vendredi 29 janvier 2010

Le niveau des eaux du Qinghai en augmentation pour la cinquième année consécutive

Pour la cinquième année consécutive, en 2009, le niveau du plus important lac d'eau salée de Chine a augmenté, indiquent les experts de la province du Qinghai dans le nord-ouest du pays.
L'augmentation des précipitations est à l'origine de ce phénomène qui a atteint 17 cm l'année dernière, précise Li Yan, une ingénieur du Bureau du contrôle des ressources en eau et de l'hydrographie de la province du Qinghai.
Le niveau de l'eau a constamment progressé depuis 2005, ce qui est l'amélioration record enregistrée depuis la création du bureau en 1955. "Il a augmenté de 70 cm en cinq ans", ajoute-t-elle.
Les autres deux périodes d'augmentation continue ont été 1967-68 et 1988-89.
Le lac Qinghai, qui se situe dans le nord-est du plateau Qinghai-Tibet est le plus important lac salé de la partie continentale de Chine. Son niveau a baissé de 3,7 m entre les années 1950 et 2004, une moyenne de 7 cm par an.
Pour Dai Sheng, du Centre de recherche provincial sur le climat, l'augmentation actuelle du niveau du lac est due à la fréquence des précipitations qui ont apporté de l'eau dans le lac tout en réduisant l'évaporation. Entre 2005 et 2008, la province du Qinghai a enregistré des précipitations annuelles moyennes de 431 mm et l'an dernier, elles ont été de 416 mm contre 396 mm en 2008.
De son côté, Li Yan souligne que l'important programme de reboisement de la province, qui a commencé en 2002, a aussi participé à la restauration du niveau du lac.
Li Yan et ses collègues ne sont pas certains que le niveau du lac continue à progresser, bien que les météorologues prédisent qu'il y aura suffisamment d'eau au cours des 20 prochaines années.
"Nous pensons que suffisamment d'eau de pluie parviendra au lac au cours des deux prochaines décennies", souligne Dai Sheng. "D'ici 2030, le niveau du lac devrait augmenter d'au moins trois mètres et retrouver les cotes des années 1970".
Pour lui, le réchauffement climatique et la fonte des glaciers devraient aussi permettre l'extension du lac.
Entre 1961 et 2008, les températures de la région autonome du Tibet ont augmenté de 0,32 degré centigrade au cours de chaque décennie, indiquent les dernières statistiques de l'Administration météorologique de Chine.


Source : Xinhua

jeudi 28 janvier 2010

Le dessalement, nouvelle ressource pour les habitants de Melbourne

La capitale de l’état du Victoria (Australie) se prépare à réceptionner la plus grande usine de dessalement d’eau de mer d’Australie. Le dessalement constitue une partie de la réponse à la sècheresse que traverse le continent depuis maintenant une dizaine d’année et au besoin en eau croissant des habitants.
Située à 80 km de Melbourne sur le détroit de Bass, (au sud de l’Australie), le projet d’usine de dessalement d’eau de mer par osmose inverse, mené par l’Etat du Victoria, permettra de répondre à près d’un tiers des besoins en eau des 4 millions d’habitants de l’agglomération de Melbourne, dès la fin de l’année 2011. C’est l’entreprise française Degrémont qui a été chargée de la conception et de la construction. Cette usine de dessalement sera capable de produire jusqu’à 450 000 m3 d’eau potable /jour. Cette eau sera ensuite acheminée jjusqu’à Melbourne via un réseau de plus de 80 km. Un autre acteur français participera à ce projet puisque l’entreprise Carbone Lorraine, vient d’être sélectionnée pour fournir les filtres nécessaires à la future usine pour fonctionner. .

A terme, une ligne de traitement supplémentaire est envisagée pour assurer une augmentation de la capacité de production d’eau potable à 600 000 m3/jour. « L’usine sera totalement intégrée dans son environnement et préservera le milieu naturel par la création d’un espace écologique et la réduction de l’impact environnemental », d’après Suez Environnement. Parmi les aménagements prévus : « une toiture végétale et un important programme de végétalisation et de protection de la faune locale ». L’énergie nécessaire à la production et à la livraison de l’eau potable sera également renouvelable à 100% et proviendra notamment d’un nouveau parc éolien construit dans le Victoria.

mercredi 27 janvier 2010

Des unités de dessalement mobiles au secours d’Haïti

Nous en avons parlé dès les jours qui on suivi la catastrophe en Haïti sur ce blog : après la recherche des disparus dans les décombres, la première urgence était l'approvisionnement en eau des rescapés, faute de quoi une autre catastrophe, sanitaire, était à craindre. Il y a une semaine, un premier hélicoptère chargé d'environ 700 litres d'eau dessalée a décollé à destination de Haïti.
Une manne providentielle près de six jours après le tremblement de terre qui a ravagé la région de Port-au-Prince et provoqué une terrible pénurie d'eau et de nourriture pour des centaines de milliers de personnes.
L'immense navire est équipé de quatre unités de dessalement. A bord, l'eau de mer est séparée de son sel par distillation. Grâce à l'énergie produite par ses réacteurs nucléaires, l'eau est chauffée jusqu'à évaporation et la vapeur d'eau condensée est récupérée en refroidissant.
Selon le capitaine Bill McKinley, officier responsable du réacteur nucléaire du navire, "nos quatre unités de distillation peuvent produire chacune 100.000 gallons (378.000 litres) d'eau douce par jour. Nous en avons besoin pour le navire", parfois en mer pendant des semaines, entre autres pour l'alimenter en eau potable.
D'après le capitaine, "actuellement nous produisons un excédent quotidien de 100.000 à 150.000 gallons par rapport à nos besoins", qui pourraient être distribués aux sinistrés de Port-au-Prince souffrant de la soif, de la faim et menacés de catastrophe sanitaire.
La production ne pose pas de problème, c'est le conditionnement de l'eau qui a retardé son acheminement. Sur le pont du Carl Vinson lundi finalement, l'équipage a commencé à remplir des centaines de bidons à l'aide d'une rangée de robinets installés spécialement.
Quelque 84.000 bidons de 5 gallons (d'une capacité totale de près de 1,6 million de litres) ont été commandés sur la base navale américaine de Guantanamo, à Cuba, pour être envoyés par avion sur le navire de guerre.
Le porte-avion américain ne sera pas seul à mobiliser ses capacités de production pour fournir Haïti en eau douce. Attendu lundi à Port-au-Prince, le navire-amphibie Bataan, fort d'un équipage de 2.200 Marines, transporte à son bord quatre unités de purification de l'eau.
Le précieux liquide arrivera-t-il à se frayer un chemin jusqu'à la côte haïtienne ?
"Les limites résident dans le nombre de conteneurs disponibles et dans notre capacité à les transporter" sur la terre ferme à l'aide d'hélicoptères, prévient le capitaine McKinley.

Source AFP

mardi 26 janvier 2010

Les autorités chinoises se penchent sur la conservation de l’eau

Selon un communiqué publié la semaine dernière par le très officiel site du Conseil des Affaires d'Etat (gouvernement chinois), les autorités chinoises vont lancer la première étude sur la conservation de l'eau. La planification de l'étude, les projets pilotes et les formations se dérouleront en 2010, tandis que le travail de terrain se fera en 2011. L'étude devrait être publiée en 2012.
Le projet recouvrira les rivières, les lacs, les projets et les institutions de conservation de l'eau, et les principaux consommateurs d'eau de partie continentale de Chine, indique le communiqué.
L'étude se concentrera sur le nombre de lacs et de rivières, et la conservation et les projets de protection des rivières et des lacs.

lundi 25 janvier 2010

L'empire maritime français

Pour ceux qui auraient raté « Demain la mer », le grand supplément publié conjointement le 1er décembre dernier par « Les Echos » et « Le Marin », c'est une bonne séance de rattrapage. La France est un « empire » maritime - les auteurs se délectent de réutiliser ce mot qui sent le souffre -, mais un empire qui s'ignore trop. Même si une politique maritime globale commence à prendre tournure.

Ce livre fait prendre conscience que c'est grâce aux DOM-TOM, et souvent aux moins habités, que la France contrôle - tant bien que mal -le deuxième espace maritime du monde. Les Kerguelen, Crozet ou Clipperton (2 km2 de terre) lui valent chacun une zone économique exclusive plus vaste que celle de la métropole. Même s'il faut décompter la part du rêve, ce livre fait prendre conscience de ce que pourraient devenir des marchés comme ceux du dessalement, de la culture industrielle des algues ou évidemment des énergies marines.
Les auteurs. Curieuse mais sympathique association entre un parlementaire, élu d'un territoire qui n'a rien de maritime (le Tarn), venu à la mer par la défense, et d'un ancien patron du Tour de France, qui imagine déjà les belles courses croisières que l'on pourrait organiser pour faire le tour de l'empire maritime national.
« France-sur-Mer, un empire oublié », par Philippe Folliot et Xavier Louy, Editions du Rocher, 220 pages, 18 euros.

dimanche 24 janvier 2010

L'accès à l'eau en Cisjordanie au coeur de l'action de Première Urgence

L'ONG Première Urgence intervient en Cisjordanie depuis 2002. Les districts de Qalqiliya et Salfit ont été particulièrement touchés par la construction du mur de séparation. Les familles de ces districts manquent de travail, souvent de nourriture et d’un accès à de l’eau. Il est presque impossible pour les familles cisjordaniennes d’avoir une vie décente sans une aide extérieure.

Première Urgence travaille avec les municipalités, les aidant dans la réhabilitation d’infrastructures publiques détruites au cours des conflits armés ou par manque de moyens de l’autorité. Ainsi, Première Urgence contribue à la mise à disposition de services publics efficients pour les familles les plus vulnérables en fournissant notamment un accès à l’eau.

samedi 23 janvier 2010

Les glaciers d'Alaska fondent moins vite que prévu

En utilisant des images satellitaires, une équipe franco-canadienne montre que les glaciers d'Alaska ont fondu moins vite entre 1962 et 2006 qu'estimé précédemment, selon une étude publiée dimanche par la revue scientifique Nature geoscience.
Durant cette période, les glaciers d'Alaska ont perdu environ 42 km3 (42 milliards de m3) d'eau par an, ce qui a contribué au relèvement du niveau des mers à raison de 0,12 millimètre par an, "soit 34% de moins que ce qui avait été estimé auparavant", selon Etienne Berthier (CNRS/université de Toulouse, France) et ses collègues.
L'amincissement des glaciers s'avère très hétérogène, d'où la difficulté d'aboutir à une estimation globale.
Les langues glaciaires s'avançant dans les vallées peuvent être couvertes de débris. Ainsi protégée du soleil, la glace fond moins vite. Ce "qui n'avait pas été pris en compte dans les travaux antérieurs", relève le Centre national de le recherche scientifique (CNRS) dans un communiqué.
Les images fournies par les satellites Spot5 et Aster ont aussi permis d'obtenir une "meilleure résolution spatiale", c'est-à-dire des relevés plus précis, soulignent les auteurs.
"Au cours des 50 dernières années, le recul des glaciers et des calottes glaciaires a contribué à une hausse du niveau des mers de 0,5 millimètre par an", rappellent-ils. Les glaciers d'Alaska étaient supposés y avoir contribué pour un tiers, soit 0,17 millimètre par an, selon des travaux publiés en 2002 par des chercheurs de l'université d'Alaska.
Mais leurs estimations "étaient basées sur des mesures concernant un nombre limité de glaciers", notent M. Berthier et son équipe, suggérant que les calculs pourraient être aussi à revoir pour d'autres glaciers ou calottes glaciaires de régions montagneuses.
D'après le CNRS, les nouveaux résultats ne remettent toutefois pas en cause "l'accélération spectaculaire" de la réduction de la masse des glaciers depuis les années 1990.
Sur l'ensemble du globe, les glaciers de montagne couvrent une surface de 500.000 à 600.000 km2, soit beaucoup moins que les calottes glaciaires du Groenland (1,6 million de km2) ou de l'Antarctique (12,3 millions de km2)

vendredi 22 janvier 2010

Des marins bravent les océans pour la science

Les scientifiques qui travaillent à la validation des données du satellite SMOS de l'ESA, mis en orbite le 2 novembre, vont obtenir de l'aide des skippers en compétition dans la nouvelle course autour du monde en solitaire, la SolOcéane.

La SolOcéane sera la première dans l'histoire des courses océaniques qui mettra en compétition des monocoques high-tech, tous identiques, et ayant une vocation scientifique.
L'instrument MIRAS placé sur le satellite d'observation de la terre SMOS (Soil Moisture and Ocean Salinity) a été mis en fonction, début décembre et collecte, à présent, des données pour établir la première cartographie à l'échelle planétaire de l'humidité des sols et de la salinité des océans. Les données fournies par MIRAS seront primordiales pour la prévision météorologique, le suivi des changements climatiques, la gestion des ressources en eau, pour la planification agricole, l'étude des courants marins et l'anticipation des phénomènes extrêmes telles que les inondations.
Pour valider l'exactitude des instruments qui équipent le satellite, les données satellitaires doivent être comparées à des mesures effectuées in-situ. Or, ces informations in-situ sont : soit très inégalement réparties sur le Globe, avec, notamment, peu de mesures dans l'hémisphère sud (40 % du parcours de la SolOcéane) ; des mesures trop peu nombreuses, irrégulières et pas assez fréquentes. Bref, les informations de qualité font défaut aux scientifiques du monde entier.

La course SolOcéane a été conçue dès son origine, en 2005, avec un volet scientifique : la Campagne OceanoScientific, parrainée par le Ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. Sa vocation est d'aider les scientifiques du monde entier à mieux comprendre l'évolution du phénomène de réchauffement climatique de la planète. Les marins en compétition pour la course SolOcéane collecteront des mesures océanographiques et atmosphériques tout au long de leur traversée maritime de 48 000 km, qui les conduira au sud des trois caps continentaux, dans des contrées peu explorées, à bord des Monotypes SolOceans.
Le Monotype SolOceans est un véritable navire scientifique, qui répond aux normes définies par quelques uns des plus éminents chercheurs impliqués dans l'estimation du changement climatique. Chaque voilier dispose du kit OceanoScientific, un équipement qui permet de recueillir huit sortes de données, définies par les scientifiques : force et direction du vent réel, humidité et température de l'air, pression atmosphérique, température de la surface de la mer, salinité de l'eau de mer en surface et pression partielle de dioxyde de carbone (pCO2) de l'eau de mer en surface

Le 29 novembre, à 13 heures très précisément, par un vent de force 7, la skipper australienne Liz Wardley a pris le départ, devant Caen - Ouistreham, en Basse-Normandie, du Tour du Monde de reconnaissance destiné à préparer la première édition de la SolOcéane (course autour du monde en solitaire "à armes égales" en deux étapes, départ prévu le 23 octobre 2011). En solitaire à bord d'un Monotype SolOceans, un voilier de 16 mètres, tout en carbone, « made in Normandy ». A bord, des détecteurs vont recueillir des données sur la salinité des océans qu'elle traversera tout au long de sa course.
La première étape conduira Liz Wardley de la France vers la Nouvelle Zélande, en passant par le Cap de bonne espérance en Afrique du sud et le cap Leeuwin en Australie. La seconde étape bouclera le tour du monde, de Wellington, capitale de la Nouvelle Zélande, à Cherbourg (Basse-Normandie), via l'Océan Pacifique, le Cap Horn, au sud, avant de traverser au nord, l'Atlantique en direction de la France, où Liz Wardley est attendu vers la mi-mars.

L'acquisition des données se fera de manière automatique. Liz Wardley n'aura donc pas à intervenir sur les instruments à bord. Les données acquises seront numérisées et transmises automatiquement aux scientifiques à terre, par satellite à METEO FRANCE et au centre de données CORIOLIS, un projet européen pluri-organisme auquel contribuent le CNES, l'IFREMER, l'INSU-CNRS, l'IPEV (Institut Polaire Français Paul-Emile Victor), l'IRD (Institut de Recherche pour le Développement), METEO FRANCE et le SHOM (Service Hydrographique et Océanographique de la Marine).
« La cadence d'acquisition de ces données in-situ oscillera entre la minute et l'heure selon les variables et nos besoins scientifiques », détaille Fabienne Gaillard, chercheur à l'IFREMER au LPO (Laboratoire de Physique des Océans) et responsable du Projet GLOSCAL (Global Ocean sea surface Salinity : Calibration and validation) pour SMOS. « Une transmission de la mer à la terre se fera automatiquement vers les centres opérationnels pour une utilisation immédiate : prévisions à court et à moyen terme, prévisions saisonnières, validation des données satellitaires. ».
Rappelons que L'IFREMER, Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer, contribue, par ses travaux et expertises à la connaissance des océans et de leurs ressources, à la surveillance du milieu marin et littoral et au développement durable des activités maritimes. À ces fins, il conçoit et met en oeuvre des outils d'observation, d'expérimentation et de surveillance, et gère la flotte océanographique française pour l'ensemble de la communauté scientifique.

Pour valider les données de SMOS, les scientifiques ont besoin de comparer leurs mesures à des séries de qualité qui s'étendent à des aires géographiques significatives, de conditions géophysiques variées et fournissent une couverture temporelle suffisante. Grâce à ses capteurs à bord et sa course à travers des zones peu explorées, les données collectées par la SolOcéane satisfont ces besoins.« Dans ces conditions, la Campagne OceanoScientific est une réelle aubaine pour nous autres chercheurs », estime Fabienne Gaillard.
Les données du satellite SMOS et celles de la SolOcéane vont être analysées statistiquement, puis comparées. Toutes disparités constatées entre les deux devront être interprétées, puis des recommandations et des modifications des algorithmes devront être réalisées.


SolOcéane a été créée par SailingOne afin d'allier le sport et les recherches scientifiques. Ces recherches scientifiques sont menées par la campagne OceanoScientific, organisée par SailingOne, avec l'aide de l'Ifremer, Météo France, INSU-CNRS (Institut national des sciences de l'univers), CONTROS et le le Leibniz Institute of marine sciences de l'université de Kiel en Allemagne (IFM-GEOMAR).
A bord de son Monotype SolOceans, Liz Wardleya entamé la toute première Campagne OceanoScientific et ouvert la route de la SolOcéane, dont la première édition partira de Caen la mer le 23 octobre 2011. La course en solo et contre la montre se tiendra, par la suite, tous les deux ans. Chacune des étapes de cette course dure entre 50 et 55 jours.

jeudi 21 janvier 2010

Paris se protège contre les inondations

Quand Paris sera-t-il sous les eaux comme lors de la crue centennale de janvier 1910, c'est-à dire une crue qui a une chance sur cent de se produire chaque année?
La Seine, un fleuve calme, s'écoule mollement au rythme de 250 m3 par seconde à Paris. Mais, sous l'effet de longs épisodes de pluies, elle se réveille et gonfle en quelques jours. Le débit avait atteint 2 500 m3 au pic de la crue de 1910!
Pour évaluer le risque d'inondations, qui demeure le premier risque naturel en Île-de-France, le suivi du débit est d'ailleurs tout aussi important que celui de la hauteur d'eau. Le débit fait l'objet d'une surveillance sophistiquée, avec un système à ultrasons installé au pied du pont d'Austerlitz depuis trois ans.
« Un jour l'eau reviendra. »
D'ordinaire, le niveau de la Seine est inférieur à un mètre. Lorsque l'eau grimpe à trois mètres, ce qui se produit presque tous les hivers dans la capitale, les voies sur berges commencent à être fermées. À 4,30 m, la navigation est interdite. À par tir de six mètres - ce seuil a été franchi à douze reprises au XXe siècle, la dernière fois remontant au 14 janvier 1982 -, les tunnels du RER C sont inondés et, pour éviter que l'eau n'envahisse les rues, il faut rehausser les murettes des quais.
Au-delà de sept mètres, l'eau commence à gagner certaines rues. À partir de huit mètres, comme en 1910, l'ensemble des zones inondables le long de la Seine - 13 arrondissements sont concernés au moins en partie – se retrouvent sous les eaux par débordement de surface mais aussi via le réseau d'assainissement et la remontée de la nappe d'eau (1).
Alors, quand ce scénario se reproduira-t-il, affectant le million d'habitants vivant en zones inondables en Île-de-France et, plus largement, perturbant la vie de cinq millions de Franciliens?
Les Grands Lacs de Seine se hasardent seulement à répondre qu'« un jour l'eau reviendra». Cet établissement public interdépartemental a pour mission d'atténuer les crues de la Seine et de ses principaux affluents grâce à la gestion de quatre grands lacs réservoirs (2) progressivement mis en service depuis la dernière guerre: le lac de Pannecière sur l'Yonne (1949), le lac de la forêt d'Orient sur la Seine (1966), le lac du Der-Chantecoq sur la Marne (1974) et ceux du Temple et d'Amance sur l'Aube (1990). Au total, ces lacs peuvent stocker en amont de la capitale 830 millions de mètres cubes d'eau.
Leur rôle décisif permet d'écrêter la crue, de limiter les inondations, pas de les supprimer. «En 1910, la crue a représenté un volume de six milliards de mètres cubes d'eau et 2,4 milliards sont passés par-des sus les berges», précise Pascal Popelin, président des Grands Lacs de Seine et auteur du jour où l'eau reviendra (3). D'où le projet d'un cinquième grand aménagement, dit de la Bassée, en Seine-et-Marne, à l'étude depuis 2001, qui devrait faire l'objet d'un débat public fin 2011 en vue d'une réalisation en 2014.
Fini l'époque des grands barrages. L'ouvrage de la Bassée suit une philosophie différente : il vise à réaménager sur 2 300 hectares en Seine-et-Marne une ancienne zone naturelle d'expansion de crues - une plaine située entre Montereau-Fault-Yonne et Bray- sur-Seine - pour y stocker de manière temporaire 55 millions de mètres cubes d'eau supplémentaires qui seraient pompés dans la Seine et permettraient ainsi de faire baisser le niveau d'une crue à Paris de 30 à 60 cm. Mais pas encore de
totalement supprimer le risque d'inondation. «S'il avait existé au XXe siècle, l'aménagement de la Bassée aurait été utilisé à 18 reprises et aurait évité trois milliards d'euros de dommages», fait valoir Pascal Popelin. Des communes comme celles d'Ivry ou Alfortville seraient mises hors d'eau lors d'une crue type 1910 et la ligne C du RER serait protégée lors des crues dites trentennales et resterait vulnérable uniquement aux crues centennales. De quoi, aux yeux de Pascal Popelin, largement justifier l'investissement des 500 millions d'euros requis pour réaliser l'ouvrage, notamment la construction d'une soixantaine de kilomètres de talus devant border la zone d'inondation temporaire.
La Bassée vise, en cas de concomitance de crue de la Seine et de l'Yonne, à intercepter et retarder
la crue de la Seine pour laisser passer celle de l'Yonne, l'affluent «sauvageon» plus intrépide que le fleuve. «Les crues de la Seine sont d'ordinaire dues à des pluies d'origine océanique, des précipitations de longue durée et d'intensité modérée, le cumul finissant par créer la crue», explique Daniel Duband, président de la division Eau et environnement de la Société hydrotechnique de
France et organisateur du colloque sur les risques d'inondations en Île-de-France, qui se tiendra
les 24 et 25 mars prochains. Mais aujourd'hui, hydrologues et météorologues s'interrogent sur le risque d'un cumul exceptionnel décrues à la fois d'origine océanique et méditerranéenne dû à une alternance rapprochée de circulations météorologiques. « Cela s'est déjà produit par deux fois sur le Rhône et la Loire au XIXe siècle: à des longues pluies régulières venues de l'océan succède un épisode de pluies méditerranéennes plus intenses à un moment où les sols sont déjà gorgés d'eau », explique Daniel Duband. Le résultat est évidemment dévastateur. Ces pluies d'origine méditerranéenne remontent la vallée du Rhône jusqu'au Morvan et à la Loire. L'Yonne, qui prend précisément sa source dans le Morvan, peut donc être exposée à ces pluies et alors aggraver le risque d'inondation en Île-de-France. « Certaines crues records survenues dans l'est de l'Europe, ces dernières années, notamment celle de l'Elbe en Allemagne en 2002, ont eu pour origine des types de précipitations très peu fréquents. D'où cette interrogation sur un risque mal connu pour le bassin de la Seine, poursuit Daniel Duband. Pour éclairer cette question, nous devons poursuivre un gros travail de mémoire et d'analyse scientifique des raisons qui ont conduit aux inondations passées, indispensable pour affiner les modèles de prévision. »
L'autre grande inconnue réside dans l'impact du changement climatique, aussi bien en matière de risque d'étiage et de manque d'eau, l'été - on pouvait traverser la Seine en bottes lors de l'été 1942! – que de risque d'inondation, l'hiver. La France doit se doter d'ici à 2011 d'un plan national d'adaptation au changement climatique, comportant notamment des mesures à adopter face aux inondations. Les premières conclusions d'un groupe de travail sont attendues pour le mois de juin prochain.

MARIE VERDIER

(1) 322 communes sont classées inondables sur les 1 300 de la région Île-de-France.
(2) Ces lacs servent également de soutien d'étiage pendant l'été.
(3) Éditions J.-C. Gawsewitch, 221 p., 17,90 6 (lire La Croix du 15 décembre
2009.

1750-1789 : une « révolution de l'eau »

Les contemporains de Louis XIV et du jeune Louis XV, méfiants envers les vertus hygiéniques de l'eau, en réservaient l'usage au visage et aux mains. Pour les autres parties du corps, ils préféraient changer fréquemment de chemises et pratiquer la « toilette sèche » à base d'essuyage et de parfums.
L'état de puanteur qui caractérisait Versailles a été souvent évoqué, mais, dans la société parisienne au moins, les choses commencent à changer après 1750, car on va progressivement considérer que l'eau peut intervenir dans l'hygiène corporelle. C'est ainsi que Louis XV fait bâtir une salle de bains confortable disposant de deux baignoires, l'une pour se savonner, l'autre pour se rincer, et que se répandent alors linges de toilette et mouchoirs. Par contre, les caleçons font souvent défaut « sauf peut-être pour le confort de quelques frileux n'aimant pas les vents coulis », selon l'historien Daniel Roche qui donne l'exemple du maréchal de Schomberg, se changeant de chemise et de col tous les jours, de mouchoir tous les deux jours… et de caleçon une fois par mois !
Des baignoires aux bains publics
À Carcassonne, cette « révolution de l'eau » semble en être encore à la même époque à ses premiers clapotis. L'absence déjà mentionnée d'eau courante explique beaucoup de choses, mais les pots à eau eux-mêmes, avec leurs jattes de faïence, ne se rencontrent pas dans toutes les chambres. Toutefois, trois baignoires apparaissent dans les relevés notariaux, dont deux en fer-blanc et en plomb, chez Joseph II Airolles (1737-1790) et la troisième chez Roudil de Berriac qui se distingue en ayant dans son antichambre « une baignoire en bois et cerceaux châtaignier dedans en plomb avec robinet de fonte ».
Or, ces deux personnages appartiennent à la « partie éclairée » de la société carcassonnaise. Joseph II Airolles, issu d'une famille de drapiers, a acquis une charge qui lui confère la noblesse et, premier consul de la ville, franc maçon mais bon catholique, il encourage les embellissements réalisés dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Quant à Jean-Antoine Roudil, son père avait été un important officier des finances et son l'hôtel était situé à l'angle des rues de Verdun et A.-Tomey, dans l'actuelle résidence de l'Officialité. Le fils, propriétaire de la manufacture de Cenne et de diverses fermes, est avant tout écuyer, c'est-à-dire que sa famille est noble depuis plusieurs générations, et seigneur de Berriac. On ne saurait s'étonner de voir dans les deux cas arriver dans notre ville des modes de la capitale.
Si, après les baignoires, nous passons aux bidets, on sait que ces derniers, apparus vers 1740 dans la noblesse, se répandent par la suite dans l'univers bourgeois et qu'ils traduisent une distinction sociale par leur apparence travaillée ; la cuvette est en faïence ou en étain, mais leur châssis en bois en fait un objet d'ébénisterie. Or, s'ils sont relativement nombreux à Carcassonne ; celui du seigneur de Berriac, « en noyer pied de biche garni en maroquin avec bassin en faïence », vaut 15 livres, contre 6 à 10 livres pour les autres meubles de cette catégorie.
Par ailleurs, dans les mêmes considérations portant sur l'hygiène corporelle, nous apprenons, à l'occasion d'un emprunt forcé levé en 1795, que deux frères Rolland, lesquels appartiennent à une autre grande famille de marchands-fabricants, sont actionnaires de « la maison des bains publics de cette ville » à hauteur de 52 livres ; il est regrettable que le document ne fournisse pas d'autre détail sur cet établissement.
Sans verser systématiquement dans le domaine scatologique, il faut mentionner l'absence, dans nos inventaires après décès, de « lieux à l'anglaise », munis de chasse d'eau et appelés à remplacer les fosses septiques et qui apparaissent dès le deuxième tiers du XVIIIe siècle à Paris. Peuvent y suppléer dans notre région les pots de chambre et les chaises percées : chez Pierre Laporterie on trouve trois ustensiles de ce type donnant sur le grand escalier de son hôtel ; le notaire remarque que l'une est couverte par une peau de mouton et une autre par une toile satinée.
Les remarques qui précèdent portant sur la partie la plus fortunée de la population, on conçoit qu'il faudra encore longtemps pour que progressent des exigences qui nous semblent incontournables afin d'assurer une bonne hygiène de vie et un état sanitaire valable.

Marquié (C.), L'industrie carcassonnaise au XVIIIe siècle, chapitre XI, Sesa, 1993.

source : La Dépêche

mercredi 20 janvier 2010

Mexico en manque d’eau

Pour la grande bourgeoisie, la villégiature sur les rives de l'Avandaro, près de Mexico, était synonyme de bien-être. L'été dernier, la capitale, en manque d'eau, a fait baisser de moitié le niveau du lac.
Mexico, l'une des plus grandes mégalopoles du monde avec ses vingt millions d'habitants, cherche eau désespérément.
Les plans d'eau qui autrefois entouraient la capitale et irriguaient une civilisation aztèque florissante n'ont pas résisté à l'exode rural et à l'explosion des bidonvilles de la capitale.
Le gigantisme de la ville a fini par rattraper les Mexicains aisés qui fréquentent le village de Valle de Bravo et pratiquent le ski nautique sur le lac à la belle saison.
En août, les puissants hors-bord ont dû surfer autour des rochers qui émergeaient des flots au fur et à mesure que Mexico procédait au pompage du lac.
"Je suis né ici et je n'ai jamais vu le lac à un tel niveau", se désole Carlos Gonzalez, 33 ans, propriétaire du Los Pericos, un restaurant sur pilotis menaçant de redescendre rapidement sur terre.
Face à la menace, les riches estivants se sont mobilisés et l'on est parvenu à un compromis: le niveau du lac sera maintenu à 75% de son niveau initial.
Les responsables de la capitale se sont alors tournés vers une autre solution, la taxation de l'eau dont le prix était jusqu'à présent remarquablement bas pour l'ensemble de la population.
Les classes aisées paieront désormais leur eau trois fois plus cher que les pauvres. Mais la facture annuelle, à 515 pesos (40 dollars) par an, reste plus qu'abordable et leur permet, avec 300 litres par jour, de consommer deux fois plus d'eau que leurs homologues européens.
RESEAU EN MAUVAIS ETAT
Pour les habitants des quartiers pauvres, les coupures d'eau sont fréquentes et viennent s'ajouter à un réseau d'approvisionnement en très mauvais état, qui fournit un liquide impropre à la consommation.
"Elle sort du robinet par petits jets, comme le jus du tamarin, et elle est jaune, jaune!", raconte Maricela Martinez, qui loge avec sa nombreuse progéniture dans une petite maison du quartier modeste d'Iztapalapa. "Quelquefois, c'est pire. On dirait l'eau putride dans laquelle ont baigné les fleurs", ajoute-t-elle.
Pour les Martinez, pas question de boire de cette eau. Ils préfèrent se faire livrer de l'eau minérale en bonbonnes de cinq litres.
Pour Ramon Aguirre, responsable de l'alimentation en eau de la capitale, la solution ne peut venir que d'une hausse encore plus importante des tarifs.
Encore faut-il que ces ressources supplémentaires soient utilisées pour rénover un réseau de distribution en complète déliquescence: 40% de l'eau est détournée par des escrocs ou fuit des tuyaux avant de parvenir aux particuliers. Et seulement la moitié de ce qui sort du robinet est comptabilisé.
Ironie du sort, la capitale mexicaine est régulièrement sous les eaux lors des orages de fin d'été, mais la majeure partie de cette eau n'est pas récupérée et provoque des inondations monstres, comme ce fut le cas en septembre dernier.

Problèmes d'accès à l'eau : Des célébrités tentent l'ascension du Kilimandjaro

Dans un communiqué publié le 12 janvier, le UNHCR Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés annonçait que des célébrités du monde du spectacle, y compris l'actrice Jessica Biel et le rappeur Lupe Fiasco, tentent actuellement l'ascension du Kilimandjaro, le point culminant de l'Afrique avec une altitude de 5 895 m, pour faire connaître les problèmes d'accès à l'eau potable à travers le monde et pour collecter des fonds pour le HCR et d'autres agences humanitaires.
Le groupe est parti jeudi après-midi en empruntant la route Lemosho depuis la Morum Barrier gate, qui marque l'entrée sur le parc national du Kilimandjaro, et il est arrivé au camp Shira, pour une première nuit à plus de 3 350 mètres d'altitude en route vers le plus haut sommet du continent africain. Ils devraient arriver au pic Uhuru mardi matin avant d'entamer leur descente.
Au côté de Jessica Biel et Lupe Fiasco se trouvent aussi l'acteur Emile Hirsch, l'exploratrice et militante écologique Alexandra Cousteau, l'environnementaliste Kick Kennedy, les photographes Michael Muller et Jimmy Chin, la chanteuse Santi White et l'actrice Isabel Lucas.
Kenna est un musicien célèbre. Animé par le souvenir de son père dont l'enfance en Ethiopie, son pays natal, a été marquée par une grave maladie transmise par l'eau, Kenna est à l'origine de l'initiative « Summit on the Summit. » Il participe également à l'ascension, tout comme Elisabeth Gore, Directrice exécutive pour les partenariats mondiaux à la Fondation des Nations Unies.
Le principal objectif de l'initiative « Summit of the Summit » vise à faire connaître au grand public la crise planétaire pour l'accès à l'eau potable, qui affecte plus d'un milliard de personnes à travers le monde, y compris des centaines de milliers de personnes déracinées de force et relevant de la compétence du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés. Nombre d'entre elles vivent en Afrique.
Cette ascension permettra de collecter des fonds qui seront distribués via la Fondation des Nations Unies à différentes organisations, y compris le HCR, le programme Children's Safe Drinking Water (Accès à l'eau potable pour les enfants), l'ONG Water for People (De l'eau pour tous) et l'organisation Playpumps International (Le système hydraulique Playpumps consiste en un manège pour enfants attaché à une pompe à eau et à un réservoir de stockage qui distribue aisément de l'eau propre provenant du sous-sol à travers un simple robinet).
L'itinéraire vers le sommet de la montagne isolée la plus élevée au monde emmène les randonneurs à travers des paysages de savane, de jungle tropicale, de pâturages alpins, de landes et de maquis, de désert, de névés et de glaciers, comme l'explique le site Internet officiel de l'expédition.
« Cette ascension n'est pas facile. Au-delà de 3 000 mètres d'altitude (ou 10 000 pieds), le risque du mal des montagnes augmente et la fatigue s'installe. Les symptômes varient, allant de troubles bénins pouvant disparaître rapidement comme les maux de tête, les nausées et les vomissements à des symptômes graves incluant la léthargie et l'euphorie, empêchant même de nombreux randonneurs d'atteindre la cime », peut-on encore lire sur le site Internet, et « le dernier jour [de l'ascension], se déroulant sous des températures négatives et à l'altitude la plus élevée, sera le plus difficile. »
Régulièrement, les grimpeurs posteront leurs impressions sur des blogs, ils mettront à jour leur statut et ils enverront de courts messages par twitter ainsi que des photos et des vidéos durant leur ascension. Le grand public pourra également effectuer des dons via le site Internet de l'événement, en sponsorisant chaque pied (30,5 cm) virtuellement gravi sur le flanc du Kilimandjaro.
Certains des randonneurs devraient se rendre ensuite dans un camp de réfugiés en Ethiopie, où des projets d'accès à l'eau potable menés par le HCR ont bénéficié tant aux personnes déracinées qu'à la population locale.

mardi 19 janvier 2010

Une nouvelle technique de dessalement d'eau de mer à l'Océarium du Croisic

De l'eau de mer et des installations. L'Océarium du Croisic présentait toutes les qualités pour tester grandeur nature la nouvelle machine de dessalement d'eau de mer de la société 3MW. Même s'il n'a aucun besoin particulier en eau douce. « Quand l'entreprise qui est d'Angers m'a contacté, ça m'a intéressé », explique Stéphane Auffret, directeur de l'Océarium qui a toujours été sensible aux énergies renouvelables et au développement durable. « En 1980, on a mis des panneaux solaires sur notre premier aquarium et on chauffait l'eau pour tous nos poissons », rappelle-t-il.
Pendant trois mois, les techniciens de 3MW ont pu observer le fonctionnement réel de leur machine. Un démonstrateur d'une capacité de 40 litres par jour a été installé au Croisic. La technologie utilisée reproduit le cycle naturel de l'eau : évaporation de l'eau de mer, diffusion de l'eau dans l'air puis condensation de la vapeur d'eau et production d'eau douce. Il a fallu 10 ans de recherche et développement pour mettre au point cette nouvelle machine.
Son atout : son faible besoin en énergie (200 W d'énergie par m3 d'eau dessalée). « Cette technologie consomme 20 fois moins d'énergie que les techniques actuellement disponibles », assure 3MW. Et la machine peut ne fonctionner qu'avec l'énergie solaire. Autre avantage puisqu'elle est destinée à des pays comme les Comores, l'Égypte, l'Inde ou l'Île Maurice. Pour 1 m3 d'eau de mer, l'échangeur produit 500 litres d'eau douce et 500 litres d'eau de mer concentrée. L'eau de mer concentrée est ensuite remise en mer.
Ses concepteurs ont voulu que leur machine puisse s'adapter aussi bien aux petits volumes (particuliers, hôtels, dispensaires, petites communautés) qu'aux grandes capacités (alimentation en eau potable des villes, besoin de l'industrie). L'échangeur est donc relativement compact : 2m3 pour 10m3 d'eau douce par jour, ce qui veut dire qu'une usine d'une capacité de 100 000 m3 par jour occuperait 2 ha.
L'Océarium devrait bientôt recevoir une machine plus puissante, également pour des tests. La société 3MW pense lancer sa production en juin 2010 et effectuer sa première livraison en novembre prochain. Et n'est pas peu fière de proposer une réponse à un enjeu de première importance au niveau mondial, celui de la production d'eau douce pour usage domestique et agricole.

Source : Presse Océan

Quand la Chine mourra de soif...

Comment satisfaire une consommation d'eau qui explose quand les ressources se raréfient ? L'exemple de la préfecture de Yulin, au Shaanxi, dans le nord du pays.
Le nord de la province du Shaanxi a toujours eu des problèmes d'eau. Mais le développement industriel – et surtout l'arrivée d'un puissant secteur chimique – a aggravé la situation. “L'incompatibilité entre les ressources en eau limitées de notre région et les besoins sans cesse plus importants des différentes industries en plein développement paraît de plus en plus flagrante”, constate Ai Ping, le directeur de l'Office des eaux de la municipalité de Yulin.
Ces dernières années, les précipitations ont eu tendance à diminuer à Yulin, la zone la plus gravement touchée par l'érosion de tout le bassin du moyen et du haut fleuve Jaune. “Le plan d'utilisation des ressources en eau dans la circonscription de Yulin estime que, sur les 1 726 millions de mètres cubes nécessaires, 480 millions vont manquer en 2020 ; en 2030, le déficit sera de 920 millions de mètres cubes”, s'inquiète Ai Ping.
Le démarrage d'une série de projets industriels grands consommateurs d'eau a aggravé la pression sur les ressources en eau dans la municipalité. Selon un professionnel, l'industrie houillère nécessite par définition des investissements importants. Pour la rendre plus rentable, il faut donc réaliser des exploitations de grande taille. Mais, si l'eau vient à manquer, c'est toute la rentabilité du projet qui est sévèrement remise en question.
L'activité agricole est gourmande en eau. En 2008, indique l'Office des eaux, l'irrigation comptait pour 74 % des besoins en eau de Yulin. La municipalité a voulu moderniser les pratiques agricoles, et ces dernières années ont vu un accroissement des surfaces consacrées à l'agriculture de qualité à haut rendement, qui compte essentiellement sur l'irrigation pour parvenir à une hausse de la production de céréales. Cela a créé une demande en eau plus forte, aussi bien sur le plan quantitatif que qualitatif.
Le souci de la municipalité d'améliorer l'environnement urbain par des efforts paysagers, du type espaces verts et fontaines implique également l'utilisation de grandes quantités d'eau. Le long de la route nationale 307, qui relie le chef-lieu de la préfecture de Jingbian au bourg de Dongkeng, la moitié des grands peupliers blancs sont morts de sécheresse. En raison de l'exploitation des gisements naturels, la préfecture, déjà pauvre en eau, est désormais la partie de la circonscription de Yulin qui connaît la baisse la plus préoccupante de ses nappes phréatiques. Le bourg de Qingyangcha ne peut plus consommer l'eau de ses puits, devenue saumâtre, et ses 2 000 foyers (soit près de 8 000 personnes) sont obligés d'aller acheter de l'eau ailleurs.
Les relevés montrent que, de 1992 à 2008, les réserves en eaux souterraines de la région désertique s'étendant au nord de Yulin ont diminué de 860 millions de mètres cubes. Ce phénomène est essentiellement dû à la destruction par l'homme des ressources naturelles. “Les réserves en eaux souterraines de Yulin se situent à des niveaux peu profonds : à quelques mètres ou dizaines de mètres. Or, dans la plupart des mines de charbon, les forages vont jusqu'à 50 à 200 mètres ; ils traversent forcément les nappes phréatiques, perforant leur couche imperméable, formant des sortes d'entonnoirs souterrains par lesquels les eaux de surface se répandent, d'où une baisse du niveau de la nappe”, explique Wang Zhenze, le responsable du bureau des ressources hydriques de l'Office des eaux de Yulin. Encore plus préoccupant est le phénomène d'effondrements dans les mines de charbon à ciel ouvert, qui peut entraîner une infiltration des eaux de surface dans les failles. A proximité des houillères, ces eaux de surface sont souvent polluées et risquent de provoquer une nouvelle pollution des eaux souterraines peu profondes.
Parmi les principes que doit respecter une houillère, il y a celui d'exploiter le charbon en préservant les ressources en eau, mais, dans la réalité, rares sont les entreprises qui y parviennent, à la fois parce qu'elles ne disposent pas de techniques assez poussées et parce que cela augmente le coût de revient de l'exploitation, d'où le manque d'empressement des sociétés minières à se conformer à leurs obligations. Actuellement, dans la préfecture de Shenmu, une dizaine de cours d'eau sont déjà à sec, tandis que la principale rivière, la Kuye, ne coule plus que quatre mois sur douze. La circonscription de Yulin, qui comptait 869 lacs avant l'exploitation des mines, en dénombre désormais moins de 80. En mars 2009, dans une usine d'engrais azotés de Yulin, 1 000 mètres cubes d'eaux usées de quatre bassins d'épuration ont été déversés dans la rivière Yuxi, rendant impropre à la consommation l'eau distribuée aux populations en aval. A la suite de cet accident, les responsables ont été interpellés et l'arrêt de la production a été ordonné.
Selon un professionnel, les entreprises ont vraiment du mal à parvenir au “zéro rejet polluant”, et bien souvent leurs stations d'épuration ne fonctionnent pas normalement. Tout cela est surtout une histoire de coût de revient. Ye Xingshan, le président de la compagnie des eaux de Yulin, le confirme : “Yulin n'a pas encore de tarification équilibrée de l'eau à usage industriel. Dans la très grande majorité des cas, le prix de l'eau est plus bas que le coût du traitement des eaux usées. De ce fait, les entreprises préfèrent acheter de l'eau propre bon marché plutôt que payer cher pour traiter leurs eaux usées.” Un projet d'augmentation du prix de l'eau destiné à rendre les gens plus responsables est à l'étude à l'échelle nationale.
Le directeur adjoint du bureau de la protection de l'environnement, Xue Zhanshan, explique : “Yulin a décidé de partir du principe que la protection de l'environnement doit primer quand elle accorde des autorisations aux nouveaux projets. Par ailleurs, elle a intensifié ses efforts pour faire appliquer les règlements, ce qui a permis de faire nettement chuter les indices de pollution des trois principales rivières (Wuding, Yuxi et Kuye). A ce jour, quatre stations d'épuration des eaux usées ont été construites dans la circonscription et nous espérons cette année faire en sorte que la moitié des installations soient dotées d'une station d'épuration.”
Les autorités de Yulin ont fait le choix d'économiser l'eau dans leur mode de développement. “Nous avons été très sévères pour accorder des autorisations de prélèvement à certaines entreprises très grandes consommatrices d'eau. Nous avons imposé un système d'accès restreint à l'eau et avons encouragé les usines consommant beaucoup d'eau à utiliser les techniques industrielles avancées en vigueur à l'étranger. Par exemple, certaines grandes centrales électriques ont désormais recours au refroidissement par air plutôt que par eau, ce qui leur permet de réduire leur consommation de près du tiers”, explique M. Wang. Dans l'agriculture, les gigantesques volumes d'eau utilisés (74 % du total dans la circonscription de Yulin) cachent des gaspillages dus au mode d'arrosage traditionnel. Selon Ai Ping, “Yulin vient d'achever une étude de faisabilité portant sur la mise en place de programmes d'irrigation économes en eau sur près de 67 000 hectares. Une fois que les paysans auront adopté ces techniques d'irrigation, la quantité d'eau nécessaire pour arroser 1 mu [660 m²] passera de plus de 300 m3 à moins de 100 m3. On espère une économie totale de 200 millions de mètres cubes, soit davantage que la quantité d'eau que fournira le barrage de Wanggedu.” “Le réservoir de Wanggedu, qui a fait l'objet de 4,3 milliards de yuans d'investissements et qui doit entrer en service en 2011, fournira bientôt 150 millions de mètres cubes d'eau au parc industriel de Yuheng, mais celui-ci a besoin de 450 millions de mètres cubes”, explique Ye Xingshan, qui place surtout ses espoirs dans le fleuve Jaune pour résoudre ce problème d'approvisionnement en eau.

Source : courrier international

lundi 18 janvier 2010

Le site de la Journée Mondiale de l'Eau 2010 est en ligne !

La journée mondiale de l’eau du 22 mars 2010 sera consacrée au thème de la qualité de l’eau. Le site est d'ores et déjà en ligne, et même disponible en français pour partie, même si quelques petits bugs subsistent :
On y trouvera notamment le récapitulatif des campagnes précédentes, une instructive foire aux questions, le calendrier des événements prévus par pays, et l'inévitable lot d'accessoires de notoriété, T-shirts, fonds d'écran, photos galeries... dans lesquelles nous ne manquerons pas de piocher pour nous associer au succès de cette manifestation qui vise à accroître la visibilité du thème de la qualité de l’eau en encourageant les gouvernements, les organisations, les communautés et les individus dans le monde entier à s’engager sur ce sujet, en participant à des activités telles que la prévention de la pollution, le nettoyage des cours d’eau et des lacs, et leur restauration....

Malgré la crise, la Banque Mondiale a augmenté son effort dans le secteur de l'eau

La Banque mondiale occupe une place unique dans le développement de projets liés à l’eau : elle constitue la plus importante source externe de financement dans les secteurs de l’approvisionnement en eau, l'assainissement, l'irrigation et le drainage des eaux usées, ainsi que dans la gestion des bassins fluviaux et des programmes transfrontaliers axés sur l’eau. Elle offre en outre des services de conseil et un soutien analytique aux pays en développement.
De l’exercice 2003 à l’exercice 2009, les financements annuels de la Banque sont passés de 1,8 à 4,9 milliards de dollars, l’approvisionnement en eau et les services d’assainissement constituant le principal domaine d’intervention (3,8 milliards de dollars). Cette augmentation spectaculaire fait suite à une période de déclin prononcé au début des années 2000, résultant de la réduction générale des engagements de la Banque et plus particulièrement d’une diminution des prêts liés à l’infrastructure. Le Plan d’action pour l’infrastructure de 2003, suivi par le Plan d’action pour une infrastructure durable (SIAP) et la récente Plateforme d’appui aux infrastructures existantes et nouvelles (INFRA) ont joué un rôle essentiel dans la relance des activités de la Banque dans le domaine de l’infrastructure en général et dans le secteur de l’eau en particulier.
Le soutien financier d’importants donateurs internationaux (tels que les gouvernements des Pays-Bas, du Danemark et du Royaume-Uni, ainsi que la Fondation Ville & Melinda Gates) a permis aux pays clients de bénéficier des activités de conseil et d’assistance technique de la Banque. La Banque mondiale est engagée dans toute une série de partenariats sur l’eau, dont les plus importants sont :
- Le Programme eau et assainissement (WSP). Ce partenariat inauguré il y a 30 ans, placé sous les auspices de la Banque mondiale est chargé d'améliorer l'accès durable des pauvres aux services d'eau et d'assainissement, grâce au renforcement des capacités, à la mise en œuvre et à l’expérimentation d’approches innovantes, aux campagnes de sensibilisation et au partage des connaissances. Au cours de l’exercice 2009, le Programme WSP a investi environ 39,6 millions de dollars répartis dans 25 pays.
- Le Programme de partenariat pour l'eau (WPP). Un programme multi-donateurs visant à renforcer les efforts de la Banque pour réduire la pauvreté grâce à : (a) l’amélioration de la qualité et de l’efficacité des services liés à l’eau et (b) le sponsoring et la mise en œuvre d’approches pragmatiques , s’appuyant sur des principes pour la gestion et le développement des ressources en eau. Le WPP est une consolidation et une évolution du Programme de partenariat pour l'eau Banque-Pays-Bas (BNWPP) dans le domaine des ressources en eau et du Partenariat pour l'eau Banque-Pays-Bas (BWNP) en matière d’alimentation en eau et de services sanitaires. En abordant le secteur de l’eau dans sa globalité et en renforçant l’action des donateurs participants, le WPP améliore la réorganisation et la restructuration de ce secteur. Environ 20 millions de dollars ont été mis à disposition pour la période 2009-2010.

Dans le cadre du Mémorandum d’accord signé en 2008, l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA) et la Banque mondiale étudient les possibilités de coopération, dans des domaines comme le changement climatique et l’agriculture, les systèmes d’alerte des inondations et les formations assurées aux pays clients.

dimanche 17 janvier 2010

Eau et assainissement : des démarches régionales pour les petites villes

Une rencontre organisée par le pS-Eau dans le cadre du programme "Stratégies municipales concertées" (SMC) a lieu à l'agence française de développement, Paris XII, le 19 janvier de 9h à 17h.
Objectif : Partager les enseignements de la démarche SMC pour l'élaboration de stratégies régionales d'appui aux petites villes et présenter les stratégies et plans d'action élaborés dans trois régions africaines :
- Région de Mopti au Mali,
- Région Centre-Est au Burkina Faso
- Région du Brong-Ahafo au Ghana

Le programme et les invitations sont téléchargeables ici

samedi 16 janvier 2010

Haïti : les secours engagés dans une course contre la montre pour l’eau



Soixante-douze heures après le terrible séisme qui a secoué Haïti, l’aide internationale arrive progressivement dans la capitale de Port-au-Prince. Alors qu’il est encore difficile de faire un bilan de cette catastrophe, de nombreuses organisations ont exprimé le même souci de déployer des efforts concertés. Plusieurs organisations officielles ou non ont exprimé leurs préoccupations sur le problème d’accès à l’eau.
Une véritable course contre la montre est désormais engagée en Haïti. L’eau est absolument vitale pour tous : pour ceux qui sont coincés sous les décombres, car les secours sur place le rappellent, on meurt de soif en trois jours - et de faim en une semaine mais aussi pour les survivants de Port-au-Prince. Avant le séisme, il n’y avait déjà pas assez de points d’eau pour tout le monde...
Ainsi, dans les heures qui ont suivi le séisme, le Directeur d’Action contre la Faim (ACF) déclarait "Compte-tenu de l'urbanisation anarchique de Port-au-Prince, de la pauvreté endémique et de la manière dont fonctionne l'approvisionnement en eau dans la ville, il faut s'attendre à de grandes difficultés pour accéder à l'eau potable", rappelant qu'après le passage des violents cyclones qui avaient affecté Haïti fin 2008, ce problème avait rapidement posé "une question de vie ou de mort" pour les populations. L'ONG, qui a fait partir, mercredi, une équipe d'urgence de six personnes dans l'avion affrété par le Quai d'Orsay, prévoit un nouveau départ d'ici la fin de la semaine, qui permettra d'acheminer mini-usines de filtration et produits chimiques de purification de l'eau. Dans le même temps la Sécurité civile Française a emporté dans ses lourds bagages deux unités de production d’eau potable - de quoi purifier une eau contaminée. De son côté, la Croix Rouge en partenariat avec les équipes de Veolia Force (structure d’urgence de Veolia) a affrété aujourd’hui depuis l’aéroport de Vatry (Marne) un avion cargo à destination de Haïti, contenant notamment du matériel de production d’eau. Dès hier après midi, ce sont plus de 20 tonnes de matériels destinés à l’approvisionnement en eau qui ont été préparées pour le départ vers Haïti. En parallèle, une équipe d’experts de l’eau de l’entreprise embarquera pour aller installer les unités mais également pour former les équipes sur place à leur fonctionnement. Ces professionnels de l’eau ont également vocation à apporter une aide aux services des eaux locaux.
Le responsable de cette structure d’intervention d’urgence, qui connait Haïti pour y être intervenu l’année dernière lorsque l’ile à été frappé par plusieurs cyclones dévastateurs déclarait sur BFM hier soir que le gros risque résidait surtout dans les épidémies d’origine hydrique qui risquaient de se déclarer si on n’apportait pas très rapidement une solution aux sinistrés. En effet, est-il utile de rappeler que si l’on peut survivre plusieurs jours sans manger on ne peut pas se passer de boire très longtemps. Par conséquent, lorsque l’eau potable n’est plus disponible le réflexe est de consommer l’eau qui est à proximité dans les marigots, les cours d’eau … Cependant, vu l’ampleur du désastre il est à craindre que les points d’eau qui restent en état soient contaminés par les cadavres des victimes. Ce serait alors une catastrophe sanitaire majeure qui viendrait s’ajouter à celle que les habitants de Port au Prince vivent déjà.
C’est d’ailleurs pour cette raison que Acted, une autre ONG qui travaille à l’accès à l’eau et à la promotion de l’hygiène sur Haïti depuis 2004 a immédiatement décidé de regrouper toutes ses effectifs sur Port au Prince afin notamment de distribuer le plus grand nombre de pastilles de désinfection possible pour éviter les épidémies.

Une rivière des Yvelines polluée… au jaune d’oeuf

Une pollution un peu particulière a contaminé un cours d'eau des Yvelines pendant que la plupart d’entre nous s’accordaient une trêve. Il s'agit en effet d'une pollution au jaune d'oeuf avarié causée par une patisserie industrielle.
Le quotidien "Le Parisien" relate les évènements de Septeuil dans les Yvelines. Le maire et le représentant des eaux et forêts ont déposé une plainte hier contre la pâtisserie des Délices du palais. Cette pâtisserie industrielle serait à l'origine d'une pollution de la rivière Flexanville par des jaunes d'oeufs avariés.
Selon un des militaires dépêché sur place, il s'agit d'une pollution organique, "mais les décompositions chimiques représentent tout de même un risque pour les poissons". L'intervention rapide des pompiers et des gendarmes a permis de contenir cette pollution originale avant qu'elle n'atteigne la Vaucouleurs voisine, très poissonneuse.

Il s'agissait avant tout pour les pompiers de protéger la pisciculture de Villette, qui abrite plusieurs tonnes de truites dans ses bassins d'élevage biologique. Emmanuel Coupin, éleveur de cette pisciculture confie au quotidien que "c'est peut-être la rivière la plus pure d'Ile-de-France. Quant on a appris la nouvelle tout le monde était affolé".
Grâce a une intervention rapide, la pollution progressivement relâchée a été anéantie et les poissons sont en pleine forme. Emmanuel Coupin positivise, "cette alerte est une bonne chose pour au moins deux raisons. Cela sensibilise le pollueur et cela nous permet de tester le dispositif d'alerte. S'il s'agissait de mazout ou de produits chimiques, ce serait bien plus grave".

vendredi 15 janvier 2010

Deux affluents du fleuve Jaune sérieusement pollués par une fuite de gazole

Deux affluents du fleuve Jaune, le deuxième plus long fleuve de Chine, ont été "sérieusement pollués" par une fuite de gazole, nouvel accident frappant les cours d'eau chinois extrêmement contaminés, a indiqué mardi le gouvernement.
Jusqu'à 150.000 litres de gazole ont été déversés dans les rivières Chishui et Wei mercredi dernier, à la suite de la rupture d'un oléoduc de la China National Petroleum Corp., premier producteur de pétrole du pays, selon les médias officiels.
"A cause de cet incident, la Chishui a été sérieusement polluée et la Wei assez sérieusement", a indiqué le gouvernement de la province du Shaanxi (nord) sur son site internet.
La pollution de la rivière Wei a été "maîtrisée", non sans avoir atteint lundi, comme la Chishui, le niveau 5, plus haut niveau l'échelle de pollution chinoise, selon la même source.
Des eaux au niveau 5 de pollution deviennent impropres à la consommation mais peuvent encore servir à l'irrigation, selon les critères officiels.
Les deux rivières se jettent dans le Huang He, le fleuve Jaune, long de plus de 5.460 kilomètres, qui traverse la grande plaine du nord de la Chine avant de se jeter dans la mer Jaune et alimente au passage en eau de consommation des millions de gens.
Plus de 200 millions de personnes n'ont pas accès à l'eau potable dans le pays.
Liées au développement économique rapide de la Chine, les pollutions sont fréquentes en Chine où 70% des cours d'eau et lacs sont contaminés, selon des organisations.
En novembre 2005, une explosion dans une usine de produits pétrochimiques dans le nord-ouest de la Chine avait entraîné le déversement de 100 tonnes de benzène, un produit toxique, dans la rivière Songhua, qui se jette dans l'Amour, marquant la frontière entre la Chine et la Russie.
Des millions de personnes avaient été privés d'eau pendant plusieurs jours.

source AFP

La Colombie : entre sécheresse et froid intense


La Colombie est confrontée à un double phénomène climatique. D'un côté El Niño est responsable d'une importante sécheresse et de l'autre une vague de froid traverse le pays. la combinaison de ces deux phénomènes a conduit le gouvernement colombien a décrété l'état d'urgence environnemental dans 25 des 32 départements du pays.
Concretement, cet état d'urgence environnemental signifie la fermeture des parcs nationaux et l'achat, sans appel d'offres, d'équipements destinés à contrôler les incendies.
A cause d'El Niño, la saison des pluies a été très courte cette année en Colombie et de faible intensité. de ce fait, les terres sont très sèches et les risques d'incendies très élevés. A tel point que le ministre de l'Environnement colombien Gabriel Silva, a offert des récompenses pouvant aller jusqu'à 20 millions de pesos à ceux qui permettraient d'identifier un incendiaire.
Par ailleurs, les récoltes, qui souffrent déjà de la sécheresse doivent aujourd'hui faire face à des températures très basses. pouvant atteindre les -5°C. Les fleurs, produites en quantités dans le pays, notamment destinées à la Saint-Valentin aux Etats-Unis, sont particulièrement touchées.

source : Enviro 2B

jeudi 14 janvier 2010

Vers un indice de sécheresse

Sous l'effet des changements climatiques, la fréquence et l'ampleur des sécheresses vont très probablement s'accroître. Dans la «Déclaration de Lincoln sur les indices de sécheresse», cinquante-quatre experts provenant de toutes les régions du monde ont adopté un indice de sécheresse météorologique universel destiné à faciliter la surveillance des sécheresses et la gestion des risques liés au climat.
Une sécheresse est une période prolongée caractérisée par un déficit de précipitations ayant de graves répercussions sur l'agriculture et les ressources en eau. Les spécialistes se sont intéressés aux différents types de sécheresses: météorologique, agricole et hydrologique. Pour assurer l'efficacité des systèmes de surveillance et d'alerte précoce pour ces trois catégories de sécheresses, il faut disposer d'indices normalisés.
Les experts qui ont participé à l'Atelier interrégional sur les indices et les systèmes d'alerte précoce applicables à la sécheresse, organisé à l'Université du Nebraska-Lincoln (États-Unis d'Amérique) du 8 au 11 décembre 2009, ont pris une décision majeure en adoptant par voie de consensus un indice de précipitations normalisé (SPI) auquel les Services météorologiques et hydrologiques nationaux du monde entier devraient se référer pour décrire les sécheresses météorologiques.
Le SPI est un indice basé sur la probabilité que surviennent des précipitations, quel que soit le laps de temps considéré, par référence aux relevés relatifs à de longues périodes. Une période de sécheresse débute lorsque cet indice commence à être systématiquement négatif et s'achève lorsqu'il devient positif. En permettant de déceler rapidement une sécheresse et de prévoir son intensité, l'Indice de précipitations normalisé contribuera à optimiser les régimes d'assurance-récolte pour les agriculteurs et à améliorer les moyens de subsistance de ces derniers.
Les experts ont décidé de procéder également à une analyse très complète des sécheresses agricoles et hydrologiques afin de définir des indices communs qui aideraient les secteurs de l'eau et de l'agriculture à mieux anticiper ce type de situation.
Une même intensité de sécheresse peut avoir, selon les régions et leurs vulnérabilités, des conséquences fort diverses. Aussi doit-il y avoir un dialogue permanent entre ceux qui émettent des alertes précoces et ceux qui les utilisent. Il est essentiel dans ce contexte que les organismes chargés de contrôler les données se concertent afin de faciliter la prise de décision et qu'une analyse systématique des incidences de la sécheresse dans différents secteurs soit entreprise dans tous les pays concernés afin de fournir des informations utiles aux décideurs.
L'étape suivante consistera, pour l'OMM, à mettre au point un manuel et à constituer deux groupes de travail qui auront pour tâche de recommander, d'ici à la fin de 2010, des indices à vocation mondiale applicables aux sécheresses agricoles et hydrologiques.
L'Atelier interrégional sur les indices et les systèmes d'alerte précoce applicables à la sécheresse était coparrainé par l'École des ressources naturelles et le Centre national d'atténuation de la sécheresse de l'Université du Nebraska, l'Organisation météorologique mondiale (OMM), l'Administration américaine pour les océans et l'atmosphère (NOAA), le Ministère américain de l'agriculture et la Convention des NationsUnies sur la lutte contre la désertification.


source : WMO

ONE DROP: L'accès à l'eau est un droit humain fondamental

La fondation One Drop, pour la promotion de laquelle le fameux Guy Laliberté est allé piloter un spectacle depuis l'espace, a mis en ligne cette vidéo aussi parlante que sobre sur le cœur de son action pour l'accès à l'eau.




source : Youtube

mercredi 13 janvier 2010

Espagne: début d'irrigation pour le parc des Tablas de Daimiel

De l'eau a commencé à être déversée dans le parc national des Tablas de Daimiel (sud de l'Espagne), une ancienne zone humide, protégée par l'Unesco, dont le sous-sol était entré en combustion cet été à cause de l'assèchement.
Depuis vendredi, de l'eau du Tage est déversée dans le parc par une canalisation. Jusqu'à 20 hectomètres cubes pourraient être déversés.
La ministre espagnole de l'Environnement, Elena Espinosa, s'est rendue sur place samedi et a répété la volonté du gouvernement espagnol de "récupérer les Tablas de Daimiel, une des zones humides les plus importantes de notre pays (...) malgré les conditions climatiques difficiles de ces quatre dernières années".
Le sous-sol du parc de 2.000 hectares et ses environs ont commencé à brûler au cours de l'été.
Las Tablas étaient une zone humide de grande importance pour les oiseaux migrateurs. Ce parc fait partie d'une zone plus vaste, La Manche humide --25.000 hectares de lagunes et de cours d'eau alimentés par des nappes d'eau souterraines--, qui a été déclarée réserve de la biosphère de l'Unesco en 1980. L'Unesco a donné à l'Espagne un délai de trois ans pour améliorer la situation, faute de quoi le parc sera rayé de la liste.
La combustion s'explique par le fait que la tourbe du sous-sol est oxydée par l'air qui pénètre au travers des fissures de la terre provoquées par la sécheresse. Cette oxydation de la tourbe entraîne une combustion, provoquant un incendie souterrain.
Cette situation a été provoquée par les sécheresses subies par la région, mais aussi par l'irrigation massive des terres agricoles environnantes.

source : AFP

mardi 12 janvier 2010

Un SDAGE qui va plus loin que le Grenelle

Devenu 101ème département français en mars 2009, Mayotte a dû mettre sa politique de l’eau au diapason européen. L’île vient d’adopter son premier schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux (Sdage) pour 2010-2015. Les douze bassins français sont donc désormais tous dotés de leur Sdage.
Le budget cumulé des actions qui composent le Sdage de Mayotte atteint 170 millions d’euros, dont 100 millions seront dédiés à l’assainissement et 36 millions à lutter contre les autres formes de pollution (déchets, eaux pluviales, rejets polluants…). Un objectif de 74% des masses d’eau en très bon état, bon état ou bon potentiel à l’horizon 2015 a été fixé, à comparer aux objectifs nationaux de 66% définis par le Grenelle Environnement.
A Mayotte, les cours d’eau sont en effet peu perturbés par les activités humaines dans les zones amont ; dans les zones aval, la ressource a été détériorée par l’urbanisation, les routes, les captages et des rejets par les particuliers (lessive, nettoyage des véhicules, dépôt de déchets). Mais l’environnement reste « exceptionnel », d’après le Comité de bassin.

source : hydroplus

Les américains s'intéressent à l'eau en Algérie

Nous vous en parlions ici même, l'eau est un secteur en plein développement en Algérie. Une enveloppe de 19 milliards de dollars est destinée au développement des infrastructures hydroliques pour la période 2010-2014. Aussi les sociétés d'études ont-elles de beaux jours devant elles, et le marché aiguise de nouveaux appétits : Abdelmalek Sella, ministre des Ressources en eau, a ainsi soumis à l’USTDA (US Devlopment Agency) une liste des projets à réaliser. Il est question de la construction de plusieurs grands barrages, d’une cinquantaine d’usines d’épurations, d’un système de raccordement et de contrôle électroniques qui permettra de mieux gérer les réserves d’eau de la cinquantaine de barrages déjà existants, et enfin de l’installation d’un système d’irrigation couvrant 23 000 hectares de terres cultivables.

Sellal avait déjà été approché par les américains dans le cadre d'un projet de partenariat concernant l’assainissement d’eau, très investi par les entreprises françaises : la Société des eaux de Marseille (SEM) gère l’assainissement de la wilaya de Constantine, Suez est présente via ses filiales Dégremont et Aguas de Barcelona, OTV a également réalisé trois stations d’épuration à Skijda, Annaba et Sidi Merouane...

On observe ainsi un virage dans la politique de développement économique algérienne, qui cherche à prendre une certaine autonomie vis-à-vis de l'ancienne puissance coloniale. Reste à savoir si les algériens en tireront les bénéfices !

lundi 11 janvier 2010

Bataille sur le devenir des boues de dragage

Le devenir des boues de dragage des ports du Morbihan est l’objet, depuis deux ans, d’un bras de fer entre administrations et associations environnementale. Une première manche est en voie d’être perdue par ces dernières : à partir de la mi-janvier doit commencer une deuxième phase du dragage des boues du port de la Trinité-sur-Mer et de leur immersion par clapage dans le golfe du Morbihan.
« Le programme se poursuit conformément à ce qui a été décidé en préfecture », explique Gérard Le Tréquesser, président du syndicat mixte des ports du Morbihan. Visiblement agacé de devoir sans cesse s’expliquer sur ce dossier épineux, il dit préférer le terme « vases » au mot « boues », car « les vases des ports sont pleines de vie ». D’après les études menées par le laboratoire In Vivo et l’Ifremer, ces sédiments « ne contiennent pas de métaux lourds », poursuit-il. L’Ifremer émet toutefois des doutes concernant la présence de TBT (tributylétain), ce qui alarme les associations environnementales, au premier rang desquelles l’association Sémaphore.
Leur opposition au clapage sera probablement sans effet pour le devenir des boues de la Trinité ; elle aura cependant entraîné la suspension des projets de dragage des autres ports, comme ceux du Crouesty à Arzon et de Port Haliguen à Quiberon. Leur devenir devra être décidé par une Commission de suivi des dragages des ports de l’Est du Morbihan, créée mi-novembre 2009 et composée de représentants des collectivités territoriales, de la préfecture et d’associations.

Cette Commission devra sans doute s’inspirer des orientations du Grenelle de la mer, qui a donné lieu à la rédaction d’un Livre bleu : stratégie nationale pour la mer et les océans, validé par le Premier Ministre le 7 décembre 2009. Ce Livre bleu, qui regroupe les propositions des groupes de travail, stipule que « s’agissant des boues de dragage, il s’agit tout à la fois d’interdire le rejet en mer des boues de dragage polluées et de favoriser la mise en œuvre des meilleures pratiques d’entretien des espaces portuaires et chenaux d’accès (dragage, rejet des déblais), de développer les approches innovantes dans la valorisation des sédiments de dragage (réutilisation), d’améliorer les techniques de tri, et de favoriser le développement de filières économiques de traitement, y compris le traitement à terre des rejets les plus pollués. »

source : hydroplus

dimanche 10 janvier 2010

Tegucigalpa, capitale du Honduras, en "état d'urgence" par manque d'eau

Le gouvernement putschiste du Honduras a décrété l'état d'urgence à Tegucigalpa en raison du manque d'eau potable engendré par la sécheresse qui frappe le pays déjà victime d'une crise politique depuis six mois, a annoncé mercredi une source officielle.
Dix puits doivent être creusés dans la capitale du petit pays, un des plus pauvres d'Amérique centrale, pour un coût de 1,2 million de dollar, a déclaré à la presse le ministre de la présidence du gouvernement, Rafael Pineda.
L'état d'urgence a été décidé mardi par le gouvernement de Roberto Micheletti, qui a pris le pouvoir le 28 juin à la suite d'un coup d'Etat ayant renversé le président Manuel Zelaya, actuellement réfugié à l'ambassade du Brésil à Tegucigalpa.
Les Etats-Unis, l'Union européenne et des organismes internationaux ont gelé des millions de dollars d'aide à la suite du coup d'Etat, condamné par la communauté internationale.
Un nouveau président élu doit prendre ses fonctions le 27 janvier prochain.
Selon le directeur du système des aqueducs, Jack Arevalo, la situation pourrait empirer en 2010 en raison des baisses du niveau d'eau dans les retenues des barrages de Los Laureles et La Concepcion, qui alimentent Tegucigalpa et ne contiendraient de l'eau que pour un trimestre.
Le Honduras est victime d'une sécheresse due au phénomène climatique cyclique "El Nino", qui a placé 250.000 Honduriens au bord de la famine dans l'ouest du pays avec la perte de cultures de maïs, de riz ou de haricots.
Le service de la météorologie national ne prévoit pas de pluies dans la région en janvier.

source AFP

jeudi 7 janvier 2010

Livre : Évaluation de la neige, des glaciers et des ressources en eau en Asie

Les sujets de la disponibilité de l'eau et des effets possibles du changement climatique sur les ressources en eau sont d'une importance primordiale pour les pays d'Asie centrale. Dans les dernières décennies, la sécurité de l'approvisionnement en eau s'est avérée être l'un des principaux défis pour ces pays. L'approvisionnement initialement assuré par la neige et les glaciers est de plus en plus menacé par le changement climatique. Pour le moment, une compréhension et une évaluation globale des connaissances actuelles sur les glaciers en Asie centrale ont fait défaut. Cette publication vise à combler cette lacune dans la région de l'Asie centrale tout en contribuant à la coopération transfrontalière dans le domaine de la recherche sur l'hydrologie des neiges et des glaciers.
Les contributions individuelles de cette publication sont basées sur des conférences données à l'atelier sur « La neige, les glaciers et les ressources en eau d’Asie », tenu en novembre 2006 à Almaty, au Kazakhstan. La version complète, en format PDF/texte intégral, sera bientôt mise à disposition pour téléchargement sur le site du PHI / PHRE.

Edité (en anglais) par Ludwig N. Braun, Wilfried Hagg, Igor V. Severskiy et Gordon Young 


mercredi 6 janvier 2010

Une femme de Mer à la tête de WWF France : Isabelle Autissier est élue Présidente

Navigatrice, journaliste, militante, Isabelle Autissier vient d’être élue à l’unanimité présidente du WWF France, en remplacement de Claude Dumont.
Ingénieur agronome spécialisée dans l’halieutique, Isabelle Autissier a travaillé 10 ans auprès de professionnels de la mer, après 15 ans de course au large, dont 4 tours du monde en solitaire. En parallèle de ses activités de médiation culturelle liées au monde de la mer, elle prend aujourd’hui la présidence du WWF-France, aux côtés de Serge Orru, directeur général de l’organisation de protection de la nature.
Ecrivain, femme de radio, créatrice de spectacles sur la mer et l’environnement, Isabelle Autissier est également administratrice des « Terres australes et antarctiques françaises », de la « Fondation de France » et ambassadrice de la « Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme ». Vice Présidente du Grenelle de la mer dans le groupe 1 « délicate rencontre de la terre et de la mer », officier de l’Ordre national du Mérite, et de la Légion d’honneur, elle est également Chevalier des Arts et des Lettres.

lundi 4 janvier 2010

Un appel à l’action contre l’acidification de l’océan

Par l'UPMC (Université Pierre Marie Curie), considérée comme l'Université française de référence dans le domaine des sciences, qui a participé à la publication d'un guide dédié à l'acidification de l'océan, qui a été présenté aux participants du sommet de Copenhague.

Une réduction importante et immédiate des émissions de dioxyde de carbone (CO2) est nécessaire pour limiter significativement l'acidification des océans et empêcher l'extinction d’espèces marines, des risques sur la sécurité alimentaire et des conséquences socioéconomiques significatives. Voilà ce qu’énoncent de nombreux experts, dont les membres du projet européen EPOCA, dans un guide intitulé « L’acidification de l’océan - Les faits » qui vient d’être publié dans le cadre de la conférence des Nations Unies sur le climat à Copenhague.
Transmis aux décideurs participant à la Conférence des Nations Unies sur le climat à Copenhague, le guide « L’acidification de l’océan - Les faits » prend acte des dernières avancées scientifiques sur l’acidification des océans et décrit les étapes qui seront nécessaires à l’arrêt de son accélération. Ce guide introductif est destiné aux conseillers et décideurs politiques. Il a été conçu par le Groupe d'utilisateurs (ce groupe est constitué de décideurs politiques, d’industriels, d’ONG…) sur l’acidification de l'océan, partie intégrante du projet européen EPOCA, et validé par des scientifiques du projet. Sa réalisation a été financée par Natural England et EPOCA.

« L'acidification des océans est le problème jumeau du changement climatique dans la mesure où tous deux sont la conséquence de l’augmentation des émissions de CO2 » déclare Dan Laffoley, vice président de la Commission mondiale de l'IUCN (International union for conservation of nature) sur les aires marines protégées et responsable éditorial du guide. « Nous avons employé le mode du récit pour peindre un tableau des nombreux mécanismes par lesquels l'acidification de l'océan peut altérer la manière dont l'océan fonctionne. Compte tenu des conséquences de grande envergure possibles, nous espérons que ce guide aura un impact auprès des décideurs et qu’ils placeront l'océan au centre des discussions sur le climat ».

Ce que ce guide dit en substance :

• Environ le quart du CO2 émis par les activités humaines (25 millions de tonnes par jour).
Cette absorption, qui va croissant compte tenu de la croissance des émissions, rend l'eau de mer de plus en plus acide, menaçant écosystèmes et espèces importantes pour l’alimentation et l’économie. En outre, cette augmentation de l’acidité de l’océan tend à réduire sa capacité à absorber le CO2 et donc à réguler le climat.

• L'acidité de l’eau de mer a augmenté de 30 % depuis le début de la période industrielle, il y a 250 ans. Si, comme il est prévu, ce phénomène s’accélère au cours des 4 prochaines décennies, elle pourrait augmenter de 120 % d’ici à 2060, soit un niveau supérieur à ceux qu’a connu notre planète au cours des 21 derniers millions d’années.

• Les précédents épisodes d'acidification de l'océan ont donné lieu à des extinctions massives d’espèces.

• Certaines régions atteignent déjà un niveau d'acidité qui empêche la survie de larves d'espèces commerciales (moules et huîtres).

• De nombreux organismes fabriquant un squelette ou une coquille calcaire sont déjà affectés, ce qui réduit leur rôle de producteurs primaires et de constructeurs de récifs.

• D'ici 2050, les récifs coralliens vont se trouver dans des eaux inhospitalières (plus chaudes et plus acides), qui menaceront leur rôle de protection contre les effets destructeurs de la houle et des tempêtes. D'ici 2100, 70 % des coraux profonds seront dans des eaux corrosives pour leur squelette.

Seule une réduction immédiate et substantielle des émissions de CO2 et le développement de technologies permettant son élimination permettront de limiter l'acidification des océans et son effet sur les écosystèmes marins.
Selon Jean-Pierre Gattuso, coordonnateur d’EPOCA et océanographe au Laboratoire d'océanographie de Villefranche (CNRS, UPMC), « Le problème de l'acidification de l’océan n'est contesté par personne, même si l'ampleur de ses effets sur les organismes marins et de son impact socio-économique restent mal connus. Ce guide a pour objet de faire comprendre aux décideurs que les négociations sur les émissions futures de CO2 doivent prendre en compte non seulement le changement climatique mais aussi le problème de l'acidification des océans. »

EPOCA (European project on ocean acidification)
Le projet européen (FP 7) EPOCA (www.epoca-project.eu) a été lancé en mai 2008 et pour 4 ans afin de combler les nombreuses lacunes dans la compréhension de l'acidification de l'océan et de ses conséquences. Il rassemble plus de 100 chercheurs issus de 27 instituts, parmi lesquels le CNRS et le CEA, répartis sur 9 pays européens.

IUCN (International Union for Conservation of Nature)
L’IUCN (www.iucn.org) est l'organisation environnementale globale la plus ancienne et la plus importante, avec plus de 1000 gouvernements et membres d'ONG et près de 11000 experts volontaires d'environ 160 pays. Elle a pour objectif d'identifier des solutions pragmatiques aux défis environnementaux et de développement les plus pressants et de soutenir la recherche scientifique, dans les domaines de la biodiversité, du changement climatique, de l’énergie, des modes de vie et de la sensibilisation à l’environnement.

Source : Enviro2B

dimanche 3 janvier 2010

Faits et chiffres sur le bassin de la rivière Pô (Italie)

Le bassin du Pô génère près de 40% du PIB national italien grâce à l'industrie intensive et d'autres activités économiques.
Le bassin du Pô s'étend des Alpes à l'ouest jusqu'à la mer Adriatique à l'est et couvre une superficie de 74,000 km2. Tandis que 5% du bassin se trouve en Suisse et en France, la majeure partie est située dans le nord de l'Italie. C'est là où le bassin est le plus important, son canal principal le plus long (650 km) et son débit le plus grand.
On trouve quelque 16 millions d'habitants dans le bassin du Pô (en 2001), et il s'étend sur 24% du territoire de l'Italie. Les régions du Piémont, de la Vallée d'Aoste, de la Ligurie, la Lombardie, la Vénétie, l’Émilie-Romagne et la Toscane se trouvent partiellement ou complètement en son sein, tout comme la Province autonome de Trento.
Les précipitations moyennes varient entre un maximum de 2.000 mm dans la chaîne alpine à un peu moins de 700 mm dans les plaines orientales, avec une moyenne annuelle de 1.100 mm.
Les relevés météorologiques indiquent que le nombre total de jours de pluie en Italie a diminué de 14% de 1951 à 1996. La baisse était plus prononcée en hiver. La quantité de précipitations a également diminué, surtout dans le centre et le sud de l'Italie. En outre, pendant la même période, des sécheresses persistantes se multiplient. Des tendances similaires ont été observées dans le bassin du Pô. La pluviométrie annuelle moyenne a diminué de 20% depuis 1975 et le débit annuel moyen à Pontelagoscuro, près de l'extrémité inférieure de la rivière, a baissé de 20% à 25%.
Le montant des ressources d'eau douce disponible dans le bassin du fleuve Po est estimé à 77,7 milliards de m3.
L'agriculture dans le bassin du fleuve Po est très développée, ce qui représente plus de la moitié de l'utilisation des terres dans le bassin. En fait, avec 30.000 km2, il est la plus grande surface cultivée en Italie et représente 36% de la production agricole du pays. En conséquence, l'agriculture a la plus forte demande en eau de tous les secteurs dans le bassin avec le retrait de près de 17 milliards de m3 par an. Environ 11.000 km 2 de la surface cultivée est irriguée, presque exclusivement (87%) par des cours d'eau de surface.
Le bassin du Pô est aussi urbanisé et abrite 28% de la population de l'Italie. La Lombardie, le Piémont et l'Emilie-Romagne sont les régions les plus peuplées et ont une concentration importante d'activités économiques.

samedi 2 janvier 2010

L'UNESCO cherche un Directeur de sa division des sciences de l'eau

L’UNESCO souhaite nommer un administrateur et leader scientifique de renom au poste de Directeur de la Division des sciences de l'eau, Secrétaire du Programme hydrologique international (PHI) et Sous-Directeur général adjoint pour les sciences exactes et naturelles, basé à Paris (France). L’UNESCO s’attache à promouvoir la coopération internationale dans le domaine scientifique au service de la paix, des droits de l’homme et du développement. Au cours de la décennie écoulée, le nombre de programmes de l’UNESCO consacrés à l’eau douce a considérablement augmenté, pour répondre à la priorité donnée à l’eau douce ces dernières années, à la prise en compte des menaces que les changements mondiaux font peser sur cette ressource essentielle et à la place de plus en plus cruciale des questions relatives à l’eau douce dans les préoccupations de la communauté internationale concernant le développement et l’environnement.
Le/la titulaire du poste assurera la direction intellectuelle, stratégique et opérationnelle des programmes de l’UNESCO relatifs à l’eau douce. La Division est l’entité responsable pour deux grands programmes internationaux relatifs à l’eau : le Programme hydrologique international (PHI) – seul programme intergouvernemental du système des Nations Unies traitant des sciences de l’eau et de l’éducation relative à l’eau à l’échelle mondiale – et le Secrétariat du Programme mondial des Nations Unies pour l'évaluation des ressources en eau, basé à l’UNESCO et piloté par elle. En outre, la Division coopère activement avec l'Institut UNESCO-IHE pour l'éducation relative à l'eau de Delft (Pays-Bas), le plus grand établissement d’enseignement postuniversitaire international sur les ressources en eau dans le monde.

Date limite des candidatures : 23 janvier 2010

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