Des centaines de poissons et de crustacés sont morts en Nouvelle-Calédonie, suite à une fuite d'acide sulfurique à l'usine de traitement de nickel du Brésilien Vale Inco, en phase de tests, ont indiqué vendredi les autorités locales.
"L'évaluation précise de l'impact de cette fuite est en cours. Mais il est certain que le creeks (rivières) du sud sont l'habitat d'un grand nombre d'espèces endémiques et protégées", a déclaré Christophe Obled, directeur de l'Environnement de la Province sud.
Après l'incident, un PH2, témoin d'une très forte acidité, a été relevé en plusieurs points du cours d'eau.
Plusieurs centaines de poissons et de crustacés ont été retrouvés morts à la surface de l'eau et sont en cours d'identification. Selon le comité autochtone Rheebu Nuu, la fuite est allée jusqu'à la mer où des mulets morts ont été découverts.
L'usine d'une capacité de 60.000 tonnes de nickel doit être inaugurée en milieu d'année et se situe en bordure d'une baie à la biodiversité exceptionnelle et fragile
Mercredi, un joint défectueux a entraîné une importante fuite à l'unité de production d'acide sulfurique, qui doit servir au traitement chimique du nickel.
Selon l'industriel, entre 1.000 et 5.000 litres se seraient déversés mais certaines sources, citées par le journal Les Nouvelles Calédoniennes, font état d'une quantité "vingt à trente fois supérieure".
Mécontent d'avoir été tardivement averti de cet incident, Philippe Gomes, président de la Province sud, a en outre révélé vendredi qu'un bassin de rétention était en réparation.
"La province condamne la poursuite des essais de l'usine d'acide au moment même où les dispositifs de sécurité étaient en réfection", a indiqué M.Gomés
La collectivité entend obtenir des sanctions pénales et des réparations "pour les dommages sur le patrimoine environnemental".
Vale Inco, troisième groupe minier mondial, a arrêté l'unité d'acide "jusqu'à nouvel ordre".
Le WWF (Fonds mondial pour la nature) a de son côté demandé le retrait de l'autorisation d'exploitation accordée à l'industriel.
Tout le chantier de ce site industriel a été émaillé de multiples polémiques avec les populations locales, en raison de ses risques pour l'environnement.
En septembre dernier, le climat s'était apaisé après la conclusion d'un pacte, prévoyant le versement sur 30 ans d'environ 85 millions d'euros par Vale Inco, pour le développement durable.
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