mercredi 31 mars 2010

Le Japon se positionne dans le conflit Israélo-palestinien en favorisant l’accès à l’eau

Le Japon a décidé d'améliorer l'accès à l’eau pour les collectivités rurales de Cisjordanie, en faisant une donation de 193.960 dollars pour la réalisation de deux projets : un projet de citernes à Hébron et la réhabilitation de la canalisation principale allant d'Al-Badhan à Naplouse.
Cette aide permettra également la réhabilitation du gazoduc principal d’Al-Badhan ainsi que l'installation d'une pompe et l’agrandissement du réservoir, ce qui permettra d’assurer l'accès à l’eau du robinet à environ 3000 personnes vivant à Al-Badhan.
Les contrats ont été signés entre Naofumi Hashimoto, représentant du Japon auprès de l'Autorité palestinienne, les représentants du groupe palestinien d'hydrologie, et le conseil du village Al-Badhan.
Ces deux projets ont été approuvés dans le cadre de la Cool Earth Partnership lancé par le gouvernement du Japon, et contribueront à l'adaptation aux changements climatiques et à l'amélioration de la vie du peuple palestinien.
L’annonce de ces projets a été conclut par ces propos : "Ces projets indiquent clairement que le Japon est déterminé à apporter son soutien au gouvernement palestinien et aux efforts pour la création d’un Etat palestinien indépendant et viable aux côtés d’Israël dans la paix, la sécurité et la prospérité, en vertu de laquelle la sécurité humaine est assurée pour les Palestiniens".

Source : Axisoflogic

mardi 30 mars 2010

L’Inde lance un audit citoyen sur la pollution de l’eau

Le 15 Mars, le gouvernement indien a annoncé qu'il entreprenait un grand audit environnemental sur la pollution de l'eau s’appuyant sur la participation des habitants.
Cet audit de performance sur «la pollution des rivières, des lacs et des eaux souterraines en Inde» sera mené en 2010-11.
Le communiqué officiel annonce que la population est appelée à adresser aux responsables de cet audit toutes «questions, constatations et méthodes de lutte contre la pollution des rivières, des lacs et des eaux souterraines dans tout le pays»
L'objectif est également d'identifier les points critiques et de proposer des solutions, ce qui aiderait le gouvernement à conserver et à protéger les ressources limitées de manière plus efficace.
Dans le même cadre, a été organisée une conférence internationale sur les préoccupations environnementales concernant la pollution de l'eau.
Cette conférence a permis de discuter des causes de la pollution, de l'environnement, des projets de loi nécessaires, des mesures prises par les autres gouvernements et la société civile, afin de permettre la survie des lacs, des rivières et des eaux souterraines.
De nombreuses initiatives ont été prises pour sensibiliser la population et permettre ainsi une grande participation.
Des annonces ont été publiées dans tous les journaux à travers le pays invitant les lecteurs à donner leur avis sur la situation de pollution. Ces avis feront bien entendu l’objet de vérification.
A l’heure actuelle, déjà 500 propositions ont été reçues par e-mails, fax, lettres, cartes postales …
Source : Business standard

lundi 29 mars 2010

La position de certains écologistes français sur l’eau en bouteilles : vers une nouvelle exception française ?

Le magazine français L’Express consacre un dossier à la consommation de l’eau en bouteille, une « mauvaise habitude » souvent décriée par les écologistes en raison de son impact environnemental (production, transport, recyclage…)

Dans un récent article, l’Express a donné la parole à plusieurs organisations écologistes et institutionnelles : l’Ademe (agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), le WWF, la Fondation Nicolas Hulot et Yann Arthus Bertrand.

Leurs réponses illustrent la complexité du débat et leur impossibilité à prendre position, certains même comme Yann Arthus Bertrand reviennent sur leurs déclarations…

Position du WWF
"Aujourd'hui, l'industrie de l'eau en bouteilles pose deux problèmes: celui de l'emballage et celui du transport. Transporter de l'eau Evian dans les DOM-TOM est par exemple une réelle aberration.
En revanche, en ce qui concerne l'eau embouteillée en elle-même, il faut bien avouer qu'elle est de meilleure qualité que l'eau du robinet qui contient davantage de résidus issus des activités agricoles et industrielles. Leurs vertus sont néanmoins discutables. Boire de l'eau en bouteilles tous les jours peut être mauvais pour la santé.
D'un autre côté, nous pouvons comprendre les consommateurs d'eau en bouteilles. En France, l'eau du robinet n'est pas la même partout et cela est dû à un mauvais travail de protection des circuits d'eau en amont. Plusieurs petites communes n'ont pas les moyens financiers de rénover leurs circuits d'eau. Il en va de même pour la fréquence des analyses et contrôles de l'eau. Alors oui, en France, l'eau du robinet est potable, mais elle n'est pas forcément la meilleure, c'est tout le problème actuel..."

Position de la Fondation Nicolas Hulot
"Nous n'avons pas de position détaillée sur l'eau en bouteilles. En revanche, depuis 2005 et le lancement du Défi pour la Terre, nous indiquons dans le Petit Livre Vert pour la Terre de nombreux gestes de protection de l'environnement. Evidemment, nous pensons qu'il est préférable d'opter pour l'eau du robinet, notamment pour éviter tout ce qui concerne les problèmes de transport et de déchets..."

Position de Yann Arthus-Bertrand, fondateur de Good Planet
Dans le quotidien régional La Dépêche du Midi, Yann Arthus- Bertrand déclarait en 2007 que les Français se comportent comme des "milliardaires de l'eau" et conseillait de boire plus d'eau du robinet. Nous l'avons interrogé de nouveau à ce sujet lors d'une conférence de presse commune avec Luc Châtel mardi 9 mars à propos de l'opération "L'eau, une ressource vitale":
"Je suis pragmatique. Trouver une bouteille d'Evian en Argentine, pays qui possède de nombreux glaciers, est ridicule. De la même manière qu'il est ridicule qu'on me serve un Perrier ou de la Contrex aux Etats-Unis.
Mais il convient de boire de l'eau en bouteilles dans certains cas, comme en Bretagne où les nappes phréatiques sont très polluées. J'observe d'ailleurs que l'analyse et le traitement des eaux sont de plus en plus coûteux à cause de composés polluants très compliqués à retirer.
Je déplore l'inégalité de la qualité des eaux en France. Je consomme de l'eau en bouteille dans les Yvelines, où j'habite, mais à Paris, je bois l'eau du robinet, de très bonne qualité, avec une simple carafe filtre."
Le débat reste complètement ouvert…. Notons juste que le Canada a organisé une journée nationale sans eau en bouteille le 11 mars, un pays qui comme la France dispose de ressources en eau naturelles à foison.
Source : L’Express

dimanche 28 mars 2010

L’Afrique du Sud travail à renforcer l’accès à l’eau potable des communautés éloignées

Une des missions de la société Intaka Tech spécialisée en distribution d’eau et équipements pour le gaz est de fournir de l’eau potable grâce à ses usines de purification d’eau (Water Purification Plants : WWP).
Le directeur de Intaka Tech, Rodrigo Savoi, a récemment souligné que le gouvernement indien subit une grande pression en terme d’accès à l'eau et en particulier en faveur des communautés éloignées. Il a également rappelé son souhait de bonne coopération dans cette démarche : "Notre but est de travailler main dans la main avec le gouvernement et de fournir des services efficaces et appropriés afin de faire face aux besoins en eau du pays".
La société va fournir une vingtaine de WWP qui pourront produire chacune jusqu'à 50 000 L/h d'eau potable aux diverses parties du KwaZulu-Natal (KZN).
Les usines de purification de Intaka Tech sont adaptées pour fonctionner dans de petites municipalités et en communautés plus rurales, où les sources d'eau actuelles sont insuffisantes pour pouvoir installer de plus grosses structures. Ainsi, deux usines vont être installées en décembre, dans les zones rurales de Gogovuma et Macabazini, dans le KZN.
Intaka Tech travaille avec le gouvernement sur les projets en cours pour accélérer l’accès à l’eau et améliorer la santé des habitants de ces régions éloignées.

Source : Engineeringnews

samedi 27 mars 2010

L’eau au cœur de l’industrie

Le secteur industriel est un grand consommateur d'eau mais malheureusement dans encore bien des cas un grand pollueur. Cependant la volonté de réduire l’impact environnemental de leurs activités pousse de plus en plus d’industriels à mettre en œuvre des solutions adaptées. Ces solutions qui vont des techniques « simples » telles que l’assainissement (c'est-à-dire le traitement de leurs eaux usées) avec des traitements adaptés aux substances, notamment chimiques, présentes dans les eaux après utilisations, au recyclage des eaux usées. Le recyclage de ces eaux permettant notamment de considérablement réduire la consommation d’eau pour production.

Parallèlement, la qualité de l’eau utilisée dans les processus de fabrication et de production est également une préoccupation majeure de nombreux industriels qui interviennent sur des secteurs pointus tels que l’industrie pharmaceutique ou informatique, … En effet, dans l'industrie pharmaceutique, l'eau est primordiale car elle est non seulement une matière première qui entre dans de nombreuses préparations et fabrications de produits, mais elle est également un agent de nettoyage. Pour répondre à leurs besoins, ces industriels utilisent des eaux purifiées et parfois même de l’eau dite ultra pure. Bien entendu, le niveau de purification est fonction de la production car chaque industrie à des besoins spécifiques.
Pour répondre à ces besoins, différentes entreprises, spécialistes du traitement de l’eau proposent leurs technologies aux industries : Veolia Water Solutions & Technologies, Dow Water and Process Solutions, Degremont, Siemens Water Technologies…

Notons que cette dernière qui a récemment racheté deux acteurs du secteur, Labo-Eco en Belgique et de SG Water en Allemagne, a d’ailleurs récemment annoncé son souhait de renforcer son action auprès des industries Française et de conquérir 20% du marché français d’ici à 2013.

vendredi 26 mars 2010

La côte ouest de la Norvège menacée de stress hydrique…

En règle générale, sur la côte ouest de la Norvège, l'hiver est doux et humide. Cependant, à la fin février 2010 seulement 13,9 mm de pluie sont tombés à Bergen contre les 165 mm habituels. De plus, chaque année, c'est à la fonte des neiges que les réservoirs se remplissent. Cependant, cette année comme le fait observer Hervé Colleuille Hydrogéologue à NVE (Norwegian Water Resources and Energy Directorate) "beaucoup de nos stations de mesures montrent des niveaux exceptionnellement bas sur la côte ouest, les plus bas depuis plus 30 ans (début des mesures)". La cause du faible niveau des ressources en eau dans l'ouest de la Norvège est due à un automne sec combiné à un hiver précoce et froid. Il n'y a pas fait aussi froid depuis 1879 ni aussi sec depuis 1904.
Pourtant cette année, il y a beaucoup moins de neige qu'à la normale en Norvège. C'est pourquoi si le printemps n'est pas exceptionnellement pluvieux, les nappes phréatiques étant extrêmement basses, il y a un risque que cette sécheresse perdure.
Cette sécheresse a donc des effets sur l'approvisionnement en eau, en particulier pour les propriétaires de puits de faible profondeur (Hervé Colleuille note ainsi que dans la commune de Bergen, environ 10.000 personnes ne sont pas connectées au réseau communal) mais aussi sur les réservoirs en eau potable. A fortiori, cela touche également les réservoirs des centrales hydroélectriques ce qui pourra alors entraîner une hausse des prix de l'électricité.

Il est donc nécessaire d'être proactif et de prendre des mesures afin d'éviter une grave crise de l'eau dans la ville de Bergen. NVE demande ainsi aux propriétaires de puits et aux autorités compétentes de surveiller les niveaux d'eau de leurs ouvrages. De plus, des mesures visant à limiter le consommation d'eau ou/et trouver d'autres sources d'approvisionnement sont à l'étude pour subvenir aux besoins en eau. Ainsi la population est encouragée à prendre des douches plus courtes, à ne pas laisser couler l'eau lors du brossage des dents...

Source : http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/62539.htm

jeudi 25 mars 2010

Un barrage pour la gestion de l’eau à l’Ile Maurice

Le gouvernement mauricien compte aller de l'avant avec le projet de construction d'un barrage à Bagatelle pour approvisionner en eau la région de Port-Louis, des basses Plaines-Wilhems et éventuellement Flic-en-Flac.
Ce barrage sera construit sur la rivière Terre Rouge et recouvrira également rivière Cascades. Il aura une capacité de 7,7 millions de mètres cubes et inondera une surface de 110 hectares. A titre de comparaison, le réservoir de La Ferme contient 5 millions de mètres cubes et Mare aux Vacoas, le plus grand réservoir du pays, a une capacité de 25 millions de mètres cubes d'eau.
Le principal objectif de ce nouveau barrage est de pallier au manque d'eau chronique qui affecte cette partie de l'ile, particulièrement durant la saison sèche, de septembre à février, durant laquelle l'approvisionnement en eau se fait durant quelques heures par jour seulement.
Selon les autorités, avec la construction du Bagatelle Dam, on devrait assurer un approvisionnement régulier en eau potable dans ces régions jusqu'à 2040 au moins.
Le barrage de Bagatelle devait coûter Rs 2,5 milliards, selon des estimations faites en 2006, mais qui doivent être réajustées aux coûts actuels.
Le barrage sera haut de 38 mètres et fera 2,3 kilomètres de long. Le projet tel que décrit dans un rapport environnemental, prévoit également l'aménagement d'espaces de loisirs autour du barrage.
Comme de nombreuses zones pour lesquelles le tourisme est un des piliers de l’économie, Maurice a entamé une réflexion sur la gestion durable de l’eau disponible.

mercredi 24 mars 2010

La Nouvelle-Calédonie sollicite l'aide de Canberra pour protéger son corail

La Nouvelle-Calédonie a sollicité mercredi la coopération de Canberra pour protéger et entretenir sa barrière de corail, la deuxième plus vaste au monde après celle de l'Australie.
"L'Australie a une longue expérience en matière de gestion du récif corallien", a déclaré à des journalistes à Canberra le haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie, Yves Dassonville, qui effectue un déplacement en Australie accompagné d'une importante délégation.
"Nous souhaitons saisir cette occasion pour mettre à profit votre expérience et échanger des informations à caractère scientifique sur des projets de recherche concernant ces deux récifs qui sont les plus importants au monde et qui se font face", a-t-il ajouté.
La délégation a également plaidé pour la tenue de réunions annuelles avec des responsables australiens afin de renforcer les liens commerciaux, la coopération dans les domaines de l'éducation, de la culture mais aussi de la lutte contre les incendies.
A l’occasion de ce déplacement la délégation calédonienne doit rencontrer les ministres des Affaires étrangères, Stephen Smith, du commerce, Simon Crean, et de l'Environnement, Peter Garrett.
Signé en 1998 entre l'Etat, la droite non-indépendantiste et les indépendantistes kanaks, l'accord de Nouméa organise l'émancipation politique et économique de la Nouvelle-Calédonie avant un référendum d'autodétermination entre 2014 et 2018. Il prône une plus grande intégration du territoire au sein de la région Pacifique.
Cette démarche animée par une volonté de partage des bonnes pratiques se doit selon nous d’être saluer.

mardi 23 mars 2010

L’excès de sel, nuit à la santé … des eaux

Dans certains pays, comme cela a été le cas en France et un peu partout d’ailleurs cette année, l’hiver est très rigoureux et le principal moyen utilisé pour lutter contre le gel et la neige sur les routes, c’est le sel.
Pour rendre les routes praticables et empêcher la paralysie totale des artères de circulation, le réflexe est de saler abondamment afin de redonner au bitume son adhérence. Seulement le problème qui émerge de plus en plus, c’est que l’énorme quantité de sel utilisée le porte au rang des substances polluantes et particulièrement pour les ressources en eau et les terres…
En effet, après avoir rempli sa fonction, le sel accompagne la neige dans sa fonte et s’accumule petit à petit dans le sol nuisant à l’écosystème.
Des universitaires de Toronto ont récemment publié dans la revue ‘Sedimentay Geology’ le résultat de leurs recherches sur ce sujet. Ils révèlent une dégradation progressive de toute la baie de Frenchman qui dessert le lac Ontario. A certains endroits, on note une concentration de chlorure deux fois supérieure à celle des Grands Lacs. Sans compter que, en plus du sel, d’autres polluants automobiles viennent se rajouter. C’est tout l’écosystème qui est touché et on a déjà commencé à constater la disparition de certains poissons, sans compter que l’eau potable de la région provient directement de ce lac.
Nick Eyles, un des chercheurs déclare : « Nos découvertes sont plutôt dramatiques, et les effets se font sentir tout au long de l’année. Ce sont de vraiment mauvaises nouvelles avec de sinistres implications bien au-delà de la lagune elle-même. Nous savons maintenant que 3.600 tonnes de sel routier finissent dans cette petite lagune tous les hivers, directement par le biais des ruisseaux, et l’empoisonnent le reste de l’année. L'avenir de la baie de Frenchman pourrait aussi affecter les Grands Lacs. »
Mais il ne suffit pas de constater les problèmes, encore faut-il tenter de trouver des alternatives. Actuellement le sel représente 98 % des moyens pour faire fondre la neige et le gel. Rien qu’en France, qui est concernée par ce problème mais de façon moins systématique, c’est plus d’un million de tonnes de sel qui sont déversées sur les routes. Une autre solution est parfois utilisée : le sable. Il ne s’agit plus de faire fondre la neige, mais plutôt d’augmenter l’adhérence à la route. Néanmoins, ce procédé est plus coûteux (il nécessite 3 fois plus d’énergie) et a également un impact sur l’environnement.
Que reste-t-il ? Peut-être un système de dégivrage où l’énergie géothermique est utilisée pour faire fondre la neige. C’est ce procédé qui est installé dans les aéroports, et, on l’imagine, son coût est exorbitant et l’on imagine difficilement comment il serait possible de le décliner à l’échelle de l’ensemble du réseau routier d’un pays ….
Donc, en l’état actuel des choses, le mieux ne serait-il pas de ‘mieux saler pour moins saler’ en s’appuyant plus sur les prévisions météo ce qui permettrait de prévenir en amont en répandant de la saumure (bouillie de sel) ?
Source : futura-sciences

lundi 22 mars 2010

22 mars 2010 : la Journée mondiale de l’eau consacre le thème de la qualité

L’Assemblée générale des Nations Unies a adopté le 22 décembre 1992 une résolution qui déclara le 22 mars de chaque année "Journée mondiale de l’eau", à compter de l’année 1993, conformément aux recommandations de la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement (CNUED). Cette résolution invitait les États à consacrer ce jour selon le contexte national, en concrétisant des actions telles que la sensibilisation du public par des publications, des diffusions de documentaires, l’organisation de conférences, de tables rondes, de séminaires et d’expositions liés à la conservation et au développement des ressources en eau et à la mise en œuvre des recommandations d’Action 21.
Ainsi depuis 1993, chaque année ONU-Eau consacre la journée mondiale de l’eau le 22 mars 2010. Cette année c’est le thème de la qualité de l’eau qui a été retenu, reflétant ainsi l’importance des deux thèmes, quantité et qualité, pour la gestion des ressources en eau.
Une occasion de rappeler que la journée mondiale de l’eau 2010 vise à 2 objectifs principaux. D’une part, faire prendre conscience de la nécessité d’entretenir des écosystèmes sains et d’assurer le bien-être de l’humanité en relevant les défis croissants que pose la qualité de l’eau pour la gestion des ressources en eau. D’autre part, accroître la visibilité du thème de la qualité de l’eau en encourageant les gouvernements, les organisations, les communautés et les individus dans le monde entier à s’engager sur ce thème, en participant à des activités telles que la prévention de la pollution, le nettoyage des cours d’eau et des lacs, et leur restauration.
Pour célébrer cette journée, l’ONU-Eau et ses partenaires institutionnels ont déployé plusieurs outils de communication à vocation pédagogique très intéressants. Et notamment un document de questions /réponses accessible sur la qualité de l’eau que vous pouvez retrouver à l’adresse suivante : http://www.unwater.org/worldwaterday/downloads/WWD2010_FAQS_FR.pdf
Ainsi qu’une brochure sur la Journée mondiale de l’eau et son thème 2010, la qualité, qui est disponible en Français à l’adresse suivante :
Vous pouvez également retrouver un grand nombre des manifestations et événements qui seront organisés dans le monde entier sur : http://www.worldwaterday2010.info/

Le Danemark confronté à une marée noire naturelle ?

La côte danoise (Nord Ouest) a été touchée ces derniers jours par une marée noire. Cette pollution au pétrole couvre environ deux mètres de large sur 30 kilomètres de long, pour une épaisseur variable, et s'étend le long de la côte ouest du Jutland-du-Nord au Danemark. Le Jutland est la péninsule formant la partie continentale du Danemark. Il donne sur la mer du Nord à l'ouest (lien avec l’article du XX de IE sur la mer du Nord) et sur la mer Baltique (lien sur l’article du XX de IE suer le sommet de la Baltique) à l'est.
« Cette pollution représente un événement sérieux », a déclaré l'expert en environnement Viggo Larsen. Il semble cependant que la flotte amirale du Danemark (SOK), qui patrouille dans les eaux territoriales Danoises n’a pas pu jusqu’à présent identifier de navire suspect, ayant pu laisser fuir du pétrole ou ayant dégazé, pouvant être à l’origine de cette pollution.
Selon certains experts, il est cependant possible que cette pollution ait été causée par un séisme survenu il y a quelques temps au large de la côte danoise.
En effet, un séisme d'une magnitude de 4,7 sur l'échelle de Richter a eu lieu le 19 février, avec un épicentre situé dans la mer du Nord à une profondeur de 10 kilomètres et à près de 70 kilomètres de Thisted, une région danoise du nord-ouest du Jutland.
Le secteur environnemental danois a envoyé des échantillons de pétrole afin de les soumettre à des analyses pour déterminer l’origine de la matière polluante.

dimanche 21 mars 2010

L’extraction de gaz, une nouvelle menace pour les ressources en eau ?

Le "boom" de l'extraction du gaz de schiste suscite la méfiance des défenseurs de l'environnement, qui craignent notamment que les produits chimiques injectés dans la roche ne contaminent l'eau potable.
Alors que les techniques non-conventionnelles gagnaient en importance, "les question environnementales qui les entourent ont suivi la même tendance", a relevé le président du cabinet IHS Cera, Daniel Yergin.
Les inquiétudes ont été d'autant plus vives que l'apparition des nouvelles méthodes de forage ont ramené les compagnies pétrolières vers des zones densément peuplées, comme dans l'Etat de New York ou en Pennsylvanie (est).
Elles se concentrent sur deux problèmes liées à l'eau, relève l'IHS Cera dans son étude: la possibilité de voir l'eau et les produits chimiques injectés dans la roche s'infiltrer dans les réserves en eau potable et la gestion des eaux usées une fois que le gaz a été isolé à la sortie du puits.
Pour l'IHS Cera, "il y a une séparation considérable, notamment par de la roche imperméable, entre les endroits où la roche est cassée (par le liquide injecté, ndlr) et les champs aquifères d'eau potable".
En surface, note le cabinet spécialisé, le problème est le même que la technique soit conventionnelle ou pas, et "l'offre d'eau potable semble avoir été sauvegardée de toute contamination", estime le cabinet.
La sécurité dépend donc de la rigueur des compagnies dans leurs méthodes de forage, et du respect des normes, conclut-il.
"L'activité a menacé de croître plus vite que le cadre réglementaire, qui rattrape actuellement son retard", a reconnu David Hobbs, expert du cabinet.
Source : AFP

samedi 20 mars 2010

L’océan Arctique pollueur ?

Le fond de l'océan Arctique libère du méthane, un puissant gaz à effet de serre, à un rythme plus élevé que ne le pensaient les experts, ce qui pourrait aggraver le réchauffement climatique, selon une étude publiée il y a quelques jours dans la revue Science.
Le fond de l'océan Arctique libère du méthane, un puissant gaz à effet de serre, à un rythme plus élevé que ne le pensaient les experts, ce qui pourrait aggraver le réchauffement climatique, selon une étude publiée jeudi dans la revue Science.
"Cette découverte met en évidence une source de méthane importante mais jusqu'ici négligée provenant du permafrost (le sol gelé en permanence, ndlr) situé sous l'eau, plutôt que sous les terres", écrivent les auteurs de l'étude.
Les scientifiques ont longtemps considéré que le permafrost situé sous l'océan Arctique constituait une barrière infranchissable pour le méthane. Mais une équipe de recherche internationale, sous la direction de Natalia Chakhova et Igor Semiletov, de l'université de Fairbanks en Alaska, a étudié entre 2003 et 2008 les eaux du plateau arctique de Sibérie orientale, qui couvrent plus de deux millions de km2 dans l'océan Arctique. Et les observations des chercheurs montrent que le permafrost sous-marin est perforé et laisse échapper de grandes quantités de méthane. Plus de 80% des eaux en profondeur et plus de la moitié des eaux de surface étudiées présentaient un niveau de méthane environ huit fois supérieur à la normale.
Or, même si seule une fraction du méthane stocké dans le plateau continental est libéré, l'effet peut être très important en matière de réchauffement climatique, mettent en garde les chercheurs. "Le permafrost situé sous le fond de l'océan contient de grandes quantités de carbone et les experts craignent que le méthane qu'il libère ne conduise à la hausse des températures atmosphériques, entraînant par un cercle vicieux la libération d'une plus grande quantité de méthane du permafrost et un réchauffement plus important", expliquent les auteurs.
La concentration actuelle moyenne de méthane dans l'Arctique est d'environ 1,85 partie par million, soit la plus élevée depuis 400.000 ans, souligne Natalia Chakhova. Sa concentration au-dessus du plateau arctique de Sibérie orientale est encore plus élevée et le permafrost situé sous l'océan "montre déjà des signes d'instabilité", ajoute-t-elle. "S'il continue à se déstabiliser, les émissions de méthane (...) seront beaucoup plus importantes".
De précédentes études effectuées en Sibérie s'étaient plutôt concentrées sur le méthane s'échappant sous l'effet du dégel du permafrost situé sur le continent.
Mais les observations de l'équipe de l'université de Fairbanks montrent que le permafrost sous-marin est perforé et laisse échapper de grandes quantités de méthane.
Plus de 80% des eaux en profondeur et plus de la moitié des eaux de surface étudiées présentaient un niveau de méthane environ huit fois supérieur à la normale, selon l'étude.
Or, même si seule une fraction du méthane stocké dans le plateau continental est libéré, l'effet peut être très important en matière de réchauffement climatique, mettent en garde les chercheurs.
"Le permafrost situé sous le fond de l'océan contient de grandes quantités de carbone et les experts craignent que le méthane qu'il libère ne conduise à la hausse des températures atmosphériques, entraînant par un cercle vicieux la libération d'une plus grande quantité de méthane du permafrost et un réchauffement plus important", expliquent les auteurs.
La concentration actuelle moyenne de méthane dans l'Arctique est d'environ 1,85 partie par million, soit la plus élevée depuis 400.000 ans, souligne Natalia Chakhova.
Sa concentration au-dessus du plateau arctique de Sibérie orientale est encore plus élevée et le permafrost situé sous l'océan "montre déjà des signes d'instabilité", indique Mme Chakhova, "s'il continue à se déstabiliser, les émissions de méthane (...) seront beaucoup plus importantes" précise t-elle.
Source : AFP

vendredi 19 mars 2010

Les enjeux de l'eau par Gérard Payen

Un expert de l’eau Gérard Payen, conseiller pour l'eau du secrétaire général de l'ONU et président d'Aquafed, a répondu aux internautes lors d’un tchat Green Business de La Tribune sur les principaux enjeux de l’eau.

Bonjour et bienvenue sur le "tchat". Aujourd'hui nous avons le plaisir d'accueillir Gérard Payen, Conseiller pour l'eau du Secrétaire général de l'ONU et président d'Aquafed, qui répondra à toutes vos questions.
Bonjour, je suis très content de pouvoir discuter des nombreux enjeux liés à la gestion de l'eau avec les internautes de La Tribune.

Eric : Toutes les ressources rares ont un prix de marché (pétrole, ...). L'air a également un prix, via la tonne de CO2, fixé sur un marché. Chacun réfléchit désormais à donner un prix à la biodiversité. Faut-il alors, demain, donner un prix à l'eau, fixé sur un marché international, comme n'importe quel matière première, pour éviter les gaspillages ?
L'eau est disponible en quantité à peu près fixe chaque année en un endroit donné. L'agriculture, l'industrie, les populations en sont les principaux utilisateurs. Ce qui est important, c'est de répartir la ressource de façon équitable entre ces différents usages. C'est typiquement le rôle des autorités politiques. Elles peuvent utiliser des incitations économiques dans certains secteurs mais la gestion d'ensemble relève du politique et ne peut pas être traitée par le marché.

Histoire : Est-il exact que depuis la création de la terre, la quantité d'eau n'a pas bougé (l'univers ne nous envoie pas et la terre n'en envoie pas vers l'espace). Dans ce cas, le problème est-il celui de la démographie - bientôt, il n'y aura plus assez d'eau pour tout le monde - ou de sa mauvais utilisation (manque de dépollution...) ?
Je crois effectivement que la quantité de molécules H2O sur la Terre est stable. Vous avez tout à fait raison de mentionner l'impact de la croissance démographique. Ceci étant, la Terre contient énormément d'eau dans les océans. Seule une petite partie est transformée en eau douce et seule une petite partie de cette eau douce est utilisée par l'homme. Il est donc possible de mobiliser davantage les quantités d'eau disponibles, par exemple en construisant des barrages qui permettent de stocker l'eau de la saison humide pour l'utiliser en saison sèche. Autre exemple, les eaux usées sont une ressource très importante à même d'être réutilisée de nombreuses fois. La croissance démographique génère une croissance des consommations mais les populations, les villes en général, n'utilisent que 10 à 15 % de l'eau douce utilisée par l'homme. L'essentiel, 70 %, est utilisé par l'agriculture en irrigation. Par conséquent, dans les endroits où l'eau devient rare, c'est l'agriculture qui est en première ligne.

Germain : Ne va-t-on pas se trouver de plus en plus confrontés à des conflits d'usage de l'eau, y compris concernant l'énergie ?
Tout à fait. L'eau douce est en quantité renouvelée chaque année mais les usages agricoles, industriels et citadins augmentent partout dans le monde. De ce fait, les tensions sur la ressource en eau augmentent ; on parle de croissance des pénuries hydriques et cela occasionne des concurrences entre les différents utilisateurs. L'énergie est un très gros consommateur. Près de 60 % de l'eau douce pompée en France sert à la production d'énergie électrique. Mais cette eau est réutilisable en aval et en pratique largement réutilisée.

Almir : L'eau va-t-elle devenir un bien aussi précieux que le pétrole ?
L'eau est essentielle à la vie. Nous avons tous besoin d'eau chaque jour. Elle a donc une grande valeur pour chacun d'entre nous.
Par contre, il n'y a aucune similitude entre l'eau et le pétrole. Le pétrole existe en quantité limitée, épuisable. L'eau douce est renouvelée chaque année. Par ailleurs, l'eau douce est réutilisable après usage, ce qui se fait de plus en plus dans le monde. Le pétrole a une valeur économique élevée, ce qui permet de le transporter sur de longues distances et il y a un marché du pétrole. L'eau a une valeur économique faible. C'est d'ailleurs probablement le produit le moins cher à la tonne, ce qui fait qu'il est économiquement très coûteux de le transporter. L'eau est un produit local réutilisable qui ne se vend pas sur un marché.

Janice : Pourquoi ne parle-t-on pas plus de cette question dans les médias et les instances internationales ?
L'existence de ce tchat montre qu'on en parle un peu dans les medias, mais sans doute pas en traitant tous les enjeux de l'eau en fonction de leur importance respective. Par exemple, en France, on parle beaucoup des questions de ressource en eau, alors que la France est un pays qui n'en manque pas. A l'inverse, on parle très peu de la problématique de l'accès à l'eau potable qui concerne des milliards d'individus et qui est un sujet bien différent. Au niveau international, le progrès est notable. Il y a maintenant régulièrement des conférences interministérielles sur l'eau et même les chefs d'Etats commencent à discuter des problèmes liés à l'eau. Il y a 2 ans, tous les chefs d'Etats asiatiques se sont réunis au Japon puis pour la première fois l'ensemble des chefs d'Etats africains a travaillé sur la question de l'eau et adopté une déclaration politique au niveau de l'Union africaine. En avril prochain, de nombreux gouvernements se réunissent à Washington pour discuter des modalités de l'aide internationale en matière d'eau. Sur le fond, la nouveauté c'est que les Etats au niveau des Nations Unies ne se préoccupent plus uniquement de ressource en eau et d'accès à l'eau mais commencent à vouloir travailler ensemble sur la gestion des eaux usées. Ils ont fait une déclaration en ce sens à Istanbul en mars de l'année dernière.

Alo : Y a t-il déjà eu des guerres de l'eau ? Si oui lesquelles et où ?
L'histoire ne fournit pas d'exemple de guerres pour l'eau, même si les conflits liés à l'eau ont été nombreux. Pour l'avenir, ce qui me paraît important c'est comme on l'a vu tout à l'heure la croissance des tensions liées à l'augmentation des consommations de l'eau. Ces tensions créent des conflits locaux nombreux qui peuvent dans certains cas atteindre l'ensemble d'un bassin géographique, c'est-à-dire l'ensemble des utilisateurs de la même ressource en eau. Il y aura probablement dans l'avenir de nombreux conflits locaux. il est peu probable qu'ils dépassent les frontières.

Valdec : Quelle est la position de l'ONU sur cette question ?
Les Nations Unies travaillent avec leurs membres, les Etats, sur tous les enjeux liés à l'eau. En matière de gestion des ressources partagées entre plusieurs Etats, ce qu'on appelle aussi les eaux transfrontalières, une convention internationale a été discutée et adoptée depuis de nombreuses années. L'enjeu est sa ratification par un nombre suffisant d'états pour qu'elle entre en vigueur. La France souhaite la ratifier, le processus est en cours au niveau du Parlement.

Saxon : Comment réguler ce marché de l'eau ?
Comme dit précédemment, l'eau est un bien utilisé, réutilisé, qui sauf exception, ne se vend pas sur un marché. Il y a des marchés liés à l'eau. Par exemple, les eaux minérales ou encore celui des pompes hydrauliques ou des services de distribution d'eau potable. Mais l'eau elle-même, est un bien commun qui ne se vend pas sur un marché.

Moïse : Pourquoi dépense-t-on autant pour rendre l'eau qui coule au robinet à la fois potable et d'un goût agréable alors qu'on en boit très peu ? Ne pourrait-on pas faire des économies en distinguant eau de boisson et de cuisine et eau destinées à des usages non alimentaire ?
Le service public de l'eau consiste à satisfaire les différents besoins par le moyen d'une organisation optimisée permettant de bénéficier d'effets d'échelle pour un coût collectif minimal. Les usages domestiques sont nombreux: boisson, lessive, hygiène, cuisine, arrosage, etc. Avoir un système de distribution pour chaque usage serait très coûteux. La réponse la plus courante dans les pays comme la France est d'avoir des réseaux qui distribuent de l'eau pour tous les besoins de la population et pour les activités économiques peu exigeantes et d'avoir des installations spécialisées pour les fabrications industrielles qui ont des besoins particuliers (eau ultra pure pour la fabrication de microprocesseurs). Avoir deux réseaux de distribution en ville serait très coûteux car dans le coût de l'eau les infrastructures ont une place plus importante que le coût de purification. A Paris, il y a deux réseaux. L'un distribue l'eau de la Seine après filtration pour des usages non domestiques. Son intérêt économique est en débat, les budgets nécessaires à son entretien sont difficiles à mobiliser.

Louis-Armand : Trouvez-vous logique de payer deux fois le recyclage de l'eau : station d'épuration et usine de traitement de l'eau potable. Ne pourrait-on pas imaginer des sites qui traitent les eaux usées et les réintègrent directement dans le circuit d'eau potable ?
Cela existe, ou presque. A Singapour, des usines dépolluent les eaux usées avec de nombreux étages de traitement de ces eaux. L'eau purifiée est envoyée d'une part à des utilisateurs industriels et d'autre part au réseau d'eau potable. C'est techniquement possible et c'est certainement quelque chose qui va se développer, même si la réutilisation des eaux usées, pour des raisons économiques, cible en priorité l'irrigation agricole, comme cela se fait dans une grande partie du Moyen Orient. Ceci étant, on ne paye pas une fois ou deux fois. Le coût du traitement de l'eau correspond à celui de la succession de plusieurs étages de traitement. Il en faut plusieurs pour enlever la pollution des eaux usées de façon à rejeter une eau acceptable par les écosystèmes. Il en faut d'autres pour passer de cette eau à une eau désinfectée propre à la consommation humaine. Les coûts de traitement s'ajoutent donc. Le progrès est dans l'innovation technologique qui permet de réduire les coûts unitaires.

Colbat : Pensez-vous que l'eau sera la prochaine source de tensions géopolitiques après l'énergie? Redoutez-vous de futures guerres de l'eau ? Est-il possible de mettre en place une juridiction internationale pour empêcher l'exploitation abusive des fleuves en amont qui pourrait nuire à des pays voisins situés en aval ? Autrement dit, peut-on envisager une juridiction proche de celle des détroits pour les fleuves ?
L'eau douce étant par nature une ressource locale partagée au niveau du bassin géographique, c'est d'abord entre les pays qui partagent une même ressource qu'il faut trouver des voies de coopération et de partage équitable. En France, nous avons une expérience très réussie de gestion des ressources en eau par bassin hydrographique. Au niveau international, c'est une voie de progrès manifeste. De plus en plus d'organisations interétatiques existent pour gérer les ressources communes. Je pourrais citer par exemple des organisations des pays riverains du Niger, du Sénégal, du Nil, du Mékong etc. Pour le Niger par exemple, le dialogue qu'a permis la création de l'organisation de coopération a été perçue comme bénéfique aussi bien aux pays amont qu'aux pays aval.

Sandrine : Doit-on plus compter sur la réutilisation des eaux usées ou le dessalement de l'eau e mer ? A-t-on espoir de faire baisser la consommation d'énergie de ces solutions (notamment la désalinisation) ?
Réutilisation des eaux usées, dessalement d'eau de mer sont deux ressources en eau importantes. Leur coût respectif et leur intérêt dépendent des situations locales. De façon générale, la réutilisation des eaux usées est moins chère mais elle nécessite de pouvoir contrôler la qualité des eaux usées pour éviter des toxiques gênants. Le dessalement d'eau de mer est en forte croissance dans le monde mais bien sûr à proximité des côtes. Dessaler l'eau de mer a un coût qui baisse régulièrement grâce au progrès technologique mais ce coût serait plus que doublé s'il fallait pomper l'eau dessalée dans des territoires situés loin du niveau de la mer. Les deux cas montrent qu'il n'y a pas de fatalité avec les ressources en eau. Les tensions liées à la croissance des consommations peuvent être résolues dans le cadre de politiques de gestion de l'eau.

Ernesto : Comment le secteur privé pour aider à atteindre les Objectifs du Millénaire et le manque d'eau dans les pays sous-développés ?
Les entreprises privées agissent sur demande et suivant les instructions des autorités publiques. Elles participent au développement de l'accès à l'eau potable dans de nombreux pays en développement. Ces entreprises sont de toutes tailles, locales ou étrangères. Bien qu'elles n'alimentent en eau qu'environ 3 à 4 % de la population des pays en développement, elles y contribuent de façon significative aux objectifs du Millénaire. Ainsi, en moins de 10 ans ont-elles apporté l'eau potable à 25 millions de personnes, majoritairement pauvres, dans des villes où la population qui bénéficiait auparavant du service public était de 50 millions de personnes. Un tel développement de 50 % est spectaculaire. Développer l'accès à l'eau potable pour tous est un enjeu qui concerne environ 4 milliards de personnes. Personnellement, je crois que c'est possible et que cela vaut la peine d'associer tous ceux et celles qui peuvent y contribuer dans des projets ambitieux.

Merci Gérard Payen. Le mot de la fin ?
Merci pour ces questions. Il y a 4 enjeux principaux pour l'eau dans le monde : les tensions croissantes sur les ressources en eau, l'accès universel à l'eau potable et à l'assainissement, la gestion des eaux usées et les catastrophes liées à l'eau. Chacun perçoit cela avec des sensibilités différentes. Il est important que l'opinion publique et les politiques publiques prennent en considération ces 4 sujets de façon équilibrée.
Source : latribune.fr

jeudi 18 mars 2010

La biodiversité en Europe : focus sur l’eau

L’Agence européenne de l’environnement (EEA) vient de publier son troisième « message », d’une série de dix programmés à l’occasion de l’année de la biodiversité. Chacun fait le point sur un écosystème particulier ; le troisième est consacré aux cours d’eau.
Près de 250 espèces de macrophytes et 250 espèces de poissons peuplent les cours d’eau européens, et un bon nombre d’oiseaux, de poissons et de mammifères dépendent d’eux pour leur alimentation et leur reproduction, rappelle le document. Ces écosystèmes rendent de nombreux services aux hommes, comme la production d’aliments et d’énergie, d’eau propre, le transport des eaux usées, et le contrôle des inondations et de l’érosion.
Pressions
Ils subissent cependant de nombreuses pressions, notamment des variations brusques et importantes de leurs débits, des pollutions, des aménagements comme la canalisation ou les barrages, et l’arrivée d’espèces invasives.
Concernant ce dernier point, le « message » souligne par exemple que d’après DAISIE (portail européen sur les espèces invasives), les principales sources d’introduction d’espèces invasives dans les eaux continentales sont le stockage d’eau pour développer la culture extensive du poisson et la pêche sportive (30%), l’aquaculture intensive (27%) et le transport passif par les bateaux (25 %).
Outils européens
Le document rappelle aussi que le principal outil européen pour restaurer ces milieux est la directive-cadre sur l’eau (DCE) et les « plans de gestion des bassins » qui doivent être remis à la Commission en mars 2010 puis actualisés tous les six ans. Un « programme de mesures » doit aussi être opérationnel d’ici 2012. La directive inondations de 2007 impose de son côté avant 2015 l’évaluation du risque d’inondation et des biens menacés pour tous les cours d’eau.
Retrouver l’ensemble du document sur :

mercredi 17 mars 2010

La République du Congo à d’immenses ressources en eau mais pas les infrastructures…

Alors que la République Démocratique du Congo (RDC) s’apprête à organiser très prochainement les 2èmes journées portes ouvertes 2010 du secteur de l'eau et de l'assainissement, la ville de Mbuji-Mayi (anciennement Bakwanga) est sans eau depuis plus de 2 semaines
A l’occasion de l’annonce de ces journées consacrées à l’eau le ministre congolais du Plan Olivier Kamitatu soulignait que l'enjeu majeur pour la RDC, qui dispose d'immenses ressources en eau, consiste à en assurer la potabilité et la distribution auprès de la population.
Cela revient à mettre à court terme à la disposition des populations la quantité d'eau quotidienne correspondante aux normes et à un espace vital salubre, a-t-il dit.

M. Olivier Kamitatu a souligné que les 2èmes journées portes ouvertes du secteur de l'eau et de l'assainissement offriront à la RDC l'occasion d'attirer de nouveaux investissements.

Située au centre de l'Afrique et à cheval sur l'Equateur, la RDC est l'un des pays les plus arrosés du continent africain. Elle enregistre une pluviosité importante repartie sur toute l'année; soit 1.200 m3/s en moyenne et dispose des ressources en eau immense et diversifiées.
Cela implique, selon le ministre du Plan, le respect strict des normes environnementales pour éviter les impacts négatifs de la désertification. Avec un débit moyen de 42.00m3/s et des débits minimal et maximal pouvant atteindre respectivement 23.000 et 80. 000 m2, le fleuve Congo se classe premier en Afrique par la superficie de son bassin et 2ème dans le monde derrière l'Amazonie.
En dépit de toutes ces potentialités abondantes, 22% seulement de la population congolaise a accès à l'eau potable et 19% bénéficient des dispositifs adéquats d'assainissement, selon les statistiques publiées en 2006.

Défaillances en série des infrastructures d’eau potable de Mbuji-Mayi …
Mbuji-Mayi (anciennement Bakwanga) est la capitale de la province du Kasaï-Oriental, située sur la rive droite de la rivière Mbuji-mayi. La ville a, depuis les années 1980, multiplié sa population par 10, est compte aujourd’hui une population de presque 2 millions d’habitants. La ville est organisée en 5 communes : Bipemba, Dibindi, Diulu, Kanshi, Muya.
Trois communes sur les cinq que compte la ville de Mbuji-Mayi sont dépourvues d’eau potable depuis plusieurs semaines à la suite d’une panne survenue sur la pompe principale de la station de captage de la Regideso, la régie de distribution d’eau de la République du Congo. Du coup, les ménagères n’ont d’autre choix que de se tourner ver l’eau des rivières ou des pluies que leur offrent des revendeurs ambulants.
La pénurie d’eau frappe surtout les quartiers les plus populeux de Mbuji-Mayi.
Les habitants de ces quartiers sont alors obligés à débourser au quotidien 200 à 300 francs congolais pour obtenir 20 litres d’eau que proposent les revendeurs à vélo, sans aucune garantie des conditions hygiéniques.
Il y a quelques jours, un glissement de terrain au quartier Tshikama avait déboîté le grand tuyau de la Regideso, privant ainsi d’eau une grande partie de la ville.
Aussitôt réparée, cette panne a été suivie d’une autre sur le moteur de la principale pompe de la station de captage de Bakwa Kapanga.
Selon les responsables locaux de la Regideso, ces pannes remontent au 26 février.
Il ne reste pour le moment, précisent ces responsables, que deux petites pompes incapables de produire suffisamment de pression pour amener l’eau vers les abonnés des zones à haute pression. Les travaux de réparation sont en cours, mais l’échéance n’est pas connue.

Le cas de la RDC est un exemple marquant de la problématique de l’accès à l’eau puisque la ressource est disponible en grande quantité mais que les infrastructures de production et de distribution ne sont pas suffisantes pour permettre à la population d’avoir un accès correct à l’eau.
Et pendant ce temps à Kinshasa…
Kinshasa est une mégalopole de 8 millions d'habitants qui souffre d'un déficit généralisé d'eau potable. Le Programme Multisectoriel d'Urgence de Réhabilitation et de Reconstruction financé par la Banque mondiale a permis de réhabiliter les infrastructures de la Regideso, la compagnie qui dessert la ville en eau. La Regideso a pu ainsi doubler capacité de distribution de l'eau potable, résultats encourageants qui pourraient conduire à une extension du projet.
L'an 2009 aura été une année faste pour la Regideso (Régie de Distribution de l'Eau) qui vient de voir sa capacité de distribution de l'eau potable doublée à la suite des travaux exécutés sur son usine de N'Djili, à Kinshasa, dans le cadre du programme PMURR (Programme Multisectoriel d'Urgence de Réhabilitation et de Reconstruction), un projet de la République démocratique du Congo financé par la Banque mondiale. Les travaux ont duré quatre ans dans l'ensemble et coûté près de 51 millions d'euros.
Pour les 8 millions d'habitants de la ville de Kinshasa, c'est évidemment le grand soulagement. L'accessibilité à l'eau potable est l'une des préoccupations majeures dans cette mégapole qui n'arrête pas de recevoir de nouveaux habitants. Donc de nouveaux consommateurs d'eau potable. Le gouvernement congolais en a fait également l'une de ses priorités dans le programme des cinq chantiers de la République.
L'usine de N'Djili est la plus grande pourvoyeuse d'eau de la ville de Kinshasa. Elle fournit près de 65% de l'eau potable consommée dans la capitale de la République démocratique du Congo. C'est loin d'être suffisant. Il se pose un problème non seulement d'obsolescence des infrastructures de production mais aussi celui de la construction de nouvelles infrastructures.
Tshama Mavua, l'ingénieur chargé du contrôle et de la vérification des projets à la Regideso, explique : « La ville de Kinshasa connaissait un déficit généralisé d'eau potable ».
Le projet PMURR a permis à la Regideso, non seulement d'augmenter la capacité de production de l'eau potable passant d'une capacité de 220 000 m3/jour à 330 000 m3/jour mais aussi de rétablir la desserte en eau potable dans 22 communes de la zone d'influence de l'usine de N'Djili sur les 24 communes de la ville de Kinshasa. Ainsi vont notamment bénéficier des résultats des travaux sur l'usine de N'Djili, les communes de Gombe, Kinshasa, Lingwala, Limete, Kalamu, Kasa-Vubu, Bumbu, Ngiri-Ngiri, Selembao, Kintambo, Bandalungwa, Matete, Lemba, Ngaba, Makala et Mont-Ngafula ainsi que celles de Masina, N'Djili et Kimbanseke dont certains quartiers manquaient totalement d'eau potable.
Les travaux consistaient principalement en la réalisation d'un nouveau déversoir dans la rivière N'Djili en aval du barrage actuel, la réhabilitation des ouvrages existants, la réhabilitation d'un troisième module de dessablage, la pose de 19.300 m de grosse canalisation variant entre 250 et 1.000 mm, la construction et l'équipement d'un nouveau réservoir d'une capacité de 2300 m3. Le nouveau réservoir a été installé à Gombele, quartier Righini, en renforcement d'un autre plus ancien et de même capacité. Ce qui a permis de desservir des quartiers aussi éloignés que les communes de Ngaba ou Mont-Ngafula ou des quartiers comme l'Univeristé de Kinshasa ou Kindele, dans le Sud de la ville. La plupart de ces quartiers du Sud n'existaient pas pendant la période coloniale et n'étaient donc pas prévus dans la desserte de la ville.
Cette réserve stratégique d'eau de Gombele a comme avantage supplémentaire de préserver les consommateurs de cette zone d'une rupture intempestive d'eau en cas de défaillance d'électricité ou d'une avarie sur le système. La station de pompage peut continuer la fourniture de l'eau en attendant le rétablissement de la situation normale.
A la Regideso, c'est avec fierté que l'on exhibe les résultats des travaux d'alimentation en eau potable dans la ville de Kinshasa, travaux financés par la Banque mondiale. Les ouvrages sont gigantesques et modernisés. Ils peuvent se résumer en deux points majeurs : la récupération de la capacité de production de l'eau potable et l'amélioration de la qualité de l'eau. L'usine de N'Djili peut désormais donner le maximum de sa capacité avec une eau de qualité. Avec ses deux anciennes usines réhabilitées d'une capacité nominale de 110.000 m3 /jour chacune, elle a récupéré son rendement initial de 220.000 m3 alors que celui-ci était descendu jusqu'à 140.000 m3/jour.
Les populations bénéficiaires du projet PMURR-Regideso ont déjà constaté une amélioration certaine dans la desserte de l'eau à domicile. La pression est devenue plus forte au robinet et l'eau est permanente alors qu'auparavant, il fallait se réveiller en pleine nuit, aux petites heures du matin, pour espérer s'approvisionner en eau. Encore que ce n'était pas évident tous les jours. Mme Annie Mujinga habite le quartier Makelele, dans la commune de Bandalungwa. Elle s'en souvient : « L'amélioration de la desserte de l'eau potable est indiscutable dans notre quartier. Je me rappelle qu'il n'y a pas longtemps, il fallait chaque nuit dormir d'une oreille, l'autre restant à l'écoute de l'extérieur, car vers les trois heures du matin, dès qu'il y avait de l'eau au robinet, les voisins ameutaient tout le quartier en annonçant l'arrivée de l'eau à grands cris. Nous devions alors nous réveiller pour remplir le plus de récipients possible de la maison ne sachant pas quand l'eau serait de nouveau de retour au robinet ».
En effet, l'eau ne restait pas longtemps au robinet. Après deux ou, tout au plus, trois heures, le robinet redevenait sec, et pour longtemps. Mme Christine Bonzene de la commune de Kintambo, voisine à celle de Bandalungwa, s'était déjà résolue à creuser un puits dont elle puisait l'essentiel de ses eaux domestiques, son robinet étant resté sans eau depuis de longs mois. Un jour des agents de la Regideso sont venus lui installer de nouveaux tuyaux et un nouveau robinet dans la parcelle.
L'usine de N'Djili, la plus importante des quatre qui desservent la capitale congolaise avec une capacité de production de 330.000 m3/jour, devance celles de Ngaliema qui produit en moyenne 85.000 m3/jour, de Lukunga avec 45 000 m3/jour et celle de la Lukaya, la toute nouvelle usine avec 24.000 m3/jour. Il demeure qu'avec une production totale de 484.000 m3/jour, le déficit en eau pour la ville de Kinshasa reste important en regard des besoins estimés à 750.000 m'/jour. Ce déficit ne pourra être comblé que par un apport plus important en eau potable. Et donc par un appui financier plus important des partenaires au développement.
Le présent projet PMURR qui vient de se terminer à la satisfaction de tout le monde, aussi bien des bénéficiaires que de l'entreprise Regideso, appelle bien d'autres travaux additionnels, conséquence justement de l'amélioration technique de l'infrastructure. La réhabilitation de l'usine de N'Djili appelle forcément d'autres travaux dont notamment la réhabilitation de tout le réseau vieux d'une cinquantaine d'années. Les nombreuses fuites observées dans la canalisation à différents endroits de la ville constituent, à ce sujet, une sonnette d'alarme suffisante pour la Regideso.
En amont, les conditions de captage de l'eau restent encore tributaires de l'incivisme des populations riveraines de la rivière N'Djili qui polluent abondamment les eaux avant qu'elles n'atteignent le barrage de captage. Les impuretés déversées dans la rivière N'Djili, en amont du barrage de captage empêchent celui-ci de recevoir le maximum de l'eau nécessaire à envoyer à l'usine pour traitement. Aujourd'hui, deux pirogues submergées et charriées par les eaux entravent l'entrée normale de l'eau brute dans le barrage de captage de la Regideso. L'idéal serait de construire un ouvrage de filtrage de l'eau brute en amont du pont sur la rivière N'Djili afin de débarrasser l'eau brute d'impuretés qui pourraient gêner le bon fonctionnement des machines.
Cependant, la clôture annoncée du PMURR est de nature à susciter quelques inquiétudes, surtout côté gouvernement congolais, quant à la pérennisation des acquis. Il s'agit de la maintenance des infrastructures existantes et du financement de nouveaux projets de développement. Une chance se profile tout de même à l'horizon, car le chef projet se dit satisfait de la manière dont le PMURR a été mené ainsi que des résultats obtenus.

mardi 16 mars 2010

La sécheresse, ennemie de la Coupe du monde de football à Port-Elizabeth

La pelouse bien verte du stade de Port Elizabeth détonne: exempte des restrictions d'eau pour cause de Coupe du monde, elle ne connaît pas encore la crise que traverse une partie de la côte sud-africaine, frappée par une sécheresse exceptionnelle.
Cinq personnes s'activent nuit et jour pour préserver ce havre de verdure. Mais à l'extérieur du stade, l'herbe grillée grignote les abords de l'immense structure blanche en forme de fleur en pleine floraison.
"Nous n'arrosons que la nuit à deux heures du matin pour éviter toute évaporation et réduire la consommation d'eau", assure Rob Hitchens, directeur du nouveau stade où se joueront huit matches du Mondial.
Le Nelson Mandela Bay Stadium est le seul, parmi les dix stades accueillant la Coupe du monde du 11 juin au 11 juillet, à connaître un tel problème et des solutions à long terme devraient être mises en place prochainement.
"Nous sommes en train d'étudier plusieurs options comme le filtrage du lac voisin ou le stockage dans de grands réservoirs d'eau venue de l'extérieur. Quelle que soit l'option retenue, nous utiliserons de l'eau recyclée avant la Coupe du monde", indique le jeune directeur, "car nous sommes en situation de crise".
Faute de précipitations durant la saison des pluies de septembre à mars, les onze réservoirs qui alimentent la ville se vident chaque mois à hauteur de 5%. Ils atteignaient le 1er mars 39,2% de leur capacité et pour certains, comme le réservoir Churchill, seulement 17%.
"Durant la Coupe du monde, cela devrait aller mais nous allons nous retrouver dans une très mauvaise posture après juillet", reconnaît Barry Martin, directeur de l'eau et des installations sanitaires à la mairie de Port Elizabeth, rebaptisée Nelson Mandela Bay (sud).
"Nous devrions avoir une consommation de 5% supérieure au pic de l'été", estime-t-il, précisant qu'un plan d'urgence est envisagé après le Mondial.
Pour tenir jusqu'à la Coupe du monde, cette municipalité d'1,1 million d'habitants a réduit depuis octobre sa consommation d'eau. L'industrie et les hôtels sont encouragés à faire de même.
"Il y a des restrictions pour arroser le jardin. On n'a plus le droit de remplir les piscines et chaque famille est limitée à 500 litres d'eau par jour", note George Efstratiou, qui vit depuis 45 ans à Port Elizabeth.
"C'est probablement la pire sécheresse que j'ai vue depuis de nombreuses années", commente ce vendeur de fruits et légumes, contraint de s'approvisionner en dehors de la province de l'Eastern Cape "car les agriculteurs ont des problèmes".
Sans eau, ils voient leur production chuter surtout dans le Western Cape voisin, où se trouvent les luxueux hôtels des équipes de football du Japon, de la France et du Danemark.
"Certains fermiers ont déjà mis la clé sous la porte", se lamente le président de l'Association agricole à George, Stephan Gericke, qui réclame l'autorisation d'agrandir les réservoirs.
Seules solutions pour mettre fin à cette crise: de bonnes inondations comme en 1981 et dans une moindre mesure 2006.
"Dans l'Eastern Cape, nous n'avons pas de précipitations normales. Soit il pleut trop ou pas assez", souligne le porte-parole de la météo dans cette province Jarth Sampson. "La sécheresse ne peut être brisée que par une inondation, lance-t-il. Ce qui amène aussi son lot de problèmes!"
Source : AFP

A ne pas rater : Soirée thématique sur l'eau "à contre courant" sur ARTE

Que signifie le manque d'eau, pénurie réelle ou surexploitation ? "A contre-courant", diffusé mardi soir sur Arte, démonte, sur trois continents, une série d'idées reçues.
Pour vous mettre l'eau à la bouche voilà la façon dont le producteur Luc-Martin Gousset présente cette soirée théma :

"La guerre de l’eau n’aura pas lieu, c’est cette idée qui a tenu lieu de programme de travail pour les auteurs Vassili Silovic et Sylvie Briet.
Pourtant c’est avec l’idée opposée qu’ils ont commencé leur enquête.
C’était en 2006, à l’époque peu de film traitaient encore le problème de l’eau et ceux qui sont petit à petit sortis insistaient eux aussi sur les guerres de l’eau passées ou à venir, ressassant souvent les mêmes exemples: manifestations en Bolivie en 2000, absurdités américaines à Las Vegas ou en Californie... pointant le plus souvent les mêmes coupables, sociétés multinationales de Véolia à Bechtel en passant par Suez…
Seulement voilà, dès les premiers repérages les choses sont apparues plus grises que peintes en noir et blanc. Là où l’on racontait l’histoire édifiante d’une mobilisation des habitants des bidonvilles contre des multinationales de l’eau avides de profit se profilait une réalité plus complexe : la collision d’intérêts et de forces sociales et culturelles autant qu’économiques révélée par l’arrivée de compagnies des eaux mal préparées pour faire face à des problèmes qui sortaient du champ de leurs compétences.
Les raisons pour lesquelles 1 milliard d’hommes n’ont pas encore accès à une eau potable se modulent non seulement en fonction des conditions économiques et géographiques mais aussi , et surtout, selon les capacités des communautés à s’organiser pour partager un bien dont la caractéristique universelle n’est pas tant d’être gratuit (car il ne l’est pas) que d’être commun.
Il fallait se rendre à l’évidence: la guerre de l’eau n’a pas eu lieu et n’aura sans doute pas lieu de la manière dont beaucoup de films ou d’articles catastrophiques l’entendent. Il s’agit d’une lutte aussi ancienne que l’humanité pour extraire, recueillir, traiter et acheminer l’eau dans des centres urbains de plus en plus gigantesques ou des campagnes de plus en plus désertiques. Si ici et là la lutte peut prendre l’apparence d’un combat entre David et Goliath, elle est d’abord une lutte prométhéenne, à la fois énorme et banale, énorme comme les gigantesques barrages qu’elle a suscités, et banale comme un puit. Pour répondre à cet enjeu, les auteurs ont choisi de partir à la rencontre de quelques situations remarquables, à contre courant de celles habituellement médiatisées."

ARTE apporte un éclairage inédit sur l’un des enjeux majeurs pour la planète de demain en diffusant deux films de Sylvie Biret et Vassili Silovic.
Un constat : c'est souvent moins la rareté de la ressource que la revendication de son usage qui fait conflit, même dans le nord de la France, où une cressonnière du Pas-de-Calais se trouve en conflit avec les localités voisines.
Mais qu'elle abonde ou goutte à peine, l'eau est un combat multi-millénaire et permanent sur terre : il faut non seulement l'extraire, la recueillir, mais aussi la traiter et l'acheminer.
Celles de Mexico s'écoulent en un fleuve nauséabond au milieu d'une plaine agricole, à plusieurs dizaines de km de la mégapole. A la plus grande satisfaction des paysans qui utilisent ces "eaux noires", comme ils les appellent, pour irriguer leurs champs.
A Bamako, le fleuve Niger baigne généreusement la capitale malienne et saurait sans aucun doute désaltérer l'ensemble de la population. "Mais la ville s'est développée et les infrastructures n'ont pas suivi", regrette un ingénieur de la société Energie du Mali. Résultat : "Les riches du centre-ville, qui sont raccordés, paient l'eau bien moins cher que les pauvres en périphérie".
Dans le sud de l'Espagne, des travaux de titan sous Franco qui rêvait, comme en Californie, de faire d'une plaine désertique un éden agricole, confinent à l'hérésie hydraulique pour continuer d'honorer une demande exponentielle.
"Dans nos sociétés, on veut toujours plus sans réfléchir d'où vient l'eau. Au final, il faudra tous vouloir moins", note le réalisateur Vassili Silovic au terme de ses plus de deux ans d'enquête sur le sujet.
"A l'été 2006, Barcelone a subi une sévère sécheresse et a dû importer de l'eau douce par bateau depuis Marseille. Mais à la première pluie, les réservoirs se sont remplis et chacun a oublié le problème".
Parti, au début de son enquête, avec un credo militant sur l'eau gratuite pour tous, il en est revenu : oui, l'eau est un bien commun de l'humanité, mais pour arriver jusqu'à ceux qui en ont besoin, il faudra bien la payer.
Alors que la question motive de nombreuses ONG et de militants alter-mondialistes, sa caméra s'attarde dans un village du Mali où se tient un véritable conseil de gestion entre plusieurs localités contraintes de s'entendre sur le partage du puits.
L'un des voisins promeut l'idée d'une caisse commune pour assurer l'entretien de la pompe : "Sinon, quand elle tombera en panne dans vingt ans, on aura toujours notre puits et rien pour puiser l'eau".
La discussion est vive. Et ce sont les femmes qui tranchent : oui à une contribution, modeste, qui garantira l'accès à la ressource.
"A un moment, quelqu'un doit payer. Non pas l'eau, mais l'adduction et son traitement. C'est irresponsable de faire croire qu'il puisse en être autrement", conclut-il.
("A contre-courant", Soirée Thema sur l'Eau - Arte, mardi 16 mars 20h35)

lundi 15 mars 2010

Les cycles chauds et froids de l’Océan font la pluie et la sécheresse…

Selon une étude de la Royal Meteorogical Society britannique publiée cette semaine dans la revue Atmospheric Science Letters, les sécheresses répétées au Sahel des années 1960 aux années 1990 seraient liées à des cycles chauds et froids de l'océan Atlantique nord qui auraient également une influence sur la puissance des cyclones dans les Caraïbes, selon une étude publiée cette semaine.
Ainsi selon les climatologues de la Royal Meteorogical Society, deux types de cycles prenant en compte la température de surface de l'eau et la pression atmosphérique, longs respectivement de 40 à 60 ans et de 8 à 14 ans, ont été identifiés.
Dès le début du 21ème siècle, ces variations climatiques naturelles auraient contribué à un retour à la normale des pluies dans la région du Sahel (comme en 2003 et 2009), mais aussi à une augmentation de la puissance destructrice des cyclones tropicaux. Ce "retour à la normale" ayant pour conséquence des inondations, comme en 2009 au Sénégal, au Burkina Faso et au Niger.
Dans le Sahel, "du milieu des années 1960 au milieu des années 1990, il y a eu une période de sécheresse, mais pendant cette sécheresse, il y a eu des périodes moins intenses, liées aux cycles quasi-décennaux" (de 8 à 14 ans), selon M. Tourre, climatologue à Météo France qui a également participé à cette étude.
Par ailleurs, la courbe de la puissance destructrice des cyclones tropicaux dans l'Atlantique nord, qui touchent régulièrement les Caraïbes et le pourtour du golfe du Mexique, recoupe largement celle du cycle de 40 à 60 ans depuis 1950.
La phase de réchauffement de l'océan entamée dans les années 90 correspond ainsi à des cyclones plus destructeurs.
Ces cycles longs sont "liés fortement à la circulation thermohaline*". Contrairement à l'atmosphère dont la composition change rapidement, "l'océan a une mémoire thermique, calorifique".
Grâce au concours de la modélisation et de comparaisons avec des données antérieures à la révolution industrielle, les chercheurs sont parvenus à reconstituer une variabilité naturelle, excluant les changements induits par l'homme.
Pour l'Afrique de l'Ouest en particulier, les variations à venir restent toutefois encore très difficiles à prévoir. D'autant plus que les courants marins pourraient être modifiés par un apport d'eau douce plus important lié à la fonte des calottes polaires.
La meilleure compréhension de ces signaux naturels devrait, selon Yves Tourre, permettre de mieux comprendre la part des activités humaines dans le phénomène de changement climatique.
*La circulation thermohaline est la circulation permanente à grande échelle de l'eau (L’eau (que l'on peut aussi appeler oxyde de dihydrogène, hydroxyde d'hydrogène ou acide hydroxyque) est un...) des océans engendrée par des écarts de température (La température d'un système est une fonction croissante du degré d'agitation thermique des particules, c'est-à-dire de...) et de salinité des masses d'eau. La salinité et la température ont un impact sur la densité (La densité est un nombre sans dimension, égal au rapport d'une masse d'une substance homogène à la masse du même volume...) de l'eau de mer (Le terme de mer recouvre plusieurs réalités.). Les eaux, refroidies et salées plongent au niveau des hautes latitudes (Norvège, Groenland, ...) et descendent vers le sud (Sud est un nom :) à des profondeurs comprises entre 1 et 3 km. Elles sont réchauffées sous les Tropiques, et remontent alors à la surface (Il existe de nombreuses acceptions au mot surface, parfois objet géométrique, parfois frontière physique, souvent...), où elles se refroidissent, et ainsi de suite. On estime qu'une molécule d'eau fait le circuit entier en environ 1000 ans.

Vers une pénurie d’eau en Belgique…

Nous reprenons ici un article très intéressant paru dans le quotidien belge, La Libre Belgique qui se fait l’écho de l’étude menée par un chercheur de l’Université de Liège pour sa thèse de doctorat et dans laquelle il met en évidence que la gestion des réserves en eau en Belgique devra faire l’objet d’attentions particulières dans les années à venir notamment en raison du possible impact des changements climatiques.
Ingénieur géologue, Pascal Goderniaux s’est en effet penché sur les impacts potentiels du réchauffement climatique sur les ressources en eaux souterraines de la Belgique. Pour ce faire, il a mis au point une méthode innovante permettant de modéliser les interactions entre les nappes aquifères et les eaux de surface, mais aussi de calculer avec précision le degré de certitude de ces projections.
"La plupart des recherches se concentrent sur les conséquences que le réchauffement climatique pourrait avoir sur les eaux de surface, mais peu sur ce qui se passerait dans le sous-sol", explique l’intéressé. Or, ces deux éléments sont étroitement liés : l’eau de pluie s’infiltre partiellement dans le sol et vient recharger les nappes aquifères; nappes qui vont ensuite alimenter les cours d’eau. Et une augmentation de la température aura pour effet de booster le processus d’évapotranspiration, réduisant d’autant les quantités d’eau susceptibles de s’infiltrer dans les sols.
Pour valider son approche, Pascal Goderniaux s’est focalisé sur le bassin du Geer, une rivière qui prend sa source à proximité de Waremme et s’en va se jeter dans la Meuse non loin de Maastricht. "Il s’agit d’un bassin stratégique car il est intensément exploité par les compagnies de distribution d’eau qui alimentent environ 600 000 personnes en région liégeoise. Une épaisse couche de limon y recouvre une épaisse couche de craie. C’est dans cette dernière qu’est contenue la nappe aquifère, l’eau étant piégée dans les pores et les fissures de la roche."
Pour mener à bien sa recherche, M.Goderniaux s’est d’abord attelé à modéliser la dynamique du bassin du Geer sur ordinateur en y incluant différents paramètres de base comme la vitesse de percolation de l’eau à travers la roche en fonction de la perméabilité de celle-ci. Il a ensuite validé ce modèle à l’aide des relevés scientifiques effectués depuis plus de trente ans dans cette zone : niveau de la nappe et débit des rivières en fonction des données météorologiques, etc. Le tout afin de s’assurer que les simulations réalisées à l’aide de ce modèle concordent bien avec les observations de terrain. Une opération de calibrage qui représente un travail fastidieux mais indispensable. "De cette façon, nous nous sommes assurés de la fiabilité de l’outil, tout en sachant qu’un modèle numérique est toujours imparfait et comporte des incertitudes. Il s’agit d’une simplification de la réalité".
Une fois cette étape aboutie, restait à faire tourner le modèle en fonction de nouvelles sollicitations afin de simuler comment le bassin pourrait réagir aux mutations du climat d’ici la fin du siècle. "Trois facteurs peuvent intervenir : le niveau des précipitations, l’évolution de l’évapotranspiration et la fluctuation des pompages qui seront réalisés dans le futur. Je me suis pour ma part focalisé sur les deux premiers points", explique notre interlocuteur.
En collaboration avec l’Université de Newcastle, il a donc appliqué à son modèle six scénarios différents d’évolution des conditions climatiques dans le bassin du Geer pour une période s’étalant de 2070 à 2100. Scénarios eux-mêmes basés sur les projections établies par le Giec en fonction d’une augmentation des émissions de CO2 moyenne à élevée. "Tous prévoient une hausse de la température annuelle qui va de +3,1°C à +5,6°C. Celle-ci entraînera une augmentation globale de l’évapotranspiration. De leur côté, les précipitations seront plus importantes en hiver et diminueront en été. Mais annuellement, elles reculeront dans une fourchette allant de -2 % à -15 %."
Résultats des courses, et alors que la variabilité naturelle du climat a elle aussi été prise en compte, tous les scénarios testés montrent clairement que les réserves en eaux souterraines du bassin du Geer verront très probablement leur niveau diminuer. Une baisse que le chercheur se refuse toutefois à chiffrer avec précision, vu les incertitudes qui pèsent encore sur l’estimation de l’ampleur de cette diminution.
"Inutile de sombrer dans le catastrophisme pour autant, la Belgique n’est pas une région où l’on manque d’eau, mais il faut rester vigilant", souligne Pascal Goderniaux. D’autant plus que les options envisagées se basent sur une consommation d’eau constante. A pompage égal, la part de l’eau qui est extraite par rapport à la part de l’eau disponible dans l’aquifère augmentera donc inéluctablement. Une situation qui pourrait de plus évoluer négativement si d’aventure l’on se mettait à recourir à l’irrigation des cultures en été. "Et il ne faut pas perdre de vue que l’on ne pourra jamais pomper toute l’eau qui s’infiltre dans les nappes, sans quoi on s’exposerait à des problèmes dans les rivières en aval."
Une méthode qu’il serait intéressant et utile de tester sur d’autres bassins hydrographiques belges ou, tant qu’à faire, dans d’autres pays moins gâtés par le ciel.
Source : La libre belgique

dimanche 14 mars 2010

Saur se mobilise aux côtés des sinistrés Xynthia

Le groupe Saur, très présent dans les régions sinistrées par la tempête Xynthia a mobilisé ses équipes pour remettre ses services en état de marche et soutenir la population. Le groupe gère par exemple la distribution en eau de 250 000 habitants et l’assainissement pour 180 000 habitants en Vendée.

Sur ce département, à l’exception d’une interruption de quelques heures de l’usine du Graon, la distribution d’eau a pu être maintenue car anticipée : maintien sous pression des réseaux, remplissage des réservoirs, fermeture des vannes et pose de plaques pleines (bouchons plats permettant de fermer le réseau) lorsque des casses étaient identifiées.
72 heures après le passage de Xynthia sur ce département, l’eau était potable au robinet et la remise en ordre de l’assainissement avait débuté. Des analyses bactériologiques internes et DDASS ont très rapidement confirmé la potabilité de l’eau distribuée.
Sur le terrain, la décrue permet peu à peu aux agents Saur de mieux identifier les nombreuses casses pour réparer ou isoler les réseaux défectueux et éviter ainsi aux eaux saumâtres d’y pénétrer et de polluer le reste du réseau.

Rétablir les postes de relevage
Côté assainissement, aucune station d’épuration n’a été inondée mais le fonctionnement du réseau a été interrompu par la montée des eaux. Les équipes se sont donc attelées au désengorgement des postes de relevage des eaux usées toujours inondés, à leur raccordement au réseau électrique (voir photo).
Des opérations de pompage menées par la Sécurité Civile et Saur ont été lancées, avec la mise en fonction de deux pompes d’une capacité de 1500 m3/heure et de trois hydrocureurs. Le pompage a notamment permis aux pompiers de visiter les maisons à la recherche d’éventuels disparus, à certains habitants d’accéder chez eux pour récupérer leurs effets personnels et d’assainir les habitations en vidant les caves.

samedi 13 mars 2010

Au Maroc les pluies diluviennes sont meurtrières

Les précipitations qui continuent de tomber depuis plusieurs semaines sur le Maroc ont entrainé la mort d’au moins dix personnes rien que dans la journée du 09 mars. Ces précipitations ont également causé ces derniers jours des inondations et glissements de terrain et d’importants dégats matériels sont à déplorer : effondrement de maisons, destruction de ponts et coupure d'électricité. Des milliers d'hectares de cultures ont également été inondés, des routes coupées et de nombreuses familles déplacées et hébergées dans des centres d'accueil.
Mardi, plus de 400 maisons à Khénifra, ville montagneuse du Moyen-Atlas (centre), ont été inondées, selon la MAP. En février, les pluies avaient déjà provoqué la mort d'une dizaine de personnes emportées par des crues.
Sept personnes ont péri mardi par noyade dans la crue d'un oued traversant le hameau Aït Hammou Abdessalam dans la commune de Ksiba (250 km au sud-est de Rabat), a déclaré un responsable local, interrogé dans la nuit de mardi à mercredi.
"Six autres personnes ont été blessées dans l'effondrement de deux maisons construites en pisé au bord de cet oued", a ajouté la même source.
Ces fortes pluies accompagnées de vents violents ont également provoqué la mort de trois personnes, mardi, dans les villes de Taza (nord-est) et de Midelt (centre).

vendredi 12 mars 2010

Chypre : le dessalement pourrait couvrir tous les besoins en eau d'ici 2011

D'ici à 2011, Chypre espère pouvoir répondre à tous ses besoins en eau grâce notamment à ses deux nouvelles usines de dessalement qui viennent d’être terminées. Chypre qui avait également mis en place un système de transfert d’eau par bateau à été confrontée aux questions de la préservation de la qualité de l’eau ainsi transportée ainsi qu’en attestent les problèmes sanitaires et d’évaporation auxquels l’ile a été confrontée.
Actuellement, les ressources en eau de Chypre sont estimées à 650 m3 par habitant et par an alors que l'Agence européenne de l'environnement évalue à 500 m3 par habitant et par an le seuil de pénurie d'eau.
La demande totale de l'eau en République de Chypre est d’environ 90 millions de m³ par an, ce qui correspond à environ 140 litres par personne et par jour.
«Une des priorités du gouvernement est de libérer l'approvisionnement en eau de sa dépendance de la pluviométrie», a déclaré Aegli Pantelaki, du ministère de l'Agriculture.
Fin 2011, cet objectif devrait été atteint avec la mise en action de quatre unités de dessalement d'ici là.
La production totale de toutes ces usines prévoit la production de 262.000 m³ d'eau douce par jour. Actuellement, les besoins des consommateurs de Chypre est d’environ 246.575 m³ par jour.
Selon Giorgos Petrocostas, du ministère de l'Agriculture, on estime que les quatre installations devraient répondre aux besoins en eau de l’île jusqu'en 2018.

L’accès à l’eau pour les habitats spontanés

Nous assistons, en Afrique, autour des grandes villes, à une forte augmentation du nombre d’habitats spontanés, due principalement à la croissance exponentielle de la population. Cette situation engendre enclavement, insécurité, chômage, apparition du grand banditisme, insalubrité et se pose alors la question cruciale de l’accès à l’eau pour toute cette population. Car même si certains arrivent à avoir accès à quelques gouttes, l’eau n’est souvent pas potable…
C’est devant ce constat qu’a été organisée à Yaoundé, au Cameroun, du 23 au 25 février derniers un congrès sur « l’intégration des quartiers spontanés dans l’urbanisation et les technologies alternatives d’assainissement et d’accès à l’eau potable ». Organisée par l’école nationale supérieure de polytechnique de Yaoundé, le Centre de recherche pour le développement international et avec l’appui financier de l’Union Européenne, cette conférence a réuni, outre des intervenants intérieurs, de nombreux chercheurs, praticiens et décideurs. Lors de l’ouverture, le conseiller technique du ministre de l’eau et de l’énergie a salué cette initiative étant donnée la situation concernant les problèmes d’accès à l’eau dans ces quartiers spontanés. De nombreuses discussions ont pu être ainsi mises en place parmi lesquelles la gestion des services urbains au Cameroun et en république démocratique du Congo.
Source : lemessager.net

jeudi 11 mars 2010

L’Ouganda entre boue et pluies diluviennes

Des inondations ayant suivi les glissements de terrain dans l'est de l'Ouganda ont fait 2.000 nouveaux sans-abri, a annoncé vendredi le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) à Genève.
"Non seulement il y a eu des glissements de terrain, mais il y a aussi eu des inondations. Celles-ci ont fait 2.000 personnes sans abri dans le district de Butaleja", a déclaré la porte-parole de l'Ocha à Genève, Elisabeth Byrs.
Par ailleurs, alors que les glissements de terrain causés par des pluies torrentielles ont probablement fait 300 morts, selon la Croix-Rouge ougandaise, "plus de 10.000 personnes pourraient être évacuées" du district de Bududa, une région montagneuse à environ 275 kilomètres au nord-est de Kampala, a-t-elle précisé.
L'ONU, qui a dépêché du personnel pour assister le gouvernement ougandais dans son évaluation des besoins, a constaté que "les sauveteurs n'ont eu pour dégager les survivants que des pelles ou des bêches", a rapporté Mme Byrs.
"Ils ont dû aller à pied ou par secours aérien puisque les équipements lourds ne peuvent pas travailler pour dégager les survivants étant donné que le sol est trop instable", a-t-elle expliqué: "les machines et les bulldozers pourraient eux-mêmes entraîner des glissements de terrain".
L'une des priorités des services de secours est d'apporter de l'eau potable aux populations touchées, les eaux étant contaminées par les corps en décomposition, selon la porte-parole.
Une clinique mobile a été mise en service et la distribution d'eau potable et de nourriture a commencé, mais les fortes pluies les rendent difficiles, a-t-elle précisé.
Source : AFP

Le vol inaugural de l'avion amphibie Chinois est programmé

L'avion « Hai'ou 300 » de type léger, le premier avion amphibie que la Chine a construit elle-même, en utilisant ses droits de propriété intellectuelle, effectuera son vol inaugural le 30 août 2010 à Zhuhai, province du Guangdong.

Ce type d'avion pourra décoller et atterrir sur une piste longue de 600 m et large de 50 m, même sur des pistes d'envol simplement cimentées ou asphaltées, sur des pistes de terre ou herbues, ou sur l'eau. Il n'aura pas besoin d'un aéroport spécial et pourra être largement utilisé dans les régions côtières ou celles ayant d'abondantes ressources en eau. D'ailleurs, le coût d'entretien de l'avion est faible.

Avec le vol inaugural de « Hai'ou 300 », la Chine sera le 5ème pays à développer et à construire l'avion amphibie, après la Russie, les Etats-Unis, la France et le Canada.

L'avion « Jiaolong 600 », qui est le plus grand avion amphibie du monde, fait actuellement l'objet d'un assemblage général à Zhuhai. Il effectuera son vol inaugural en 2014. Il pourra être utilisé dans l'extinction des incendies et les opérations de secours sur l'eau. Sa capacité de charge maximale à l'envol est de 48 000 kg, sa vitesse maximale de croisière est de 555 km à l'heure et son autonomie maximale est de 5 300 km.

Source: le Quotidien du Peuple en ligne

mercredi 10 mars 2010

Tchad : La MINURCAT fore des puits qui fourniront de l'eau.

L'unité de forage du contingent militaire norvégien de la Mission des Nations Unies en République centrafricaine et au Tchad (MINURCAT) vient de doter la ville tchadienne d'Iriba de deux puits après d'intenses et difficiles travaux de recherches dans cette zone aride située à environ 200 km au nord-est d'Abéché.
Selon les spécialistes norvégiens de la MINURCAT, ce forage est unique dans cette zone à la fois par son rendement et sa profondeur. En effet, les puits, situés à 5 km de la ville, ont une profondeur de 116 m chacun et pourront ensemble fournir un volume de 250 m3 d'eau par jour à une population estimée autour de 135.000 habitants et ce, pendant une période de 50 ans.
Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en République Centrafricaine et au Tchad, Victor Angelo, a participé à la cérémonie officielle d'inauguration de ces puits en présence des autorités locales tchadiennes notamment le gouverneur de la région de Wadi Fira.
L'unité de forage de la MINURCAT quittera bientôt Iriba pour continuer son travail dans d'autres régions à l'est du Tchad, a précisé la MINURCAT.
Source : ONU

En Espagne, le dessalement avance

Les travaux de l’usine de dessalement de Ténès, en Espagne avancent à grand pas. La direction vient en effet de lancer le raccordement de la station avec les réseaux de distribution d’eau des grandes agglomérations et des localités proches. La demande de visa permettant de mettre en place la conduite principale reliant la station à la ville de Chlef tout en desservant la dizaine de communes qu’elle traverserait, est en cours auprès de la commission nationale des marchés publics et devrait probablement être acceptée dans les prochaines semaines, selon un cadre de la direction de l’Hydraulique.
La direction de l’usine et les autorités locales se sont engagés à mettre en service la station avant l’été 2011. Cela permettra de fournir 200 000 m3 d’eau potable en provenance de la mer et de satisfaire ainsi les besoins des habitants de toute la région.
Source : http://www.elwatan.com/Station-de-dessalement-de-Tenes,152468

mardi 9 mars 2010

Pollution : Les chinois demandent plus de transparence

Un rapport du gouvernement chinois concernant les problèmes environnementaux de la Chine vient d’être publié. On y découvre que le niveau de pollution de l'eau en 2007 a été beaucoup plus élevé que prévu, en grande partie parce que les déchets agricoles ont été ignorés.
Les données, présentées dernièrement par le vice-ministre de la protection de l'Environnement Zhang Lijun, ravivent les questions concernant la qualité des statistiques officielles de la Chine et de l'efficacité du gouvernement en matière d’assainissement après des décennies d'expansion effrénée.
Dans ce premier recensement national sur les sources de pollution on a constaté que la décharge chimique en oxygène, ou COD - une mesure de la pollution de l'eau - dans les eaux usées était de 30,3 millions de tonnes. Cependant, le gouvernement avait dit dans un document officiel publié il ya deux ans, qu’en 2007, la Chine avait réussi à réduire la pollution de l'eau de 3 pour cent avec un COD de 13,8 millions de tonnes…
Zhang a minimisé la différence, en expliquant que l'inclusion des données des eaux usées des sources agricoles a été prise en compte tardivement et que les méthodes de calcul ont changé en deux ans.
Zhang se félicite de ce rapport qui, déclare-t-il, donne à la Chine une meilleure idée de ses défis en matière d’environnement et est un signe de l'engagement du pays dans l'évolution de son modèle économique, qui, a-t-il ajouté, devrait permettre à la Chine de stabiliser la croissance de sa pollution plus rapidement que les nations occidentales…
Les militants écologistes ont bien accueilli cet effort visant à dresser un tableau plus complet des problèmes de pollution du pays, mais ont néanmoins appelé à une plus grande transparence.
"Il semble que les données sur la pollution globale à partir du recensement n'ont pas été rendues accessibles au public," déclare le directeur de campagne de Greenpeace Sze Pang Cheung. "Nous exhortons le gouvernement à mettre immédiatement en place une plate-forme solide à travers laquelle le public pourrait facilement accéder à un large éventail de données sur la pollution."
Source : The Washington post

Physalia : un bateau station d'épuration recouvert de végétation

Vincent Callebaut, architecte belge à l’origine de "l’architecture dépolluante", a présenté son nouveau projet : Physalia, une station d’épuration flottante.
Si elle voit le jour, Physalia se baladera de fleuve en fleuve et de mer en mer, sans rejeter de polluants, en particulier ni CO2, ni soufre. Elle jouerait le rôle d'une station d’épuration, mais aussi de base pour la recherche scientifique.
Les projets de Vincent Callebaut ont tous la particularité d’être respectueux de l’environnement à 100% mais ici, l’architecte va encore plus loin : Physalia est énergétiquement positive, autrement dit, elle ne pollue pas et parvient même à produire de l’énergie.
Son nom vient du grec phusalis, qui signifie bulle d’eau. Physalia est en effet de forme élancée et a la particularité d’être translucide. L’énergie est fournie par des hydroliennes et la structure du navire, en acier multicoque, est recouverte de TiO2, qui désintègre la pollution de l’eau à son contact.
Cette fabuleuse invention restera sans doute longtemps à l'état de projet : son coût est en effet trop important.
Source : http://www.maxisciences.com/physalia/physalia-un-bateau-station-d-039-epuration-recouvert-de-vegetation-decouvrez-les-images_art6025.html

lundi 8 mars 2010

Le lac Tchad menacé d’assèchement

Le tarissement des ressources en eau du Lac Tchad constitue une importante menace écologique et humanitaire qui impacterait toute la région attenante de ce grand cours d'eau.
Le lac Tchad est un grand lac d’Afrique dont les eaux sont douces, ce qui est rare pour un lac endoréique, c'est-à-dire dont les eaux ne rejoignent pas l'océan. Sa faible profondeur, au maximum de 7 mètres, le rend fragile et très dépendant des fluctuations saisonnières. Son rôle économique est très important, car il doit fournir l'eau à plusieurs millions de personnes des quatre pays limitrophes : le Tchad, le Cameroun, le Niger et le Nigéria.
Ce lac était un des plus grands réservoirs d'eau du monde mais, du fait des caprices du climat, du changement climatique et de la pression démographique au cours des dernières décennies, il s'est réduit de 90 pour cent, passant de 25 000 km2 en 1963 à moins de 1 500 km2 en 2001.

Le bassin hydrographique du lac est théoriquement de 2 380 000 km², couvrant 7,8% du continent, mais le bassin actif n'est en fait que de 967 000 km². Le principal apport, pour 90 %, vient du fleuve Chari et de son affluent Logone, tous deux venant des montagnes de la République Centrafricaine. Un autre de ses affluents le Kamadougou Yobé, issu du Nigeria, est affaibli par la présence de deux barrages qui ont fait chuter son débit. Bien qu'il ne participe que pour 10% aux eaux du lac, la séparation provoquée en deux bassins, nord et sud, participa activement à la précarité de l’alimentation du lac.
Le déficit de pluviosité combiné à une plus grande utilisation des eaux du lac et des rivières pour l'irrigation – la population du bassin a doublé dans l'intervalle, et l'irrigation a quadruplé entre 1983 et 1994 – expliquent ce recul : de 26 000 km2 dans les années 60 à 1 500 km2 en 2000. La navigation y est aujourd’hui devenue impossible.

Selon des prévisions climatiques de la NASA et d'autres études concordantes, si le niveau de l'eau continue de baisser à son rythme actuel, le lac disparaîtra dans une vingtaine d'années.
A cet égard, la FAO a organiser à l’automne dernier à Rome un événement spécial "Sauver le lac Tchad: un système menacé" au cours des célébrations de la Journée mondiale de l'alimentation. Le but poursuivi était d'attirer l'attention sur la situation catastrophique du lac et de mobiliser des fonds pour tenter de le sauver tout en assurant la sécurité alimentaire des populations riveraines.
Quelque 30 millions de personnes vivant dans la région du lac Tchad sont menacées par ce retournement de perspectives et souffrent déjà de l'assèchement du lac ainsi que de la détérioration des capacités de production agricole de la région.
Il s'y ajoute que les activités socio-économiques sont affectées tandis que la surexploitation des ressources en eau et en terre entraîne conflits et migrations, estiment des experts.
Le lacs enregistre une baisse de 60 pour cent de la production halieutique, et la dégradation des pâturages a entraîné une diminution des disponibilités en fourrage, de l'ordre de 46,5 pour cent dans certaines zones en 2006) et une réduction du cheptel et de la biodiversité.
"La catastrophe humanitaire qui succédera au désastre écologique nécessite des interventions urgentes", a déclaré M. Parviz Koohafkan, Directeur de la Division terre et eau de la FAO.
"Il faut stopper la disparition tragique du lac Tchad et sauver les moyens d'existence des millions de personnes qui vivent dans cette vaste région", a-t-il lancé en guise d'alerte.
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