Dimanche 8 septembre au matin, une crue massive s’est déclenchée en Corée du Sud, sur la rivière Imjin, faisant trois morts et trois blessés, selon l’état actuel des recherches. Les secours sont toujours à la recherche de baigneurs et de campeurs, disparus dans la montée des eaux. Pyongyang a présenté hier des excuses publiques, priant son voisin du sud de pardonner cet « incident », alors présenté comme une « mesure d’urgence », et a annoncé qu’à l’avenir, la moitié nord de la péninsule préviendrait, autant que faire se peut, de l’ouverture du barrage Hwanggang. En quelques minutes, la profondeur de l’eau avait doublé dimanche, passant de 2,60 à 4,20 mètres, et déversant quelques 40 millions de tonnes d’eau dans le lit de la rivière.
Selon la version officielle, ce barrage, construit sur une rivière commune aux deux Corée, est utilisé pour l’irrigation des champs et la fabrication d’électricité. A la lumière de cette mauvaise « plaisanterie » nord-coréenne, le barrage se dote aussi d’un caractère offensif, puisque les 400 millions de tonnes d’eau qu’il pourra contenir une fois sa construction achevée seront à elles seules capables d’assécher ou d’inonder la Corée du Sud, avec des conséquences humaines et économiques aisément imaginables. Une arme plutôt insolite, mais d’une efficacité remarquable. Pour la première fois, un ministre sud-coréen a réagi à ce sujet : « Je pense que le Nord l'a fait intentionnellement », a déclaré le ministre de l'Unification, Hyun In-taek, interrogé sur la question de savoir si le lâcher d'eau sur le barrage pouvait résulter d'un accident.
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