jeudi 29 janvier 2009

L'eau des exoplanètes

Cette fois, c’est sûr, affirment les chercheurs : il y a bien de la vapeur d’eau dans l’atmosphère de la géante gazeuse dénommée HD189733b, l’une des exoplanètes les plus faciles à observer par la méthode du transit. Cette méthode permet d’analyser le spectre de la lumière renvoyée par l’atmosphère et ainsi de détecter la présence de composants comme le dioxyde de carbone, le méthane ou la vapeur d’eau, qui entrent dans la recette de la vie organique.
Jusqu’à présent, les observations de HD189733b n’avaient pas apporté de preuves totalement concluantes. Carl Grillmair (Caltech, USA) et ses collègues se sont entêtés : ils ont multiplié les observations pour calculer une moyenne à partir de dix éclipses secondaires. En effet, la lumière de HD189733b peut être observée lorsqu’elle passe devant son étoile. Les chercheurs captent ensuite la lumière de l’étoile lorsque la planète est derrière. La différence entre les deux éclipses donne le spectre de la seule planète.
Ces travaux, publiés aujourd’hui par Grillmair dans la revue Nature, indiquent la présence «indiscutable» de la vapeur d’eau dans l’atmosphère de cette planète, commente un autre astrophysicien, Drake Deming (Goddard Space Flight Center, Nasa).
Si les observations précédentes n’avaient pas abouti aux mêmes conclusions, c’est peut-être parce qu’une météo agitée dans les hautes couches de l’atmosphère de HD189733b cachaient ceux qui, plus bas, contiennent de la vapeur d’eau, suggère Grillmair. Une hypothèse qui doit être validée.
Cette quête de vapeur d’eau sur des planètes extrasolaires répond bien évidemment à l’envie brûlante de découvrir un monde capable d’abriter la vie. Bien que du CO2 et du méthane aient également été trouvés dans l’atmosphère de HD189733b, les astrophysiciens savent bien que sur ce Jupiter chaud la température est bien trop élevée pour que la vie s’y développe.
Cependant, une fois que ces techniques de détection des ingrédients de la vie seront bien rôdées, elles pourront être appliquées aux exoplanètes plus petites, rocheuses ou glacées. La chasse aux «super-Terre» a déjà commencé autour d’étoiles plus petites et plus froides, des naines blanches en cours de refroidissement (ou naines rouges), qui n’hébergent pas de géantes gazeuses.

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