Soixante-dix millions de personnes boivent une eau contaminée par de l'arsenic en Inde et au Bangladesh. Une méthode découverte par des chercheurs indiens et européens, relance l'espoir de traiter le poison. L'arsenic provoque des lésions cutanées et, à long terme, des cancers.
Présent naturellement dans les sédiments du delta du Gange et du Bhramapoutre sous forme solide, il s'est insinué dans l'eau après le creusement de millions de pompes et le développement de l'agriculture irriguée dans les années 1970.
La technique mise au point par l'équipe du chimiste indien Bhaskar Sengupta, de la Queen's University de Belfast (Royaume-Uni), consiste à extraire l'eau contaminée du sous-sol par un système d'aspersion puis à l'exposer à l'oxygène de l'air, avant d'en renvoyer une partie dans la nappe. "En maintenant le contact entre l'eau et l'air pendant assez longtemps, on change la microbiologie de l'aquifère, ce qui permet à l'arsenic de précipiter et de retourner à sa forme solide", explique M. Sengupta.
Six sites pilotes implantés dans l'Etat du Bengale-Occidental en Inde ont démontré l'efficacité de la technologie. D'autres modes de traitement existent, comme les filtres. Mais ils ne permettent de traiter que de petites quantités d'eau et produisent des déchets. "Une de nos unités peut alimenter en eau 5 000 familles pendant vingt ans", affirme M. Sengupta.
La technologie est en libre accès, les pièces nécessaires à la construction sont disponibles localement, et son coût d'entretien est modeste. L'installation, en revanche, revient à 2 500 euros, un prix comparable au creusement d'un forage profond (les roches souterraines profondes sont exemptes d'arsenic). Cela reste élevé pour les pays concernés.
Bien que la pollution ait été découverte en 1993, une grande partie de la population reste encore exposée, faute de moyens mais aussi, selon certains observateurs, de volonté politique.
Dans 8 000 villages bangladais, presque la totalité des puits est empoisonnée. Pour alerter des risques, le gouvernement a fait peindre les sources d'eau contaminée en rouge mais la population renonce difficilement à une eau dont l'arrivée avait été considérée comme un bienfait dans les années 1970.
Le creusement des puits lancé par l'Unicef visait à éradiquer les maladies liées à la consommation d'eaux de surface polluées, qui provoquaient 250 000 morts par an.
Si elle n'est pas traitée, la pollution à l'arsenic pourrait aussi causer la mort de centaines de milliers de personnes.
Source : Le Monde
1 commentaire:
Si les choses et surtout le problème de l'arsenic dans les ressources était aussi simple que cela...
bienheureux les simples d'esprit....
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