jeudi 9 décembre 2010

Etats-Unis : les rivières s’assèchent

La quantité d'eau qui coule dans les rivières aux Etats-Unis a été considérablement réduite dans près de 90 % des cours d’eau évalués, contribuant à la dégradation des écosystèmes et la perte des espèces, selon une étude de l’Institut de géologie américain (USGS).

« Cette évaluation est la plus vaste réalisée à ce jour sur la modification du débit des cours d’eau », a déclaré Bill Werkheiser, directeur associé sur l'eau à l’USGS. « Les résultats montrent l'altération du débit résultant de l’aménagement des sols et des cours d’eau, l'impact significatif sur les organismes aquatiques, et la nécessité de considérer ce facteur pour maintenir et rétablir la santé des cours d'eau et des écosystèmes de la nation. »

Les flux sont modifiés par une variété d'aménagements et d’activités humaines comme les réservoirs, les détournements, les drains souterrains, les prélèvements d'eau souterraine, le rejet des eaux usées, et les surfaces imperméables (parkings et routes).

« L’altération des flux des rivières entraîne la perte de poissons et d'invertébrés indigènes dont la survie et la reproduction sont étroitement liées à des conditions d'écoulement spécifiques », a expliqué Daren Carlisle, écologue à l’USGS et auteur principal de l'étude. Par exemple, dans les ruisseaux à débit fortement diminué, la truite indigène, appréciée par les pêcheurs amateurs, qui a besoin de cours d'eau rapides, est remplacée par des espèces non indigènes et moins désirables, comme la carpe.

« Des études ciblées dans des régions géographiques spécifiques permettront de mieux comprendre les effets écologiques des débits modifiés, afin de trouver une solution efficace aux problèmes locaux de gestion de l'eau », a ajouté Daren Carlisle.

L'étude a identifié plus de 1.000 cours d'eau intacts utilisés comme points de référence pour créer des modèles de flux de courant. Les modèles ont été appliqués pour estimer les flux de 2.888 autres cours d'eau pour lesquels l’USGS disposait de données de surveillance de 1980 à 2007. Les valeurs estimées ont ensuite été comparées aux débits réels mesurés pour déterminer le degré d’altération des débits.

Source : Journal de l’environnement

mercredi 8 décembre 2010

De l'eau de plus en plus écolo ?

Depuis le début de l'année, une drôle de petite camionnette rose sillonne les rues du XVe arrondissement de Paris. Evian, géant mondial de l'eau en bouteille, y teste sa nouvelle stratégie marketing : la livraison gratuite à domicile.
La campagne de promotion Evian chez vous arrive au moment où l'entreprise tente de retrouver le terrain perdu au moment de la crise. Et pour cause : les Français, grands consommateurs d'eau en bouteille (plus de 100 litres par personne et par an), modèrent leur consommation.
Avec la baisse du pouvoir d'achat, l'or bleu en bouteille a perdu de son lustre. La chute des ventes -près de 20% entre 2006 et 2009- a fait mal aux grands joueurs de cette industrie comme Danone (Evian, Badoit, Volvic), Neptune (Cristaline, Saint-Yorre, Thonon) et Nestlé Waters (Vittel, Perrier).
Ce n'est pas d'hier que les embouteilleurs se drapent de vert. Mais cette fois, ils en remettent une couche. Le nouveau service d'Evian ne veut pas seulement vous faciliter la vie. Il se veut aussi « plus écologique ».
L'entreprise fait valoir que l'eau, acheminée en train jusqu'à Paris, est ensuite transportée vers l'entrepôt par un camion hybride ou fonctionnant au gaz. De petits véhicules électriques prennent ensuite le relais, jusqu'à chez vous.
Si ce service se limite pour l'instant au seul arrondissement parisien, Evian compte étendre ce service au reste de la capitale, puis à la France entière.
Cette nouvelle initiative « verte » ne convainc pas du tout les écologistes, dont Nathalie Villermet de France nature environnement, qui souligne que l'eau du robinet est déjà acheminée jusqu'au domicile :
« Même si c'est transporté par camion ou par train, c'est évident que l'absence de transport est plus écologique. »

Elle applique cette même logique à la production des bouteilles :
« Une bouteille qui n'est pas produite aura toujours moins d'impact. Le recyclage, c'est intéressant parce que l'on récupère de la matière, mais cela a un coût pour l'environnement, car ça consomme de l'énergie.
Nous, ce que nous demandons, c'est de réduire la production de déchets. Et pour cela, le mieux c'est de boire de l'eau du robinet. »

Pour des raisons similaires, le gouvernement milite aussi pour une plus grande consommation d'eau du robinet. Dans l'une de ses brochures de prévention de la pollution, le ministère de l'Ecologie note :
« L'eau du robinet est disponible sans emballage. Par rapport à l'eau embouteillée, cela permet d'économiser environ 10 kg de déchets par an et par personne. »

La carte de la santé
Les embouteilleurs jouent aussi la carte de la santé. Depuis un an, Evian et Vittel ont lancé des campagnes publicitaires vantant les saines propriétés de leur produit.
Avec son slogan « Evian. Vivons jeune », l'entreprise associe son produit à la jeunesse éternelle, véritable fontaine de Jouvence.

« On agit sur tout ce que l'on peut agir pour consolider notre légitimité dans l'esprit des consommateurs », explique M. Manichon. « Il s'agit de remettre l'église au centre du village et de dire ce qu'on est ».
Pour Vittel, cela veut dire une eau de source naturelle aux propriétés médicales reconnues et qui ne subit aucun traitement chimique. Un liquide, presque magique.

France nature environnement, qui a porté plainte contre Cristaline (Neptune) devant l'Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP) pour qu'elle cesse de « dénigrer » l'eau du robinet dans un jeu pour enfant, estime que l'eau des villes est de bonne qualité :
« C'est vrai que nos cours d'eau sont mis à mal à cause de l'activité agricole et industrielle. Par contre, des sommes gigantesques sont dépensées pour avoir de l'eau potable au robinet. Une eau qui est beaucoup plus contrôlée que l'eau en bouteille. »

En plus des écologistes, des grandes villes comme Paris et Lyon font campagne pour l'eau municipale. Une eau publique qui coûte de « 100 à 300 fois moins cher que l'eau en bouteille », rappelle le ministère de l'Ecologie.

Source : ecorue89

mardi 7 décembre 2010

Nouveau procédé pour une usine de dessalement en Tunisie

La nouvelle usine de dessalement de Djederia, qui doit approvisionner le dispensaire de ce petit village, va fonctionner selon une technique jamais vue encore, élaborée par le professeur Joachim Koschikiwdki. Il s’agit d’utiliser l’énergie solaire pour filtrer l’eau de mer à travers une membrane de distillation en décomposant la molécule d’eau.
Ce projet de 7 millions d’euros, appelé Mediras (Membrane Distillation In Reote Areas) qui permettra de fournir plus de 200 litres d’eau par jour a mis en lien de très nombreux acteurs financiers et universitaires.
C’est ainsi que se côtoient côté finances : l’important soutien logistique du Ministère de la Santé Publique, l’aide financière de la communauté européenne, le Rotary Club Les Berges du Lac, ainsi que des sociétés tunisiennes : Sines et Solar23, spécialisées dans l’énergie solaire. De plus, pour réussir une telle prouesse technologique, de nombreux chercheurs et universités ont mis leurs compétences en commun : l’université de Palerme, l’institut technologique des Canaries, l’université de Calabre, sans oublier des chercheurs industriels allemands.
L’innovation de ce procédé donne l’occasion d’organiser des journées d’études autour des énergies renouvelables en compagnie des plus grands chercheurs de la planète.
Les énergies renouvelables ont déjà été utilisées pour dessaler l’eau de mer, notamment l’énergie éolienne.

Source : Tunisiait

dimanche 5 décembre 2010

Le pompage excessif de l’eau augmente le niveau de la mer

Selon les estimations d’une nouvelle étude réalisée par une équipe de chercheurs néerlandais et publié dans Geophysical Review Letters, « dans le monde, le pompage excessif des eaux souterraines, en particulier dans le Nord de l'Inde, l'Iran, le Mexique, la Chine et le Nord-ouest américain, a plus que doublé entre 1960 et 2000 et est responsable d'environ 25% de la hausse actuelle du niveau de la mer. »

L'idée générale est que les eaux souterraines utilisées pour l'irrigation s’écoulent dans les cours d'eau reliés aux océans ou que leur évaporation dans les nuages finis par la pluie dans l’océan.

Cette étude, menée par une équipe de chercheurs basée à l'Université d'Utrecht et de l'International Groundwater Resources Assessment Centersouterraines à Utrecht aux Pays-Bas, donne à penser «à la fois l’ampleur et la gravité du phénomène »: elle estime que l’épuisement des eaux souterraines à travers le monde est passé de 29,5 millions de m3 en 1960 à 55 millionsde m3 en 2000.

Ce volume représente 15 fois la quantité d'eau utilisée chaque année par tous les utilisateurs de la rivière Colorado, aux Etats-Unis, des villes de Los Angeles, Phoenix et Las Vegas, des fermes de Californie et dans les déserts d’Arizona, qui produisent la plupart des fruits et légumes de ce pays.

Ce que cette nouvelle étude suggère, c’est que « l'épuisement des eaux souterraines est un problème mondial. Maintenant, nous avons à craindre qu’il contribue aussi à l'élévation du niveau de la mer et cela change l'échelle du problème à laquelle nous n'avions pas pensé avant. »

Selon le directeur du think tank environnementaliste californien, Peter Gleick, « il y a une prise de conscience de la gravité du problème du pompage excessif des eaux souterraines, mais je pense que ça va prendre plus de temps pour réveiller nos politiques, parce que nous sommes extrêmement dépendants de cette source non durable de l’eau », ajoutant : « 40% de nos prélèvements d'eaux souterraines proviennent de sources non durables de l'eau. »

Source : Green blog du New York Times.com

samedi 4 décembre 2010

Une allocation de solidarité pour l'eau proposée par le député André Flajolet

Une proposition de loi visant à créer une allocation de solidarité pour l'eau sera présentée par le député UMP André Flajolet, en tant que président du Conseil national pour l'eau, à ses collègues parlementaires. Elle sera votée à l'Assemblée nationale fin novembre. Interview réalisé par La Voix du Nord.

Cette loi, est-ce une solution pour régler les factures impayées d'eau ?

« Aujourd'hui, les factures impayées d'eau, relevant de compteurs collectifs, font partie des charges globales et sont prises en charge par les Fonds de solidarité logements gérés par les conseils généraux. C'est une réponse nécessaire pour les situations les plus complexes ou les accidents de la vie mais cela ne permet pas d'assurer une mise en oeuvre complète et équitable de ce droit d'accès à l'eau au niveau national. Depuis la proposition de loi du sénateur Cambon adoptée en février 2010, les services d'eau et d'assainissement peuvent participer, selon leur bon vouloir, à ces fonds de solidarité.
C'est une avancée mais ça ne répond pas pleinement aux difficultés et aux attentes des abonnés en situation de précarité et des services désireux de voir se mettre en place un dispositif complémentaire basé sur une aide dite préventive. »

L'objectif de cette allocation est donc préventif ?

« La solidarité auprès des plus démunis prend une forme préventive en effet en limitant le poids de la facture d'eau, évaluée pour le foyer en fonction de sa composition et de son lieu de résidence, à 3 % de ses revenus réels. Le surplus étant réglé par la totalité des gens qui ont quelques moyens. »

Quel en serait le financement ?

« Il serait assuré par la création d'une taxe, dénommée contribution au service de l'eau, prélevée sur les redevances perçues par les services d'eau et d'assainissement, à l'exception des redevances perçues au titre des missions de contrôle, d'entretien ou de réhabilitation de l'assainissement non collectif. Autrement dit, un prélèvement sur les factures d'eau dans une limite maximum de 0,5 %. Ce qui pourrait représenter 50 millions d'euros. Les opérateurs seraient coparticipants, selon un principe d'égalité. Tous, alors qu'aujourd'hui, c'est selon leur bon vouloir. »

Qui gérerait cette nouvelle allocation ?

« L'un des opérateurs potentiels, c'est la Caisse d'allocations familiales mais elle n'est pas très ouverte à notre proposition. On proposera donc aux conseils généraux de gérer cette allocation. Ils ont les services pour le faire et cela fait partie de leurs missions. Il s'agit de ne surtout pas créer une nouvelle administration. Le principe de délégation aux intercommunalités pourra être adapté quand elles ont pris cette compétence. Il faut une gestion au plus près des territoires. Et ne pas oublier l'acte éducatif auprès des familles en expliquant que l'eau, c'est un bien. »

Sur la facture que recevront les plus démunis, le prix de la consommation réelle apparaîtra-t-il ?

« Oui, surtout. Le montant réel et le montant qu'ils paieront, soit 3 % de leurs revenus réels. Avoir conscience du coût, c'est déjà être capable d'économiser. La gratuit, c'est la perte de valeurs. Il faut allier solidarité et responsabilité. Un type qui touche la CMU et le minimum vital doit être capable de rendre 10 E pour participer à la couverture du 5e risque (couverture du risque lié à la dépendance des personnes âgées et handicapées) parce que, peut-être, que demain, il en sera utilisateur. Et quand ils reviendront à une meilleure situation financière, ils paieront leur facture réelle. »

Les aides curatives d'aide aux impayés existeront-elles toujours ?

« Bien sûr, ce système préventif est complémentaire des mesures curatives qui continueront à exister. » On ne s'attend pas forcément à ce qu'une allocation de solidarité soit proposée par un député de droite...
C'est au titre de président du Comité national de l'eau que je la présente. Un an de travail, une dizaine de réunions techniques, un soutien sans faille de Chantal Jouant, secrétaire d'État à l'Écologie.

jeudi 2 décembre 2010

Le lac Tchad, source de conflits pour l'accès aux ressources

L'assèchement du lac génère des conflits frontaliers et pourrait entraîner d'importantes migrations...

«Sauver le lac Tchad» : une priorité pour les chefs d’Etat africains réunis lors de la session Afrique du 8ème Forum mondial du développement durable à N’Djamena, dont la sauvegarde du lac était le thème. Le 31 octobre, en clôture de cette réunion, la Libye, le Sénégal, la Centrafrique, le Tchad et le Nigeria se sont engagés à sauvegarder le lac Tchad, dont la surface est passée de 25.000km2 en 1960 à 8.000 km2, voire 2.500km2 selon les estimations.

Le lac Tchad au patrimoine mondial de l’humanité

Pour protéger le lac Tchad de l’assèchement, une série de propositions a été adoptée par consensus entre les chefs d’Etat. Ils prévoient notamment le classement du lac au patrimoine mondial de l’humanité: «Si on y arrive, cela permettra de réparer une injustice, et le lac Tchad sera respecté avec des droits et des devoirs pour l’ensemble des pays riverains», a expliqué Emile Malet, délégué général du forum.

Une autorité pourrait également être mise en place pour contenir les conflits entre migrants et populations autochtones autour du lac. Situé à cheval sur quatre pays (Nigeria, Niger, Tchad et Cameroun), le lac cristallise les tensions. Avec son assèchement, des terres humides ont été rendues disponibles pour la culture et l’élevage, suscitant l’arrivée massive de paysans dans la zone camerounaise du lac. Une trentaine de villages ont ainsi été créés par des Nigérians au Cameroun, allant jusqu’à créer une zone totalement contrôlée par le Nigeria sur les terres camerounaises où les différends frontaliers se multiplient.

La Libye plaide pour la sauvegarde du lac

La Libye voisine regarde de près ce qui se passe au Tchad. Malgré le retrait de l’armée libyenne du Nord du pays ordonné par la cour internationale de justice de La Haye en 1994, le colonel Kadhafi garde un œil sur la région, riche en uranium et possédant quelques réserves pétrolières. Il a ainsi averti l'Europe qu’elle ferait face à trente millions d'Africains cherchant à gagner ses rives si rien n'est fait pour enrayer les changements climatiques et empêcher l'assèchement complet du lac Tchad, «poumon hydrique» de l'Afrique.

Présent au sommet de la Commission du bassin du lac Tchad, Mouamar Kadhafi a ajouté que la pauvreté dans la région jetait les Africains dans les bras de groupes radicaux islamistes s'en prenant aux intérêts occidentaux. «Les gens participent à des actions terroristes parce qu'ils sont dans le besoin et parce qu'ils sont pauvres», a estimé le leader libyen. «Ces gens-là resteraient chez eux et auraient de l'espoir s'il avait des projets de développement».

Les scientifiques imputent aux changements climatiques, ajoutés aux pressions démographiques et à la construction de barrages, le tarissement du lac, jadis le plus grand du continent et qui fait vivre une trentaine de millions de personnes habitant les pays environnants.


Source : 20 Minutes.fr

mercredi 1 décembre 2010

Dix millions de Russes n'ont pas accès à l'eau potable

Le chef des services sanitaires russes, Guennadi Onichtchenko, a assuré que dix millions de Russes n'ont pas accès à l'eau potable, un chiffre qui semble optimiste, le gouvernement ayant estimé en 2009 que la moitié des 142 millions d'habitants du pays en était privée.

M. Onichtchenko a relevé, lors du Forum de l'eau de Moscou, "qu'une personne sur quatorze" en Russie souffrait "d'un approvisionnement en eau ne répondant pas aux normes d'hygiène", selon l'agence Ria Novosti.

Pourtant, selon le texte du "projet de programme d'Etat +Eau propre+" publié en avril 2009 par le ministère russe du Développement économique, un Russe sur deux est privé d'un approvisionnement en eau potable.

"Aujourd'hui, un habitant sur deux en Russie est obligé de boire une eau de qualité insuffisante et ne répondant pas à toute une série d'exigences hygiéniques et sanitaires", précise ce document.

Et "un cinquième de la population consomme de l'eau qui n'a pas bénéficié de traitements d'épuration", poursuit ce texte.

Le rapport relève aussi que "les principales causes" de la mauvaise qualité de l'eau sont "l'usure" des canalisations et "des méthodes obsolètes d'épuration".

Le mauvais état des infrastructures russes est à l'origine de nombreux accidents et de problèmes de santé publique en Russie. Le président russe ,Dmitri Medvedev a fait de "la modernisation" du pays son cheval de bataille.



Source : Le Parisien
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