Par l'UPMC (Université Pierre Marie Curie), considérée comme l'Université française de référence dans le domaine des sciences, qui a participé à la publication d'un guide dédié à l'acidification de l'océan, qui a été présenté aux participants du sommet de Copenhague.
Une réduction importante et immédiate des émissions de dioxyde de carbone (CO2) est nécessaire pour limiter significativement l'acidification des océans et empêcher l'extinction d’espèces marines, des risques sur la sécurité alimentaire et des conséquences socioéconomiques significatives. Voilà ce qu’énoncent de nombreux experts, dont les membres du projet européen EPOCA, dans un guide intitulé « L’acidification de l’océan - Les faits » qui vient d’être publié dans le cadre de la conférence des Nations Unies sur le climat à Copenhague.
Transmis aux décideurs participant à la Conférence des Nations Unies sur le climat à Copenhague, le guide « L’acidification de l’océan - Les faits » prend acte des dernières avancées scientifiques sur l’acidification des océans et décrit les étapes qui seront nécessaires à l’arrêt de son accélération. Ce guide introductif est destiné aux conseillers et décideurs politiques. Il a été conçu par le Groupe d'utilisateurs (ce groupe est constitué de décideurs politiques, d’industriels, d’ONG…) sur l’acidification de l'océan, partie intégrante du projet européen EPOCA, et validé par des scientifiques du projet. Sa réalisation a été financée par Natural England et EPOCA.
« L'acidification des océans est le problème jumeau du changement climatique dans la mesure où tous deux sont la conséquence de l’augmentation des émissions de CO2 » déclare Dan Laffoley, vice président de la Commission mondiale de l'IUCN (International union for conservation of nature) sur les aires marines protégées et responsable éditorial du guide. « Nous avons employé le mode du récit pour peindre un tableau des nombreux mécanismes par lesquels l'acidification de l'océan peut altérer la manière dont l'océan fonctionne. Compte tenu des conséquences de grande envergure possibles, nous espérons que ce guide aura un impact auprès des décideurs et qu’ils placeront l'océan au centre des discussions sur le climat ».
Ce que ce guide dit en substance :
• Environ le quart du CO2 émis par les activités humaines (25 millions de tonnes par jour).
Cette absorption, qui va croissant compte tenu de la croissance des émissions, rend l'eau de mer de plus en plus acide, menaçant écosystèmes et espèces importantes pour l’alimentation et l’économie. En outre, cette augmentation de l’acidité de l’océan tend à réduire sa capacité à absorber le CO2 et donc à réguler le climat.
• L'acidité de l’eau de mer a augmenté de 30 % depuis le début de la période industrielle, il y a 250 ans. Si, comme il est prévu, ce phénomène s’accélère au cours des 4 prochaines décennies, elle pourrait augmenter de 120 % d’ici à 2060, soit un niveau supérieur à ceux qu’a connu notre planète au cours des 21 derniers millions d’années.
• Les précédents épisodes d'acidification de l'océan ont donné lieu à des extinctions massives d’espèces.
• Certaines régions atteignent déjà un niveau d'acidité qui empêche la survie de larves d'espèces commerciales (moules et huîtres).
• De nombreux organismes fabriquant un squelette ou une coquille calcaire sont déjà affectés, ce qui réduit leur rôle de producteurs primaires et de constructeurs de récifs.
• D'ici 2050, les récifs coralliens vont se trouver dans des eaux inhospitalières (plus chaudes et plus acides), qui menaceront leur rôle de protection contre les effets destructeurs de la houle et des tempêtes. D'ici 2100, 70 % des coraux profonds seront dans des eaux corrosives pour leur squelette.
Seule une réduction immédiate et substantielle des émissions de CO2 et le développement de technologies permettant son élimination permettront de limiter l'acidification des océans et son effet sur les écosystèmes marins.
Selon Jean-Pierre Gattuso, coordonnateur d’EPOCA et océanographe au Laboratoire d'océanographie de Villefranche (CNRS, UPMC), « Le problème de l'acidification de l’océan n'est contesté par personne, même si l'ampleur de ses effets sur les organismes marins et de son impact socio-économique restent mal connus. Ce guide a pour objet de faire comprendre aux décideurs que les négociations sur les émissions futures de CO2 doivent prendre en compte non seulement le changement climatique mais aussi le problème de l'acidification des océans. »
EPOCA (European project on ocean acidification)
Le projet européen (FP 7) EPOCA (www.epoca-project.eu) a été lancé en mai 2008 et pour 4 ans afin de combler les nombreuses lacunes dans la compréhension de l'acidification de l'océan et de ses conséquences. Il rassemble plus de 100 chercheurs issus de 27 instituts, parmi lesquels le CNRS et le CEA, répartis sur 9 pays européens.
IUCN (International Union for Conservation of Nature)
L’IUCN (www.iucn.org) est l'organisation environnementale globale la plus ancienne et la plus importante, avec plus de 1000 gouvernements et membres d'ONG et près de 11000 experts volontaires d'environ 160 pays. Elle a pour objectif d'identifier des solutions pragmatiques aux défis environnementaux et de développement les plus pressants et de soutenir la recherche scientifique, dans les domaines de la biodiversité, du changement climatique, de l’énergie, des modes de vie et de la sensibilisation à l’environnement.
Source : Enviro2B
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