«L’eau, c’est la vie», a-t-on coutume de dire. Pourtant au Sénégal, les conditions d’approvisionnement en eau potable ne sont pas les meilleures, entraînant une forte prévalence des maladies diarrhéiques, qui sont la deuxième cause de mortalité chez les enfants de moins de cinq ans. Cette situation est aggravée par les mauvaises conditions d’assainissement, dont le taux d’accès en milieu rural reste, d’après M. Adama Sall, le ministre de l’Assainissement et de l’Hygiène publique, en dessous de 30%, au moment où le taux de défécation à l’air libre atteint presque 40% dans ces zones. C’est pourquoi, le Programme d’eau potable et d’assainissement pour le millénaire (Pepam) vient de lancer son sous-programme dénommé Usaid / Pepam.
Il s’agit, selon M. Kevin Mullaly, le directeur de l’Usaid au Sénégal, d’un programme d’un montant de près de 10 milliards de francs Cfa, par lequel son institution appuie les initiatives du gouvernement dans le domaine de l’approvisionnement en eau, en milieu rural. Ce programme cherche à faciliter l’accès à l’eau potable à 179 000 personnes, tout en permettant à 93 000 autres d’accéder à l’assainissement amélioré. Le ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat, de la Construction et de l’Hydraulique justifie l’accent mis sur le milieu rural par «la nécessité de lutter contre la pauvreté et l’exode rural».
Le Pepam, a été défini par le gouvernement du Sénégal pour recherche de financements lui permettant d’atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement (Omd) dans le domaine de l’accès à l’eau potable et l’assainissement. La première phase de ce sous-programme, va être mise en œuvre dans les trois régions de la Casamance. Les populations les plus défavorisées de Ziguinchor, Kolda et Sédhiou, vont ainsi disposer des services améliorés d’eau potable et d’assainissement. M. Sall explique : «L’option d’intervenir dans les régions de Ziguinchor, Kolda et Sédhiou, témoigne d’une option résolue de s’engager avec le gouvernement dans l’effort de reconstruction et de relance dans la zone sud.»
Aussi M. Mullally, voit en ce projet l’occasion d’atténuer certaines contraintes imposées aux femmes et aux filles en raison de leurs responsabilités dans l’approvisionnement en eau. Depuis sa création en 2005, le Pepam a contribué à l’accroissement du taux d’accès à l’eau potable en milieu rural, qui est passé de 64% en 2004 à 75,5% en 2008, soit une population additionnelle de 1 470 000 personnes. Par ailleurs, Adama Sall a signalé que le Conseil d’administration de la Banque mondiale a approuvé, il y a deux jours, un crédit de 26 milliards de francs Cfa pour le financement d’un sous-programme du Pepam dans les régions de Saint-Louis, Matam et dans le département de Bakel.
Toutefois, le Pepam a des défis majeurs à relever, tels que son coût, estimé à 617 milliards de francs Cfa, son délai d’exécution et la pérennisation des infrastructures. Sur ce dernier point, son coordonnateur assure que des efforts de sensibilisation à l’endroit des populations seront faits. Ce qui explique d’ailleurs, selon lui, la création et la formation des associations d’usagers des forages pour la gestion des ressources. Cela permettrait à la population d’ici la fin du programme, prévue en 2015, de disposer d’assez de ressources pour ne plus dépendre des partenaires et encore moins du gouvernement.
Source : Le Quotidien sénégalais
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