samedi 9 mai 2009

Taxer l’eau pour éviter le gaspillage ?

Le Forum sur l'alimentation, l'eau et le développement organisé par le groupe vaudois, Nestlé, en collaboration avec l'ONU et la Suisse, s’est tenu fin avril à New-York.

Le président de Nestlé, Peter Brabeck, a préconisé à cette occasion l'introduction d'une taxe sur l'eau pour en diminuer le gaspillage. « L'eau est un droit de l'homme, estime-t-il.Chaque être humain a droit à 25 litres d'eau par jour. Quiconque dépasse cette quantité doit payer. Si l'eau n'est pas reconnue comme un bien cher, elle est gaspillée ».

Le conseiller au développement onusien Jeffrey Sachs (lire son article sur les conflits liés à l’eau que nous reproduisons ici), également présent au Forum, considère pour sa part qu'une taxe sur l'eau n'apporterait pas de solution. Les biens qui ont un prix amènent toujours les gens à s'entretuer, affirme-t-il.

Pragmatique, le directeur du Conseil mondial de l'eau, Ger Bergkamp, a renvoyé ces deux positions dos à dos, en soulignant que les problèmes liés à l'eau sont différents selon les régions du monde. Seule la collaboration entre les pays peut permettre de trouver une solution.

7 commentaires:

Anonyme a dit…

Je le trouve archi culoté le Président de Nestlé de faire ce type de proposition. Il est déjà difficilement admissible qu'il "vende" de l'eau naturelle alors qu'il y a l'eau distribuée par les robinet alors qu'en plus il vienne faire ce genre de proposition en se subsitituant complètement aux instances de gouvernances mondiales, c'est sidérant.

Monique a dit…

C'est vrai qu'il a un humour décapant, de l'humour suisse peut être (avec tout le respect que j'ai pour eux...) ?

Papass a dit…

Oui, Nestlé a grillé son image dans les vingt dernières années, notamment à cause d'une question d'eau (les anciens se souviennent des polémiques relatives au lait en poudre, qui a causé tant de morts dans les pays en développement, car souvent l'eau utilisée pour la préparation des biberons était contaminée, comme c'est hélas trop souvent le cas). Peter Brabeck semble aujourd'hui chercher à prendre des positions fortes dans le champ des grands enjeux mondiaux, eau et alimentation. On l'a vu très hostile aux biocarburants. pourquoi cette stratégie de com ? Redorer une image écornée ? Se positionner dans les grands débats sur l'eau dans le monde ?

JP a dit…

La question de jouer sur le prix de l'eau pour peser sur sa consommation est intéressante.
En parallèle à kyoto et aux enjeux sur le co2, il y a quand même toute une réflexion dans plusieurs pays sur les mécanismes de régulation de la consommation d'eau, par les prix, du même ordre que le système "cap & trade" ETS de l'union européenne ou les idées de taxe carbone ou de "contribution climat énergie" de la FNH.
Sur l'eau, voir ce qui se fait en Australie par exemple.

juliaY a dit…

Ca fait effectivement partie de mes thèmes d'intérêt en ce moment. Je ferai un papier là-dessus bientôt
JuliaY

Denis a dit…

@ Papass : ou encourager les activistes contre les entreprises de production et de distribution d'eau du robinet ? Ils les considèrent comme responsables d'actions pour faire baisser les ventes d'eau en bouteille. Alors qu'on imagine que ces entreprises n'en ont rien a battre l'eau potable pour la boisson representant environ 1% de l'eau consommée au robinet ...

Anonyme a dit…

Avant de proposer des taxes, il faudrait déja responsabiliser l'ensemble des consommateurs en généralisant les compteurs individuels ...

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