dimanche 28 décembre 2008

Le choléra et l'eau

Le bilan macabre de plus de 1000 morts au Zimbabwe en quelques mois, rappelle le danger que représente le choléra, et le lien de cette épidémie à un traitement déficient de l'eau.

Le choléra est une infection intestinale aiguë causée par une bactérie appelée « Vibrio cholerae ». Ce « Vibrio cholerae » se transmet de façon directe par voie fécale, orale ou par la consommation d’eau ou d’aliments contaminés. La variante la plus dangereuse de la maladie se manifeste par l’apparition soudaine d’une diarrhée aqueuse et aiguë qui provoque une déshydratation sévère. Ces effets peuvent se compliquer en une insuffisance rénale mortelle. Le choléra a une période d’incubation très courte, qui varie de deux à cinq jours avec un grand risque d’évolution épidémique. Il faut dire que la majorité des personnes atteintes ne présente pas les symptômes de la maladie. Le germe pathogène se retrouve néanmoins dans les scelles, est évacué dans la nature ou il peut être contracté par d’autres personnes, en particulier en l'absence de système d'assainissement. Le choléra est particulièrement agressif et touche indifféremment adultes et enfants. Il peut même « foudroyer » un adulte en quelques heures. Les risques de décès sont plus élevés chez les individus « immunodépressifs » (système immunitaire défaillant pour diverses raisons ; mal nutrition, sida, etc…)

La cause principale de contraction du choléra se trouve dans l'eau et les aliments contaminés. L’eau souillée, un système d’assainissement défectueux, la promiscuité dans des zones ou les conditions élémentaires de salubrité non remplies sont autant d'éléments potentialisant la diffusion de l'épidémie. L’opinion selon laquelle les épidémies de choléra seraient dues à des dépouilles de malades n’est pas exacte. Il est par contre établi que les conséquences des catastrophes naturelles ou provoquées (perturbations dans l’approvisionnement, déplacements massifs de populations en direction de camps mal équipés et surpeuplés) augmentent les risques de transmission une fois l’agent pathogène présent sur les lieux.

La prévention du choléra consiste simplement à mettre de l’eau traitée et un système d’assainissement correct à la disposition des populations. Il est aussi important d’apprendre aux individus à se laver régulièrement les mains et à entretenir une bonne hygiène alimentaire.



vendredi 26 décembre 2008

Bilan du forum global sur l'eau de Paris

 Le 2 décembre, à Paris, s’est déroulé le Forum global sur l’eau de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), au cours duquel les participants ont appelé à intervenir davantage dans les domaines de l’eau et de l’assainissement dans les pays en développement, mais aussi dans les pays de l’OCDE. 
Le prince Willem-Alexandre des Pays-Bas - président du bureau de conseil des Nations unies sur l’eau et l’assainissement - a déclaré : « plus de 4.000 enfants de moins de 5 ans meurent chaque jour de diarrhées à cause de systèmes d’eau et d’assainissement défaillants et d’un manque d’hygiène. Offrir un accès à l’eau et à l’assainissement ne relève pas seulement d’un enjeu de santé publique, mais est également crucial pour réduire la pauvreté et protéger les écosystèmes. »
Angel Gurria - secrétaire général de l’OCDE - a souligné que l’eau et l’assainissement représentent également un problème croissant dans les pays de l’OCDE, des investissements étant notamment requis pour remplacer les infrastructures vieillissantes.

mardi 23 décembre 2008

Barack Obama lance la rénovation des infrastructures d'assainissement

Le 6 décembre 2008, Barack Obama a présenté son « nouveau new deal », le plan de relance qu'il demandera au Congrès de voter dès janvier, « le plus vaste ensemble de travaux publics d'infrastructure » sur fonds fédéraux qui prévoit notamment la réfection des réseaux d’adduction d’eau.
Parallèlement, le nouveau président semble s'intéresser de très prêt à la qualité du traitement de l'eau : The Washington Post donne un aperçu du travail à l'Agence pour la Protection de l'Environnement (EPA) de l’équipe de transition du président désigné Barack Obama. Elle se concentre sur des normes d’eau potable, réfléchissant sur la façon de réduire le nombre des expositions au perchlorate - un produit chimique découvert dans les eaux souterraines près des bases militaires.

samedi 20 décembre 2008

Une belle expo sur l'eau

Les Terrasses de Nanterre accueillent jusqu'au 4 janvier une très belle exposition de photos grand format pour comprendre les grands enjeux mondiaux de l’eau. Sécheresse, réchauffement climatique, pollution, urbanisation galopante, gaspillages… Au total, 40 clichés exposés à ciel ouvert pour un tour du monde sur l’eau, de la Mongolie avec les éleveurs de chèvres cachemire à l’Australie ou aux Etats-Unis frappés par la sécheresse, en passant par Kibera, le plus grand bidonville de l’Est africain.

jeudi 18 décembre 2008

L'eau et l'assainissement en Afrique australe

"L'eau et l'assainissement en Afrique Australe : approches novatrices pour mobiliser les ressources hydriques", est le thème d'une rencontre qui était organisée du 10 au 13 décembre à Lusaka (Zambie), à l'initiative de la Commission économique pour l'Afrique (CEA).
Cette réunion, à laquelle ont participé des experts en eau, des institutions publiques, des organismes sous-régionaux, les représentants du secteur privé et les institutions de la Communauté de développement d'Afrique Australe (SADC), examinait les moyens d'optimiser les modes de gestion de l'eau et d'intensifier les campagnes de sensibilisation à l'importance de cette denrée vitale, le but étant d'accélérer la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) en matière d'eau et des engagements de développement durable en Afrique Australe.

Cette rencontre, initiée notamment par la Banque africaine de développement (BAD), se voulait une opportunité d’échanger les points de vue sur le rôle stratégique du plan de gestion d'eau et d'assainissement (Wasat) dans la concrétisation des projets nationaux, sous-régionaux et régionaux, d’identifier les problèmes et les défis en vue de mettre en place une stratégie efficace pour une utilisation meilleure des ressources hydrauliques dans cette région, où les ressources en eau sont inégalement réparties, indique un communiqué de la CEA.

L'Afrique Australe est confrontée à des pénuries d'eau souterraine potentiellement graves, qui mettent en péril non seulement la vie de ceux qui en dépendent directement, mais aussi le développement continu des acteurs économiques de la région.

Les pays de cette région doivent faire face à des contraintes considérables qui freinent leur croissance économique future à cause notamment de l'insécurité de l'approvisionnement en eau. De plus, les ressources en eau souterraine constituent le fondement de l'approvisionnement rural en eau et représentent le moyen de subsistance pour les communautés pauvres.

Dans cette région, la gestion durable de l'eau se concentre actuellement sur les bassins fluviaux en tant qu'unité de gestion. Cette politique est confrontée à un autre défi à savoir la conversion pluie-débit. Cependant, l'Afrique Australe a naturellement un taux de conversion pluie-débit faible, ce qui affecte aussi bien les débits fluviaux d'eau de surface que la recharge des nappes souterraines. Sur toute l'eau de pluie tombée au sol au cours d'une année moyenne, seule une petite portion est convertie en eau coulant dans les fleuves.

mercredi 17 décembre 2008

Exposition Seine Parisienne au Pavillon de l'eau

Le Pavillon de l’eau accueille du 18 décembre 2008 au 4 juillet 2009 l’exposition « Seine Parisienne», qui retrace l’histoire de la Seine dans Paris et propose de découvrir ce fleuve à travers le regard de celles et ceux qui s'ouvrent au quotidien pour le préserver.
Sur trois niveaux, le visiteur pourra appréhender les différents aspects de la Seine, des origines de la Ville à nos jours. Toutes les fonctions du fleuve sont ainsi présentées : élément incontournable du paysage parisien, il alimente en eau potable près de 30 % de la Ville tout en étant à la fois lieu d’agrément, de transport, de navigation et de commerce, source d’inspiration pour de nombreux artistes et milieu de vie pour la faune et la flore. L’exposition revient également sur les progrès dans le traitement des eaux usées, sur la reconquête du milieu naturel, précise les paramètres qui font la qualité de la Seine, et explique comment le niveau du fleuve, après avoir connu des périodes de crues et des sécheresses, est désormais régulé.
Pilotée par Eau de Paris en partenariat avec l’Agence de l’eau Seine-Normandie, le SIAAP, la Parisienne de Photographie, les Grands Lacs de Seine, le Port Autonome de Paris, le Service de navigation de la Seine et Voies Navigables de France, « Seine Parisienne» propose de mieux comprendre le fleuve, à l’origine du blason et de la devise de Paris « Fluctuat nec mergitur ».

mardi 16 décembre 2008

Sagesse africaine : la santé passe par l’eau


Le Financial Times rapporte qu’Amadou Toumani Touré - Président du Mali depuis 2002 - est devenu « le plus grand champion de l'eau propre et des toilettes qui fonctionnent. »

Amadou Toumani Touré aurait initié une politique dédiée aux problèmes de l’eau et de l’assainissement au Mali en lançant une campagne globale de charité « pour réduire la pauvreté de l'eau. » Selon Amadou Toumani Touré, « l’eau est la vie et l'hygiène et un environnement propre sont la base du développement humain. » Il souligne qu’« un pauvre homme qui est propre peut devenir riche. Mais un homme riche qui est malade peut facilement devenir pauvre. »


lundi 15 décembre 2008

Pluralisme des modèles de gestion de l’eau


Dans un article du Monde (édition du 25 novembre), Armand Hatchuel - professeur à MinesParisTech, en photo ci-contre - estime que la performance des différents modes de gestion de l’eau « varie de manière paradoxale selon les modèles utilisés », qu’il s’agisse de la gestion publique ou déléguée au privé. Selon lui, « ces deux systèmes n'ont survécu qu'en inventant des standards techniques, des principes de gestion et des organisations compatibles avec les réalités de l'eau, à la fois ressource naturelle rare et produit high-tech exigeant de lourds investissements financiers et scientifiques. »
Pour traiter l’eau, « il faudra moins se fier aux vieilles doctrines et s'attacher plutôt à concevoir les outils et les structures adaptés aux évolutions des hommes et des choses. »
Dans le même esprit, le site Aguanomics.com constate que lorsque les coûts fixes d’une activité commerciale sont élevés, comme c’est souvent le cas pour le secteur de l’eau, « il est normal qu’une entreprise prenne de l’envergure mais elle doit faire en sorte de rester en contact avec ses clients et consommateurs. » De plus, citant le professeur d’économie Richard Howitt, il considère que « tous les modèles économiques de fonctionnement sont faux mais certains sont plus utiles que d’autres. »

samedi 13 décembre 2008

Traitement d’eau : les micropolluants traités par oxydation poussée

Air Products renforce son offre de procédés de traitement d'eau par oxydation chimique avec une nouvelle technologie baptisée HiPox. Issue d’une PME américaine qui a fait ses armes depuis cinq ans sur le marché industriel, cette technologie vise à traiter en affinage et à désinfecter les eaux claires en vue d’un recyclage dans le process. Selon Air Products, elle répondrait aussi aux nouvelles problématiques des micropolluants présents à l’état de traces (perturbateurs endocriniens, molécules bioaccumulatrices…) en sortie d’industrie ou de stations d’épuration. Son principe est d’injecter en une multiplicité de points, mais à très faible dosage, un mélange d’ozone et de péroxyde d’hydrogène, générant in situ dans l’eau des radicaux OH, puissants oxydants capables de casser les molécules les plus résistantes et de détruire les bactéries. Les microdosages se font en différents points d’un serpentin dans lequel circule l’eau, l’homogénéité du traitement étant assurée grâce à un mélangeur statique qui crée des turbulences dans le flux d’eau. Au delà de la configuration du système, tout le savoir-faire repose dans le choix du design, notamment la longueur du serpentin, du nombre d’injections, du dosage, en fonction du problème à traiter. Pour le marché européen et français, Air Products disposera, début 2009, d’une unité pilote mobile pour faire des essais chez les clients industriels, soucieux d’anticiper les réglementations sur les rejets d’eau ou pour du recyclage. Si ces capacités se confirment, l’HiPox deviendrait alors une véritable alternative au chlore et aux autres procédés de traitement.



vendredi 12 décembre 2008

L’épidémie de Choléra au Zimbabwe menace l’Afrique du Sud

Alors que les morts se comptent par centaines dans le pays dirigé par Robert Mugabe, l’Afrique du Sud voisine est elle aussi touchée par l’épidémie de choléra partie du Zimbabwe, qui s’est déclarée en août, et qui prend des proportions dramatiques. Selon l’Organisation mondiale de la santé, elle touche aujourd’hui la plupart des régions du pays. Plus de 11 700 cas et 473 morts ont à l’heure actuelle été enregistrés.

Mais le bilan est probablement beaucoup plus lourd, de nombreux décès ayant lieu en dehors du système médical. Pour ne rien arranger, la plupart des quartiers de la capitale, Harare, sont privés d’eau courante depuis dimanche, en raison, selon le journal gouvernemental The Herald, du manque de produits chimiques pour en assurer le traitement.

L’épidémie déborde maintenant dans les pays voisins, avec des cas diagnostiqués au Botswana et en Afrique du Sud. Les autorités cherchent encore à minorer la catastrophe : «La situation est sous contrôle de ce côté de la frontière ! », a ainsi declare le docteur Nkadige, responsable du ministère sud-africain de la santé dans la province du Limpopo. « Il n’y a pas d’épidémie de choléra ici, affirme-t-il. Nous subissons seulement les effets de la crise zimbabwéenne.»

Sur le terrain, on ne partage pas le même diagnostic : en effet, les milliers de migrants illégaux ont porté le bacille en terre sud-africaine, et la majorité des cas qui se déclarent ces jours-ci n’ont jamais mis les pieds au Zimbabwe. Les conditions d’hygiène, le manqué d’infrastructures d’accès à une eau traitée font craindre le pire.

jeudi 11 décembre 2008

L’eau à l’horizon 2025


Nous avons déjà fait état de l’étude prospective publiée à la fin du mois d’aout et évaluant les menaces pesant sur l’approvisionnement hydrique de l’humanité. Dans un rapport détaillant les tendances globales à l’horizon 2025, le Conseil national de renseignement américain indique que dès aujourd’hui les pénuries d’eau menacent la sécurité alimentaire et qu’en 2025, 600 millions de personnes dans 21 pays seront touchés par ce phénomène.
Selon ce rapport, cette tendance sera difficile à inverser du fait de l’urbanisation rapide, de la croissance démographique, de la demande en eau croissante de l’agriculture et de la production d’énergie hydroélectrique.
Dans le même sens, un dossier intitulé « La production d'énergie à l'horizon 2050 » dans L’Expansion évoque l’eau comme un défi mondial car « les besoins augmentent de 64 milliards de m3 chaque année. »2 L’hebdomadaire estime que « la seule source d'approvisionnement possible provient du dessalement de l'eau de mer. » Cependant elle est « très énergivore : 5 kilowattheures par m3. Le recours aux énergies fossiles étant limité, il faudrait installer chaque année 30 réacteurs nucléaires EPR ou 65.000 éoliennes de 5 mégawatts. »
Quoiqu’il en soit, il semble que des investissements massifs dans les infrastructures de traitement et de recyclage soient seuls à même de faire face à ces évolutions.

Pourquoi le Liban a-t-il boycotté la conférence sur l’eau et la paix ?

Dans un communiqué publié dans L’Orient-Le Jour le 21 novembre dernier, Fadir Comair - directeur général des Ressources hydrauliques et électriques du Liban - donne les raisons de l’absence de son pays à la conférence internationale sur l'eau et la paix, organisée à Paris le 13 novembre 2008 par la Fondation Chirac et l’Unesco.
Il accuse les organisateurs de ne pas avoir répondu aux sollicitations du Liban et de s’être plus souciés du conflit entre Israël et la Palestine que des problèmes touchant toute la région. Fadir Comair appelle à une « coopération à grande échelle en vue d'un partage équitable » du bassin du Jourdain impliquant le Liban, Israël, la Syrie, la Palestine et la Jordanie, afin que chacun ait « suffisamment d'eau pour assurer leur bien-être social et la prospérité économique des générations futures dans le cadre d'une gestion de l’eau qui prendrait en compte l'aspect conventionnel et non conventionnel des ressources. »

mercredi 10 décembre 2008

Choléra : une mission française se rend au Zimbabwe

Une mission de six experts français est partie mardi pour le Zimbabwe, pour procéder à une évaluation de l'épidémie de choléra et prendre de premières mesures en faveur des populations touchées, a annoncé le ministère des Affaires étrangères.

Cette équipe d'intervention est composée de trois experts du centre de crise du ministère des Affaires étrangères, de deux épidémiologistes du Centre de veille sanitaire et d'un expert d'une fondation créée par le groupe Véolia Environnement, spécialisé notamment dans le traitement des eaux.

Cette mission étudiera aussi "des actions à plus long terme visant à endiguer les causes structurelles de cette épidémie".

La France avait annoncé jeudi dernier une "première aide" de 200.000 euros au Zimbabwe pour faire face au choléra qui a déjà fait environ 600 morts et contaminé 14.000 personnes. Cette somme est versée aux organisations humanitaires présentes au Zimbabwe.

dimanche 7 décembre 2008

Zimbabwe : la question de l’eau face au choléra

Les pouvoirs publics refusent de proclamer l’état d’urgence, mais la catastrophe semble hors de tout contrôle : on sait de source sûre que l’épidémie de choléra a tué des dizaines personnes, alors que des centaines d'autres ont été hospitalisées à Beitbridg. Des milliers d’autres pourraient être infectées. Le Dr Kanongara, responsable de la santé publique, a affirmé que « des mesures ont été prises pour endiguer la propagation de l'épidémie. » D’après lui, « les installations sanitaires vétustes, le manque d'eau potable, les mouches et la mauvaise gestion des ordures aggravent la propagation de l'épidémie."
Washafrica évoque le cas de Derrick Jimu qui a perdu son fils dans cette épidémie « j’impute sa mort aux élus de la ville et au gouvernement. Ils ont fermés les yeux sur les risques sanitaires dans notre ville depuis trop longtemps. » Il faut dire que le gouvernement s’est toujours refusé à mettre en œuvre les mesures permettant d’améliorer ses infrastructures pour répondre aux besoins sanitaires : le quotidien The Herald, qui consacre ainsi un article à la tarification de l’eau au Zimbabwe, note que le gouvernement aurait besoin de « donner un prix réel à l’eau, en encourageant les entreprises du secteur privé à investir dans le domaine de la gestion de l’eau, pour assurer la maintenance des infrastructures et la distribution de l’eau dans tout le pays. » Les concepts de tarification de l’eau et de durabilité sont intrinsèquement liés et soulignent la valeur de la rareté. D’un point de vue économique, les « tarifs de l’eau se doivent, au minimum, de couvrir les frais de distribution de l’eau. Les innovations technologiques et la capacité des ingénieurs et gestionnaires à adopter une attitude de « meneurs visionnaires » sont primordiales pour le succès d’une véritable politique de santé publique.

vendredi 5 décembre 2008

Israël face au spectre de la soif

Au cours d’une réunion sur la situation préoccupante des ressources en eau, le directeur du département gouvernemental de l’Eau et des eaux usées, Uni Shani, a annoncé que le pays pourrait être amené à « rationner l’utilisation domestique d’eau à partir du printemps 2009 du fait des faibles précipitations reçues depuis quatre ans et des prévisions similaires pour les deux années à venir. » De plus, selon lui, les mesures de restriction d’utilisation d’eau dans le secteur agricole ne devraient pas suffire à annuler le risque de contamination de l’eau.
Le premier ministre Ehud Olmert a ajouté que le problème devait être solutionné dès à présent afin d’éviter des changements radicaux dans le niveau de vie israélien. Lors de cette même réunion, il a été demandé au ministre des Finances de procéder à l’achat de nouvelles capacités de dessalement d’eau de mer. Le quotidien russe Russia Today rapporte qu’Uni Shani aurait également proposé de « limiter l’utilisation d’eau dans les prisons pour économiser de l’eau, l’oisiveté des prisonniers les poussant à gaspiller la ressource. »

jeudi 4 décembre 2008

L’eau du Cameroun

Au Cameroun, les plaintes des habitants qui déplorent le « coût trop élevé, la qualité médiocre et l’accès difficile à la ressource » se multiplient. Les raisons évoquées tiennent notamment au retard pris par l’Etat au niveau des investissements pour le renouvellement des infrastructures. Selon le quotidien Le Courrier, « la tâche s'annonce titanesque: l'Etat camerounais n'a pas investi dans le secteur de l'eau depuis plus de vingt ans. »
Depuis cet été, la Camerounaise des eaux (CDE) et Camwater sont les deux entités nées de la défunte Société nationale des eaux du Cameroun (SNEC), qui a achevé son processus de privatisation. « La CDE est sous le contrôle de l'Etat », précise Paul Mpoulet - délégué provincial du ministère de l'Eau et de l'Energie - qui refuse le terme de privatisation. « L'Etat a décidé de créer deux structures pour dynamiser le secteur qu'il n'est pas arrivé à développer. Mais l'eau doit rester un service public.» L'Etat est lié à la Camwater par une convention de concession et à la CDE par un contrat d'affermage et de performance.
Lors de sa désignation le 3 octobre dernier, c'est en fait l'Office marocain des eaux potables qui a été constitué en société de droit camerounais "la Camerounaise des eaux".
Lors de la passation de service en présence du ministre Essimi Menye et des responsables marocains de la nouvelle structure, le directeur général du groupe marocain a affirmé qu'il n'y aura pas d'augmentation du prix d'eau. C'est d'ailleurs l'une des closes avec l'Etat camerounais afin de permettre aux nombreuses populations camerounaises d'avoir accès à l'eau potable. Il n'y aura pas non plus, de dégraissage des effectifs. Reste à savoir si cette société constituée de l'opérateur public marocain arrivera à répondre à la taille des enjeux.
La journaliste Anne Pitteloud rapporte en effet que « cette année encore, le Cameroun est classé par l'ONG Transparency International parmi les pays les plus corrompus de la planète. Aujourd'hui, l'Etat compte rattraper son retard dans le secteur de l'eau grâce à la privatisation de sa distribution. La Camerounaise des eaux est compétente, ses objectifs précis, elle réussira peut-être à améliorer la situation. Reste à espérer qu'elle soit épargnée par la corruption et que l'Etat ne fasse pas payer au peuple camerounais le coût de son incurie: il serait regrettable que le remboursement des investissements et des crédits accordés par la Banque mondiale et le FMI plonge davantage la population dans le marasme. »
Pendant ce temps, les camerounais désespèrent d’avoir un jour un accès régulier et sûr à la ressource : le Cameroun Tribune évoque par exemple les coupures d’eaux qui ont eu lieu à Yaoundé le 14 novembre dernier, à propos desquelles Joseph Kenmogne - directeur régional adjoint chargé de la maintenance - affirme que la panne est due à des « engins de travaux publics, notamment, des pelles mécaniques et des niveleuses qui ont dû faire des manœuvres assez rudes sur la conduite enterrée dans l’enceinte du quartier. »

mercredi 3 décembre 2008

L’empreinte de l’eau devient une norme scientifique

L’Unesco a annoncé « la création d’un réseau sur l’empreinte sur l’eau qui aura pour objectif de définir dans ce domaine des normes économiques universellement reconnues. »
Le professeur Arjen Hoekstra – nommé directeur scientifique de ce réseau - explique que « l’intérêt pour l’empreinte sur l’eau signifie la reconnaissance du fait que l'impact humain sur les systèmes d’eau douce dépendent en fin de compte de la consommation humaine. Des problématiques telles que les pénuries d’eau et la pollution peuvent mieux être comprises et résolues si l’on considère la production et les chaînes d’approvisionnement en général.»

mardi 2 décembre 2008

L’eau plus précieuse que le pétrole ?


Lors d’une récente réunion à Dubai, Horst Enzelmüller - directeur de Techem AG, fournisseur de services de mesure de consommation d’énergie - s’est dit « convaincu que le coût de l’eau dans la région du Golfe Persique dépassera celui du pétrole dans les années à venir. »
« Alors que l’eau est une ressource non renouvelable de plus en plus rare, une grande partie des populations occidentales la consomment sans limite du fait d’une tarification de la ressource qui ne reflète pas sa vraie valeur. » M. Enzelmüller a expliqué qu’une des manières les plus efficaces d’économiser de l’énergie et de l’eau est d’utiliser des systèmes de mesure de consommation individuelle (c-à-d des compteurs)
Si le diagnostic tarifaire proposé pointe incontestablement une problématique essentielle, à savoir la juste tarification d’un bien précieux que des organisations motivés par des idéologies politiques improbables présentent de manière irresponsable comme gratuit, on peut toutefois nuancer le propos de M. Enzelmüller par le fait que la quantité d’eau présente sur notre planète reste constante. En effet, l’eau à la grande différence des ressources énergétiques telles que le gaz et le pétrole est une ressource sans cesse renouvelable.
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