mercredi 30 septembre 2009

Le piratage écologique : une nouvelle menace pour les mers


Après des mois d'investigations, la justice vient de mettre la main sur la première preuve concrète de l'existence d'un trafic mafieux de déchets toxiques en Méditerranée.
L'épave en question, contenant a priori 120 bidons de déchets radioactifs, a été retrouvée début septembre, à 500 m de profondeur au large des côtes de Calabre. Depuis des années, des associations de défense de l'environnement et des magistrats enquêtent sur ce business: la 'Ndrangheta (mafia calabraise) est soupçonnée de se faire payer pour se débarrasser en mer de déchets hautement toxiques.
Sa technique ? Racheter de vieux navires, les remplir de déchets puis les couler au large, avec de la dynamite. Malgré de nombreuses pistes, jamais personne n'avait mis la main sur une épave, si bien qu'au fil des années, l'existence de ce trafic semblait presque être un fantasme. L'affaire semble maintenant bien réelle. D'autant que c'est le témoignage d'un repenti, Francesco Fonti, qui a permis de trouver cette première épave - dont l'identification doit encore être confirmée par des tests scientifiques.
Dès 2006, Francesco Fonti a avoué avoir participé au sabordage de trois bateaux chargés de déchets toxiques. Il y aurait donc au moins deux autres cargos à retrouver... Et même plus ! "Nous estimons que la mafia a dû couler au moins une trentaine de bateaux, avance Sebastiano Venneri, vice-président de Legambiente, association écolo qui dénonce ce business depuis 1994. À la lumière de cette découverte, toutes les enquêtes doivent maintenant être réouvertes."
Principale difficulté ? Les recherches en mer sont coûteuses et fastidieuses. "C'est aussi une enquête de longue haleine car la N'drangheta n'est que le dernier maillon de la chaîne. Ce n'est pas la mafia qui produit les déchets et qui les fait arriver jusqu'ici. C'est elle qui les fait disparaître. Elle offre des moyens logistiques pour un trafic d'envergure internationale", précise le procureur Bruno Giordano.
"Cette méthode de sabordage de bateaux a surtout été utilisée en Méditerranée dans les années 80-90", ajoute-t-il. Maintenant, "le trafic de déchets continuerait ailleurs", au large de l'Afrique ou sur la terre ferme, selon lui. Au-delà de l'enquête, la découverte de cette épave soulève des questions environnementales. Si le danger pour les baigneurs semble écarté, la chaîne alimentaire, à travers les poissons, a pu être contaminée. Et on peut craindre le pire quant à ce qui repos au fond des océans.




samedi 26 septembre 2009

Le recyclage des eaux usées et le traitement des boues ont le vent en poupe

Les industriels français ont décroché ce mois-ci deux chantiers révélateurs d'une accélération dans l'équipement mondial en infrastructures de recyclage des eaux usées et des boues : si le marché était encore confidentiel il y a quelques années, l'urgence écologique, associée à des progrès technologiques récents, a fait émerger un segment à part entière dans la chaîne de l'eau.
En joint-venture égalitaire avec la société brésilienne de traitement d’eau, Enfil, Veolia Eau Solutions & Technologies, tout d'abord, s’est vue confier par la compagnie pétrolière brésilienne Petrobras la conception et la réalisation d’une usine de traitement et de recyclage de l’eau. Le contrat Veolia Eau totalise 119 millions d’euros.
Cette station, localisée au sein de la future raffinerie d’Abreu e Lima, Etat du Pernambuco, produira 2 100 m3 par heure, auxquels s’ajoutent 580 m3 par heure d’eau recyclée pour des besoins industriels. Dotée de cinq unités la production d’eau pure et d’eau déminéralisée, ainsi que d’une unité de déshydratation des boues, l’usine devrait fonctionner à partir de 2011.
Par ailleurs, en Chine, Suez Environnement a annoncé le 21 septembre la signature d'un contrat de conception, de construction et d'exploitation de la première usine de traitement de boues de la province de Jiangsu, en Chine avec le China-Singapore SuzhouIndustrial Park.
L’usine de traitement conçue pour pouvoir traiter 300 tonnes de boues par jour (avec 3 lignes de séchage) pourra traiter l’ensemble des boues industrielles et municipales rejetées par le parc, a précisé Suez Environnement. La première tranche du projet devrait entrer en exploitation d’ici la fin 2010. Le groupe prévoit de doubler la capacité de l’usine dans les 5 ans à venir.

mardi 22 septembre 2009

Agde teste le recyclage et la réutilisation des eaux usées

La ville d’Agde (Hérault – 34) teste une plate-forme de recyclage de l’eau sur sa station d’épuration des eaux usées. Objectif ? Transformer les eaux usées en eau d’arrosage. Tout au long de cet été, des essais se sont déroulés sur la station d’épuration de la Ville d’Agde avec le traitement des eaux usées pour les transformer en eau d’arrosage pour les espaces verts de la commune.
Comme d’autres communes à vocation touristique, la Ville d’Agde voit sa population fortement augmenter en période estivale. Ce boom démographique implique une gestion raisonnée de la ressource en eau.
Une station d’épuration dépollue les eaux usées pour les rendre à la nature sans impact sur notre littoral. La Ville d’Agde souhaite aujourd’hui envisager de réutiliser toute cette eau pour l’arrosage d’espaces verts. Il est alors nécessaire d’aller plus loin dans le traitement des eaux à la sortie de la station d'épuration des eaux usées. A cette fin, une plate-forme d’essai a été installée sur la station depuis le 6 juillet.
Cette plate-forme, conçue et gérée par un industriel prestataire, utilise une technique d’ultrafiltration par membranes : de longs « spaghettis » en matériau poreux laissent circuler l’eau sous pression mais retiennent particules et bactéries. L’eau est ensuite chlorée et stockée. Le système produit en moyenne 20 m3 par jour.
Un suivi scientifique permet de vérifier les résultats en termes de : résiduel de chlore et qualité de cette eau recyclée ; effets de l’arrosage sur une pelouse test ; fonctionnement du système de traitement.
Le but de cette expérimentation est de démontrer la viabilité d’une telle filière en termes de quantité et de qualité de l’eau produite. Elle participera aussi à l’amélioration des connaissances scientifiques et à une révision des recommandations qui imposent aujourd’hui une limite de 50 à 100 mètres entre les systèmes d’aspersion d’eau réutilisée et les habitations et voies de circulation. L’assouplissement de ces règles est très attendu par les collectivités qui souhaitent développer le recyclage de l’eau.
L’objectif de la Ville d’Agde est d’apporter une solution innovante pour l’arrosage du Golf, des terrains de sports, des espaces verts publics… et pourquoi pas pour la fourniture d’eau industrielle. Rappelons que ce procédé de recyclage des eaux usées est déjà utilisé par le Golf de Sainte Maxime depuis quelques années.

Pour en savoir plus sur le recyclage des eaux

lundi 21 septembre 2009

Standardisation de la démarche d'autorisation pour les installations de dessalement

L’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) vient d’éditer un rapport présentant la marche à suivre pour monter un dossier de demande d’autorisation d’installation d’unités de dessalement de l’eau de mer en France. Celui-ci intervient après que deux projets ont été soumis pour autorisation. A l’occasion de la publication de ce rapport, l’agence a souligné « la nécessité d’élaborer des lignes directrices ou des principes directeurs, afin de faciliter la constitution et l’expertise des dossiers »,. L’Afssa estime en effet que le recours à de l’eau de mer ou à de l’eau saumâtre pourrait se développer en France.
Les experts de l’Afssa ont donc précisé ce que doit contenir un dossier, notamment l’état des ressources en eau disponibles et leur évolution, les mesures mises en œuvre pour contribuer aux économies d’eau, ainsi que l’étude de l’impact de l’implantation de l’unité de dessalement sur les ressources en eau douce. Le rapport présente également les protocoles prévus pour informer la population sur la qualité de l’eau résultant de l’installation d’une telle unité.

Pour en savoir plus sur le dessalement de l’eau de mer

Vidéo sur le dessalement

Le dessalement en Espagne

Le dessalement en Israël

Le dessalement, solution pour l'approvisionnement en eau des petites communautés

Le dessalement en Algérie

vendredi 18 septembre 2009

L'Australie promeut un projet innovant pour économiser et recycler l'eau

Un projet qui démontre qu’il est possible de prendre des initiatives novatrices en matière d'économie d'énergie et d’eau recevra 1,29 million de dollars du gouvernement Australien.
Le ministre du Changement climatique et de l'eau, Penny Wong et le ministre de l'Environnement, Peter Garrett, ont annoncé que le « Wide Bay Water Corporation » recevra un financement de 1,29 million de dollars pour leur projet d'île. « Ce projet, basé sur l’île de Heron, met en avant que les infrastructures sur une île peuvent aussi émettre des gaz à effet de serre au même titre qu’un centre urbain », a déclaré la sénatrice Penny Wong.
« Ce projet mettra en évidence l'avantage qu’il y a à économiser l’énergie et l'eau sur ce site unique de la Grande Barrière de Corail qui est inscrite à la liste du patrimoine mondial. Des projets phare comme celui-ci devraient être de plus en plus fréquents pour nous aider dans notre lutte contre les effets du changement climatique. »
Le projet vise à réduire l'impact sur l’environnement des trois locataires actuels de l’île d’Heron, à savoir un village de vacances, l'Université de la station de recherche du Queensland et le poste de garde forestier du parc du Queensland.
Le ministre de l'Environnement, Peter Garrett, a déclaré que plusieurs technologies innovantes seraient utilisées pour chacun des sites, y compris la technologie de dessalement de l’eau de mer, ce qui permettra de réduire de 60% la puissance consommée sur l'île pour la production d'eau.
« Une modernisation des installations existantes pour l’eau permettra d'économiser jusqu'à 5.000 kilolitres d'eau par an », a ajouté le ministre de l'Environnement, Peter Garrett.
Ce projet qui concerne l’île de Heron est l'un des 13 projets soutenus par le gouvernement australien, une initiative destinée à préparer l'Australie à se tourner vers un avenir où l'eau sera de moins en moins présente et pour encourager les communautés locales à mieux gérer leur ressource en eau et en énergie.

Pour en savoir plus sur le recyclage des eaux

mardi 15 septembre 2009

Les réserves en eau vues de l’espace

Le satellite GRACE (Gravity Recovery & Climate Experiment) lancé par la NASA et l'agence spatiale allemande en 2002 permet d’évaluer le niveau des réserves d'eau souterraine depuis l’espace. Cet appareil permet en effet de mesurer la décharge des nappes phréatiques, autrement dit les aquifères, à partir des variations de la gravité.
Ce satellite à notamment permis de révéler l’ampleur de la sécheresse du bassin Murray-Darling, le réseau hydrographique le plus important de l'Australie. La surexploitation des réserves en eau, les problèmes de pollution et de salinité ainsi que l'importante sécheresse qui sévit depuis 2001 ont conduit à une profonde dégradation du système. Au titre des conséquences, le bassin connait depuis maintenant plusieurs années des températures estivales anormalement élevées.
Une étude conduite par des chercheurs australiens de l'Université James Cook, de l'Université Nationale Australienne (ANU) et du CSIRO et par un chercheur français du CNRS a révélé l'impact de la sécheresse dans cette région où la pluviosité a été très faible pendant plusieurs années de suite. La sévérité de la sécheresse et son impact sur les réserves d'eau ont été évalués, à l'échelle du bassin, grâce à une étude combinant des données satellite, des mesures in situ et obtenues à partir de modèles hydrogéologiques. Les données satellite du programme GRACE ont été utilisées d'une part, pour quantifier les déficits en eau contenues dans des réservoirs (retenues d'eau artificielles ou naturelles), sols et nappes souterraines et d'autre part, leurs variations au cours du temps. Le bassin a perdu environ 200 km3 entre 2000 et 2008, et seulement 6% de ce déficit concerne l'eau de surface. Les eaux souterraines représentent plus de la moitié du déficit et l'humidité du sol, le reste.
Les observations montrent un assèchement rapide des réservoirs et des sols pendant les deux premières années après le début de la sécheresse en 2001, avec une perte d'environ 12 et 80 km3 respectivement, entre janvier 2001 et janvier 2003. La sécheresse a conduit à l'assèchement presque complet des réservoirs d'où provient la presque totalité de l'eau utilisée pour l'irrigation et la consommation domestique. Les aquifères continuent encore à se vider 6 ans après le commencement de la sécheresse, avec une perte de 104 km3 d'eau entre 2001 et 2007. La sécheresse hydrologique a continué après le retour à des précipitations normales pendant l'année 2007.
De même entre 2002 et 2008, GRACE a permis d'observer une baisse moyenne de 4 cm par an des nappes des Etats indiens du Pendjab, du Rajasthan et de l'Haryana, selon une étude publiée dans la revue Nature jeudi 13 août. Ces réservoirs naturels ont perdu 109 km cube d'eau, l'équivalent du triple des prélèvements d'eau effectués pour couvrir les besoins de la France chaque année... "Si des mesures ne sont pas prises rapidement pour assurer un usage de l'eau durable, préviennent Matthew Rodell (NASA) et ses cosignataires, les conséquences pour les 114 millions d'habitants de la région pourraient être une baisse de la productivité agricole et des pénuries d'eau potable conduisant à d'importantes tensions socio-économiques."

Pour aller plus loin : http://www.csr.utexas.edu/grace/

vendredi 11 septembre 2009

Israël et l'Egypte luttent pour le Nil


Le chef de la diplomatie israélienne Avigdor Lieberman, sillonne notamment l'Éthiopie, le Kenya et l'Ouganda, trois pays du bassin du Nil. Pour l'Égypte, cette initiative - la première du genre depuis vingt-cinq ans - est une nouvelle escarmouche dans la guerre de l'eau qui couve au Proche-Orient, et dont l'une des batailles clés pourrait se jouer au cœur de l'Afrique.

Cette tournée intervient en effet alors que les pays riverains du Sud, Éthiopie et Kenya en tête, réclament un nouveau partage des eaux du Nil. Le traité actuel, élaboré en 1929 par la puissance coloniale britannique, puis amendé trente ans plus tard, attribue des quotas très favorables à l'Égypte (55 milliards de m3) et au Soudan (18 mds), soit près de 90 % du volume annuel du fleuve. Il octroie en outre au Caire un droit de veto sur tous les travaux susceptibles d'affecter le débit du fleuve. Entamées il y a dix ans, les négociations sont au point mort. Pour l'Égypte, c'est une question de survie : 95 % de ses ressources en eau proviennent du Nil. À l'inverse, fait-on valoir au Caire, les pays d'Afrique centrale bénéficient de pluies abondantes, dont une grande partie se perd dans les marécages inexploités. Avant de demander à l'Égypte de faire des efforts, ajoute-t-on, il faudrait commencer par rationaliser l'utilisation de l'eau. C'est donc l'impasse. Le mois dernier, les dix pays du bassin du Nil, réunis à Alexandrie, se sont encore donné six mois pour parvenir à un accord.

Côté égyptien, la paranoïa guette. «Israël n'hésitera pas à conseiller à l'Éthiopie de construire des barrages sur le Nil», vient de mettre en garde le ministre de l'Irrigation, Mohamed Nasr Allam, rappelant que 80 % de l'eau qui coule au Caire proviennent du Nil Bleu, dont la source est en Éthiopie. L'Égypte prend l'affaire très au sérieux : en 1978, le président El-Sadate avait même menacé de déclarer la guerre à Addis-Abeba s'il ne renonçait pas à un projet de barrage sur le lac Tana.

Le Caire s'inquiète aussi d'une possible sécession du Sud-Soudan, où un référendum d'autodétermination est prévu en 2011. «Nous ne voulons pas laisser le champ libre aux forces étrangères qui encouragent l'indépendance du Sud-Soudan, comme les États-Unis et Israël», confie un officiel égyptien. L'an dernier, Hosni Moubarak, qui effectuait à Juba la première visite d'un chef d'État égyptien depuis 1962, a promis d'y développer les investissements égyptiens.

Entre l'Égypte et Israël, la lutte d'influence bat son plein. Pendant que Le Caire finance le creusement de puits au Kenya ou le nettoyage des lacs ougandais envahis par les jacinthes d'eau, Tel-Aviv participe à la construction de barrages en Éthiopie et vient de s'engager à financer trois autres ouvrages en Ouganda. Cette entreprise de séduction des pays africains dépasse de loin une simple rivalité diplomatique. Pour Israël, c'est l'accès aux eaux du Nil qui est en jeu. Un trésor que le canal al-Salam («la paix»), creusé par l'Égypte pour irriguer le Nord-Sinaï, amène déjà à sa porte.

L'idée n'est pas nouvelle, puisqu'elle avait déjà été envisagée par le théoricien du sionisme Théodore Hertzel. En 1974, un projet envisageant la restitution de Jérusalem-Est aux Palestiniens en échange du transfert annuel de 840 millions de m³ - suffisants pour couvrir les besoins en eau d'Israël à l'époque - s'est encore heurté à l'hostilité de l'Éthiopie et du Soudan et au veto du premier ministre israélien Menahem Begin. Cinq ans plus tard, Israël a retenté sa chance après la signature du traité de paix de Camp David. Mais l'Égypte s'y est opposée, arguant qu'une telle décision requiert l'accord de tous les pays riverains. Israël a retenu la leçon. Et prépare peut-être la prochaine offensive.

Source : Le Figaro, 8 septembre

mercredi 9 septembre 2009

L'arme de l'eau aux mains de Pyongyang

Dimanche 8 septembre au matin, une crue massive s’est déclenchée en Corée du Sud, sur la rivière Imjin, faisant trois morts et trois blessés, selon l’état actuel des recherches. Les secours sont toujours à la recherche de baigneurs et de campeurs, disparus dans la montée des eaux. Pyongyang a présenté hier des excuses publiques, priant son voisin du sud de pardonner cet « incident », alors présenté comme une « mesure d’urgence », et a annoncé qu’à l’avenir, la moitié nord de la péninsule préviendrait, autant que faire se peut, de l’ouverture du barrage Hwanggang. En quelques minutes, la profondeur de l’eau avait doublé dimanche, passant de 2,60 à 4,20 mètres, et déversant quelques 40 millions de tonnes d’eau dans le lit de la rivière.
Selon la version officielle, ce barrage, construit sur une rivière commune aux deux Corée, est utilisé pour l’irrigation des champs et la fabrication d’électricité. A la lumière de cette mauvaise « plaisanterie » nord-coréenne, le barrage se dote aussi d’un caractère offensif, puisque les 400 millions de tonnes d’eau qu’il pourra contenir une fois sa construction achevée seront à elles seules capables d’assécher ou d’inonder la Corée du Sud, avec des conséquences humaines et économiques aisément imaginables. Une arme plutôt insolite, mais d’une efficacité remarquable. Pour la première fois, un ministre sud-coréen a réagi à ce sujet : « Je pense que le Nord l'a fait intentionnellement », a déclaré le ministre de l'Unification, Hyun In-taek, interrogé sur la question de savoir si le lâcher d'eau sur le barrage pouvait résulter d'un accident.

jeudi 3 septembre 2009

L'Asie souffre d'un manque d'irrigation

Le doublement attendu, d'ici à 2050, de sa demande alimentaire, place l'Asie devant un redoutable défi. Faute de pouvoir étendre ses surfaces cultivées, l'amélioration de l'irrigation est le principal moyen d'y répondre. C'est ce que conclut un rapport publié par l'Institut international de gestion de l'eau (IWMI), mardi 18 août, à l'occasion de la Semaine mondiale de l'eau, qui s’est tenue à Stockholm. Aditi Mukherji, coauteur du rapport et spécialiste de la question de l'eau, en explique les grandes lignes. Nous reproduisons ici les principaux éléments de l'interview qu'elle a accordée au Monde :

Quelle est l'ampleur du défi que l'agriculture asiatique doit relever d'ici à 2050 ?
La population devrait augmenter de 1,5 milliard en Asie d'ici à 2050, passant de 3,5 à 5 milliards d'habitants. Il faudra fournir assez de nourriture à cette population, mais l'Asie n'a plus de terres disponibles pour étendre ses cultures. Et il n'y aura pas plus d'eau disponible qu'aujourd'hui. Le défi est de produire plus de nourriture avec autant d'eau et de superficie, et donc d'augmenter la productivité de l'agriculture.

Quelles sont les solutions ?
On ne peut pas beaucoup compter sur l'agriculture pluviale pour produire davantage de nourriture. Et importer des aliments n'est pas une solution acceptable politiquement. Il faut donc faire porter l'effort sur l'irrigation. L'Asie a les plus grands systèmes d'irrigation au monde. Ils ont été conçus dans les années 1950 et 1960. Ils étaient une composante essentielle de la révolution verte. Mais ils n'ont pas évolué depuis les années 1980, et n'ont pas été bien entretenus.

Pourquoi ?
Ils étaient conçus dans le but de stimuler la production de céréales, et les gestionnaires ont gardé la maîtrise du débit d'eau. Mais le prix des céréales a chuté et, de plus en plus, les paysans ont cultivé des plantes procurant un meilleur revenu, des légumes par exemple. Mais ces cultures requièrent une autre gestion de l'eau, et les paysans ont investi dans des pompes. On a donc maintenant un système d'irrigation qui n'est pas utilisé à son plein potentiel.
La situation est-elle identique dans toute l'Asie ?
Pas tout à fait. En Asie centrale, les experts en irrigation, qui étaient surtout russes, sont repartis en Russie. En Inde et en Chine, les systèmes ont été beaucoup mieux maintenus par l'Etat.

Comment rendre l'irrigation plus productive ?
Il faut améliorer sa précision, en développant les méthodes de goutte-à-goutte et en rendant les lâchers d'eau beaucoup plus flexibles. Il est nécessaire de changer l'état d'esprit des responsables, pour qu'ils pensent davantage aux besoins des utilisateurs. Il faut aussi accompagner l'innovation paysanne : les systèmes d'irrigation ne fonctionnent pas bien, et pourtant la production agricole continue à croître. L'explication de ce paradoxe, comme l'a montré notre recherche, c'est que les paysans innovent. Ils adaptent leur mode de culture aux contraintes hydriques, et ont investi dans leurs propres systèmes, notamment dans les pompes. Il y a eu ainsi une énorme augmentation de l'irrigation par l'eau tirée des nappes phréatiques dans toute l'Asie. On peut parler d'une révolution silencieuse.
Mais ils ont aussi créé des mares, pour avoir de l'eau disponible, ou multiplié les dispositifs de recueil des précipitations pendant la saison des pluies. Il ne faut pas s'opposer à ce que font les paysans, mais les aider à s'améliorer.

Mais n'y a-t-il pas surconsommation de l'eau souterraine ?
Si l'Etat ne peut pas leur apporter de l'eau au moment nécessaire, les paysans n'ont pas d'autre ressource que de pomper l'eau. Ce qu'il faut, c'est améliorer les procédés de recharge des nappes d'eau souterraines.

Les gouvernements sont-ils assez attentifs à ces questions ?
Oui, depuis la crise alimentaire de 2008. Il y a une prise de conscience accrue que l'agriculture a été négligé

mercredi 2 septembre 2009

L'eau, première préoccupation écologique mondiale

Partout dans le monde, la conservation de l’eau constitue la plus grande préoccupation des citoyens, bien avant la pollution de l’air, les changements climatiques, l’appauvrissement des ressources naturelles ou la disparition des habitats.
Interrogés dans le cadre d’un sondage mené dans 15 pays, des personnes du monde entier ont affiché leur inquiétude quant à l’avenir de l’eau.
Pour 93% des gens, la pollution de l’eau constitue un problème très grave, suivi de la pénurie pour 91 % des répondants.
«Ce sondage montre que, partout dans le monde, les préoccupations liées à l’eau atteignent un niveau critique dans la conscience publique», déclare J. Carl Ganter, directeur de Circle of Blue, l’un des commanditaires du sondage.
Le sondage a également posé des questions ciblées à 500 personnes dans sept pays spécifiques: Canada, Chine, Inde, Mexique, Russie, Royaume-Uni, États-Unis.
L’ensemble des répondants considèrent que leur gouvernement est responsable de la préservation de l’eau.
Au moins 78% des répondants estiment que l’aide des entreprises est essentielle pour résoudre les problèmes liés à l’eau. Ils précisent même que la durabilité de l’eau dans le monde pourrait dépendre de leur implication.
Quant aux gestes personnels à poser pour préserver l’eau, plus des 3/4 des gens interrogés reconnaissent ne pas être suffisamment informés.
«D’un endroit à l’autre, les angles de perception peuvent varier, mais les préoccupations quant aux enjeux liées à l’eau revêtent un caractère urgent, et ce, presque partout», analyse Chris Coulter, le vice-président de l’autre commanditaire, GlobeScan.
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