La quantité d'eau qui coule dans les rivières aux Etats-Unis a été considérablement réduite dans près de 90 % des cours d’eau évalués, contribuant à la dégradation des écosystèmes et la perte des espèces, selon une étude de l’Institut de géologie américain (USGS).
« Cette évaluation est la plus vaste réalisée à ce jour sur la modification du débit des cours d’eau », a déclaré Bill Werkheiser, directeur associé sur l'eau à l’USGS. « Les résultats montrent l'altération du débit résultant de l’aménagement des sols et des cours d’eau, l'impact significatif sur les organismes aquatiques, et la nécessité de considérer ce facteur pour maintenir et rétablir la santé des cours d'eau et des écosystèmes de la nation. »
Les flux sont modifiés par une variété d'aménagements et d’activités humaines comme les réservoirs, les détournements, les drains souterrains, les prélèvements d'eau souterraine, le rejet des eaux usées, et les surfaces imperméables (parkings et routes).
« L’altération des flux des rivières entraîne la perte de poissons et d'invertébrés indigènes dont la survie et la reproduction sont étroitement liées à des conditions d'écoulement spécifiques », a expliqué Daren Carlisle, écologue à l’USGS et auteur principal de l'étude. Par exemple, dans les ruisseaux à débit fortement diminué, la truite indigène, appréciée par les pêcheurs amateurs, qui a besoin de cours d'eau rapides, est remplacée par des espèces non indigènes et moins désirables, comme la carpe.
« Des études ciblées dans des régions géographiques spécifiques permettront de mieux comprendre les effets écologiques des débits modifiés, afin de trouver une solution efficace aux problèmes locaux de gestion de l'eau », a ajouté Daren Carlisle.
L'étude a identifié plus de 1.000 cours d'eau intacts utilisés comme points de référence pour créer des modèles de flux de courant. Les modèles ont été appliqués pour estimer les flux de 2.888 autres cours d'eau pour lesquels l’USGS disposait de données de surveillance de 1980 à 2007. Les valeurs estimées ont ensuite été comparées aux débits réels mesurés pour déterminer le degré d’altération des débits.
Source : Journal de l’environnement