin du Tigre-Euphrate avec Evelyne Lyons, Ingénieur-Consultante, Formation Etude et veille sur l’Eau et le développement durable. Jeudi 9 avril 2009 à 18h15- L’eau au Japon : culture, tradition, aménagements et usages contemporains avec Yves Kovacs, Docteur de l’Ecole Nationale des Ponts et Chaussées, consultant des pouvoirs publics japonais. Lundi 27 avril 2009 à 18h15- L’eau en Chine : Les enjeux du barrage des Trois Gorgesavec Jean-Paul Bravard, Géographe, Université Lyon II. Jeudi 30 avril 2009 à 18h15.

Venez nombreux !

jeudi 5 mars 2009

Espoirs et difficultés de l’Algérie

Incapable d'assurer correctement jusqu'à la fin des années 90, l'alimentation en eau potable de sa capitale, l'Algérie figure pourtant, aujourd'hui, parmi les rares pays du continent africains ayant, déjà, réalisé le 7e Objectif du millénaire pour le développement (OMD) de l'ONU, qui cible de réduire de moitié, à l'échéance de 2015, le nombre d'habitants sans accès à l'eau potable et aux services d'assainissement. 
En effet, selon les statistiques du ministère des Ressources en eau, l'Algérie fournit 93 % de sa population en eau potable par le biais de réseaux de distribution, alors que 86 % des foyers algériens sont raccordés à des réseaux d'assainissement. 
Pour arriver à ce résultat, qui progresse chaque jour davantage, l'Algérie a mis en place une stratégie de développement du secteur de l'hydraulique basée, notamment sur une mobilisation des ressources en eau superficielles et souterraines, la réalisation de réseaux d'adduction et de distribution et la lutte contre la déperdition de la ressource à travers, notamment une gestion rationnelle. 
Cette stratégie pour la réalisation de laquelle a été allouée, notamment une enveloppe de 2000 milliards de dinars, s'est appuyée sur des programmes de développement portant, notamment sur la construction de nombreux barrages dans les principaux bassins hydrographiques, dont l'interconnexion, à travers des systèmes de transfert d'eau, a permis de tisser une véritable toile d'araignée au niveau de toutes les régions du pays pour desservir le plus reculé des villages. Le pays, qui ne possédait en effet que 44 barrages jusqu'en l'an 2000 pour une capacité de stockage de 2,2 milliards de m3, a mis en exploitation 15 nouveaux barrages durant les cinq dernières années, dont ceux de Beni Haroun (Mila) et de Taksebt (Tizi-Ouzou) en 2007, avant d'en réceptionner 13 autres. Ce qui portera le nombre de barrages à 72 et la capacité de mobilisation à 7,8 milliards de mètres cubes/an à la fin de l'année 2009. 
Les grands systèmes de transfert sont, quant à eux, lancés autour du barrage de Beni Haroun, qui a une capacité de stockage de près d'un milliard de m3, pour l'alimentation de cinq wilayas de la région est (Mila, Constantine, Khenchela, Oum El Bouaghi et Batna), de celui de Taksebt pour desservir les wilayas du centre (Tizi-Ouzou, Boumerdès et Alger), et de Koudiet Acerdoune (Bouira) au bénéfice des wilayas de Bouira, Tizi Ouzou, M'sila, et Médéa. Pour la région ouest, le système, intitulé le MAO, sera inauguré durant ce 1er trimestre 2009 pour alimenter les villes situées dans le couloir Mostaganem-Arzew-Oran, à partir des barrages de Cheliff et de Kerrada. 
Les régions sud et des Hauts-plateaux bénéficieront, également, de transferts d'eau de forages effectués sur la nappe albienne, à l'exemple de celui en cours de réalisation pour l'alimentation de Tamanrasset à partir de Ain Salah sur une distance de 740 km.
Par ailleurs, et afin de ne pas dépendre uniquement de la pluviométrie, l'Algérie a engagé un programme de réalisation de stations de dessalement d'eau de mer dans les régions côtières, et, notamment dans l'ouest du pays qui souffrait d'un déficit chronique en pluie, pour renforcer les apports des barrages et parer au manque d'eau en périodes de sécheresse. 
Treize stations sont ainsi programmées pour fournir, à la fin de l'année 2009, une production de près de 2,26 millions de m3/jour, soit 825 millions de m3/an, une quantité qui représentera près du tiers des capacités de retenue des barrages qui existaient jusqu'en 2000. 
Deux stations sur les 13, sont déjà en production à savoir celle d'Arzew pour Oran et celle de Hamma pour Alger, alors que près de 10 contrats de réalisation ont déjà été conclus avec des chantiers lancés ou en cours de lancement. 
Cette mobilisation tous azimuts des ressources hydriques s'est répercutée sur la dotation moyenne par habitant en eau potable qui a atteint, actuellement, plus de 165 litres/jour par habitant, alors qu'elle n'était que de 123 litres en 1999 et de 160 litres en 2007, et sur la fréquence de la distribution de l'eau au niveau des 1.541 communes du pays, dont 70% reçoivent désormais l'eau quotidiennement contre 45% en 1999. Le réseau national d'alimentation en eau potable totalise 60.000 kilomètres. 
Grâce à un réseau national d'assainissement des eaux usées de quelque 38.000 kilomètres, contre 21.000 kilomètres en 1999, soit une progression de près de 82%, le taux national de raccordement à l'égout est passé de 72% en 1999 à 86% en 2008. 
La réalisation de 40 stations d'épuration des eaux usées et la réhabilitation de 20 autres, a permis, par ailleurs, de faire passer les capacités nationales de traitement des eaux usées de 90 millions de m3 en 1999 à 350 millions actuellement. Elles atteindront 600 millions en 2010 avec la réception des projets en cours de réalisation. Cette mobilisation de ressources hydrauliques a permis, également, l'irrigation, en 2007, de 24 périmètres agricoles totalisant 219.000 hectares, alors que 4 autres totalisant près de 11.000 hectares étaient prévus à la livraison en 2008 dans les wilayas de Tlemcen, Tiaret, Jijel et Oum El Bouaghi. Une quinzaine d'autres périmètres totalisant une superficie de plus de 120.000 hectares sont également en cours de réalisation. 
Les retenues collinaires, dont le nombre avoisine les 460 en 2008, participent, de leur côté, avec un potentiel de 44 millions de m3, à l'irrigation de 850.000 hectares dans le cadre de la petite et moyenne hydraulique. 
L'irrigation agricole devra, également, profiter du recyclage des eaux usées.
Il est à noter, enfin, que le souci de mieux gérer la ressource en eau potable a amené les pouvoirs publics à conclure des contrats de gestion intégrée des réseaux de distribution, avec des sociétés spécialisées au niveau de grandes villes dont, Alger, Oran, Constantine et Annaba. 
En combinant ainsi plusieurs technologies (dessalement, retraitement et réutilisation des eaux usées, utilisation des eaux de pluie…) associées à une meilleure gestion (et surtout entretien) de ses réseaux l’Algérie serait-elle en phase de devenir l’exemple à suivre pour sa gestion raisonnée de ses ressources en eau, l’avenir nous le dira car malgré ces efforts et les budgets colossaux investis, certaines zones restent encore inégalement raccordées: ainsi la wilaya (province) d’Oran, qui a bénéficié de plusieurs projets de stations de dessalement (deux stations monoblocs, deux autres stations de dessalement à Béthioua et Arzew), de la réfection du réseau de l’AEP (Approvisionnement en eau potable), etc. Cet effort aurait permis à la wilaya d’atteindre un taux de raccordement au réseau AEP de l’ordre de 90%. Mais des dizaines de quartiers et d’extensions urbaines et villages demeurent sans eau potable. Plus grave, des quartiers attendent depuis 10 ans un branchement au réseau d’AEP, quand ce n’est pas ce même réseau qui n’est pas aux normes et où aucune goutte ne peut couler. Résultat : les revendeurs d’eau douce ont encore de beaux jours devant eux et les citoyens déboursent jusqu’à 400 DA et plus chaque mois pour s’approvisionner en eau. Le secteur de l’habitat, qui a permis grâce aux différents programmes de réaliser quelques 39 560 logements abaissant le taux d’occupation par logement à 5,1 en 2008, n’a pas pour autant trouver l’équation au problème de l’habitat précaire et du vieux bâti. Rien que pour la ville d’Oran, ce sont plus de 2 200 immeubles menaçant ruine et qui concernent plus de 13 000 familles à reloger de façon urgente.
Lors de la visite du chef de l’État en décembre dernier, la wilaya s’était vu octroyer, au titre de budget complémentaire, un montant de plus de 14,5 millions de dinars où le secteur de l’urbanisme représentait la plus grande portion, soit plus de 6 millions de dinars. Fin février en marge de la visite du Président à Arzew, le ministre de l’Intérieur a, dans un document remis à la presse, évoqué le programme quinquennal prévisionnel d’un montant total de 194 milliards de dinars, dont seulement pour l’heure 60,1 milliards de dinars ont été autorisés. Dans cette projection du futur plan quinquennal, c’est le secteur de l’eau qui bénéficiera de l’effort de budgétisation le plus élevé avec un total prévisionnel de 16 millions de dinars. Ce qui fait dire au ministre de l’Intérieur que très prochainement à Oran il y aura de l’eau H24... A suivre…

dimanche 1 mars 2009

Accord autour du “canal de la paix” au Moyen-Orient

Après dix ans de négociations, un accord portant sur la faisabilité d'un canal d'alimentation en eau de la mer Morte par la mer Rouge a été signé par Israël, la Jordanie et l'Autorité palestinienne. Evalué à 15 milliards de dollars, ce « canal de la paix » permettrait de produire 800 millions de mètres cubes d'eau potable grâce à des usines de dessalement.
Ce projet vraiment prometteur pour toutes les populations de la région, mais que l'intervention d'Israël à Gaza risquait de remettre en question, est d’une nécessité vitale à moyen terme : agriculture intensive et industries assèchent peu à peu le Jourdain, qui, désormais, peine à alimenter la mer Morte, réduite de plus en plus à un lac de sel.

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