Pour la première fois, le 19 mars, une session officielle du Forum mondial de l'eau a été consacrée à la question de la corruption dans le monde de l’eau. La corruption absorbe au moins 30 % des budgets publics consacrés à l'eau dans les pays en voie de développement. De plus, sa présence ralentit considérablement les volontés d’investissement dans le secteur.
Pour optimiser l’effort international, "récupérer l'argent détourné serait déjà un grand progrès", affirme M. Tropp, président du Réseau pour l'intégrité dans l'eau. Ce qui rend le secteur très sujet aux détournements, est que les intervenants y sont nombreux.
La corruption s’exerce ainsi à tous les échelons d’une longue chaîne : des structures administratives et collectivités locales chargées de la gestion de l'eau, jusqu’aux employés chargés du contact avec le consommateur. "On paie pour obtenir un raccordement, la réparation d'une fuite, ou pour que l'employé du service d'eau ne vienne pas relever votre compteur ou oublie d'envoyer votre facture", explique Donal O'Leary, de l'association Transparency International.
La corruption est aussi liée à la détérioration du milieu naturel : des dessous de table sont versés pour "couvrir" une pollution industrielle, pomper sans contrôle dans un fleuve ou une nappe, etc. "Il ne faut pas se mettre la tête dans le sable : personne ne peut dire qu'il n'a jamais connu cela et ne le connaîtra jamais, affirme Antoine Frérot, le PDG de Veolia Eau. Mais les entreprises peuvent mettre en place des procédures pour empêcher la corruption, ou au moins la rendre plus difficile."
Une volonté qui devra introduire de profonds changements dans les modes d’aministration et les mentalités des pays en voie de développement.
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