jeudi 17 juin 2010

Les barrages chinois tuent le Mékong


Cette année, la situation du fleuve Mékong est extrêmement problématique. Depuis plus de 50 ans, son niveau n’a jamais été aussi bas.
Beaucoup se retourne vers le gouvernement chinois, leur réclamant des explications. Cependant, le vice-ministre des affaires étrangères, Song Tao, lors du sommet sur la commission sur le fleuve Mékong qui a eu lieu la semaine dernière, a rejeté toutes les accusations dont la Chine a fait l’objet :
« Les statistiques montrent que la récente sécheresse qui a frappé l’ensemble du bassin est attribuable au temps extrêmement sec ; le déclin du niveau des eaux du Mékong n’a rien à voir avec le développement de projets hydroélectriques ».

Le Mékong a toujours été le lieu de conflit entre la Chine et ses pays voisins. Prenant sa source au Tibet, il traverse toute la Chine avant de desservir la Birmanie, le Laos, la Thailande, le Cambodge et enfin le Vietnam.
Il y a une vingtaine d’année, les chinois ont entamé le début d’un grand chantier d’installation de barrages tout au long du fleuve. A l’époque, personne n’a perçu les conséquences que cela allait engendrer. Actuellement, la Chine possède 4 barrages et en projette quatre supplémentaires. Ayant pris conscience de la situation, et inquiets de cette politique d’aménagement du fleuve, les pays en amont de la Chine ont fondé en 1995, la Mekong River Commission qui prône le ‘developpement durable’ autour de ce fleuve qui fait vivre plus de 60 millions de fleuve en dehors du territoire chinois. Pékin, qui a décidé ne n’être que ‘partenaire’ dans cette agence intergouvernementale, est en position de force étant donné qu’il n’existe aucune législation internationale sur l’utilisation des fleuves transfrontaliers. De fait, elle entend bien utiliser cette ressource comme bon lui semble.

Face à la situation actuelle du Mékong, c’est le ‘changement climatique’ qu’elle tient responsable. Même si on constate des
‘conditions naturelles exceptionnelles’ on peut s’interroger sur les incidences des actions chinoises.
Un rapport des Nations Unies et de l’Institut asiatique de technologie rendu public l’année dernière estime que ces constructions « risquent, à terme, de mettre sérieusement en péril le Mékong et ses richesses naturelles ».

On comprend alors l’inquiétude des voisins. Le Bangkok Post déclarait dans son éditorial : « Les barrages chinois tuent le Mékong ».
Pour montrer leur bonne foi, Pékin s’est engagé à donner des informations sur les barrages et en particulier sur la situation du fleuve sur le territoire chinois. La Mekong River Commission s’est félicité de cette décision, la qualifiant de « pas en avant significatif ».

Source : Affaires stratégiques

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