Le 28 octobre s’est ouverte en Jordanie la conférence EuroMed, consacrée au problème de la gestion de la ressource en eau et de la dépollution de la Méditerranée, un des thèmes prioritaires d’action de l’Union pour la Méditerranée.
Au moyen-orient, le traitement de l’eau se heurte notamment à la coopération insuffisante entre Israéliens et Palestiniens, sur fond de tensions géopolitiques et de répartition inégale de la ressource : selon des propos de partisans pro-palestiniens relayés par le site Cherada.com, Israël possède « 13 % de l’eau de la région mais en contrôle 60%. » Dans les territoires palestiniens, le rationnement est de rigueur, alors que la plus grande partie des eaux usées se déverse directement dans la nature. Seule une petite partie des villes et villages de Cisjordanie est connectée à un réseau d’évacuation.
De grandes agglomérations comme Naplouse ou Hébron, qui comptent plusieurs centaines de milliers d’habitants, ne disposent d’aucune station d’épuration. Dans un récent rapport, le ministère israélien de l’environnement note que 95 % des eaux usées en Cisjordanie ne sont pas traitées et menacent directement la nappe phréatique la plus profonde et la plus abondante.
« La situation dans les territoires palestiniens est la pire des pays de la région », regrette Omar Zimmo, ingénieur en génie civil à l’université de BirZeit, interrogé par La Croix (article du 28 octobre 2008). « Pendant longtemps, les gens ont pensé que la nature pouvait tout absorber, mais avec les grandes concentrations de population en zones urbaines, c’est devenu insoutenable. Les dégâts sur l’environnement sont très importants. »
Conséquence : les eaux usées finissent par s’infiltrer dans le sol et les points stagnants deviennent des réservoirs à moustiques et à maladies (en photo, le village bédouin d’Um-an-Nasser envahi par les eaux usées le 27 mars 2007). « La pollution abîme les sols et affecte les nappes phréatiques. Selon l’Organisation mondiale de la santé, l’eau potable ne doit pas excéder 50 mg de nitrates par litre. Dans la plupart des localités palestiniennes, on dépasse largement ce taux », poursuit Omar Zimmo.
Ce n’est pourtant pas l’argent qui manque. Pas moins de huit projets de station d’épuration ont été approuvés par les pays donateurs, pour certains depuis une dizaine d’années. Pour l’heure, une seule station, près de Ramallah, a effectivement été mise en fonction.
« Les Israéliens retiennent les autorisations, car ils veulent que les stations d’épuration palestiniennes traitent aussi les eaux usées des colonies israéliennes », explique Omar Zimmo. « Politiquement, c’est inacceptable. Cela revient à reconnaître l’existence de ces colonies. Les donateurs eux-mêmes ne peuvent souscrire à ces conditions. » Faute d’accord sur le statut des colonies juives de Cisjordanie, les projets sont bloqués. Dans la bande de Gaza, la situation est encore plus préoccupante.
Sur la plage de Gaza, quelques centaines de mètres après la sortie de la ville, les égouts se jettent directement dans la mer. Plus de la moitié des eaux usées de la bande de Gaza sont ainsi rejetées à la mer sans aucun traitement. Pour le reste, les eaux sont collectées dans des « lagons » à ciel ouvert et infiltrent les sources d’eau potable.
Au-delà des questions de santé publique, le recyclage des eaux usées est une nécessité dans une région où le manque d’eau s’aggrave chaque année. « Nous avons besoin de cette eau », lance Omar Zimmo en faisant jaillir un jet d’eau claire traitée par la station expérimentale qu’il a construite grace à des fonds européens à Ein-Sinya. « Elle n’est pas potable, mais on peut s’en servir pour irriguer les cultures. C’est un progrès énorme. »
Au moyen-orient, le traitement de l’eau se heurte notamment à la coopération insuffisante entre Israéliens et Palestiniens, sur fond de tensions géopolitiques et de répartition inégale de la ressource : selon des propos de partisans pro-palestiniens relayés par le site Cherada.com, Israël possède « 13 % de l’eau de la région mais en contrôle 60%. » Dans les territoires palestiniens, le rationnement est de rigueur, alors que la plus grande partie des eaux usées se déverse directement dans la nature. Seule une petite partie des villes et villages de Cisjordanie est connectée à un réseau d’évacuation.
De grandes agglomérations comme Naplouse ou Hébron, qui comptent plusieurs centaines de milliers d’habitants, ne disposent d’aucune station d’épuration. Dans un récent rapport, le ministère israélien de l’environnement note que 95 % des eaux usées en Cisjordanie ne sont pas traitées et menacent directement la nappe phréatique la plus profonde et la plus abondante.
« La situation dans les territoires palestiniens est la pire des pays de la région », regrette Omar Zimmo, ingénieur en génie civil à l’université de BirZeit, interrogé par La Croix (article du 28 octobre 2008). « Pendant longtemps, les gens ont pensé que la nature pouvait tout absorber, mais avec les grandes concentrations de population en zones urbaines, c’est devenu insoutenable. Les dégâts sur l’environnement sont très importants. »
Conséquence : les eaux usées finissent par s’infiltrer dans le sol et les points stagnants deviennent des réservoirs à moustiques et à maladies (en photo, le village bédouin d’Um-an-Nasser envahi par les eaux usées le 27 mars 2007). « La pollution abîme les sols et affecte les nappes phréatiques. Selon l’Organisation mondiale de la santé, l’eau potable ne doit pas excéder 50 mg de nitrates par litre. Dans la plupart des localités palestiniennes, on dépasse largement ce taux », poursuit Omar Zimmo.
Ce n’est pourtant pas l’argent qui manque. Pas moins de huit projets de station d’épuration ont été approuvés par les pays donateurs, pour certains depuis une dizaine d’années. Pour l’heure, une seule station, près de Ramallah, a effectivement été mise en fonction.
« Les Israéliens retiennent les autorisations, car ils veulent que les stations d’épuration palestiniennes traitent aussi les eaux usées des colonies israéliennes », explique Omar Zimmo. « Politiquement, c’est inacceptable. Cela revient à reconnaître l’existence de ces colonies. Les donateurs eux-mêmes ne peuvent souscrire à ces conditions. » Faute d’accord sur le statut des colonies juives de Cisjordanie, les projets sont bloqués. Dans la bande de Gaza, la situation est encore plus préoccupante.
Sur la plage de Gaza, quelques centaines de mètres après la sortie de la ville, les égouts se jettent directement dans la mer. Plus de la moitié des eaux usées de la bande de Gaza sont ainsi rejetées à la mer sans aucun traitement. Pour le reste, les eaux sont collectées dans des « lagons » à ciel ouvert et infiltrent les sources d’eau potable.
Au-delà des questions de santé publique, le recyclage des eaux usées est une nécessité dans une région où le manque d’eau s’aggrave chaque année. « Nous avons besoin de cette eau », lance Omar Zimmo en faisant jaillir un jet d’eau claire traitée par la station expérimentale qu’il a construite grace à des fonds européens à Ein-Sinya. « Elle n’est pas potable, mais on peut s’en servir pour irriguer les cultures. C’est un progrès énorme. »
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