Nous vous parlons régulièrement de la technique de traitement de l'eau par osmose inverse, souvent utilisée pour le dessalement des eaux de mer. Cette technique consiste à produire de l'eau douce en mettant sous pression un réservoir d'eau salée bordé par une membrane très fine. Il se trouve que le procédé d'osmose simple (non pas inverse, donc), présente la caractéristique symétrique de permettre la production d'énergie.
Une centrale vient ainsi d'ouvrir en Norvège, qui fonctionne uniquement grâce au mélange d'eau douce et d'eau salée à travers une membrane filtrante. Cette unité est le fruit de recherches entamées en 1992 par la compagnie norvégienne Statkraft, mettant en évidence l'énergie dynamique induite par la mise en présence de sources d'eaux comportant différent degrés de salinité. Concrètement, l'eau moins salée a tendance à venir se mélanger à l'eau plus salée, jusqu'à obtention d'une salinité homogène. Ce mouvement induit une certaine pression au niveau du réservoir d'eau salée, pression qui permet d'entraîner une turbine. Il suffit dès lors de construire des unités de production électrique à l'endroit où se mêlent eau douce et eau salée, par exemple à l'embouchure des fleuves.
L'installation norvégienne actuelle ne constitue qu'un prototype, mais le potentiel de cette énergie hydrique propre et renouvelable est d'ores et déjà énorme : une première usine de 25 Mwh doit être mise en chantier, et à terme, on estime que la production européenne pourrait se développer jusqu'à atteindre 1600 Twh, ce qui représente... la moitié de la production actuelle !
Énergie osmotique : du nouveau très performant !
RépondreSupprimerEn juillet 2016, des chercheurs de l'école polytechnique fédérale de Lausanne publient une étude montrant qu'il serait théoriquement possible, avec une membrane de disulfure de molybdène épaisse de trois atomes dont 30 % de la surface serait couverte de nanopores, de générer une puissance électrique d'1 MW/m2. Jusqu’à présent, les chercheurs ont travaillé sur une membrane dotée d’un seul nanopore, mais si le potentiel de cette technologie était confirmé, l’énergie osmotique pourrait jouer un rôle majeur dans la production d’énergie renouvelable car, contrairement à l’éolien et au solaire, elle peut être produite en continu.
Source - Lionel Pousaz et Aleksandra Radenovic, « De l'électricité générée par de l'eau, du sel et une membrane épaisse de 3 atomes », Medicaom, École polytechnique fédérale de Lausanne, 13 juillet 2016