La phytorestauration (ou phytorémediation) s'appuie sur l'utilisation des plantes aquatiques comme agent de dépollution pour résoudre les déréglements écologiques induits par l'activité humaine. Cette piste de dépollution naturelle est investiguée dans le cadre de plusieurs grands programmes de recherche à travers le monde depuis les années 90, car elle permet de nettoyer et de préserver les ressources essentielles que sont l’eau, les sols et l’air sur une zone, et d'autre part, elle peut présenter une certaine rentabilité sur le plan économique.
A la plupart des types de pollution correspond une combinaison d'écosystèmes aquatiques et de différents substrats (pouzzolane, sable). Filtres plantés, bassins à macrophytes, forêt humide, l'enjeu est de maximiser l'efficacité de l’association des capacités épuratoires naturelles des végétaux supérieurs et micro-organismes. Plusieurs centaines de plantes utiles ont été recensées dans le monde : roseaux, typha, saule, iris, etc. stimulant ainsi la biodiversité. En poussant, elles vont absorber les éléments qui leur sont nécessaires (cuivre, zinc, phosphore, azote, carbone...), apporter de l'oxygène, ce qui va décomposer les polluants organiques (phytodégradation), ou encore fixer certains polluants plus toxiques. Du coup, les applications sont quasiment sans limites. On peut traiter des eaux usées des communes, des rejets industriels qui vont traverser les plantations, ou même créer des piscines naturelles, filtrer des eaux pluviales…
A une heure de Paris environ, Phytorestore a ouvert la première bioferme au monde utilisant la phytorestauration. La bioferme met en place des procédés innovants en matière de phytoremédiation en rupture avec les procédés déjà existants : phytolixiviation grâce à des plantes laveuses de pollution, phytofixation et phytotransformation des polluants en métaux stables par exemple. Exploitant la rhizosphère créée par leur racines, les plantes dépolluantes utilisées par la bioferme n’absorbent pas les polluants mais transforment les sols. Le végétal reste donc sain. Il ne participe pas d’un déplacement de pollution et est en fin de chaîne valorisable. Des filières exploitant ces végétaux, en plus du compost produit par le traitement des sols, est donc possible. En cours : des projets de valorisation en biomasse, en litière pour chevaux, ou en paillis horticole par exemple, comme pour une espèce exploitée sur le site, le miscanthus.
Du point de vue de l'eau, l'intérêt est la préservation de la ressource (nappe phréatiques) et la faible consommation du procédé. Après la liquéfaction des déchets entrant (suite au tri de ce qui n’est pas décomposable), l’exploitation tourne en circuit fermé, grâce à un petit étang d’eau filtrée, alimenté par les eaux des boues purifiées par les plantes. On peut même imaginer adapter ce procédé à de petits ensembles d'habitations !
On peut consulter le site de Phytorestore ici.
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