Le devenir des boues de dragage des ports du Morbihan est l’objet, depuis deux ans, d’un bras de fer entre administrations et associations environnementale. Une première manche est en voie d’être perdue par ces dernières : à partir de la mi-janvier doit commencer une deuxième phase du dragage des boues du port de la Trinité-sur-Mer et de leur immersion par clapage dans le golfe du Morbihan.
« Le programme se poursuit conformément à ce qui a été décidé en préfecture », explique Gérard Le Tréquesser, président du syndicat mixte des ports du Morbihan. Visiblement agacé de devoir sans cesse s’expliquer sur ce dossier épineux, il dit préférer le terme « vases » au mot « boues », car « les vases des ports sont pleines de vie ». D’après les études menées par le laboratoire In Vivo et l’Ifremer, ces sédiments « ne contiennent pas de métaux lourds », poursuit-il. L’Ifremer émet toutefois des doutes concernant la présence de TBT (tributylétain), ce qui alarme les associations environnementales, au premier rang desquelles l’association Sémaphore.
Leur opposition au clapage sera probablement sans effet pour le devenir des boues de la Trinité ; elle aura cependant entraîné la suspension des projets de dragage des autres ports, comme ceux du Crouesty à Arzon et de Port Haliguen à Quiberon. Leur devenir devra être décidé par une Commission de suivi des dragages des ports de l’Est du Morbihan, créée mi-novembre 2009 et composée de représentants des collectivités territoriales, de la préfecture et d’associations.
Cette Commission devra sans doute s’inspirer des orientations du Grenelle de la mer, qui a donné lieu à la rédaction d’un Livre bleu : stratégie nationale pour la mer et les océans, validé par le Premier Ministre le 7 décembre 2009. Ce Livre bleu, qui regroupe les propositions des groupes de travail, stipule que « s’agissant des boues de dragage, il s’agit tout à la fois d’interdire le rejet en mer des boues de dragage polluées et de favoriser la mise en œuvre des meilleures pratiques d’entretien des espaces portuaires et chenaux d’accès (dragage, rejet des déblais), de développer les approches innovantes dans la valorisation des sédiments de dragage (réutilisation), d’améliorer les techniques de tri, et de favoriser le développement de filières économiques de traitement, y compris le traitement à terre des rejets les plus pollués. »
source : hydroplus
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