jeudi 31 décembre 2009

Les océans, pièges à gaz à effets de serre


Les océans jouent le rôle d'un gigantesque piège pour les principaux gaz à effet de serre (GES) et cela a un coût écologique pour l'ensemble des espèces vivantes marines, lit-on dans un rapport du Projet européen sur l'acidification océanique.
Une augmentation de l'acidité des mers risque d'affaiblir les coquilles et fragiliser dans le même temps les êtres vivants qui les ont bâties pour se protéger. La vie va devenir plus bruyante pour les dauphins, dans la mesure où le son circule mieux dans une eau saturée de carbone.
"C'est un phénomène mondial qui sera le plus durement ressenti, en premier lieu, dans les régions polaires, mais cela ne veut pas dire que les eaux des régions chaudes ne seront pas touchées", a relevé Carol Turley, du Laboratoire océanographique de Plymouth, au cours d'une conférence de presse, en marge de la conférence de Copenhague sur le climat.
Les mers du globe sont déjà d'un tiers plus acides qu'elles l'étaient au commencement de la révolution industrielle, au XIXe siècle. Elles le deviendront plus encore dans la mesure où les rejets de gaz à effet de serre vont continuer d'augmenter.
Les micro-Etats insulaires qui dépendent du tourisme pour leur économie craignent que les récifs coralliens, très prisés des plongeurs, ne se dégradent, voire meurent.
La modification de l'état des mers serait, d'après les auteurs du rapport, la plus importante depuis 55 millions d'années.
De l'avis de Carol Turley, les dirigeants de la planète devraient s'entendre pour maintenir les concentrations de dioxyde de carbone dans l'atmosphère en dessous de 450 parts par million, afin d'éviter aux mers les bouleversements les plus dramatiques.
"Une réduction substantielle et urgente des émissions de dioxyde de carbone est la seule solution", ajoute-t-elle.
Les océans sont souvent oubliés dans les négociations sur le climat, ou sont négligés, parce que l'océanographie est moins connue et peut-être parce que les humains vivent sur les terres et se préoccupent de leurs environs immédiats, estime Carl Gustaf Lundin, qui dirige le programme vie marine à l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
Il ne sera quoi qu'il en soit pas possible de revenir avant très longtemps sur les changements déjà intervenus.
"Il faudra des dizaines de milliers d'années pour que le dioxyde de carbone disparaisse, absorbé par la chimie océanique et les sédiments. Ce n'est donc pas un problème à court terme", fait remarquer Carol Turley.
Les scientifiques relèvent que l'acidité croissante des eaux de mer perturbe le processus de calcification utilisé par les mollusques pour se doter de coquilles ainsi que par les coraux.
Par exemple, les foraminifères, des protozoaires qui vivent à la surface des océans, jouent un grand rôle dans la capture du C0² et son transfert vers les fonds marins, où il peut être emprisonné pendant des décennies voire des siècles.

mercredi 30 décembre 2009

Au fond des océans...

David Gallo, pionnier de l'exploration océanographique, ambassadeur enthousiaste des mondes sous-marin, détaille dans cette vidéo en anglais le monde fascinant des grands fonds, avec ses formes de vies incroyablement diverses et abondantes. A l'heure où le changement climatique est à l'horizon de bien des préoccupations, que se passe-t-il dans les abysses ?

Des images saisissantes...



source : TED

mardi 29 décembre 2009

Quand la Méditerranée était à sec...

Il y a 5,6 millions d’années, à l’ère messinienne, la Méditerranée s’est asséchée. Le détroit de Gibraltar était bloqué. 300 000 années plus tard, les eaux de l’océan Atlantique ont de nouveau pu remplir le vaste bassin. Les processus géophysiques expliquant ces événements ne sont pas encore totalement connus.
Des chercheurs espagnols de Barcelone proposent un nouveau scénario pour le remplissage de la mer Méditerranée au Zancléen, il y a 5,3 millions d’années. Selon Daniel Garcia-Castellanos et ses collègues, tout aurait commencé par un écoulement modeste des eaux océaniques creusant progressivement la barrière rocheuse au niveau de Gibraltar pendant quelques centaines d’années.
Ce ‘ruisseau’ n’aurait permis de remplir que 10% du volume de la Méditerranée, selon les chercheurs. Une fois la digue suffisamment érodée, une brusque inondation se serait produite, déversant en moins de deux ans les 90% restants. A ce moment-là, le niveau de la mer Méditerranée se serait élevé de 10 mètres par jour!
Pour élaborer ce scénario, les chercheurs catalans, associés à un collègue de l’Institut des sciences de la Terre de Paris (CNRS/ UPMC), ont d’abord utilisé des relevés sismiques et des données de forage pour étudier les fonds du détroit de Gibraltar. Ils ont ainsi mis en évidence la présence d’un chenal de 200 kilomètres de long traversant le détroit. Utilisant des modèles d’érosion par des rivières et des écoulements, ils en ont déduit que ce chenal avait été creusé par un déversement subi de l’océan Atlantique vers la Méditerranée. Ces travaux sont publiés aujourd'hui dans la revue Nature.
Beaucoup d’interrogations demeurent sur l’histoire de cette mer, notamment sur les causes de la crise messinienne et sur les changements qui ont permis à l’Atlantique de pouvoir de nouveau alimenter la Méditerranée

source : Sciences-et-Avenir

lundi 28 décembre 2009

Best of Infos-eau n°5 : L'eau en Algérie

Infos-eau vous propose, à l'occasion des fêtes de fin d'année, de revivre les posts les plus chauds publiés en 2009 : ici un article sur L'eau en Algérie.

L'Algérie, en matière d'accès et de traitement de l'eau, revient de très loin. Géographiquement, tout d'abord, avec une hauteur moyenne annuelle des précipitations de l'ordre de 423 mm, le pays fait partie de ce croissant nord-africain où le manque et la rareté des pluies ont considérablement pénalisé la politique hydraulique depuis l'indépendance, du moins tant que celle-ci est restée axée sur la mobilisation de ces ressources naturelles par voie de captage (barrages, retenues, etc). L'Algérie présente en effet un climat semi-aride qui se caractérise par une forte irrégularité pluviométrique, ce qui donne sur le plan des régimes hydrologiques une extrême irrégularité saisonnière et interannuelle des écoulements qui est accentuée par de longues périodes de sécheresse, des crues violentes et rapides, et une érosion intense avec des transports solides importants.
Par ailleurs, la prise de conscience politique du caractère nodal de la question de l'eau pour le développement a été relativement tardive, faute de moyens d'une part, et du fait des troubles qui accaparaient l'attention d'autre part. Jusque dans les année 90, 50% de l’eau potable se perdait dans un réseau archaïque voire en état de délabrement, tant les fuites étaient considérables. Il y a eu des moments où les Algériens ne disposaient d’eau qu’une fois par semaine. Paradoxalement, les rues étaient inondées par les fuites de conduites. Les robinets défectueux dans les institutions publiques (écoles, administration, hôpitaux...) étaient monnaie courante. Et même si le robinet était en bon état, l’eau coulait à perte... Cette négligence a amené le pays à ne disposer que de quelques mois de réserve d’eau potable, et à se retrouver au bord d'une crise hydrique paralysant l'ensemble de l'économie.
Pourtant, l'Algérie dispose de deux ressources décisives, l'une en eau douce, l'autre en eau salée. La première est constituée par la nappe albienne, très profonde (plusieurs centaines de mètres), immense (elle recouvre tout le Sahara central jusqu'en Libye), et qui semble presque inépuisable – de fait, la nappe albienne est l’une des plus grandes sources d’eau potable de la planète. La juste utilisation de cette nappe, qui n'est pas renouvelable, pour l'irrigation et les besoins industriels (nucléaires notamment), sera un facteur déterminant du développement de l'intérieur du pays. La seconde est constituée par le front de mer de centaines de kilomètres, où se concentre la majeure partie des agglomérations : dès le courant des années 1990, l'Algérie a compris que le salut lui viendrait des infrastructures de dessalement qu'elle saurait mettre en place, et a engagé un programme massif d'équipement.
Des milliards de dollars ont donc été injecté dans la technologie du dessalement, avec des résultats déjà parlants : jusqu'à cette année, la plus grosse usine de dessalement du monde était par exemple construite dans la région d’Oran. Avec une capacité de 500.000 mètres cubes par jour, elle fournit de l’eau potable à près de 5 millions d’habitants. 15 autres stations de dessalement doivent être achevées en 2010 pour l'approvisionnement en eau potable des agglomérations urbaines, couvrant ainsi près de 10% des besoins en eau potable de l'ensemble du pays. Et l’Algérie entend construire au moins 33 stations d’ici à 2019, selon les prévisions officielles.
Par ailleurs, même si un travail considérable reste à faire, le réseau est en voie de rénovation à un rythme accéléré, et les principales agglomérations ne souffrent désormais plus que de coupures intermittentes.

L'Algérie est un exemple quasiment unique en Afrique d'un pays qui est parvenu à accomplir sa révolution de l'eau. Partie d'une situation post-coloniale extrêmement défavorable, prisonnière d'une guerre civile qui a longtemps mobilisé tous les efforts que les gouvernements successifs auraient pu faire en matière de développement, l'Algérie est en train de se doter des infrastructures et des technologies qui lui permettront de faire de sa situation une richesse. Ces efforts ont été rendus possibles par une politique volontariste, qui a commencé, en 1995, par la tenue d’Assises Nationales de l’Eau, au cours desquelles ont été adoptés les principes d'une Nouvelle Politique de l’Eau, introduisant notamment la possibilité pour les maître d’ouvrages de concéder leurs installations d’eau potable ou d’assainissement à des opérateurs privés. Ainsi les transferts de compétences depuis des experts (français notamment) ont-ils pu se mettre en place. Le gouvernement algérien a également su faire comprendre à son opinion publique que la hausse du prix de l'eau, en particulier courant 2005, permettrait de dégager les sommes nécessaires aux investissements : l'Etat a d'ailleurs montré l'exemple en payant pour la première fois de manière régulière ses propres factures d'eau.

L’Algérie se prépare à aborder un autre plan quinquennal extrêmement dense, après une décennie de développement rapide de ses équipements. On se fera une bonne idée de l'émulation du secteur algérien de l'eau au SIEE Pollutec, Salon international des équipements, des technologies, et des services de l’Eau, qui, après cinq éditions à Alger, se tiendra pour la première fois à Oran du 17 au 20 mai 2010, réunissant tous les grands acteurs algériens de l'eau et les principaux opérateurs internationaux, fournisseurs d'équipements et prestataires de services.

Best of Infos-eau n°4 : Ces eaux minérales qui nous veulent du bien

Infos-eau vous propose, à l'occasion des fêtes de fin d'année, de revivre les posts les plus chauds publiés en 2009 : ici un article sur le marketing des eaux minérales.

Nous avons tous à l'esprit les images du monde merveilleux que les vendeurs d’eau en bouteille nous promettent traditionnellement sur les packagings de leurs produits : la jeunesse de notre corps par l'élimination, une nature intacte, des nourrissons en patins à roulettes aux yeux pétillants (merci photoshop)...

Quand on y réfléchit deux secondes, on ne peut pas dénier un certain culot aux publicitaires : car la seule chose que les eaux en bouteille font maigrir, c'est notre portefeuille (elles sont en moyenne 200 fois plus chères que l'eau du robinet), quant à la nature, gageons qu'elle se passerait bien des 170 000 tonnes de plastiques d'emballages (rien que pour la France) appelés à encombrer nos poubelles ; le plus cynique, au vu du bilan écologique désastreux de cette industrie, c'est encore de montrer des bambins : on leur laissera déjà une planète bien chaude, c'est sûr, mais de là à leur remettre une louche de millions de tonnes de CO2 pour transporter des palettes de bouteilles à leur riante effigie, il fallait oser.

Seulement voilà: après s'être notoirement enrichis pendant des décennies, les vendeurs d’eau en bouteille voient depuis quelques années l'avenir sous un jour nettement plus sombre. Même si les pays émergents représentent un potentiel de croissance encore considérable, dans les économies occidentales, une prise de conscience a lieu, et des initiatives se multiplient pour dénoncer l'aberration économique et le scandale écologique que constitue l'eau en bouteille. Quelques exemples parmi tant d'autres, aux Etats-Unis, la Conférence des maires a voté une résolution appelant les municipalités à abandonner l'eau en bouteille et à promouvoir l'importance des réserves publiques d'eau potable, à Londres, la ville impose l’eau du robinet dans la restauration avec sa campagne « London on Tap », en Australie, les habitants de la ville de Bundanoon, un lieu touristique célèbre pour ses beaux paysages et se trouvant à 150 kilomètres au sud-ouest de Sydney, a même voté avec une écrasante majorité l’interdiction pure et simple des bouteilles d'eau en plastique. Ces campagnes ne sont pas forcément très coordonnées, mais elles traduisent une évolution des mentalités dont l'impact sur les ventes est indéniable. Un peu de crise financière par là-dessus, et les minéraliers boivent le bouillon (je sais, c'est facile) : car le consommateur, quand les temps sont durs et que c'est bon pour son budget, a tendance à devenir vite écolo.

Bilan des courses en France, le marché s'est retourné en 2007. Et les ventes en 2008 ont fini à -7,3% ! Evian, qui représente presque 10% du chiffre d'affaires de Danone, ne produit plus qu'1,5 milliards de litres, pour une capacité de 2 milliards. Et encore est-elle la marque qui s'en sort le mieux : Nestlé Waters tablait pour sa part, à la mi-année dernière, sur une production 2008 « pessimiste » d'1,6 milliards de bouteilles, et n'a pu en écouler qu'1,4 milliard (source Challenges). Ajoutez à cela qu'au sein même du rayon eaux en bouteille, les eaux de source, moins chères, commencent à sérieusement cannibaliser leurs grandes soeurs « minérales ».

Deux leviers s'imposaient pour redonner de l'attractivité à court terme aux grandes marques : la promotion et la communication. Sur le premier, elles ont fortement appuyé : la part de vente sous promotion a quasiment doublé en deux ans. Sur la communication, l'affaire est autrement épineuse : car l'heure ne semble plus à l'innovation (les eaux aromatisées, qui ont tiré la croissance du marché au début des années 2000, sont à -22%), et les fallacieuses promesses de jeunesse, santé, minceur, etc., qui ont fait les beaux jours du secteur, ont été battues en brèche par la communauté scientifique, et ne font plus recette. Restent donc les publicités choc de la marque cristalline, associant l'eau du robinet aux eaux usées des toilettes. Reste surtout à revenir aux fondamentaux, à la raison d'être de ce marché : la peur diffuse du robinet.

Aujourd'hui, l'eau du robinet est en France le produit alimentaire le plus surveillé ; 85% des français lui font d'ailleurs confiance (baromètre CIEau – TNS Sofres 2009). Sa qualité est presque partout équivalente, voire supérieure, à celle d'un bon nombre d'eaux en bouteille. Mais qu'importe ; qu'importe aussi que dans le monde, chaque année, 1,5 à 2 millions de personnes meurent faute de bénéficier d'une eau de la même qualité que celle qui coule dans nos cuisines. Il suffit d'instiller le doute. De parler de la santé des tout-petits. De sous-entendre, quand on n'a rien à montrer.

Dans ce registre, l'inflexion est très nette : voyez par exemple cette campagne réalisée par Danone dans le magazine « Côté Mômes », diffusé dans les maternités et les hôpitaux. Entre deux articles renforçant la caution médicale, un sur l'ostéopathie pour les tout-petits, et un sur la psychologie des mamans, se glisse un « comedito» (quelle dénomination pudique!) de 4 pages sobrement intitulé « Pour la santé des bébés et des mamans... Quelle eau choisir ? ». On conserve bien sûr la typographie et les codes du reste du magazine : il s'agit de nous informer, en toute objectivité, sur la question de l'eau pour les nourrissons. C'est même le rédacteur en chef qui se fend d'un petit chapeau pour expliquer : « l'eau est un aliment essentiel à la santé de votre enfant (…) Mais toutes les eaux ne conviennent pas aux besoins du bébé ». Seul le code-couleur est celui d'Evian, pour le reste, on s'intéresse surtout à l'eau du robinet.
Pas pour en dire du mal, bien entendu, juste quelques petites phrases : certes, l'eau du robinet est utilisable pour votre tout-petit, mais il suffit d'une fois... ne vous inquiétez pas, avec tout le chlore et les produits chimiques qu'on met dedans, il n'y a que le problème des canalisations en plomb... bien entendu, pas de risque, si vous pouvez par vous-même contrôler en continu sa qualité... Les escrocs qui font du porte-à-porte en terrorisant les petits vieux pour leur installer des alarmes à prix d’usure ont-ils d’autre technique de vente?

On n'allait pas s'arrêter en si bon chemin : il fallait quand même trouver une garantie pseudo-scientifique à tout cela. Et dans ce contexte, un rapport est miraculeusement sorti du chapeau du bon docteur Servan-Schreiber, qui justifiait récemment son existence médiatique en s’attaquant à la dangerosité des téléphones mobiles. Cette fois-ci, c’est avec l’aide de WWF-France qu’il déclencha sa tempête dans le verre d’eau, recommandant (au terme d’une « étude » qui consistait en fait en une compilation de données déjà parfaitement établies), je cite, « aux personnes malades du cancer ou qui sont passées par la maladie de ne boire quotidiennement de l’eau du robinet que si elles sont sûres de sa qualité »… Devant l’indignation des experts, du ministère et des écologistes (qui eurent beau jeu de rappeler que deux études scientifiques de mars 2006 et de novembre 2008 soulèvent également la question de la migration du plastique de la bouteille vers l’eau de substances nocives comme l’antimoine), Servan-Schreiber a affirmé ne pas avoir voulu critiquer l’eau du robinet, et s’en est tenu à cette position d’évidence :
La qualité de l’eau est globalement bonne en France, mais cela dépend un peu des régions et des dispositifs mis en place pour la traiter ; il est aussi très probable que boire une eau de mauvaise qualité est dangereux. En somme, rien de nouveau sous le soleil. Mais alors pourquoi lancer cette polémique ? Comme disent les Dupond et Dupont dans « Tintin au pays de l’or bleu », pardon de l’or noir, cherche à qui le crime profite.

Dernier volet du marketing anxiogène, bien sûr, la toile. La question mériterait une enquête à part entière, tant les inénarrables interventions des marketeux de tous poils sur les forums féminins sont à se taper sur les cuisses, mais limitons-nous à un anecdote : l'étude sus-mentionnée de notre bon docteur Servan Schreiber, sur l'eau et le cancer, a été diffusée le 23 juin 2009. Le même jour, à 14h17, l'info était relayée sous l'article « eau du robinet » de l’encyclopédie en ligne Wikipedia par un contributeur répondant au surnom de Wikiman75. Une telle réactivité est bien entendu exceptionnelle : par comparaison, l'article « eau minérale » annonce toujours tranquillement que le secteur est en pleine croissance, tiré par les eaux aromatisées, le tout se fondant sur des données de 2003. Réactivité exceptionnelle, donc, surtout pour un rédacteur qui n'était pas intervenu sur wikipedia depuis le 12 septembre 2008, et dont les contributions précédentes étaient de publier la liste des interdictions à la consommation d'eau du robinet... C’est curieux, non ? Vous n'auriez pas vu passer un nourrisson sur des patins à roulettes ?


Pour en savoir plus :


Best of Infos eau n°3 : Les réserves en eau vues de l’espace

Infos-eau vous propose, à l'occasion des fêtes de fin d'année, de revivre les posts les plus chauds publiés en 2009 : ici un article sur les réserves en eau vues de l'espace.

Le satellite GRACE (Gravity Recovery & Climate Experiment) lancé par la NASA et l'agence spatiale allemande en 2002 permet d’évaluer le niveau des réserves d'eau souterraine depuis l’espace. Cet appareil permet en effet de mesurer la décharge des nappes phréatiques, autrement dit les aquifères, à partir des variations de la gravité.
Ce satellite à notamment permis de révéler l’ampleur de la sécheresse du bassin Murray-Darling, le réseau hydrographique le plus important de l'Australie. La surexploitation des réserves en eau, les problèmes de pollution et de salinité ainsi que l'importante sécheresse qui sévit depuis 2001 ont conduit à une profonde dégradation du système. Au titre des conséquences, le bassin connait depuis maintenant plusieurs années des températures estivales anormalement élevées.
Une étude conduite par des chercheurs australiens de l'Université James Cook, de l'Université Nationale Australienne (ANU) et du CSIRO et par un chercheur français du CNRS a révélé l'impact de la sécheresse dans cette région où la pluviosité a été très faible pendant plusieurs années de suite. La sévérité de la sécheresse et son impact sur les réserves d'eau ont été évalués, à l'échelle du bassin, grâce à une étude combinant des données satellite, des mesures in situ et obtenues à partir de modèles hydrogéologiques. Les données satellite du programme GRACE ont été utilisées d'une part, pour quantifier les déficits en eau contenues dans des réservoirs (retenues d'eau artificielles ou naturelles), sols et nappes souterraines et d'autre part, leurs variations au cours du temps. Le bassin a perdu environ 200 km3 entre 2000 et 2008, et seulement 6% de ce déficit concerne l'eau de surface. Les eaux souterraines représentent plus de la moitié du déficit et l'humidité du sol, le reste.
Les observations montrent un assèchement rapide des réservoirs et des sols pendant les deux premières années après le début de la sécheresse en 2001, avec une perte d'environ 12 et 80 km3 respectivement, entre janvier 2001 et janvier 2003. La sécheresse a conduit à l'assèchement presque complet des réservoirs d'où provient la presque totalité de l'eau utilisée pour l'irrigation et la consommation domestique. Les aquifères continuent encore à se vider 6 ans après le commencement de la sécheresse, avec une perte de 104 km3 d'eau entre 2001 et 2007. La sécheresse hydrologique a continué après le retour à des précipitations normales pendant l'année 2007.
De même entre 2002 et 2008, GRACE a permis d'observer une baisse moyenne de 4 cm par an des nappes des Etats indiens du Pendjab, du Rajasthan et de l'Haryana, selon une étude publiée dans la revue Nature jeudi 13 août. Ces réservoirs naturels ont perdu 109 km cube d'eau, l'équivalent du triple des prélèvements d'eau effectués pour couvrir les besoins de la France chaque année... "Si des mesures ne sont pas prises rapidement pour assurer un usage de l'eau durable, préviennent Matthew Rodell (NASA) et ses cosignataires, les conséquences pour les 114 millions d'habitants de la région pourraient être une baisse de la productivité agricole et des pénuries d'eau potable conduisant à d'importantes tensions socio-économiques."

Pour aller plus loin : http://www.csr.utexas.edu/grace/

Best of Infos-eau n°2 : Le recyclage des eaux usées

Infos-eau vous propose, à l'occasion des fêtes de fin d'année, de revivre les posts les plus chauds publiés en 2009 : ici un article sur le recyclage des eaux usées.


La disponibilité et l’approvisionnement en eau potable est un des enjeux majeurs pour les prochaines décennies. Il est même à craindre que ponctuellement ou de façon plus chronique aucun pays, ne sera épargné parce problème. Le dernier exemple en date, l’Espagne, montre que les pays occidentaux sont également concernés. Cependant, si nous sommes entrés dans une ère de ressources rares ce n’est pas à cause d’une pénurie car la quantité d’eau ne diminue pas, mais bien parce que les usages augmentent. Les raisons en sont variées : l’augmentation de la population et sa concentration dans des centres urbains importants, l’accession au développement de nouveaux pays et avec le développement de nouveaux besoins en eau… Certains voient également dans le phénomène de changement climatique une de ces raisons, cependant, il est certainement plus réaliste de considérer que les changements climatiques sont un accélérateur du décalage existant entre les besoins et les ressources. Parmi les solutions pouvant exister on parle souvent de la désalinisation mais beaucoup moins fréquemment d’une autre ressource « alternative », la réutilisation des eaux usées. Pourtant cette ressource est la seule ressource qui augmente en même temps que la consommation, ce qui en fait une ressource toujours disponible.

Le recyclage des eaux usées présente, l’avantage majeur d’assurer une ressource naturelle et de contribuer à la gestion intégrée de l’eau. Si l’industrie fut la première à s’intéresser sérieusement au recyclage, depuis quelques années le recyclage des eaux usées tend à devenir une pratique acceptée notamment pour l’irrigation, l’arrosage des espaces vers et pourrait rapidement être promue au titre de solution y compris pour des usages domestiques.

Dans le secteur de l’industrie, le recyclage des eaux usées représente un procédé intéressant car par son utilisation les entreprises réalisent une réduction de leur consommation d’eau de 40 à 90% mais il représente aussi un enjeu pour l'environnement, car il permet d'économiser les ressources et de diminuer les rejets.

En France, à Lamballe, dans les Côtes-d'Armor, Veolia a construit pour les abattoirs porcins d'une coopérative agricole, la Cooper, des installations qui traitent 14.000 mètres cubes par semaine.

Au delà du secteur industriel, l'utilisation la plus fréquente est ensuite l'irrigation agricole, mais aussi l'arrosage des golfs (Pornic, Sainte-Maxime…).

En Italie, à Milan, la ville a initié cette pratique en implantant la plus grande usine de recyclage des eaux usées d’Europe avec une capacité de plus d’1 millions d’équivalent habitants, permettant de recycler les eaux usées traitées pour l’irrigation de plus de 22 000 hectares de cultures.

En Corse, à Spérone, une station d'une capacité de 280 m³/jour prend en charge les effluents domestiques d’une résidence touristique. Les eaux usées subissent une série de traitements avant d'être utilisées pour l'arrosage du golf de 18 trous consommant autant d'eau qu'une ville de 15.000 à 36.000 habitants.

Enfin, l’exemple le plus récent se trouve en Chine, où la municipalité de Beijing, en prévision des Jeux Olympiques, a envisagé d'utiliser pour l’année 2008, 3,7 milliards de mètres cubes d'eau, dont 260 millions de m3 sont de l'eau recyclée, soit à peu près le sixième du volume global de l'eau à utiliser, exclusivement dédiés à l’arrosage de 10 millions de m2 d’espaces verts.

Le dernier usage et le plus prometteur du recyclage de l’eau pour répondre à la demande croissante des régions urbaines est la réalimentation des nappes, voire directement la production d'eau potable.

En Europe, à Barcelone, par exemple, une usine de traitement tertiaire recycle les eaux usées municipales. Les eaux recyclées servent ici à la fois à l'irrigation et à éviter les intrusions d'eau de mer dans les nappes : 2500 mètres cubes d'eau douce sont ainsi réinjectées chaque jour dans l'aquifère.

Plusieurs régions très arides, telles qu’en Afrique ou en Asie utilisent d’ores et déjà cette ressource alternative afin de réalimenter les nappes, ou être directement utilisée comme eau potable.

En Namibie, les habitants de la capitale consomment de l'eau issue à 35% du recyclage de leurs eaux usées. « Voilà vingt ans que la Namibie, qui est dans une zone géographique de stress hydrique, recycle son eau pour la rendre potable, en particulier pour la ville de Windhoek, située dans une zone aride éloignée de la côte, et donc sans possibilité d'usage d'eau dessalée par exemple », constate Hervé Suty, directeur du centre de recherche sur l'eau de Veolia.

Ainsi depuis quelques années ; la ville-Etat de Singapour en collaboration avec Veolia Water accentue ces ressources d’eau disponibles par une adjonction d’environ 1 % d'eaux recyclées dans l’eau utilisée pour l’usage domestique. Marc Chevrel, directeur marketing chez Degrémont Technologies, affirme-lui que les Chinois sont eux aussi « très tentés de produire de l'eau potable à partir des eaux usées. » En Australie, à Goulburn, la population consomme d’ores et déjà une eau recyclée.

Mais le plus grand complexe existant à ce jour se trouve aux Etats-Unis, dans le comté d’Orange. Il s’agit d’un complexe de remplissage des eaux souterraines d’un montant de 480 millions de dollars, mis en marche en janvier 2008 qui fournit aujourd’hui 20% de l’eau consommée pour environs 2,3 millions de personnes. Dans un article paru le 9 aout dans le New-York Times Magazine, la journaliste Elizabeth Royte estime que ce complexe de recyclage d’eaux usées représente « une des plus importantes avancées de santé publique du pays depuis 150 ans. »

Aux vues de ces différents exemples à travers le monde, le recyclage de l’eau représente ainsi une technique en pleine expansion.

Les spécialistes estiment que, « dans les sept prochaines années, les capacités mondiales devraient plus que doubler pour passer à 55 millions de mètres cubes par jour. Soit une croissance de 10 à 12 % par an, en moyenne dans le monde. Avec des pointes de 41 % par an en Australie, de 27 % en Europe et de 25 % aux Etats-Unis. »

Aussi, différents secteurs tels que la recherche scientifique s’y intéressent et développent des systèmes destinés à l’usage des particuliers.

Aux Etats-Unis, Ashok Gadgil, scientifique au Lawrence Berkeley National Laboratory en Californie, est l’inventeur du concept SolarVoir, un appareil composé d’un réservoir modulaire en PEHD (Polyéthylène Haute Densité) et utilisant une technologie UV, conçu pour collecter les eaux usées domestiques dans le but d’être recyclées et réutilisées plusieurs fois.

En Allemagne, la société Hansgrohe, spécialisée dans les technologies dédiées à l’usage des salles de bains, expérimente le procédé de recyclage des eaux usées Aquacycle. Le système entièrement automatique permet de récupérer les eaux savonneuses qui se déversent dans 3 cuves où elles subissent successivement un traitement biologique par aérobie, un deuxième cycle de brassage par intermittence et une désinfection finale en passant à travers une lampe UV. Les 600 litres d'eau récupérée, propre à 99 %, peuvent servir ensuite pour les toilettes, la machine à laver le linge ou des utilisations domestiques (nettoyage des sols, arrosage des plantes, lavage de la voiture…).

Plusieurs obstacles restent cependant à surmonter pour que le recyclage des eaux usées se généralise.

Tout d'abord, la production d'eau potable soulève des freins psychologiques et la prudence des pouvoirs législatifs.

En effet, en France, même si 72% de la population sont en faveur du recyclage des eaux pour l'irrigation ou l'arrosage, les consommateurs ont par contre beaucoup de mal à comprendre que les eaux usées puissent être entièrement nettoyées et rendues propre à la consommation.

La France est actuellement en retard dans ce domaine, en particulier en ce qui concerne l’irrigation des espaces verts et l’un des freins principaux du développement du recyclage des eaux usées est l’absence d’une législation adaptée. Malgré le décret 94-469 qui prévoit le principe de la réutilisation des eaux usées pour l’usage agricole, la réglementation correspondante n’est pas encore finalisée.

En Australie, la cité de Toowoomba, consultée par référendum, s'est opposée à 60 % à ce qu'un quart de son eau potable provienne d'eaux usées. Le « yuck factor », l'a emporté, alors que le pays vit sa cinquième année de sécheresse consécutive.

« Pour tenter de lutter contre ce phénomène, nous mènerons très probablement en Australie, dans le cadre d'une chaire sur le recyclage des eaux usées, des enquêtes auprès des utilisateurs et des autorités locales sur l'acceptabilité de ces eaux », indique Hervé Suty, directeur du centre de recherche sur l'eau de Veolia.

Trois grandes techniques sont principalement utilisées dans le recyclage de l'eau : la microfiltration, l'osmose inverse et les ultraviolets. Les deux premières consistent à faire passer l'eau sous pression à travers des membranes qui retiennent les fines particules indésirables. Or, qui dit pression dit énergie. « Pour l'osmose inverse des eaux recyclées, il faut de 12 à 15 bars de pression, soit une consommation d'électricité d'un kilowatt par mètre cube », précise Hervé Suty. Une des pistes étudiées consiste à utiliser les nanotechnologies pour fabriquer des membranes comportant beaucoup plus de pores au mètre carré, mais toujours résistantes. Par conséquent, la pression exigée - et la consommation d'électricité - sera moindre. Ce qui répond à un reproche fait souvent au recyclage : la consommation en énergie.

Ainsi, le recyclage des eaux usées urbaines représente un enjeu important pour l’avenir, la population urbaine étant en constante augmentation. Cependant cette pratique doit encore faire face à plusieurs facteurs socio-économiques tels que, selon François Brissaud, chercheur en Hydroscience à Montpellier 2, « la viabilité économique, l’existence de financement, la volonté politique et l’opinion publique. »

« Cela va nécessiter de la connaissance et des investissements», résume Michel Griffon, agronome et économiste, directeur adjoint de l'ANR (Agence nationale de la recherche).

Le recyclage est en train de devenir un enjeu essentiel. En effet, la plupart des pays en voie de développement utilisent les eaux usées avant de les avoir retraitées, ce qui peut poser de nombreux problèmes sanitaires.

Le recyclage de ces eaux usées pourrait notamment être une solution pour l’irrigation des terres agricoles urbaines dans les pays en développement qui, jusqu’à présent, les utilisent sans traitement préalable.

A l’occasion de la Semaine Mondiale de l’Eau, en Suède, qui a eu lieu du 17 au 31 août 2008, l’Institut International de Gestion de l’Eau (IWMI) a publié une étude révélant que les populations des pays en voie de développement sont exposées à des problèmes sanitaires croissants en raison du fréquent recours aux eaux usées (non recyclées) pour l’irrigation des cultures. Ainsi ce serait plus de la moitié des terres dans 70% des villes en voie de développement qui seraient irriguées avec des eaux usées.

Le rapport met aussi l'accent sur le problème des eaux industrielles qui, dans 70 % des villes étudiées, ne sont pas séparées dans les systèmes d'évacuation. « Si l'on connaît les risques de l'utilisation des eaux domestiques, et que l'on peut soigner les maladies qu'elles provoquent, ce n'est pas le cas pour les produits chimiques », explique Mme Raschid-Sally, un des auteurs du rapport.

Les dernières nouvelles sur le recyclage des eaux usées sont accessibles ici.

Best of Infos-eau n°1 : Le dessalement de l'eau de mer


Infos-eau vous propose, à l'occasion des fêtes de fin d'année, de revivre les posts les plus chauds publiés en 2009 : ici un article sur le dessalement de l'eau de mer.

Le monde actuel fait face à une crise de l’eau majeure que les experts attribuent au réchauffement climatique qui entraîne un accroissement des phénomênes climatiques extrèmes : sécheresses ou inondations,n à l’augmentation de la consommation d’eau du à la croissance démographique et à l’accroissement des usages. Le paradoxe est que certaines populations souffrent de pénuries d’eau alors que 71% de la surface du globe en est recouvert. Ce constat a incité divers spécialistes, chercheurs et acteurs du secteur de l’eau à développer différentes techniques de dessalement de l’eau de mer pour satisfaire la demande exponentielle du précieux liquide. Il est vrai que l’on estime à 39% la part de la population mondiale vivant à moins de 100km d’un côte alors que 42 villes de plus d’un million d’habitants ne disposant pas de ressources suffisantes en eau douce se situent sur le littoral.

De ce fait, le dessalement de l’eau de mer est devenu une technologie très importante dans le développement de l’accès à l’eau car il représente une véritable opportunité pour aider à la résolution de la crise. Avant de voir les évolutions actuelles et futures de ce marché ainsi que les critiques dont il est l’objet, il est nécessaire de comprendre en quoi consiste le dessalement d’un point de vue technique.

La distillation et le dessalement par osmose inverse, dont nous avons déjà parlé dans nos posts du 5 juin dernier et du 10 août, sont les deux procédés les plus courants, bien qu’il existe d’autres procédés tels que le système flash utilisé au Moyen Orient ou l’électrolyse.

Le phénomène d’osmose inverse est actuellement le plus utilisé puisqu’il représente à peu près 60% des installations. Il correspond au transfert d’un fluide (eau) à travers une membrane semi-perméable sous l’action d’une différence de concentration. Dans l’osmose classique, l’eau passe de la solution diluée vers la solution concentrée ; dans l’osmose inverse, qui se déclenche grâce à une augmentation de la pression appliquée à la solution au-delà d’un certain seuil, l’eau passe de la solution concentrée vers la solution diluée.

Par la suite, l’eau subit un prétraitement visant à éliminer toutes les particules de dimension supérieure à 10 micromètres ; il s’agit d’une pré-filtration puis d’une filtration sur sable. Cela permet d’enlever les particules en suspension les plus grosses. Un traitement biocide et une acidification permettent en outre d’empêcher le développement de microorganisme. Enfin, une filtration sur cartouche permet d’éliminer les particules qui ont échappé à la filtration sur sable.

L’eau de mer est alors injectée à l’aide d’une pompe à haute pression dans un module d’osmose inverse dans lequel se trouvent des membranes. Les molécules sont retenues d’un côté de la membrane, ce qui augmente la concentration de l’eau et nécessite une pression plus importante. La solution salée est balayée par un flux d’eau continu. Ainsi, on obtient une eau filtrée de manière extrêmement fine. Pour limiter la consommation d’énergie, il est possible d’aménager un circuit permettant de récupérer une partie de l’énergie liée à la pression.

La filtration permet de supprimer 99% des sels minéraux et organiques. Une eau de mer concentrée à 35.000 ppm peut ainsi ressortir selon l’effort de pression réalisé sur la membrane Ol, à moins de 200 ppm. Le seuil de potabilité des eaux distribuées en réseau est généralement admis à 500 ppm. L’eau peut ensuite être reminéralisée, ajustée en Ph ou subir des post-traitements UV, osmose, ou une légère chloration afin d’être déclarée comme potable.

Selon la WWF, il y aurait aujourd’hui une dizaine de milliers d’usines de dessalement en activité de par le monde dont la moitié serait concentrée pour le moment dans la région du Golfe et couvrirait environ 60% des besoins en eau douce des pays producteurs de pétrole. De plus, l’ensemble des usines de dessalement produirait plus de 50 millions de mètres cubes d’eau dessalée, dont 15 % issus de l’eau saumâtre, tous les jours dans le monde. D’une manière globale, il est possible d’observer deux types de réaction par rapport à cet état de fait. La première se caractérise par le succès et se traduit par la construction de nouvelles usines dans le monde alors que la deuxième est plus prudente et met en garde contre cette technique tout en appelant les dirigeants politiques à plus de réflexion.

Les promoteurs de cette technique avancent que le processus d’osmose inverse est développé depuis une quinzaine d’années et représente donc une technique fiable. Les usines de dessalement apparaissent d’ailleurs un peu partout dans le monde, que ce soit en Australie, à Bahreïn ou en en Arabie Saouditepour répondre aux besoins en eau auxquels sont confrontés ces pays. L'Espagne, également, dessale une grande quantité d’eau de mer et projette de construire jusqu'à quinze usines de dessalement (1,7 million de mètres cubes par jour). L’Inde a quant à elle, commandé une étude de faisabilité à General Electric afin de lancer un programme de dessalement. Aux Etats-Unis, la ville d’El Paso a inauguré en août 2007 la plus grande usine de dessalement à l’intérieur des terres qui existe au monde et plusieurs entreprises privées proposent une vingtaine d’usines de dessalement de l’eau de mer pour la seule côte californienne, selon Wenonah Hauter, présidente de l’association de consommateurs Food and Water Watch.

Cependant, c’est en Israël que ce trouve la plus grande usine de dessalement par osmose inverse du monde, à Ashkelon précisément. Cette usine construite par Veolia Water alimente environ 1,4 millions de personnes en eau douce par la production de 320 000m3 d’eau par jour. L’Algérie a quant à elle, lancé un projet d’investissement de 500 millions de dollars pour une station de dessalement qui dépassera la capacité de production de l’usine d’Ashkelon.

Ces deux derniers exemples prouvent l’engouement et le dynamisme de la région méditerranéenne pour ce procédé étant donné qu’elle souffre de plus en plus de la sécheresse. Vu le coût d’investissement élevé de ce type d’installations (il varie, pour des capacités allant de 10 000 à 100 000m3/j, d'environ 2000 à 2700 euros par m3/j.), les pays riches qui rencontrent des problèmes d’approvisionnement en eau sont de plus en plus nombreux à y avoir recours, en particuliers les pays du Golfe qui profitent de la manne financière de l’exploitation pétrolière. Il est possible de citer comme exemple le Qatar et le projet de Ras Laffan C qui sera la plus grande installation de production d'électricité et de dessalement d'eau de mer du pays, avec une production quotidienne de 2.730 MW d'électricité et de 286.000 m3/jour d'eau dessalée. Elle devrait être mise en service en avril 2011, avec une première phase de production d'électricité et d'eau dès le mois de mai 2010.

De plus, GDF Suez a récemment remporté un contrat pour la construction et l'exploitation de la centrale électrique et de dessalement d'eau de mer Shuweihat 2, un important projet indépendant d'électricité et d'eau à Abu Dhabi, aux Émirats Arabes Unis. Shuweihat 2 est une installation "greenfield" au gaz naturel qui produira 1.500 MW d'électricité et 454.610 m3 d'eau par jour d’après les autorités. La Jordanie et la Chine ont été plus loin en signant un accord de coopération nucléaire ouvrant la voie à une prochaine coopération en matière d'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire, spécialement dans les domaines de la production d'électricité et du dessalement d'eau. Il est à préciser que la Chine a récemment annoncé que ces installations de dessalement traiteraient 1 million de m3 d'eau de mer par jour d'ici 2010 et jusqu'à 3 millions de m3/jour en 2020.

En Europe, la première grande usine anglaise de dessalement sera construite dans la commune de Newham, à l’est de Londres, et pourra produire chaque jour quelque 140 millions de litres d’eau potable, vers 2010.

La multiplication des usines de dessalement par osmose inverse témoigne de sa fiabilité en tant que pilier des solutions aux difficultés d’approvisionnement en eau des pays .


Malgré le succès actuel, un mouvement de méfiance à l’égard du dessalement s’est développé ces dernières années. Dans les articles relayant cette position, les arguments avancés s’appuient régulièrement sur une étude de la WWF publié en juin 2007 et intitulée « Dessalement : option ou distraction dans un monde assoiffé ? ».

L'ONG y rappelle notamment que les 1200 usines de dessalement du monde consomment beaucoup d'énergie et par conséquent émettent des gaz à effet de serre. Elle s’alarme donc d’un développement anarchique de cette technologie. Toujours selon elle, pour chaque litre d’eau dessalé, c’est un litre de saumure qui est rejetée à la mer. Même s’il est difficile de connaître l’impact réel de ces rejets, les premières études réalisées sur le sujet semblent montrer qu’il est faible (les fleuves rejettent aussi à la mer de nombreux minéraux). Jamie Pittock, directeur du programme eau douce du WWF note que la technique de l'osmose inverse utilisée pour le dessalement pourrait être une solution intéressante pour ces populations, selon lui. Elle a notamment été employée avec succès en Inde pour enlever certains contaminants dangereux présents dans l'eau potable. De son point de vue, « les usines de dessalement doivent être construites seulement lorsqu'elles se sont avérées être la solution la plus efficace et la moins préjudiciable pour compléter l'approvisionnement en eau, à la suite d'un processus d'évaluation approfondi et transparent de toutes les solutions de rechange et leurs impacts environnementaux, économiques et sociaux. » Il semble cependant que pour une fois les industriels et les écologistes se soient compris si l’on considère les nombreux projets de recherche qui sont en court chez les industriels du secteur afin de limiter la consommation énergétique, de trouver des débouchés aux résidus salins, mais également d’augmenter la quantité d’eau potable produite.

L’autre limite au développement du dessalement à longtemps été son coût. Cependant, le coût du m3 produit à considérablement diminué. L’usine d’Ashekelon produit un m3 à 0,5 centimes d’euros notamment..Reste que le coût du dessalement est étroitement lié au coût de l’énergie et que les pics qu’a connu le prix du baril ces derniers mois pourrait remettre en cause l’abaissement des coûts de production. Pour Michel Dutang, directeur de la recherche et du développement de Veolia Environnement, leader du marché (14,5 %), à l’avenir, « l’eau va devenir un problème crucial, qui butera sur le coût de l’énergie, indispensable au dessalement de l’eau de mer ou de l’eau saumâtre. »

Malgré ces limites, la plupart des analystes promettent au secteur une belle croissance pour la décennie à venir, dans la mesure où le besoin en eau potable excèdera nécessairement le coût énergétique de son traitement et que les besoins vitaux feront sans doute taire les considérations purement économiques. « Le marché du dessalement de l’eau de mer va exploser dans les années à venir », explique Jean-Louis Chaussade, directeur général de Suez Environnement, traduisant l’optimisme des acteurs du secteur basé sur la projection qui voit la production d’eau dessalée doubler d’ici 2016 pour atteindre plus de 109 millions de mètres cubes par jour.

Selon les prévisions de Media Analytics Limited (Global Water Intelligence), l’industrie du dessalement devrait atteindre 64,3 millions de litres par jour en 2010 et 97,5 millions en 2015 cela représenterait une augmentation de capacité de 140% depuis 2005. Cette expansion nécessiterait un investissement de 25 milliards de dollars d’ici 2010 et de 56,4 milliards de dollars avant la fin 2015. Suivant la tendance actuelle, plus de la moitié de ces investissements devraient être apportés par le secteur privé ce qui fait du secteur du dessalement la partie la plus internationale de l’industrie de l’eau, en plus d’être la plus axée sur la haute technologie. A titre d'exemple, la Chine prévoit de dépenser 200 milliards de dollars » dans cette technologie.

Toujours selon Media Analytics, la technique de l’osmose inverse représenterait 65% du marché en 2015 (contre 60% aujourd’hui) alors que la technique de distillation passerait d’une part de 24% à 37% grâce à la forte demande de ce type de produit dans le Golfe Persique. Cependant, le marché du dessalement en dehors du Golfe devrait croître plus rapidement que dans la région, notamment après 2015.

Le plus grand défi de l’industrie sera d’augmenter son efficacité énergétique plus rapidement que le coût de production d’électricité à base d’énergies fossiles, tout en développant les techniques minimisant l'impact des rejets.

Pour poursuivre la recherche... :

Dessalement à Alger (février 2008)

L'eau à Chypre (août 2008)

Dessalement à Alger (août 2008)

Un bon papier des voyageurs de l'eau sur le dessalement (août 2008)

Eau : le nouveau chouhou des cleantechs (mai 2008)



mercredi 23 décembre 2009

L'atteinte de l'Objectif du Millénaire sur l'eau en péril

L'OMS estime que 2,6 milliards d'humains n'ont pas accès à des structures d'assainissement adaptées.
C'est évidemment en Afrique, où environ 350 millions de personnes n'ont même pas accès à l'eau potable, que les efforts de la communauté internationale doivent porter. Mais le rythme des progrès peine à suivre le simple accroissement démographique, et si l'on n'accélère pas les investissements et l'aide au développement dans le secteur de l'eau, les fameux objectifs prévus pour 2015 pourraient bien n'être atteints qu'après... 2100 ! Le point par Trevor Manuel, ministre sud-africain du plan.


mardi 22 décembre 2009

L'eau en Algérie 2 – Perspectives

L'Algérie est un exemple quasiment unique en Afrique d'un pays qui est parvenu à accomplir sa révolution de l'eau. Partie d'une situation post-coloniale extrêmement défavorable, prisonnière d'une guerre civile qui a longtemps mobilisé tous les efforts que les gouvernements successifs auraient pu faire en matière de développement, l'Algérie est en train de se doter des infrastructures et des technologies qui lui permettront de faire de sa situation une richesse. Ces efforts ont été rendus possibles par une politique volontariste, qui a commencé, en 1995, par la tenue d’Assises Nationales de l’Eau, au cours desquelles ont été adoptés les principes d'une Nouvelle Politique de l’Eau, introduisant notamment la possibilité pour les maître d’ouvrages de concéder leurs installations d’eau potable ou d’assainissement à des opérateurs privés. Ainsi les transferts de compétences depuis des experts (français notamment) ont-ils pu se mettre en place. Le gouvernement algérien a également su faire comprendre à son opinion publique que la hausse du prix de l'eau, en particulier courant 2005, permettrait de dégager les sommes nécessaires aux investissements : l'Etat a d'ailleurs montré l'exemple en payant pour la première fois de manière régulière ses propres factures d'eau.

L’Algérie se prépare à aborder un autre plan quinquennal extrêmement dense, après une décennie de développement rapide de ses équipements. On se fera une bonne idée de l'émulation du secteur algérien de l'eau au SIEE Pollutec, Salon international des équipements, des technologies, et des services de l’Eau, qui, après cinq éditions à Alger, se tiendra pour la première fois à Oran du 17 au 20 mai 2010, réunissant tous les grands acteurs algériens de l'eau et les principaux opérateurs internationaux, fournisseurs d'équipements et prestataires de services.

lundi 21 décembre 2009

L'eau en Algérie 1 – Des handicaps aux atouts

L'Algérie, en matière d'accès et de traitement de l'eau, revient de très loin. Géographiquement, tout d'abord, avec une hauteur moyenne annuelle des précipitations de l'ordre de 423 mm, le pays fait partie de ce croissant nord-africain où le manque et la rareté des pluies ont considérablement pénalisé la politique hydraulique depuis l'indépendance, du moins tant que celle-ci est restée axée sur la mobilisation de ces ressources naturelles par voie de captage (barrages, retenues, etc). L'Algérie présente en effet un climat semi-aride qui se caractérise par une forte irrégularité pluviométrique, ce qui donne sur le plan des régimes hydrologiques une extrême irrégularité saisonnière et interannuelle des écoulements qui est accentuée par de longues périodes de sécheresse, des crues violentes et rapides, et une érosion intense avec des transports solides importants.
Par ailleurs, la prise de conscience politique du caractère nodal de la question de l'eau pour le développement a été relativement tardive, faute de moyens d'une part, et du fait des troubles qui accaparaient l'attention d'autre part. Jusque dans les année 90, 50% de l’eau potable se perdait dans un réseau archaïque voire en état de délabrement, tant les fuites étaient considérables. Il y a eu des moments où les Algériens ne disposaient d’eau qu’une fois par semaine. Paradoxalement, les rues étaient inondées par les fuites de conduites. Les robinets défectueux dans les institutions publiques (écoles, administration, hôpitaux...) étaient monnaie courante. Et même si le robinet était en bon état, l’eau coulait à perte... Cette négligence a amené le pays à ne disposer que de quelques mois de réserve d’eau potable, et à se retrouver au bord d'une crise hydrique paralysant l'ensemble de l'économie.
Pourtant, l'Algérie dispose de deux ressources décisives, l'une en eau douce, l'autre en eau salée. La première est constituée par la nappe albienne, très profonde (plusieurs centaines de mètres), immense (elle recouvre tout le Sahara central jusqu'en Libye), et qui semble presque inépuisable – de fait, la nappe albienne est l’une des plus grandes sources d’eau potable de la planète. La juste utilisation de cette nappe, qui n'est pas renouvelable, pour l'irrigation et les besoins industriels (nucléaires notamment), sera un facteur déterminant du développement de l'intérieur du pays. La seconde est constituée par le front de mer de centaines de kilomètres, où se concentre la majeure partie des agglomérations : dès le courant des années 1990, l'Algérie a compris que le salut lui viendrait des infrastructures de dessalement qu'elle saurait mettre en place, et a engagé un programme massif d'équipement.
Des milliards de dollars ont donc été injecté dans la technologie du dessalement, avec des résultats déjà parlants : jusqu'à cette année, la plus grosse usine de dessalement du monde était par exemple construite dans la région d’Oran. Avec une capacité de 500.000 mètres cubes par jour, elle fournit de l’eau potable à près de 5 millions d’habitants. 15 autres stations de dessalement doivent être achevées en 2010 pour l'approvisionnement en eau potable des agglomérations urbaines, couvrant ainsi près de 10% des besoins en eau potable de l'ensemble du pays. Et l’Algérie entend construire au moins 33 stations d’ici à 2019, selon les prévisions officielles.
Par ailleurs, même si un travail considérable reste à faire, le réseau est en voie de rénovation à un rythme accéléré, et les principales agglomérations ne souffrent désormais plus que de coupures intermittentes.

jeudi 17 décembre 2009

La sécheresse en Australie rend fous les chameaux

Ca ressemble à une mauvaise plaisanterie, mais ce n'en n'est malheureusement pas une : le journal allemand Bild rapporte que 6000 chameaux sauvages vont être abattus en Australie pour protéger les routes et les villages du nord du pays. Poussés par la sécheresse, ces troupeaux de chameaux se rapprochent en effet dangereusement des zones d'habitations, causant des accidents et manifestant un comportement aggressif. Un village nommé Docker River, comptant 350 habitants, a ainsi été entièrement dévasté par les chameaux.
L'Australie, mieux connue pour ses kangourous, compte près d'un million de chameaux sauvages, dont les migrations sont un indicateur flagrant de l'évolution à la baisse des ressources en eau.

mercredi 16 décembre 2009

Zoom sur la désinfection de l'eau par UV

Plusieurs technologies cohabitent dans le traitement de l'eau, selon la qualité des eaux à traiter et les infrastructures mises en place : traitement chimique (chlore...), filtration, photocatalyse... mais les acteurs majeurs du secteur tels que Veolia ou Suez, s'intéressent de plus en plus à une technique nouvelle : la désinfection par UV, qui pourrait représenter un marché de plus de 2 milliards de dollars en 2011 et entre 7 et 8 milliards en 2012.
La principale motivation est écologique : hormis le recyclage des lampes, cette solution ne pose pas de problématique d'effluents ou de déchets. Le développement de la fibre optique, qui potentialise considérablement cette technologie, est également moteur. Enfin, les applications débordent largement la seule question du traitement de l'eau, puisque cette technique est également à l'étude dans les domaines de la stérilisation des aliments, de la chimie, des équipements type piscines ou encore de la santé.
Le traitement UV est efficace contre la plupart des microbes; il est même plus efficace que le chlore contre certains organismes comme le Cryptosporidium. Par contre, la désinfection par rayonnement UV requiert une faible turbidité de la ressource, son fonctionnement nécessite une surveillance étroite, et sa mise en place nécessite évidemment des infrastructures importantes. Dernier écueil, le traitement UV fonctionne à l'instant T, mais ses effets ne se poursuivent pas pendant l’acheminement de l’eau, contrairement aux désinfectants classiques tel que le chlore . Cette technologie serait-elle finalement davantage adaptée à des équipements individuels ? Certainement pas, si l'on renonce à l'idée de la solution-miracle unique qui permettrait de résoudre l'ensemble des contraintes sanitaires, écologiques et économiques du traitement de l'eau. Le traitement UV deviendra certainement un complément notable, en synergie avec les autres modes de traitement, du panel de solutions dont nous disposerons pour purifier efficacement et « proprement » notre eau dans les années à venir.

mardi 15 décembre 2009

Les journées de l'eau de l'ONG allemande Viva con Agua


Outre-Rhin, l'ONG Viva con Agua a réédité ses journées de l'eau du 23 novembre au 9 décembre. Autour de manifestations multiples (conférences, événements sportifs, spectacles, pièces de théâtre), l'objectif était de collecter des fonds pour permettre d'approvisionner en eau potable des habitants du Burundi.
L'ONG, qui se définit comme la première « All-Profit-Organization » du monde, car elle considère que l'eau doit être la préoccupation de tous, était parvenue en 2007 à collecter, sur la seule ville d'Hambourg, plus de 30.000 euros lors de cette manifestation, fonds qui avaient permis de construire 5 fontaines au Bénin. En 2008 avait été tentée une expérience d'un genre un peu différent, avec une marche de plus de 850 kms d'Hambourg à Bâle, qui se proposait de participer à la prise conscience des conséquences du réchauffement climatique sur l'approvisionnement en eau. Cette année, plusieurs grandes villes allemandes, de Berlin à Cologne, se sont associées à Hambourg pour un festival d'une ampleur inédite, mais aussi Vancouver et New-York, où se dérouleront notamment des concerts. Vivement les premiers événements à Paris !

Toutes les infos:

lundi 14 décembre 2009

Le traitement des eaux usées défaillant dans 64 agglomérations

"Les eaux urbaines résiduaires non traitées peuvent présenter un danger pour la santé des citoyens européens et pour l'environnement. Nous devons garantir le même niveau de traitement des eaux urbaines résiduaires dans toute l'Union européenne, a rappelé Stavros Dimas, commissaire européen chargé de l'environnement. Il est inacceptable que les Etats membres ne se conforment pas à la législation. Je leur demande instamment de prendre des mesures pour remédier à cette situation."
Bruxelles a assigné la France en justice, vendredi 20 novembre, devant la Cour européenne de justice au sujet de défaillances dans le traitement des eaux usées dans 64 agglomérations, dont Bordeaux, Lyon, Avignon et Arles.
La Commission souligne qu'elle est préoccupée "depuis plusieurs années" par les lacunes de la France en la matière. Une première lettre d'avertissement avait été envoyée à Paris en juillet 2004 et une seconde en décembre 2008. Aux termes de la législation européenne, la France aurait dû mettre en place, avant le 31 décembre 2000, des systèmes de collecte et de traitement des eaux usées dans les zones urbaines de plus de 15 000 habitants (qui ne les rejettent pas dans des zones sensibles).
Les eaux résiduaires non traitées peuvent être contaminées par des bactéries et des virus dangereux, rappelle la Commission. Elles contiennent également des nutriments tels que l'azote et le phosphore, susceptibles de nuire aux réserves d'eau douce et au milieu marin, en favorisant la prolifération d'algues qui étouffent les autres formes de vie.

source AFP

jeudi 10 décembre 2009

Le Texas a soif

La population du Texas connaît une croissance importante sous la double pression de l'immigration et du développement économique à long terme de la Sun Belt : le gouvernement s'attend à la voir presque doubler d'ici 50 ans, passant de 24 à 46 millions d'habitants. Mais un problème massif de ressource hydrique se pose à court terme : le Texas peine déjà à approvisionner sa population actuelle, et on évalue d'ores et déjà à 90 milliards de dollars par an les pertes économiques annuelles liées au manque d'eau si l'on en reste aux infrastructures actuelles.
19 nouveaux réservoirs sont déjà prévus, ainsi que des programmes de recyclage des eaux usées, de dessalement et d'optimisation du réseau. Des investissements nécessaires, mais peu populaires auprès des contribuables de l'état, généralement peu enclin à payer des taxes « écologiques ». Mais une sécheresse sévère, cette année, pourrait ramener l'opinion à la raison : près de 4 milliards de dollars ont été perdus par les agriculteurs, et les restrictions générales ont rappelé le fameux été torride de 1950. Une prise de conscience semble avoir eu lieu, accompagnée par un nouveau site gouvernemental : http://www.h2o4texas.org/
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