jeudi 2 décembre 2010

Le lac Tchad, source de conflits pour l'accès aux ressources

L'assèchement du lac génère des conflits frontaliers et pourrait entraîner d'importantes migrations...

«Sauver le lac Tchad» : une priorité pour les chefs d’Etat africains réunis lors de la session Afrique du 8ème Forum mondial du développement durable à N’Djamena, dont la sauvegarde du lac était le thème. Le 31 octobre, en clôture de cette réunion, la Libye, le Sénégal, la Centrafrique, le Tchad et le Nigeria se sont engagés à sauvegarder le lac Tchad, dont la surface est passée de 25.000km2 en 1960 à 8.000 km2, voire 2.500km2 selon les estimations.

Le lac Tchad au patrimoine mondial de l’humanité

Pour protéger le lac Tchad de l’assèchement, une série de propositions a été adoptée par consensus entre les chefs d’Etat. Ils prévoient notamment le classement du lac au patrimoine mondial de l’humanité: «Si on y arrive, cela permettra de réparer une injustice, et le lac Tchad sera respecté avec des droits et des devoirs pour l’ensemble des pays riverains», a expliqué Emile Malet, délégué général du forum.

Une autorité pourrait également être mise en place pour contenir les conflits entre migrants et populations autochtones autour du lac. Situé à cheval sur quatre pays (Nigeria, Niger, Tchad et Cameroun), le lac cristallise les tensions. Avec son assèchement, des terres humides ont été rendues disponibles pour la culture et l’élevage, suscitant l’arrivée massive de paysans dans la zone camerounaise du lac. Une trentaine de villages ont ainsi été créés par des Nigérians au Cameroun, allant jusqu’à créer une zone totalement contrôlée par le Nigeria sur les terres camerounaises où les différends frontaliers se multiplient.

La Libye plaide pour la sauvegarde du lac

La Libye voisine regarde de près ce qui se passe au Tchad. Malgré le retrait de l’armée libyenne du Nord du pays ordonné par la cour internationale de justice de La Haye en 1994, le colonel Kadhafi garde un œil sur la région, riche en uranium et possédant quelques réserves pétrolières. Il a ainsi averti l'Europe qu’elle ferait face à trente millions d'Africains cherchant à gagner ses rives si rien n'est fait pour enrayer les changements climatiques et empêcher l'assèchement complet du lac Tchad, «poumon hydrique» de l'Afrique.

Présent au sommet de la Commission du bassin du lac Tchad, Mouamar Kadhafi a ajouté que la pauvreté dans la région jetait les Africains dans les bras de groupes radicaux islamistes s'en prenant aux intérêts occidentaux. «Les gens participent à des actions terroristes parce qu'ils sont dans le besoin et parce qu'ils sont pauvres», a estimé le leader libyen. «Ces gens-là resteraient chez eux et auraient de l'espoir s'il avait des projets de développement».

Les scientifiques imputent aux changements climatiques, ajoutés aux pressions démographiques et à la construction de barrages, le tarissement du lac, jadis le plus grand du continent et qui fait vivre une trentaine de millions de personnes habitant les pays environnants.


Source : 20 Minutes.fr

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