dimanche 22 novembre 2009

De l'eau sur la lune !

On le pressentait, on en parlait le mois dernier, c'est maintenant démontré : des quantités "importantes" d'eau gelée ont été découvertes sur la Lune, a annoncé vendredi 13 novembre la Nasa, soulignant le caractère "majeur" de cette découverte aux retombées potentiellement exceptionnelles.
"Nous avons trouvé de l'eau et pas qu'un petit peu, des quantités importantes", a dit lors d'une conférence de presse Anthony Colaprete, le responsable scientifique de la mission LCROSS (Lunar CRater Observation and Sensing Satellite) qui a permis cette découverte.
Dans un cratère "de 20 à 30 mètres, nous avons trouvé l'équivalent d'au moins une dizaine de seaux de 7,5 litres chacun", a-t-il ajouté, notant qu'il s'agissait seulement des premiers résultats. Un autre membre de l'équipe, Gregory Deloy, de l'Université de Californie (ouest), a jugé cette découverte "extraordinaire" et "majeure". "C'est exaltant, (car) cela montre une nouvelle image de la Lune ", a-t-il ajouté.
Lors de la mission effectuée le 9 octobre, la Nasa a envoyé la sonde LCROSS s'écraser dans un cratère, appelé Cabeus, près du pôle sud de la Lune, afin d'étudier les projections de matériaux ayant résulté de l'impact. C'est de cette manière que l'eau a été découverte.
"La concentration et la distribution de l'eau ainsi que d'autres substances nécessitent davantage d'analyse", a souligné Anthony Colaprete, ajoutant "qu'on peut dire sans se tromper que le cratère Cabeus contient de l'eau (gelée, ndlr)". La température à cet endroit est extrêmement froide et avoisine les moins 250 degrés.
Michael Wargo, responsable scientifique lunaire de la Nasa, a de son côté mis en avant les perspectives qu'offraient cette découverte. "Nous levons le voile des mystères de notre plus proche voisin et du même coup du système solaire", a-t-il dit, remarquant que la Lune détenait "de nombreux secrets". Cette découverte "fait avancer notre compréhension" de la Lune et du système solaire, a-t-il renchéri.
La Nasa avait sélectionné cette région près du pôle sud de la Lune pour y chercher de l'eau après qu'une autre sonde eut détecté précédemment d'importantes émanations d'hydrogène, qui peut se traduire par la présence de glace.

vendredi 20 novembre 2009

De l'eau pour l'Afrique !

Saisissant, minimal, ce clip tourné pour la croix-rouge allemande mérite une belle diffusion ! Parce que les infrastructures permettant d'acheminer de l'eau potable vers les populations africaines, de traiter leurs eaux usées, ça s'appelle tout simplement... la vie !


jeudi 19 novembre 2009

Le nucléaire algérien adossé à la plus grosse réserve d’eau douce du monde


On le sait trop peu, mais un réacteur nucléaire de 1300 Mwatts exige 43 mètres cube d'eau / seconde pour son refroidissement... il va sans dire que le potentiel hydrique d'une région est donc une condition sine qua non à toute nouvelle implantation. Surtout quand on pense à opter pour la technologie française de troisième génération qui utilise l’EPR, un système de réacteur à eau pressurisée, qui consomme jusqu'à 50 mètres cube / seconde.
En Algérie, la majorité des centrales nucléaires que compte construire le pays à l’horizon 2028, seront installées sur les zones d’affleurement de la nappe albienne, très profonde (plusieurs centaines de mètres), immense (elle recouvre tout le Sahara central jusqu'en Libye), et qui semblait être inépuisable.
La nappe albienne est l’une des plus grandes sources d’eau potable de la planète. Mais elle n'est pas renouvelable. Elle est actuellement exploitée dans la région de Touggourt pour l’irrigation des périmètres agricoles. Selon les études prospectives faites par les autorités algériennes, les dix réacteurs nucléaires en projet dans la zone des hauts plateaux vont en principe couvrir les besoins du pays en matière de consommation énergétique. Mais quel sera l'impact pour cette réserve d'eau douce ? Ce programme d'équipement n'aurait-il pas dû être pensé en articulation avec les grandes infrastructures de dessalement qui se construisent sur le littoral algérien ?

mercredi 18 novembre 2009

Mer ou montagne ? La qualité des eaux de baignade irlandaises sur internet

Pour les Irlandais qui hésiteraient entre une baignade ou une balade en campagne, l'Agence irlandaise de protection de l'environnement vient de mettre au point un outil d'aide à la décision fort précieux, en partenariat avec IBM : sur ce site, on peut en effet consulter la qualité des eaux de baignade de plus de 130 plages et des principaux lacs d'Irlande. On trouve aussi des informations sur l'ensoleillement, etc.
L'Irlande cherche ainsi à faire adhérer de manière plus prescriptive ses communes en front de mer à la directive européenne de 2006 sur la qualité des eaux de baignade, en leur proposant de mutualiser leurs informations au sein d'une interface commune. Apparemment, ce système de suivi en ligne est unique en Europe : si les données ne sont pas actualisées en temps réel, c'est déjà beaucoup mieux que d'attendre un an le bilan papier pour savoir dans quelle eau on s'est baigné !

mardi 17 novembre 2009

Hanoi cherche à satisfaire les besoins en eau potable des habitants

À Hanoi, nombre d'habitants des arrondissements de Thanh Tri, Hoàng Mai, Hoàn Kiêm, Dông Da et Thanh Xuân manquent d'eau potable, bien que l'usine de traitement des eaux du sông Dà (rivière Noire), avec sa capacité de traitement de 300.000 m3, soit suffisante.

La faute aux infrastructures encore insuffisantes pour assurer l'adduction d'eau potable vers la capitale.

Face à cette situation, la compagnie d'eau potable de la capitale vient de mettre en œuvre le plan de réception et de répartition de l'eau potable de l'usine de traitement des eaux de la rivière Dà, lequel relève du projet d'exploitation des eaux de cette rivière. Selon le projet, le volume de 30.000 m3/jour distribué en 2008 sera porté cette année à près de 70.000 m3/jour au profit de 76.000 personnes, soit le 1/5 de la capacité totale de l'usine de traitement des eaux du sông Dà.

source : cvn

Toujours selon le plan, le projet d'exploitation des eaux du sông Dà prévoit 14 axes d'adduction en direction de Hanoi, mais en réalité, 3 de ceux-ci sont seulement opérationnels pour une capacité de 100.000 m3/jour, alimentant les zones du Centre national de conférences, Nga Tu So et Hô Tùng Mâu. Si leur construction est achevée. Pourtant, ces axes ne sont pas encore connectés aux quartiers qu'ils doivent desservir faute d'infrastructures adéquates. Selon la compagnie d'alimentation en eau potable de Hanoi, cette situation résulte des difficultés de libération des terrains.

Devant cet état de chose, le Comité populaire de Hanoi a consacré 157 milliards de dôngs pour la construction des infrastructures nécessaires.

Selon les scientifiques, l'exploitation des eaux de la rivière est une meilleure solution que celle des nappes phréatiques, car elle présente moins de risques en termes de pollution, respecte les normes de consommation du ministère de la Santé, et constitue une ressource stable, même en saison sèche.

Ainsi, pour satisfaire les besoins en eau potable des citadins, Hanoi doit régler les problèmes de son réseau d'adduction afin d'alimenter chaque quartier de son agglomération. Un mécanisme adéquat de fixation des prix doit également être élaboré afin d'attirer plus d'entreprises dans le secteur de la distribution d'eau potable, un mécanisme qui d'ailleurs assure un certain équilibre entre les intérêts des producteurs et des consommateurs. Récemment, la sarl d'alimentation en eau propre Vinaconex a demandé au Comité populaire de Hanoi de ratifier un plan de réajustement du prix de vente en gros de l'eau potable de l'usine de traitement des eaux de la rivière Dà vers Hanoi tout en assurant les intérêts légitimes des fournisseurs d'eau potable.

lundi 16 novembre 2009

La Catalogne prévoit de recycler les eaux usées

La Catalogne prévoit de se mettre en position de recycler 275 000 mètres cube d'eaux usées par jour en cas de stress hydrique d'ici 2020. Ce programmes est sans précédent en Espagne, et représente une inflexion dans une politique jusqu'ici assez polarisée sur les solutions de dessalement.
L'Agence de l'eau de Catalogne a donc missionné l'Institut catalan de recherche sur l'eau pour étudier les possibilités de traitement et recyclage des eaux usées par des procédés de micro-filtration, traitement uv, et chlorisation, afin de potabiliser l'eau du fleuve Llobregat.
L'institut catalan de recherche sur l'eau va étudier l'eau traitée selon plus de 150 paramètres, avant de rendre un rapport en fonction duquel le gouvernement catalan prendra ou non la décision d'autoriser le recyclage des eaux usées en cas d'urgence ou de sécheresse importante.

dimanche 15 novembre 2009

La capacité mondiale de dessalement atteint les 60 millions de mètres cube / jour

Selon le 22ème GWI/IDA Worldwide Desalting Plant Inventory, grâce aux 700 unités de dessalement construites à travers le monde au cours de cette année, la capacité mondiale atteint pour la première fois les 60 millions de mètres cubes par jour. Signe de l'accélération, les capacités de production ont augmenté de + de 10% sur la seule année 2009, et de presque 30% depuis 2007, affirme un rapport présenté au congrès mondial de l'International Desalination Association, le 8 novembre à Dubai.
La demande, traditionnellement tirée par les pays du Moyen-Orient, mais aussi le pourtour méditerranéen, trouve un second souffle dans les mégapoles de Chine et d'Inde. 250 usines sont en construction actuellement, pour un potentiel de traitement journalier supérieur à 9 millions de mètres cubes.

vendredi 13 novembre 2009

L'eau en France moins chère qu'en Europe

L'édition 2009 du Baromètre Nus Consulting sur le prix de l'eau en Europe réalisé à la demande de la FP2E (Fédération Professionnelle des Entreprises de l'Eau) montre une relative stabilité de la France au sein de ce classement.
Pour la 7ème fois consécutive, le cabinet d'études NUS Consulting a réalisé son étude comparative annuelle sur le prix de l'eau des plus grandes villes européennes pour les consommateurs particuliers.
Cette étude compare, à euros constants au 1er janvier 2009, le prix de l'eau et de l'assainissement dans les cinq plus grandes villes de dix pays de l'Union Européenne : Allemagne, Belgique, Danemark, Espagne, Finlande, France, Italie, Pays-Bas, Royaume-Uni, Suède. Les prix se basent sur une facture type de 120 m3 correspondant à la consommation annuelle habituellement constatée pour une famille de 4 personnes, intégrant les taxes et redevances applicables dans chaque pays.
Avec une moyenne de 3,09 € par mètre cube, le prix de l'eau en France est inférieur de plus de 10% à la moyenne européenne qui s'établit à 3,44 €/m3.
En France, le prix de l'eau progresse de 2,7% en 2009, correspondant à la hausse moyenne observée en Europe.
Cette progression est en revanche nettement plus forte dans les pays présentant un prix de l'eau moyen inférieur à la France (entre + 5 et + 10%), à l'exception de la Suède (+2,2%). D'un pays à l'autre, ces augmentations traduisent un rattrapage des retards d'investissements, la progression du recouvrement de la totalité des coûts par le prix de l'eau, ou encore des évolutions dans les redevances pratiquées, ces différents facteurs se répercutant sur le prix de l'eau.
Du côté de la FP2E, on estime que « La France fait partie des pays européens qui maîtrisent le mieux le prix de l'eau : un prix inférieur à la moyenne européenne de 10%, et une augmentation mesurée de la facture. Ces résultats montrent l'équilibre français entre les efforts réalisés depuis de nombreuses années sur les infrastructures, la poursuite nécessaire des investissements sur le patrimoine, tout en garantissant la maîtrise de la facture pour le consommateur ». Reste à savoir si cette modération des prix peut aller de pair avec une authentique responsabilisation écologique.

jeudi 12 novembre 2009

Des vertus de l'eau

Voici un beau documentaire qui donne la parole à d'éminents spécialistes évoquant les propriétés encore méconnues de l'eau... Les germanistes apprendront où en sont les recherches sur la fameuse "mémoire de l'eau", les autres se contenteront d'admirer les merveilleuses images de molécules d'eau vues au microscope électronique !

mercredi 11 novembre 2009

105 millions de dollars d'amende pour avoir pollué l'eau de New York

Le géant pétrolier américain ExxonMobil va devoir payer une amende de 105 millions de dollars pour avoir pollué l'eau de New York, d'après un communiqué de Sher Leff, un cabinet d'avocats spécialisé dans les cas de contamination d'eau.

"Un jury fédéral vient de juger à l'unanimité ExxonMobil responsable d'une pollution de l'eau potable de la ville de New York par le biais d'un additif d'essence, le MTBE" (éther méthyl-tertiobutylique), un carburant de substitution, explique l'un des avocats de la ville de New York.
"Le jury a octroyé 105 millions de dollars de dommages et intérêts à la ville à l'issue d'un procès de 11 semaines", ajoute-t-il.
"Le jury a estimé que l'essence contenant du MTBE n'était pas suffisamment sûre" en tant que carburant de substitution à l'essence traditionnelle, "vu les dégâts potentiels qu'elle crée pour l'environnement", et a condamné le fait qu'ExxonMobil n'ait "donné aucun avertissement sur les dangers de ce produit pour les nappes phréatiques", poursuit le communiqué du cabinet.
La ville de New York a porté plainte en 2003 contre 25 grandes compagnies pétrolières, dénonçant leur contamination de puits d'eau potable dans le quartier du Queens, poursuit le communiqué, notant que plusieurs sociétés avaient préalablement conclu des accords à l'amiable pour mettre fin à ces poursuites avant le début du procès le 3 août.
Le MTBE est classé par l'agence américaine de protection de l'environnement comme une substance cancérigène, souligne le texte de Sher Leff.
"Nous sommes déçus de cette décision et nous étudions nos options juridiques", a commenté un porte-parole d'ExxonMobil dans un courrier électronique à l'AFP.
"Comme nous l'avons répété tout au long de cette affaire, nos stations service n'étaient pas à l'origine de la contamination au MTBE de 6 puits d'eau et le principal expert de la Ville a lui-même identifié trois sources extérieures à ExxonMobil comme source de la contamination", poursuit-il.
"Nous estimons que nous n'avons pas à indemniser New York pour une pollution causée par d'autres que nous", conclut le porte-parole".

Source AFP

lundi 9 novembre 2009

L'ÉNERGIE OSMOTIQUE : Eau douce + eau salée = électricité

Issue de la rencontre entre eau douce et eau salée, l'énergie osmotique connue depuis les années 1970 revient sur le devant de la scène avec le lancement d'un premier prototype industriel en Norvège.
« L'énergie osmotique peut être mise en œuvre partout où un fleuve se jette à la mer », résume Stein Erik Skilhagen, responsable du projet énergie osmotique chez Statkraft. Cette société norvégienne spécialisée dans les énergies renouvelables inaugurera fin novembre le premier prototype au monde de centrale osmotique, à une soixantaine de kilomètres d'Oslo. Sa puissance initiale sera entre 2 et 4 kilowatts. D'ici deux ou trois ans, avec des composants plus performants, Statkraft espère bien atteindre 10 kilowatts, soit l'équivalent de la consommation électrique d'un foyer. Une installation certes modeste, mais une étape indispensable pour valider cette nouvelle technologie, connue depuis plus de trente ans, mais encore jamais testée à cette échelle.
« Nous finançons des recherches sur l'énergie osmotique depuis 1997, raconte Stein Erik Skilhagen. Ce prototype nous permettra de tester les solutions retenues et de poursuivre les développements. Notre objectif est de construire en 2015 une première centrale pilote commerciale de 25 MW », soit la consommation électrique d'environ 10.000 foyers.
L'industriel mise sur le développement de cette énergie renouvelable, dont le potentiel, selon ses estimations, n'est pas négligeable : 1.700 térawattheure par an (TWh/an) dans le monde, 200 TWh/an en Europe soit environ 6 % de la consommation annuelle européenne. En Norvège, Statkraft espère pouvoir produire 10 % de la consommation d'énergie nationale. L'énergie osmotique est même une des énergies marines les plus concentrées, avec l'énergie des vagues. Et, contrairement à d'autres énergies renouvelables, comme le solaire ou l'éolien, sa production est constante, tant que la mer est salée et que des fleuves s'y jettent.
Comment est produite l'électricité osmotique ? Tout simplement en exploitant le fait que la nature aime l'équilibre, en l'occurrence ici de salinité. L'astuce découverte en 1973 par un chercheur américain, Sydney Loeb, est de séparer deux réservoirs distincts, l'un d'eau douce, l'autre d'eau salée, par une membrane semi-perméable, qui laisse passer l'eau mais pas les molécules de sel. Résultat : pour équilibrer les concentrations salines, la solution salée « pompe » naturellement l'eau douce par osmose. Presque toute l'eau douce traverse ainsi la membrane. « Le réservoir d'eau salée étant maintenu plein et à pression constante, explique Stein Erik Skilhagen, ce flux d'eau y augmente la pression. »Selon les ingénieurs de Statkraft, la pression optimale serait de 13 bars, l'équivalent de la pression exercée par une colonne d'eau de 120 mètres de haut. Cette pression crée un courant régulier permettant de faire tourner une turbine et de produire de l'électricité. « Environ un tiers de cette eau part vers la turbine, puis est rejeté en mer, le reste est utilisé pouréquilibrer la pression du réservoir d'eau salée », ajoute Stein Erik Skilhagen.
Sur le papier, la technologie est convaincante. D'ailleurs le phénomène inverse (osmose inverse) est devenu la règle pour les dernières générations d'usines de dessalement : en mettant l'eau salée sous pression (ce qui consomme beaucoup d'énergie), on la force à traverser la membrane. L'eau passe, le sel reste. Pourquoi le dessalement par osmose inverse s'est-il développé et pas l'énergie osmotique ? « Les besoins en eau ont toujours été plus sensibles que les besoins en énergie », répond Gérard Pourcelly, directeur de l'Institut européen des membranes (IEM).
Depuis une dizaine d'années, la donne énergétique a changé. Il reste néanmoins deux verrous technologiques de taille pour que l'énergie osmotique soit rentable. En premier lieu, les membranes. Inspirées de celles utilisées pour le dessalement de l'eau de mer, dont les coûts ont diminué d'un facteur 5 en vingt ans, elles sont agencées sous forme de mille-feuilles cylindriques. Ces parois compactes nanoperforées sont en acétate de cellulose ou en polyamide composite. « La membrane idéale doit empêcher le sel de passer, mais permettre un flux d'eau conséquent, sans toutefois se déchirer », résume Gérard Pourcelly. Un compromis difficile à atteindre. Le second verrou concerne l'épuration des eaux prélevées, pour éviter le colmatage des membranes : limon, plancton et micro-organismes doivent être filtrés au préalable. « Notre prototype actuel comporte 2.000 m2 de membranes spiralées dont on devrait récupérer 3 watts par mètre carré (W/m2), précise Stein Erik Skilhagen. Pour être rentable, il faudrait atteindre 5W/m2. » Cette énergie serait alors à portée de main, aux embouchures de fleuve.

SOURCE : Les Echos

dimanche 8 novembre 2009

Une vie dédiée au traitement de l'eau

Ken Ives est mort le 27 octobre. Né en 1926, il était une autorité reconnue au niveau international sur le traitement de l'eau potable, et avait une grande influence sur les principes et la pratique de la filtration de l'eau. De 1966 à 1992, il a été consultant auprès de l'Organisation mondiale de la santé, rendant de nombreuses visites aux pays en développement afin de contribuer à l'amélioration de l'hygiène publique.
Il avait commencé ses recherches sur la filtration de l'eau au University College de Londres dans les années 1950 et a continué, avec Gordon Fair, pendant un an à la Harvard School of Public Health en 1958-59. Il a été parmi les pionniers de l'utilisation des ordinateurs pour modéliser le comportement des filtres à sable, qui demeurent une partie importante du traitement conventionnel de l'eau potable.
Il a également réalisé des études détaillées qui ont permis d'améliorer l'étude des procédés de filtration. Plus tard, il a utilisé des techniques avancées de fibres optiques et d'enregistrement vidéo haute vitesse pour observer les mouvements des particules dans les pores d'un lit filtrant.
Ken Ives a également travaillé sur des aspects plus pratiques de la filtration de l'eau. Ses colonnes expérimentales spécialement conçues ont été utilisées dans les enquêtes à grande échelle pour évaluer les usines de traitement de l'eau, et il a également développé un équipement simple pour les laboratoires d'essais évaluant les filtres.
Il était également intéressé au développement de méthodes de filtration à faible coût pour une utilisation dans les pays en développement. L'une s'appuyait sur une roche filtrante pour les eaux très boueuses, courantes dans les régions de mousson. Cela agit comme un préalable très efficace à l'unité de traitement et réduit considérablement les étapes ultérieures. Ce procédé est utilisé avec succès au Sri Lanka.
Ives a également dirigé une série d'études à Cambridge entre 1973 et 1982. Très influentes, elles constituent les bases scientifiques de la filtration moderne.

vendredi 6 novembre 2009

Trois personnalités américaines alertent sur la crise de l'eau

Lors d'une réunion publique organisée par l'ONG Liveearth, 37 ans après le Clean Water Act qui a mis en place la structure de base pour réglementer les polluants dans l'eau et l'établissement d'une qualité standard aux Etats-Unis, des stars se sont engagées pour une prise de conscience de la gravité de la question de l'eau. L'actrice Jessica Bielt a déclaré : «Comme la plupart d'entre nous, l'eau n'est pas quelque chose auquel j'ai pensé pendant la majeure partie de ma vie - c'est juste un élément normal d'une journée ordinaire. Vous tournez le robinet de la cuisine ou de la douche et ça coule. Ensuite, la gravité de la crise mondiale de l'eau est devenue pour moi évidente, et cette réalité m'a saisi. Je change ma façon de vivre parce que ce n'est pas un problème pour «ceux qui habitent là-bas». C'est un problème pour nous, c'est notre problème.
Le musicien Pete Wentz a poursuivi : “Il est pour moi intolérable que dans le monde entier, des gens meurent simplement parce qu'ils n'ont pas accès à l'eau potable. Et ce sont souvent des gamins ordinaires, tout comme mon fils. "
La petite-fille du commandant Cousteau et militante écologique Alexandra Cousteau (en photo) a enfin attiré l'attention sur une conséquence trop méconnue du manque d'eau : « L'accès à l'eau potable est l'un des problèmes déterminants dans la question de l'émancipations des femmes et des filles. Dans un nombre important de pays à travers le monde, les femmes assument le rôle de porteuses d'eau, ce qui signifie que si un membre de la famille doit faire l'école buissonnière ou ne pas aller à l'école du tout, il s'agit généralement des filles ».

lundi 2 novembre 2009

Zoom sur la phytorestauration

La phytorestauration (ou phytorémediation) s'appuie sur l'utilisation des plantes aquatiques comme agent de dépollution pour résoudre les déréglements écologiques induits par l'activité humaine. Cette piste de dépollution naturelle est investiguée dans le cadre de plusieurs grands programmes de recherche à travers le monde depuis les années 90, car elle permet de nettoyer et de préserver les ressources essentielles que sont l’eau, les sols et l’air sur une zone, et d'autre part, elle peut présenter une certaine rentabilité sur le plan économique.

A la plupart des types de pollution correspond une combinaison d'écosystèmes aquatiques et de différents substrats (pouzzolane, sable). Filtres plantés, bassins à macrophytes, forêt humide, l'enjeu est de maximiser l'efficacité de l’association des capacités épuratoires naturelles des végétaux supérieurs et micro-organismes. Plusieurs centaines de plantes utiles ont été recensées dans le monde : roseaux, typha, saule, iris, etc. stimulant ainsi la biodiversité. En poussant, elles vont absorber les éléments qui leur sont nécessaires (cuivre, zinc, phosphore, azote, carbone...), apporter de l'oxygène, ce qui va décomposer les polluants organiques (phytodégradation), ou encore fixer certains polluants plus toxiques. Du coup, les applications sont quasiment sans limites. On peut traiter des eaux usées des communes, des rejets industriels qui vont traverser les plantations, ou même créer des piscines naturelles, filtrer des eaux pluviales…

A une heure de Paris environ, Phytorestore a ouvert la première bioferme au monde utilisant la phytorestauration. La bioferme met en place des procédés innovants en matière de phytoremédiation en rupture avec les procédés déjà existants : phytolixiviation grâce à des plantes laveuses de pollution, phytofixation et phytotransformation des polluants en métaux stables par exemple. Exploitant la rhizosphère créée par leur racines, les plantes dépolluantes utilisées par la bioferme n’absorbent pas les polluants mais transforment les sols. Le végétal reste donc sain. Il ne participe pas d’un déplacement de pollution et est en fin de chaîne valorisable. Des filières exploitant ces végétaux, en plus du compost produit par le traitement des sols, est donc possible. En cours : des projets de valorisation en biomasse, en litière pour chevaux, ou en paillis horticole par exemple, comme pour une espèce exploitée sur le site, le miscanthus.

Du point de vue de l'eau, l'intérêt est la préservation de la ressource (nappe phréatiques) et la faible consommation du procédé. Après la liquéfaction des déchets entrant (suite au tri de ce qui n’est pas décomposable), l’exploitation tourne en circuit fermé, grâce à un petit étang d’eau filtrée, alimenté par les eaux des boues purifiées par les plantes. On peut même imaginer adapter ce procédé à de petits ensembles d'habitations !

On peut consulter le site de Phytorestore ici.

dimanche 1 novembre 2009

La diarrhée en Afrique et en Asie : 2,6 million de morts par an

Selon un nouveau rapport de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), les diarrhées tuent chaque année en Afrique et en Asie 3 fois plus que ce qu'on estimait jusqu'ici : l'OMS estime désormais à 1,1 million de personnes âgées de plus de cinq ans le nombre de décès annuels imputables à la diarrhée sur ces deux continents... auxquels viennent s'ajouter, selon les statistiques de l'ONU, 1,5 million d'enfants de moins de cinq ans ! Une précédente étude, débutée en 2002 et qui est actualisée régulièrement, avait conclu à une estimation de seulement 300.000 morts causées chaque année dans le monde par les maladies diarrhéiques parmi les personnes âgées de plus de cinq ans.

Ce fléau, qui trouve sa cause dans l'eau souillée et les aliments contaminés, ne peut être rapproché de la fameuse grippe H1N1 qui occupe tant les médias sans que l'on soit saisi de la disproportion des enjeux et des moyens consacrés. Faut-il rappeler que le conseil Mondial de l’eau a évalué le chiffre nécessaire à 100 milliards de dollars par an pendant vingt-cinq pour fournir l’eau et les services d’assainissement à ceux qui en ont besoin ? Quel investissement sanitaire peut paraître plus urgent ?




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