Avec une augmentation de plus de 2°C des températures moyennes entre la fin du XIXème et le début du XXIème siècles, les Alpes ont connu une évolution bien plus rapide que le reste de l’hémisphère Nord, qui a subi en moyenne une hausse de 1°C. Ces changements affectent à la fois la disponibilité et la qualité de la ressource en eau.
Les modèles climatiques tablent pour cette zone montagneuse sur une augmentation des températures variant entre +2,6°C et +3,9°C d’ici la fin du XXIème siècle ; ils prévoient aussi des précipitations moins importantes en été et plus fréquentes au printemps et en hiver – avec des pluies remplaçant de plus en plus les épisodes neigeux.
Ces transformations touchent les habitants et les entreprises des communes alpines mais aussi les usagers situés dans les bassins alimentés par le « château d’eau de l’Europe » : les plaines du Rhône, du Rhin, du Danube et du Pô. Agriculteurs, forestiers, gestionnaires d’installations électriques, industriels et bien sûr milieux naturels et services de l’eau verront la concurrence augmenter pour l’accès à la ressource, notamment en été. Certains effets du réchauffement climatique pourraient aussi menacer indirectement l’alimentation en eau ou son traitement : ainsi, plusieurs études lient l’augmentation des métaux lourds dans certains lacs du Tyrol au relargage de ces métaux lors de la fonte des glaciers.
Stratégies d'adaptation
Un rapport publié début septembre par l’Agence européenne de l’environnement (EEA) intitulé « The Alps facing the challenge of changing water resources » détaille, usage par usage, l'ensemble de ces effets du réchauffement climatique, à la fois sur la ressource en eau et sur ses usagers. Il se penche aussi sur les stratégies d’adaptation.
Il étudie plus particulièrement six études de cas régionales, soulignant dans chaque cas les insuffisances de la stratégie d’adaptation et les « leçons » à en tirer. Il en conclut notamment qu’il faudrait :
*créer une plate-forme d’information régionale sur les impacts du changement climatique ;
*mettre en place des politiques d’adaptation sur le long terme, participatives et intégrées ;
*mêler des approches jouant sur l’offre en eau et sur la ressource. Le rapport souligne par exemple qu’en Savoie, le choix a été fait des solutions technologiques permettant d’accroître la ressource ; elles sont très utiles mais insuffisantes sur le long terme. Un travail sur les comportements doit venir en complément ;
*favoriser la coopération régionale ;
*améliorer les flux d’information entre les différents niveaux d’acteurs, de gestionnaires et de décideurs politiques.
Pour en savoir plus : Le site de l'EEA, pour télécharger le rapport
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